Starchitecture(s)
274 pages
Français

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Description

Les années 1990 et 2000 se caractérisent par la profusion de projets architecturaux iconiques, dans une surenchère que peu d'autres périodes dans l'histoire de l'architecture avaient connue. Cet ouvrage porte un regard critique sur ces projets qui ont façonné l'image et l'identité des villes contemporaines. Il s'intéresse à la figure des "starchitectes" qui les produisent, aux acteurs locaux qui les commanditent, aux populations qui les "consomment". Il s'intéresse également à la nouvelle géographie qu'ils esquissent. (Articles en français et en anglais).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 78
EAN13 9782336382715
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection
Gestion de la culture et du secteur non lucratif
dirigée par Jean-Michel Tobelem
Ouvrages déjà parus
Luc BENITO, Les festivals en France. Marchés, enjeux et alchimie
François MAIRESSE, Missions et évaluation des musées. Une enquête à Bruxelles et en Wallonie
Christian BARRÈRE, Denis BARTHÉLEMY, Martino NIEDDU, Franck-Dominique VIVIEN (éditeurs), Réinventer le patrimoine. De la culture à l’économie, une nouvelle pensée du patrimoine ?
Jean-Michel TOBELEM (dir.), La culture mise à prix. La tarification dans les sites culturels
Jean-Pierre ALLINNE et Renaud CARRIER (dir.), Gérer la culture en région. Les pratiques des collectivités territoriales en France
Jean-Michel TOBELEM (dir.), L’arme de la culture. Les stratégies de la diplomatie culturelle non gouvernementale
Claude ORIGET DU CLUZEAU et Jean-Michel TOBELEM (dir.), Culture, tourisme et développement. Les voies d’un rapprochement
Paul WERNER, Musée et Cie : globalisation de la culture
Corinne BERNEMAN et Benoît MEYRONIN (dir.), Culture et attractivité des territoires. Nouveaux enjeux, nouvelles perspectives
Maria GRAVARI-BARBAS et Ioana IOSA (dir.), Monumentalité(s) urbaine(s) aux XIX e et XX e siècles. Sens, formes et enjeux urbains
André GIROD, Le tourisme de destruction massive
Annie GONDRAS, La valorisation touristique des châteaux et demeures historiques
Martine REGOURD (dir.), Musées en mutation. Un espace public à revisiter
Claude ORIGET DU CLUZEAU (dir.), Amours et tourisme
Pascal MBONGO (dir.), L’ordre public photographique. Photographie, propriétés et libertés
Mathilde GAUTIER, Le commerce des musées d’art en France et en Europe. Enjeux et fonctionnement
Titre
Sous la direction de
Maria GRAVARI-BARBAS
et Cécile RENARD-DELAUTRE




Starchitecture(s)
Figures d’architectes et espace urbain



Starchitecture
Celebrity Architects and Urban Space



Préface/Foreword
Joan Ockman
Copyright

Maquette de collection
Rachel Dudouit

Maquette de couverture
Maria Gravari-Barbas et Cécile Renard-Delautre

Photographie de couverture
Cécile Renard-Delautre





© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73282-4
Sommaire Couverture 4e de couverture Collection Titre Copyright Sommaire PRÉFACE FOREWORD INTRODUCTION : GÉOGRAPHIES GLOBALES DE LA STARCHITECTURE INTRODUCTION : GLOBAL GEOGRAPHIES OF STARCHITECTURE PARTIE 1. L’ARCHITECTE DANS LA MONDIALISATION : VERS UN PARADIGME D’ARCHITECTE GLOBAL ARCHITECTS ARE LIKE TRAINS… THEY ONLY GO ON RAILS. THE CHANGING SOCIAL ROLE OF ARCHITECTURE IN A GLOBALISED WORLD GLOBAL STARCHITECTS AND ICONIC ARCHITECTURE IN THE CITY OF CAPITALIST GLOBALIZATION THE CONSTRUCTION OF ARCHITECTURAL CELEBRITY DES STARCHITECTES « BEAUX-ARTS » JEAN NOUVEL, FIGURE FRANÇAISE DE LA STARCHITECTURE PARTIE 2. ARCHITECTURE ICONIQUE ET ESPACE URBAIN ARCHITECTURE, MUSÉES, TOURISME. LA GUERRE DES MARQUES L’INNOVATION MUSÉALE, UNE MANIÈRE DE RÉINVENTER LE DÉVELOPPEMENT LOCAL ? METZ ET LE CENTRE POMPIDOU, LENS ET LE LOUVRE CULTURAL SPACES IN THE CITY. REFLECTIONS ON THE ARCHITECTURE AND THE PROGRAM OF LIBRARIES STARCHITECTURE ET ESPACES DE CONSOMMATION LA VIE DES ICÔNES BIBLIOGRAPHIE PRÉSENTATION DES AUTEURS Adresse

PRÉFACE
Joan Ockman

Il y a deux décennies à peine, l’ouverture du musée Guggenheim de Bilbao imaginé par Frank Gehry provoqua une onde de choc dans le monde de la culture. Le nouveau bâtiment transforma un ancien centre régional de construction navale en une plateforme internationale du monde des arts et fit connaitre la ville basque dans le monde entier, comme cela a été maintes fois répété. En même temps, cet événement a permis de montrer qu’à l’ère de l’Internet, n’en déplaise à certains oiseaux de mauvais augure, l’architecture continuait de bien se porter et que les architectes étaient toujours en mesure d’intervenir sur le milieu urbain, ne fût-ce que par l’intermédiaire d’un seul bâtiment.

De toute évidence, le bâtiment de Frank Gehry était une bonne nouvelle pour les architectes. Au début du XX e siècle, la profession n’avait pas manqué de « mégalomanie », comme aimait à le dire Frank Lloyd Wright. Pourtant, au tournant des années 1970, après les échecs de projets utopiques d’architecture moderne et dans le nouveau paradigme du postmodernisme, la démesure était passée de mode. « À quoi aurais-je pu aspirer dans mon métier, vu que la possibilité de réaliser de grandes choses était forclose ? » se demandait Aldo Rossi en 1981 dans son Autobiographie scientifique. Le nouvel ordre du jour ne semblait laisser place qu’à des interventions modestes et à des ambitions revues à la baisse.

Pourtant, la résurgence de l’audace architecturale dans les années 1990, acclamée par l’ouvrage de Rem Koolhaas S,M,L,XL, n’était nullement un retour aux projets visionnaires et aux manifestes polémiques du modernisme. Même si, dans la première moitié du XX e siècle, des architectes comme Wright, Le Corbusier, Walter Gropius ou Mies van der Rohe avaient proposé des reconfigurations radicales de l’environnement construit (découlant d’un ensemble de positions esthétiques et philosophiques) et avaient récolté – et dans certains cas cultivé – une renommée manifeste, voire une certaine notoriété, ils étaient souvent considérés par leurs pairs et par le public comme des « maîtres modernes » et non comme des célébrités. « C’était les pères fondateurs », écrit l’historien de l’architecture Reyner Banham en 1975 dans l’introduction d’une nouvelle édition de son ouvrage Age of the Masters . De la même manière, leurs édifices, même s’ils n’ont pas toujours fait l’unanimité, furent accueillis avec respect comme des chefs d’œuvre ou des monuments de la nouvelle architecture et non comme des spectacles.

Aujourd’hui les bâtiments dont parlent les médias appartiennent principalement à la catégorie du spectacle. Même si le musée de Frank Gehry à Bilbao est souvent considéré comme un descendant du musée Guggenheim conçu par Wright à New York, les deux bâtiments, malgré une certaine ressemblance, sont le reflet de postures architecturales radicalement différentes. Wright dessina son Gesamtkunstwerk pour incarner sa foi métaphysique dans la possibilité d’une « architecture de la démocratie ». Il conçut sa rampe hélicoïdale comme un chemin vers une société nouvelle, spirituellement éclairée par l’art et la culture. La structure virtuose de Gehry ne propose pas un tel récit englobant. Elle éblouit et séduit avant tout, et, telle une fonction accessoire, remplit également les exigences programmatiques d’un musée d’art. Wright était un individualiste égocentrique et un capitaliste romantique, mais nul doute qu’il aurait trouvé fantaisistes et superficielles les acrobaties formelles de Gehry et aurait vu dans le mercantilisme décomplexé de ce dernier une profanation de la sacrosainte mission assignée à l’architecte. Gehry en revanche, même s’il conserve toutes les prérogatives de l’artiste-architecte, n’a que faire des postures souveraines ou du purisme idéologique.

On pardonnera au public d’aujourd’hui de passer à côté de ces différences essentielles. En effet, depuis quelques décennies, les bâtiments de Wright sont rénovés et redéfinis pour fonctionner moins comme des temples et davantage comme des centres d’art pouvant accueillir un public de masse. En 1998, un an après l’ouverture du musée de Bilbao, Thomas Krens, à l’époque directeur du Guggenheim de New York, mit sur pied une exposition qui battit tous les records de fréquentation du musée. Intitulée « The Art of the Motorcycle [l’art de la moto] », l’exposition montrait les objets éponymes disposés par Gehry le long de la rampe hélicoïdale imaginée par Wright. Par la suite, bon nombre d’autres monuments iconiques de l’architecture moderne ont été transformés en destinations touristiques, certains sites se dotant même d’un centre d’accueil à des fins commerciales. De ce fait, une profession qui pour la plus grande partie du XX e siècle est restée élitiste et technocratique, peu soucieuse d’occuper les m&#

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