Walter Benjamin et la forme plastique
158 pages
Français

Walter Benjamin et la forme plastique , livre ebook

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158 pages
Français

Description

W. Benjamin est un penseur essentiel de la technique comme déploiement de la nature, il abordera ainsi la photographie, la radio, et le cinéma sans complexes. Grâce à la lecture de l'historien de l'architecture S. Giedion, il va découvrir l'architecture industrielle du XIXe siècle qui inaugure un autre mode de la forme. Transférer au monde du texte, cela implique qu'il n'y a pas à rechercher une vérité cachée. W. Benjamin a ainsi jeté les bases d'une esthétique topologique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296508743
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

esthétiques esthétiques
WALTER BENJAMIN ET LA FORME PLASTIQUE Jean-Louis Déotte
Architecture, technique, lieux
W. Benjamin est un penseur essentiel de la technique comme déploiement
de la nature, c’est la raison pour laquelle il abordera la photographie, la radio,
et le cinéma sans complexes.
Mais on doit distinguer chez lui deux époques de la technique et de la
transmission, suivant le critère de l’événementialité : soit les choses n’ont lieu WALTER BENJAMIN
qu’une fois, c’est l’époque du don, de l’artisanat et des narrations. Ce qui arrive
a de l’aura. Soit tout est reproductible, on peut toujours tout recommencer, ET LA FORME PLASTIQUEc’est l’époque de l’industrie, de la masse et du jeu cinématographique, seules
les traces comptent.
Architecture, technique, lieuxOr, c’est grâce à la lecture de l’historien de l’architecture S. Giedion,
een 1929, qu’il va découvrir l’architecture industrielle du XIX siècle et ses
prolongements modernes. Cette architecture apporte des solutions techniques
nouvelles à des problèmes classiques parce qu’elle inaugure un autre mode de
la forme.
Jusqu’ici la forme avait été pensée sous la dépendance de ce qui la nomme, le
modèle était théologique. Dorénavant, la forme technique (la forme plastique)
résout une dif culté architectonique, mais en plus s’impose au monde de l’art
et de la littérature.
En effet, la forme plastique érige en principe le montage par éléments
constructifs. Les éléments d’un hall d’exposition ou d’un pont métallique sont
immédiatement saisissables, exposables.
Transférer au monde du texte, cela implique qu’il n’y a pas à rechercher une
vérité cachée. Il faut prendre les choses au pied de la lettre. Il en va de même
pour la traduction.
W.Benjamin a ainsi jeté les bases d’une esthétique topologique.
Jean-Louis Déotte est professeur des universités à Paris 8 Saint-Denis, membre du
laboratoire GERPHAU (UMR LAVUE), responsable de thème de recherche à la MSH
Paris Nord et animateur de la revue en ligne Appareil soutenue par la MSH.
Illustration de couverture : Forth Bridge en construction, 1890, CIRCA.
ISBN : 978-2-296-99368-6
Prix : 16 euros
Jean-Louis Déotte
WALTER BENJAMIN ET LA FORME PLASTIQUE
Walter Benjamin et la forme plastique

ESTHETIQUES
Collection dirigée par Jean-Louis Déotte

Pour situer notre collection, nous pouvons reprendre les termes
de Benjamin annonçant son projet de revue : Angelus Novus.

« En justifiant sa propre forme, la revue dont voici le projet
voudrait faire en sorte qu’on ait confiance en son contenu. Sa forme
est née de la réflexion sur ce qui fait l’essence de la revue et elle peut,
non pas rendre le programme inutile, mais éviter qu’il suscite une
productivité illusoire. Les programmes ne valent que pour l’activité
que quelques individus ou quelques personnes étroitement liées entre
elles déploient en direction d’un but précis ; une revue, qui expression
vitale d’un certain esprit, est toujours bien plus imprévisible et plus
inconsciente, mais aussi plus riche d’avenir et de développement que
ne peut l’être toute manifestation de la volonté, une telle revue se
méprendrait sur elle-même si elle voulait se reconnaître dans des
principes, quels qu’ils soient. Par conséquent, pour autant que l’on
puisse en attendre une réflexion – et, bien comprise, une telle attente
est légitimement sans limites –, la réflexion que voici devra porter,
moins sur ses pensées et ses opinions que sur les fondements et ses
lois ; d’ailleurs, on ne doit plus attendre de l’être humain qu’il ait
toujours conscience de ses tendances les plus intimes, mais bien qu’il
ait conscience de sa destination.
La véritable destination d’une revue est de témoigner de l’esprit
de son époque. L’actualité de cet esprit importe plus à mes yeux, que
son unité ou sa clarté elles-mêmes ; voilà ce qui la condamnerait – tel
un quotidien – à l’inconsistance si ne prenait forme en elle une vie
assez puissante pour sauver encore ce qui est problématique, pour la
simple raison qu’elle l’admet. En effet, l’existence d’une revue dont
l’actualité est dépourvue de toute prétention historique est
justifiée… »
Martine Lefeuvre-Déotte, Des corps subalternes. Migrations, expériences,
récits, 2012.
Philippe ROY, Trouer la membrane, Penser et vivre la politique par des gestes,
2012.
Audrey RIEBER, Art, histoire et signification. Un essai d’épistémologie
d’histoire de l’art autour de l’iconologie d’Erwin Panofsky, 2012.
Richard BÉGIN, Bernard PERRON et Lucy ROY (sous la dir.),
Figures de violence, 2012. Jean-Louis Déotte

Walter Benjamin et la forme plastique
Architecture, technique, lieux





















La lettre de W.Benjamin à S. Giedion a été traduite par Laurent Stalder
(gta, ETH, Zürich) et Georges Teyssot (Université Laval, Québec) et reproduite
avec l’aimable autorisation du gta Archiv/Benutzung de l’ETH de
Zürich (D.Weiss).















© L'Harmattan, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-99368-6
EAN : 9782296993686
Remerciements

Ce livre est le résultat des travaux de séminaires de doctorat
de philosophie tenus à la MSH Paris Nord depuis 2007. Je le
dédie aux doctorants. Certains chapitres furent à l’origine des
conférences : dans le cadre de l’école doctorale « Pratiques et
théories du sens », à l’initiative de D. Tartakowsky (La ville dans
les sciences humaines), dans celui de l’EHESS-INHA à
l’invitation de G. Didi-Huberman (L’histoire de l’art depuis
W. Benjamin), puis de Ch. Bernier à l’Université de Montréal,
de V. Campan à l’Université de Poitiers (Réfléchir la projection),
de Maria Tortajada à l’Université de Lausanne (Cinéma et
dispositifs audiovisuels), de L.Andreotti à l’École Nationale
Supérieure d’Architecture de Paris la Villette (Spielraum :
W.Benjamin et l’architecture), de D. Skopin à l’Université de
Nijni-Novgord (La philosophie au croisement des cultures et des
disciplines : à partir de W. Benjamin).
Le croisement des disciplines et des langues dont il se veut
l’expression n’a été possible qu’au sein de la MSH Paris
Nord, sous l’œil bienveillant de son directeur P. Moeglin et
de son équipe (G. Popovici, A. Paly, F. Jeannin, S. Guindani,
M. Porchet). C’est dans ce lieu exceptionnel que nous avons
pu suivre les développements des travaux de G. Teyssot,
J.Boulet, J.H.Barthélémy, A.Sédes, A.Brossat,
Ph. Baudouin, D. Ledent, L. Odello, P. Szendy, A. Naze,
S.Mariniello, E.Méchoulan, S.Rollet, M.Hohlfeldt,
B.Ochsner, A.Rieber, G. Roesz, M. Berdet, V. Fabbri,
P.D. Huyghe, J. Lauxerois, G. Rockhill, E. Alloa, J. Rancière,
G.Didi-Huberman, M.Girard, D.Payot,
L.ManesseCésarini, S. Guindani.

Une pensée affectueuse à mes relectrices : A.Roussel et
L. Manesse-Césarini.
Walter Benjamin et l’inconscient
constructif de Sigfried Giedion

Walter Benjamin s’est donné comme objectif
esthéticopolitique dans les années 1930 de déterminer la dorsale de la
esensibilité commune du XIX siècle, en partant de la lecture
de l’historien suisse de l’architecture moderne Sigfried
Giedion, et en particulier de son ouvrage contemporain
1Bauen in Frankreich (1928) . Les ouvrages de Giedion ont
formé depuis lors des générations d’architectes, une
conséquence de sa position internationale à la tête des
Congrès Internationaux d’Architecture Moderne. Les
e 2citations de Giedion dans Paris, capitale du XIX siècle ont, un
rôle essentiel. Benjamin écrit en particulier :
Les musées font partie de la façon la plus nette des maisons
de rêve du collectif. Il faudrait mettre en évidence, chez eux, la
dialectique selon laquelle ils contribuent, d’une part, à la
recherche scientifique, et favorisent, de l’autre, “l’époque
3rêveuse du mauvais goût ”.
Benjamin distingue pour le même appareil, ici le musée, la
face objective (la recherche scientifique) de la matrice du
rêve collectif (l’époque rêveuse du mauvais goût). Et
Benjamin continue cette citation :
Chaque époque ou presque semble, de par sa cons

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