TERRITOIRES D ACTION
274 pages
Français

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TERRITOIRES D'ACTION , livre ebook

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Description

Cet ouvrage travaille l'hypothèse selon laquelle les territoires d'action que sont, dans le domaine de l'urbanisme, la délimitation de périmètres d'intervention et de prescription, jouent un rôle renforcé dans la construction des relations à l'espace des acteurs publics, des habitants et des usagers. L'étude de ces processus de qualification de l'espace permet ainsi d'interroger certaines modalités de (re)territorialisation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2008
Nombre de lectures 25
EAN13 9782336279725
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296063044
EAN : 9782296063044
TERRITOIRES D'ACTION
Aménagement, urbanisme, espace

Corinne Larrue
Patrice Melé
ITINERAIRES GEOGRAPHIQUES
Sous la direction de Colette Vallat
Espace de débats scientifiques reflétant la diversité et la densité des intérêts géographiques comme la richesse méthodologique qui préside à la recherche en ce domaine, cette collection veut rassembler tous les itinéraires menant au territoire (géographie sociale, culturelle, quantitative, normative, aménagement...). Forum où rien de ce qui touche à l’homme n’est indifférent la collection donne aussi l’occasion d’ouvrir le dialogue avec de nombreuses sciences humaines en accueillant les textes présentant une réelle curiosité pour l’espace, les cultures et les sociétés.
Déjà parus Corinne Eychenne, Hommes et troupeaux en montagne : la question pastorale en Ariège (2005) Richard Laganier (éd.), Territoires, inondation et figures du risque, la prévention au prisme de l’évaluation (2006) Ugo Leone, Gilles Benest, Nouvelles politiques de l’environnement (2006) Alexandre Moine, Le territoire : comment observer un système complexe (2007) Gabriel Dupuy, Isabelle Géneau de Lamarlière (éd.), nouvelles échelles des firmes et des réseaux, un défi pour l’aménagement (2007) Yves Guermond, Rouen : la métropole oubliée (2008)
Titres à paraître
* Lionel Laslaz, Les zones centrales des Parcs Nationaux alpins
* Julien Frayssignes, Les AOC des filières fromagères dans le développement territorial
* Jean-Pierre Vallat (dir.), Mémoires de patrimoines
* Alain Dubresson, Métropolisation et gestion urbaine au Cap
Sommaire
Page de Copyright Page de titre ITINERAIRES GEOGRAPHIQUES - Sous la direction de Colette Vallat PRÉFACE - DE L’ART DE DÉPLACER LES QUESTIONS ET DE PRODUIRE DU SENS INTRODUCTION - Territoires d’action et qualifications de l’espace PREMIÈRE PARTIE - ORGANISER L’URBANISATION
Chapitre 1 - ZONAGE ET PLANIFICATION URBAINE : UNE PERSPECTIVE HISTORIQUE À PARTIR DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES Chapitre 2 - POLITIQUE D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE EN SUISSE : L’APPORT DE LA NOTION DE RÉGIME INSTITUTIONNEL DE RESSOURCES NATURELLES
DEUXIÈME PARTIE - TERRITORIALISER LES VALEURS ENVIRONNEMENTALES ET PATRIMONIALES
Chapitre 3 - SUBSIDIARITÉ ET PROTECTION DE LA NATURE : LES CONDITIONS INSTITUTIONNELLES D’ÉLABORATION D’UN TERRITOIRE D’ACTION ENVIRONNEMENTALE Chapitre 4 - LES ESPACES QUALIFIÉS AU TITRE DE LEUR QUALITÉ PATRIMONIALE
TROISIÈME PARTIE - CIRCONSCRIRE LES RISQUES
Chapitre 5 - L’ÉLABORATION DES ZONAGES DU RISQUE, OU LA NÉGOCIATION D’UN SYSTÈME COMMUN DE REPRÉSENTATION DES DANGERS Chapitre 6 - LE ZONAGE DANS LA CONSTRUCTION D’UNE POLITIQUE LOCALE DE PRÉVENTION DU RISQUE INONDATION : REPRÉSENTATIONS SPATIALES CROISÉES DES EXPERTS ET DES HABITANTS
QUATRIÈME PARTIE - DÉLIMITER LES ESPACES DU DÉVELOPPEMENT LOCAL
Chapitre 7 - LES PARCS NATURELS RÉGIONAUX : UN OUTIL PRIVILÉGIÉ D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE Chapitre 8 - MOBILISATIONS COLLECTIVES ET PROJETS TERRITORIAUX DANS LE MONDE RURAL : L’EXEMPLE DU PIC LEADER EN LUBERON Chapitre 9 - DÉCOUPAGE RÉGIONAL, AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET CORRECTIONS DES DISPARITÉS TERRITORIALES DE DÉVELOPPEMENT
LES AUTEURS
PRÉFACE
DE L’ART DE DÉPLACER LES QUESTIONS ET DE PRODUIRE DU SENS
Michel Marié

L’ouvrage dont il est ici question est le fruit des travaux du groupe de recherche « Politiques publiques et territoires » 1 autour de l’intervention des pouvoirs publics concernant l’espace, et plus particulièrement de l’une de ses formes les plus fréquentes que l’on appelle « zonage ».
En général lorsque l’on traite de ce genre de question, la demande des financiers de la recherche, ou encore celle des médias ou des responsables techniques et politiques pèse d’un grand poids sur le chercheur ; soit qu’on attende de lui qu’il prenne position sur des critères d’amélioration ou d’optimisation de la norme technique (le « bon zonage » ou the good design des américains), soit au contraire qu’on le presse de chanter les vertus du « projet », et par là-même de pourfendre les excès du zonage dont on avait fait le plus grand cas et que l’on considère aujourd’hui comme une procédure archaïque. Mais, quelle que soit la position prise, il s’agit là de la mise en place d’outils techniques et normatifs, où l’on considère le chercheur comme un technicien parmi d’autres.
Or, ce qui me semble intéressant dans la démarche des auteurs de cet ouvrage est que, reconnaissant l’importance et la permanence dans l’histoire du phénomène dont ils veulent rendre compte - le zonage comme fait de société - ils refusent en même temps de le réduire à un modèle préconstitué de développement venu d’en haut et inspiré de la bonne gouvernance dont ils seraient les experts.
Comment faire alors pour donner au phénomène toute l’importance qu’il mérite sans se laisser enfermer pour autant dans cette vision ethnocentrique et réductrice ? Autrement dit, comment élargir la scène du débat, lui donner la profondeur de champ qu’il faut pour l’alimenter, non seulement dans ses dimensions techniques et normatives mais encore sociales, imaginaires et symboliques ; se servir donc de la manière dont les pouvoirs les plus en vue produisent leurs savoirs et leurs normes, mais en même temps convoquer l’ensemble des acteurs sociaux qui, d’une façon ou d’une autre, interviennent au niveau de l’espace et le contextualisent : hommes politiques, énarques certes, mais aussi acteurs en tous genres - bourgeoisies locales, commerçants, habitants ou résidents (principaux, temporaires ou « secondaires »), associations, défenseurs ou opposants, classes moyennes… - susceptibles d’avoir un rôle à jouer dans la transformation du regard que l’on porte sur les lieux et sur les choses ? Comment, en d’autres termes, sur une question qui jusqu’alors était la panacée exclusive des administrateurs et des hommes politiques, produire un discours des sciences humaines et par là-même, sans aucunement préjuger des résultats de la démarche, élargir un débat jusqu’alors trop enfermé dans ses préjugés techniques ?
Tel est à mon sens l’un des aspects essentiels d’une approche où le technicien a certes une place importante mais relative et non exclusive. Alors que dans une vision classique de l’intervention, le savoir se transmet du huis clos des experts au monde des praticiens, puis finalement à celui des habitants d’un lieu, dans le mode d’approche ici proposé la formation du savoir construit à travers une multitude de situations se fait, à l’intérieur de chacune d’elles, dans la négociation d’une relation, dans une sorte d’« anthropologie réciproque » (dont le conflit fait d’ailleurs partie) entre habitants, chercheurs et techniciens. Comme disait le psychologue Winnicott, la formation des idées est un phénomène de nature essentiellement transitionnel, transactionnel, et par conséquent évolutif. À la question de la « bonne norme », il me semble donc que les auteurs, conscients du fait qu’un espace n’est jamais neutre géopolitiquement ou socialement parlant, et qu’il doit faire l’objet d’un certain travail du sens 2 pour être livré à la norme, substituent cette autre question combien plus essentielle : par quel travail du sens un espace donné, singulier, peut-il devenir apte à recevoir de nouvelles normes et comment s’opère cette construction transactionnelle ?
J’aimerais dans ces quelques lignes montrer comment s’opère cette construction du regard que dans un texte récent et sur un tout autre thème (celui de la construction d’un regard anthropologique sur les questions hydrauliques, domaine jusqu’alors réservé presque exclusivement au discours des ingénieurs) j’ai appelé « l’apprentissage du regard croisé » et, sans évidemment pouvoir aborder toutes les questions traitées dans cet ouvrage, donner une idée de leur intérêt 3 .
Il est une première manière de prendre de la distance que j’observe dans certains textes réunis ici et qui consiste à travailler sur le temps de la longue durée. Ceux-ci s’appuient sur les travaux de Viviane Claude et de Christian Topa

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