Egonline
104 pages
Français

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Description

Le selfie exprime la fascination culturelle et cultuelle contemporaine pour l'exercice de l'auto-représentation; il se donne comme étant non seulement un moyen d'expression de soi, mais également une forme créative de "self branding" ("marque"). Il est ce qui questionne l'identité globale dans notre monde globalisé auquel les écrans sont désormais totalement intégrés. Serait-il donc une preuve d'authenticité d'une identité réelle ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2017
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336799445
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

èmeCe livre est le 114 livre de la
dirigée par
François Soulages & Michel Costantini

Comité scientifique international de lecture
Argentine (Silvia Solas, Univ. de La Plata), Brésil (Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia),
Bulgarie (Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid), Chili (Rodrigo Zuniga, Univ. du
Chile, Santiago), Corée du Sud (Jin-Eun Seo, Daegu Arts University, Séoul), Espagne (Pilar
Garcia, Univ. Sevilla), France (Michel Costantini & François Soulages, Univ. Paris 8), Géorgie
(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi), Grèce (Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),
Japon (Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo), Hongrie (Anikó Ádam, Univ. Pázmány Péter,
Egyetem), Russie (Tamara Gella, Univ. d’Orel), Slovaquie (Radovan Gura, Univ. Matej Bel,
Banská Bystrica), Taïwan (Stéphanie Tsai, Unv. Centrale de Taiwan, Taipei)

Série RETINA
3 François Soulages (dir.), La ville & les arts
11 Michel Gironde (dir.), Les mémoires de la violence
12 Michel Gironde (dir.), Méditerranée & exil. Aujourd’hui
13 Eric Bonnet (dir.), Le Voyage créateur
14 Eric Bonnet (dir.), Esthétiques de l’écran. Lieux de l’image
17 Manuela de Barros, Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langage
18 Bernard Lamizet, L’œil qui lit. Introduction à la sémiotique de l’image
30 François Soulages & Pascal Bonafoux (dir.), Portrait anonyme
31 Julien Verhaeghe, Art & flux. Une esthétique du contemporain
35 Pascal Martin & François Soulages (dir.), Les frontières du flou
36 Pascal Martin & François Soulages (dir.), Les frontières du flou au cinéma
37 Gezim Qendro, Le surréalisme socialiste. L’autopsie de l’utopie
38 Nathalie Reymond À propos de quelques peintures et d’une sculpture
39 Guy Lecerf, Le coloris comme expérience poétique
40 Marie-Luce Liberge, Images & violences de l’histoire
41 Pascal Bonafoux, Autoportrait. Or tout paraît
42 Kenji Kitayama, L’art, excès & frontières
43 Françoise Py (dir.), Du maniérisme à l’art post-moderne
44 Bertrand Naivin, Roy Lichtenstein, De la tête moderne au profil Facebook
48 Marc Veyrat, La Société i Matériel. De l’information comme matériau artistique, 1
49 Dominique Chateau, Théorie de la fiction. Mondes possibles et logique narrative
51 Patrick Nardin, Effacer, Défaire, Dérégler... entre peinture, vidéo, cinéma
e55 Françoise Py (dir.), Métamorphoses allemandes & avant-gardes au XX siècle
56 François Soulages & Sandrine Le Corre (dir.), Les frontières des écrans58 F. Soulages & A. Erbetta (dir.), Frontières & migrations. Allers-retours géoartistiques &
géopolitiques
60 François Soulages & Aniko Adam (dir.), Les frontières des rêves
61 M. Rinn & N. Narváez Bruneau (dir.), L’Afrique en images.
62 Michel Godefroy, Chirurgie esthétique & frontières de l’identité
63 Thierry Tremblay, Frontières du sujet. Une esthétique du déclin

Suite des livres publiés dans la Collection Eidos à la fin du livre

Publié avec le concours deSous la direction de
François Soulages & Agathe Lichtensztejn




EG ONLINE

Du selfie













© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-79944-5Introduction
Idoles online
Les vieilles idoles se transforment à leur tour :
elles perdent, avec leur caractère secret,
leur vertu de symbole efficace ;
les voilà devenues des « images »,
sans autre fonction rituelle que d’être vues,
sans autre réalité religieuse que leur apparence.
1Jean-Pierre Vernant ,
La problématique
Il faudra bien, un jour, écrire l’histoire des crépuscules des idoles ; car les idoles, il y
en a de nombreuses ; à la longue, souvent elles disparaissent – mais les plus
anciennes ont-elles toutes disparu ? On peut en douter. On pourrait écrire à la fois
l’histoire des idoles, l’histoire de leurs crépuscules et aussi l’histoire de leurs
remplacements : car, souvent, les idoles sont remplacées.
Or, s’il y a bien une vieille idole qui règne depuis au moins Descartes sur la pensée
occidentale, c’est celle de l’ego ; peut-être pas l’ego cartésien, tout en finesse, entre
affirmation épistémique et limitation par les passions, mais, en tout cas, ce qu’une
èmevulgate en a fait. Et ce n’est pas un hasard si le philosophe qui, au XIX siècle, s’est
le plus enrichi au contact de la pensée orientale, à savoir Schopenhauer, a secoué
l’idole de l’ego, suivi par celui qui fut si inspiré par lui, Nietzsche, qui, à son tour,
influença Freud. Long crépuscule de l’ego qui commença peut-être avec Spinoza pour
se terminer avec le structuralisme, à l’aube de Mai 68 et du retour des droits de
l’homme – le citoyen étant souvent oublié. Est-ce le retour de l’ego consommateur,
self-made-man ? L’ego de la démocratie d’opinion ? En tout cas, ce n’est pas l’ego de
2la res publica, peut-être celui du fameux « espace public »…
Et les nouvelles technologies l’ont trouvé et augmenté en le mettant online :
eg/o/nline. Renaissance d’une idole : le terreau idéologique et les conditions
technicofinancières étaient là ; le selfie pouvait émerger avec la séduction du vieil ego
multipliée de façon exponentielle, car, ce qui change tout, c’est le online. Il faudra un
nouveau Spinoza pour penser et déconstruire le online et, par là même, interroger les
idoles qu’il fait naître ou renaître, et en particulier, l’ego et son avatar, le selfie.
Ce livre ouvre cette voie : penser le online à la fois en lui-même et pour comprendre
l’idole selfie, non pas en en restant à une pensée fermée sur le selfie, ses causes, ses
manifestations et ses conséquences, mais en s’ouvrant à la rupture épistémique du
online ; car il en va de l’épistémique, du civilisationnel et du culturel. Bref de quoi
l’eg/o/nline est-il le symptôme ?
Car le selfie exprime la fascination culturelle et cultuelle contemporaine pour
l’exercice de l’auto-représentation ; d’où son intronisation dans les galeries en tant que
forme d’art, voire demain dans le monde financier comme manière de paiement en
ligne. Serait-il une preuve d’authenticité d’une identité réelle ? En tout cas, il se donne
comme étant non seulement un moyen d’expression de soi, mais également une forme
créative de self-branding (« marque »), non seulement un phénomène ou une mode qui
hante les réseaux socio-numériques, mais aussi une manière d’être et d’apparaître àsoi et au monde, aux prises avec la validation sociale et l’espace réticulaire ; il serait
ce qui questionne l’identité globale dans notre monde globalisé auquel les écrans sont
désormais totalement intégrés.
Mais Vernant nous l’a appris : un jour, le selfie perdra son « caractère secret (et sa)
vertu de symbole efficace ; (il sera enfin) devenu (une) image, sans autre fonction
rituelle que d’être vu, sans autre réalité religieuse que (son) apparence ». Nous aurons
alors quitté la religion du selfie : crépuscule d’une idole ; nous aurons changé
d’épistémè.
La recherche
Ce livre est une nouvelle étape dans une recherche mise en place certes de
Photographie et inconscient (1986) au Selfie aux frontières de l’egoportrait (2015), mais
aussi avec O sensivel contemporâneo, Le corps-internet, Pratiques et usages
numériques, Les frontières de l’écran, Les frontières du visible. New York, Portrait
anonyme, La vie hors sujet. De la philosophie à l’art & retour, Photographie & corps
politiques, Photographie, médias & capitalisme, De la photographie au post-digital. Du
3contemporain au post-contemporain , etc.
Il s’inspire d’une Journée d’étude organisée par nous le 18 octobre 2016 à
l’Université Paris 8. Il est rendu possible grâce à l’aide du Labo AIAC, Arts des Images
& Art Contemporain, en particulier de l’Equipe EPHA, et de RETINA.International
(Recherches Esthétiques & Théorétiques sur les Images Nouvelles & Anciennes).<

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