Autoportrait Or tout paraît
120 pages
Français

Autoportrait Or tout paraît , livre ebook

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120 pages
Français

Description

Cet essai est dû à la rencontre avec l'un des autoportraits de ce qui fut la collection des Grands Ducs de Toscane. Plus de trente ans après cette rencontre décisive, l'auteur est commissaire d'une exposition d'autoportraits du XXe siècle dans cette même Galerie des Offices de Florence. Entre ces deux dates, l'autoportrait n'a pas cessé d'être le "précieux souci" de l'auteur, l'objet de ses recherches.

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Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336356747
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

RETINA
Pascal Bonafoux
Autoportrait Or tout paraît Essai de définition d’un genre
Série Collection Eidos
Autoportrait Or tout paraît Essai de définition d’un genre
dirigée par Michel Costantini & François Soulages Série RETINAManuela de Barros,Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langageEric Bonnet (dir.),Le Voyage créateur Eric Bonnet (dir.),Esthétiques de l’écran. Lieux de l’image Michel Gironde (dir.),Les mémoires de la violence Michel Gironde (dir.),Méditerranée & exil Bernard Lamizet,L'œil qui lit. Introduction à la sémiotique de l'image Guy Lecerf,Le coloris comme expérience poétique, Marie-Luce Liberge,Images & violences de l’histoire Pascal Martin & François Soulages (dir.),Les frontières du flou Pascal Martin & François Soulages (dir.),Les frontières du flou au cinéma Gëzim Qëndro,Le surréalisme socialiste. L'autopsie de l'utopie Nathalie Reymond,A propos de quelques peintures et d’une sculptureFrançois Soulages (dir.),La ville & les artsFrançois Soulages & Pascal Bonafoux (dir.),Portrait anonyme Julien Verhaeghe,Art & flux. Une esthétique du contemporain Série Groupe E.I.D.O.S. Michel Costantini (dir.),Ecce Femina Michel Costantini (dir.),L'Afrique, le sens. Représentations, configurations, défigurations Groupe EIDOS,L'image réfléchie. Sémiotique et marketing Pascal Sanson & Michel Costantini (dir.),Le paysage urbain Marc Tamisier & Michel Costantini (dir.),Opinion, Information, Rumeur, Propagande. Par ou avec les images Suite des livres publiés dans la Collection Eidos à la fin du livre Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Belgique(Claude Javeau, Univ. Libre de Bruxelles),Brésil(Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia, Salvador),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid, Sofia),Chili(Rodrigo Zùñiga, Univ. du Chili, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo (Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Sevilla),France(Michel Costantini & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo), Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Catholique Pázmány Péter, Egyetem),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica), Taïwan(Stéphanie Tsai, Univ. Centrale de Taiwan, Taïpé) Secrétariat de rédaction: Sandrine Le Corre Publié avec le concours de
Pascal Bonafoux
Autoportrait Or tout paraît Essai de définition d’un genre
Du même auteur Sélection Essais Les peintres et l'autoportrait, Skira, Genève 1984. Primé par la Société des Gens de lettres. Rembrandt, autoportrait, Skira, Genève 1985. Prix Elie Faure Gutenberg du plus beau livre de l'année 1986 Prix Charles Blanc de l'Académie française Les impressionnistes, portraits et confidences, Skira, Genève 1986. Van Gogh par Vincent, Denoël, Paris 1986. Folio-essais n° 112, Paris, 1988. Van Gogh, le soleil en fa, Catalogue de l’exposition présentée au Musée du Luxembourg.CE, Gallimard/Découvertes, Paris 1987. Rembrandt, le clair et l'obscur, Gallimard/Découvertes, Paris 1990. Vermeer, Le Chêne, Paris, 1992. Cézanne, portrait, Hazan, Paris, 1995. Prix de l’Académie des Beaux-arts Moi je, par soi-même, autoportraits du XXe siècle, Préface de Jorge Semprun, Diane de Selliers éditeur, Paris, 2004. Grand Prix du Jury de La Nuit du Livre, Salon du Livre 2004. Prix Cercle Montherlant - Académie des Beaux Arts 2004. Moi ! Autoportraits du XXe siècle, Catalogue de l’exposition présentée au Musée du Luxembourg, Paris, et à la Galerie des Offices, Florence, Skira, Milan, 2004. Autoportraits du XXe siècle, Découvertes/Gallimard, Hors collection, Paris, 2004 Monet, 1840-1926, Perrin, Paris, 2007. Prix de l’Académie de RouenCorrespondances impressionnistes, Diane de Selliers éditeur, Paris, 2008. Renoir, Perrin, Paris, 2009. Monet, peintre de l’eau, Editions du Chêne, Paris, 2010. Dictionnaire de la peinture par les peintres, Perrin, Paris, 2012. Indiscrétion, La femme à la toilette,Editions du Seuil, Paris, 2012. Rodin & Eros, Editions de La Martinière, Paris, 2013. Les carnets de Degas, Editions du Seuil/BNF, Paris 2013. Romans Signes particuliers, Ramsay, Paris, 1980. Hors-texte,roman par lequel l'auteur propose au lecteur de décider du récit, de l'ordonnance de ses péripéties, de ses suspens et épisodes et dont il l'engage à se défier,De Luca editore, Rome, 1981. Annonce classée, Denoël, Paris 1985. Collection particulière, Flammarion, Paris, 1995. © L’Harmattan, 20145-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN 978-2-343-04170-4 EAN 9782343041704
1 Anagramme  OR TOUT PARAIT. Ce constat d’une révélation est l’anagramme du mot AUTOPORTRAIT. Cette anagramme - métaphore du miroir peut-être -, ne doit pas être tenue pour un leurre quand bien même elle ne saurait tenir lieu d’argument, de preuve ou d’ébauche pour une définition.  Singulière phrase que forment ces trois mots qui donnent d’emblée sur toutes les perplexités.  Or, adverbe autant que conjonction, appelle le double, l’incertain, l’équivoque.  Tout, la somme qu’implique un tel sujet convoque l’histoire, qu’elle soit anecdote ou épopée, la philosophie, la théologie, la psychologie, la... vain inventaire qui ne peut qu’être incomplet puisque c’est d’exhaustivité qu’il s’agit.  Paraître... le verbe convoque une étymologie fallacieuse qui rapproche « parer » et « être »...  Ce jeu de mots s’accorde à ces sens incompatibles qui désignent ce qui devient visible comme ce qui trompe, qui pointent les évidences comme les apparences, ce qui « crève les yeux » comme les
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trompe-l’œil. Tour de passe-passe: la promesse d’une révélation qu’est cette anagramme d’autoportrait, or tout paraît, donne sur le trouble.  C’est à ce trouble irréductible que j’ai affaire.  C’est l’énigme de l’autoportrait que désigne l’index de Pontormo, index tendu vers qui regarde la sanguine 1 où il se montre nu . Parce que c’est le regard même qu’il pointe du doigt. Parce ce que c’est ce regard que son regard toise.  Montrer... c’est délibérément que j’ai recours à ce verbe qui peut passer pour « neutre », à ce verbe qui se décline.  Montrer... exposer, présenter, représenter, arborer... Montrer... désigner, indiquer... Montrer... découvrir, dessiner... Montrer... décrire, dépeindre, démasquer... Montrer... établir, souligner... Montrer... enseigner, instruire... Montrer... attester, témoigner... Montrer... donner l’exemple... Montrer... marquer, affirmer, manifester...  Et se montrer encore... apparaître, s’afficher, se présenter, s’exposer, se produire, de dégager, se distinguer, se révéler...  Conscient de la diversité des variations, je redoute qu’elles n’interdisent de venir à bout du thème même. C’est que l’une amène à la philosophie, l’autre conduit à la théologie, une autre encore à l’histoire, etc. Il n’est pas même sûr que ces distinctions ne soient pas arbitraires.  L’autoportrait, nœud gordien d’implications qui tressent aux références et aux certitudes les illusions et les leurres du miroir, leurs faux-semblants et leurs 2 perspectives feintes ...
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 Singulier constat : le mot d’autoportrait lui-même « se refuse ». A la page 342 du tome premier des six que compte leDictionnaire alphabétique et analogique de la langue française de Paul Robert paru en 1966, il n’y a, entre autoplastie et autopsie, pas de place pour autoportrait... Il n’y en a pas davantage entre autonome et autopsie à la page 147 duDictionnaire 3 historique de la langue françaiseen 1992, quoique publié ce dictionnaire assure contenir « les mots français en usage et quelques autres délaissés avec leur origine proche et lointaine ». Une « nouvelle édition revue, corrigée et mise à jour pour 1988 » duDictionnaire alphabétique et analogiquequ’est le Petit Robert consent, page 136, à livrer cette définition : « AUTOPORTRAIT n. m. (v.1950 ; de auto-, et portrait) Portrait d’un dessinateur, d’un peintre exécuté par lui-même. Les autoportraits de Rembrandt, de Goya, de Van Gogh. » Point. Et de passer à AUTOPROPULSÉ, ÉE... Cette absence-là n’est pas insignifiante, sans réelle signification, au sens propre du mot. Elle laisse entendre que l’autoportrait n’a pas cessé d’être considéré comme « portrait du peintre par lui-même ».  D’où un constat désarçonné comme celui que fait Michel Servière : « ...il y a une évidence massive du portrait, par contre l’autoportrait fait toujours problème. La catégorie auto de l’autoportrait, quant à 4 elle, reste foncièrement indécidable. » . D’où encore l’affirmation sans appel de Marc Fumaroli: « L’autoportrait est indubitablement le genre le plus 5 troublant de l’art européen » . Si Michel Servière a recours au terme de « catégorie » à propos de l’autoportrait, si Marc Fumaroli n’hésite pas à
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employer le mot « genre », l’indécision de l’un vaut la perplexité de l’autre. L’autoportrait ne cesse pas d’être pareil à un logogriphe, énigme qui incite à deviner plusieurs mots formés des mêmes lettres, à déceler par exemple qu’orge et nage sont contenus dans orange. Ou peut-être l’autoportrait est-il encore une figure palindrome comme l’on dit de ces phrases qui ont le même sens qu’on les lise de gauche à droite ou de droite à gauche à l’exemple de « Sete sonne en nos étés » ou encore de « élue par cette crapule ». Si l’autoportrait est une pareille figure de style, figure de l’ambiguïté et de l’irrésolution, c’est cette figure même qu’il me faut enfin définir.
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Perplexités  Si, à propos de l’autoportrait même, Marc Fumaroli a pu pressentir qu’il constitue un « genre », si Michel Servière s’en est tenu à une « catégorie », il n’en reste pas moins que le « genre » reconnu par l’un, comme la « catégorie » supposée par l’autre, est demeuré indéchiffrable. Les affirmations de l’un et de l’autre somment implicitement - ici par l’emploi de l’adverbe toujours, là par celui d’un présent qui concerne tous les temps - que l’on reconnaisse une permanence singulière.  C’est cette même permanence que, d’une autre manière, reconnait Christine Buci-Glucksmann : « ...on aurait pu s’attendre à une disparition pure et simple du portrait ou de l’auto-portrait au XXe siècle. Or il n’en fut rien. Car dès l’origine le portrait s’est aussi revendiqué comme ‘moderne’. Rage de Van Gogh, renouant avec la fascination de Rembrandt pour l’auto-portrait : ‘Ce qui me passionne le plus, beaucoup, beaucoup davantage que tout le reste dans mon métier, c’est le portrait, le portrait moderne. Je le cherche par la couleur.’ Or, ce portrait moderne,
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