Le droit à la ville
308 pages
Français

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Le droit à la ville , livre ebook

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Description

Le droit à la ville a été créé par le philosophe et sociologue français, Henri Lefebvre, en 1968, afin de répondre aux maux des sociétés urbaines, notamment marquées par l'exclusion, des logements indignes, l'absence de lieux conviviaux et d'espaces verts et par un défaut de participation. Inspirée des travaux d'Henri Lefebvre et des apports de la société civile et des chercheurs sur le sujet, la présente analyse met en lumière la dimension sociale des droits humains ainsi que l'exigence de participation des habitants dans le façonnement de leur ville.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 64
EAN13 9782336370903
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Dernières parutions
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Nicolas BOURGOIN, La république contre les libertés, Le virage autoritaire de la gauche libérale (1995-2014), 2015. Antonio FURONE, Les crises de Santé publique, entre incompétence et compromissions, 2014.
Frank GUYON, France, la République est ton avenir, 2014. Guy PENAUD, Pour en finir avec l’affaire Robert Boulin , 2014.
Alain COGNARD, Misère de la démocratie. Pour une réingénierie de la politique , 2014.
Jean-Paul BAQUIAST, Ce monde qui vient. Sciences, matérialisme et posthumanisme, au XXI e siècle , 2014.
Nadia BOUKLI, L’échec scolaire des enfants de migrants, Pour une éducation interculturelle , 2014.
Nicole PÉRUISSET-FACHE, Pouvoirs, impostures. Du mensonge à l’encontre des peuples , 2014.
André DONZEL, Le nouvel esprit de Marseille , 2014. Félicien BOREL, Renaître, ou disparaître , 2014.
Alain RENAUD, Lyon, un destin pour une autre France, 2014. Blaise HENRION, Eurocopter savait, La vérité sur un crash mortel, 2014.
André PRONE, La fin du capital. Pour une société d’émancipation humaine , 2014.
Titre

Marine Lamare






Le droit à la ville

Justifications, apports, manifestations et portées



Préface de Fabien Girard
Copyright























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72101-9
Préface
Avec plus de 3,4 milliards d’individus résidant actuellement dans des ensembles urbains, soit plus de 50 % de la population mondiale, les espaces urbanisés constituent l’habitat du plus grand nombre et ces lieux où se penseront principalement demain le politique et le social 1 . On s’en convaincra sans peine en remarquant tout ce que la ville « postfordiste » a produit de clivages territoriaux et sociaux. La politique de la ville, souvent animée aujourd’hui par les maîtres-mots de « mixité sociale » et « déconstruction-reconstruction » coupées de tout contexte historique et culturel (comme si la ville pouvait se créer ex nihilo ), n’a pas su mettre fin à un triple processus ségrégatif : la gentrification (avec ses populations aisées repliées vers les centres-villes anciens), la périurbanisation (le pavillon de banlieue prisé par les classes moyennes) et la relégation (avec la formation de quartiers-ghettos occupés par les populations les plus pauvres) 2 . Le temps de l’urbanisation complète de la société 3 qui accompagne (en même temps qu’alimente) la mondialisation appelle plus que jamais les efforts conjugués des sciences humaines et sociales (géographie, sociologie, urbanisme, architecture, droit) qui pourraient s’inspirer dans cette tâche de ces cités idéales – utopies qui, depuis l’ Utopia de More jusqu’à la « cité radieuse » du Corbusier, en passant par la « New Babylon » de Constant Nieuwenhuys, nous servent à projeter notre idéal du vivre-ensemble.
Cet effort d’anticipation ne saurait s’accomplir sans accorder une importance particulière à la pensée d’Henri Lefebvre. Né en 1901, formé en philosophie à la Sorbonne, passionné de romantisme philosophique et fervent lecteur de Nietzsche et de Hegel, Henri Lefebvre se lie par la suite avec les Dadaïstes et les Surréalistes. Rejoignant, à la fin des années 1920, le Parti communiste français (PCF) dont il devient un théoricien actif, il développe, à partir des années 1930, une vision à la fois humaniste et hégélienne du marxisme qui le conduit à s’intéresser moins aux questions de déterminisme économique qu’aux enjeux globaux d’aliénation. La particularité de son approche s’observe en particulier dans son ouvrage de 1940, « Le matérialisme dialectique » 4 . Au sortir de la guerre, la parution du premier volume de la « Critique de la vie quotidienne » 5 marque sa tentative de réorienter la pensée marxiste vers la problématique de l’aliénation produite par la vie quotidienne. En 1956, il se trouve exclu du PCF en raison de son opposition au stalinisme. S’ouvre alors pour Lefebvre une période de nouvelles relations qu’il tisse avec un grand nombre d’artistes et d’intellectuels radicaux qui finissent par former l’Internationale Situationniste. Nombre de ces membres (dont Guy Debord) vont participer à ses séminaires tenus à l’Université de Strasbourg. Enfin nommé à l’Université de Nanterre, Lefebvre joue un rôle considérable dans le déroulement des événements de mai 1968. Entre 1976 et 1978, il fait paraître son ouvrage en quatre volumes intitulé « De l’État » 6 , tandis qu’en 1981 il publie le troisième volume de la « Critique de la vie quotidienne » 7 . Ces derniers écrits sur la rythmanalyse et la citoyenneté sont achevés peu avant sa mort, survenue en 1991 8 .

L’œuvre, dense et riche d’influences, qui a couvert aussi bien la philosophie, la sociologie et l’histoire que la théorie politique et la géographie, a profondément influencé ces disciplines, ainsi que la critique littéraire. Paradoxalement, Lefebvre reste un grand oublié de la fin du XX e siècle, en particulier de la théorie marxiste, et ses travaux commencent à peine à être redécouverts, voire seulement découverts comme c’est le cas dans le champ juridique. Mais il faut reconnaître avec Chris Butler que géographes et sociologues urbanistes, en s’attachant presque exclusivement aux écrits lefebvriens qui ont œuvré au « tournant spatial » accompli en sciences humaines et sociales, ont contribué à laisser dans l’ombre tout un pan de sa philosophie, également son caractère systématique, et surtout à passer sous silence la radicalité de sa pensée 9 . C’est un mal qui paraît avoir également frappé les juristes, qui, imitant sans doute leurs collègues des facultés d’histoire et de sociologie, se sont avant tout préoccupés de mesurer l’avancée que pouvait représenter le tournant spatial pour les sciences juridiques 10 . Ils ont toutefois échappé à l’emprise trop forte de la thématique des espaces tout absorbés qu’ils ont rapidement pu être par le concept étrange et pénétrant de « droit à la ville », tiré du célèbre ouvrage éponyme du philosophe français 11 . Quelques travaux récents confirment cet intérêt académique grandissant 12 . L’ouvrage que l’on s’apprête à lire, intitulé : « Le droit à la ville. Justifications, apports, manifestations et portées », vient utilement enrichir cette courte liste de monographies, dont on pouvait tout particulièrement déplorer l’insuffisance en langue française 13 . Le livre, qui vient donc combler une lacune, a du reste le grand mérite d’avoir été rédigé par une jeune juriste – Marine Lamare – dont la formation de publiciste 14 la qualifiait particulièrement pour porter un regard acéré sur un concept à la fois protéiforme et à la juridicité discutée.

La juridicité du droit à la ville, c’est-à-dire la valeur que lui reconnaissent les systèmes juridiques, forme le point névralgique des analyses consacrées au concept, et c’est donc fort naturellement que Marine Lamare consacre de longs développements à cette question. C’est que la doctrine se heurte assez rapidement à la difficulté que voici : d’un côté, aucun lecteur de Lefebvre n’ignore que, pour le philosophe, le concept était avant tout une « utopie concrète », c’est-à-dire un effort d’anticipation à partir des possibilités latentes du présent et destiné à orienter l’avenir, dont la codification (la consécration en droit positif) aurait nécessairement contredit la nature profondément souple et évolutive (dé

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