La biennale de Dakar
238 pages
Français

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La biennale de Dakar , livre ebook

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Description

La biennale de Dak'art n'a pas vocation à fournir des images d'une Afrique créative, digne, et gagnante, mais plutôt d'afficher chaque fois sa propre version du contemporain. L'auteur, directeur artistique de la biennale en 2006, plaide aussi pour l'art contemporain africain, illustrant son existence, et indiquant qu'il peut être trouvé quelque part en Afrique. La Dak'art polarise, entraîne et sert de médiatrice, prouvant qu'il peut exister un système artistique sans musée formel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 303
EAN13 9782336269467
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection La Bibliothèque d’Africuitures
S’appuyant sur la dynamique de la revue Africultures, la collection ‘La Bibliothèque d’Africultures’ accompagne son travail d’approfondissement des cultures africaines par la publication de textes portant sur des aspects éventuellement méconnus de ces cultures. Elle cherche, hors de toute chapelle, à stimuler la recherche et contribuer à la connaissance et la reconnaissance des expressions culturelles africaines.

Dans la même collection
RAHAL, Ahmed, La communauté noire de Tunis. Thérapie initiatique et rite de possession, 2000, 162 p.
SENE, Nar, Djibril Diop Mambety, La caméra au bout... du nez, 2001,132 p.
TOUYA, Lucie, Mami Wata la sirène et les peintres populaires de Kinshasa . Préface de Bogumil Jewsiewicki, 2004, 222 p.
MALANDA, Ange-Séverin, Michel Leiris et la théorie des arts africains, 2003, 94 p.
CHALAYE Sylvie, Nègres en images, 2002, 190 p.
THIERS-THIAM Valérie, À chacun son griat : le mythe du griot narrateur de la littérature au cinéma d’Afrique de l’Ouest, 2004, 179 p.
La biennale de Dakar
Pour une esthétique de la création contemporaine africaine - Tête à tête avec Adorno

Yacouba Konate
La publication de cet ouvrage a été financée grâce au programme ‘Relire du point de vue du Sud les classiques des sciences sociales’ permettant la circulation des enseignants et des chercheurs, et mis en place par la coopération entre la Chaire de Recherche du Canada en Histoire comparée de la Mémoire, dirigée par le Professeur Bogumil Koss Jewsiewicki (Université Laval à Québec, PQ, G1V 0A6, Canada) et l’Agence Universitaire de la Francophonie.

couverture 1: ‘ Piège ’, peinture de Viyé Diba (Sénégal, 2009)
couverture 4 : crédit photo Abder
© L’Harmattan 2009
http://www.editions-harmattan.fr www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr
9782296096455
EAN : 978 2296 096455
Sommaire
Collection La Bibliothèque d’Africuitures Page de titre Page de Copyright Remerciements Préface de Valentin Y. MUDIMBE Epigraphe AVANT-PROPOS I. - L’INVENTION DE LA BIENNALE DE DAKAR II. - DAK‘ART : LA FABRIQUE DE PANAFRICANISME ET DE CONTEMPORAIN III. - DAK‘ART 2006 IV. - PARENTHÈSE ADORNO V. - ÉNONCIATIONS ANNEXES BIBLIOGRAPHIE L’AUTEUR
Remerciements
- Au Professeur Bogumil Koss Jewsiewicki pour m’avoir accueilli à l’Université Laval à Québec (Qc, Canada).

- A MM. Elimane Kane, Ousmane Huchard Sow, Rémi Sagna, Amadou Lamine Sall, Alioune Badiane, Viyé Diba, Ousseynou Wade, Ndary Lô pour s’être prêtés en toute amitié, au jeu de l’interview.

- Au Secrétariat général de la biennale pour m’avoir communiqué certains des documents annexés.
Préface de Valentin Y. MUDIMBE
Penser l’inhérence, écrit Yacouba Konaté. Il nous l’invoque dans deux appels. Ils se reflètent. D’une part, une référence à Joseph Ki-Zerbo : « en réalité la plus lourde dette des Africains, la plus urgente, est celle dont ils sont redevables à l’Afrique elle-même ». D’autre part, le pari que s’est choisi Konaté reprend l’idée de cette dette à partir d’une leçon de Theodor Adorno : « toute oeuvre d’art y compris le littéraire se désigne dans une pratique dont elle s’abstient, la création d’une vie juste ».
On accède à L’invention de la biennale de Dakar dans un acte d’adhésion. « Faites-nous donc une biennale africaine », lui dit le Ministre. Il la fit, et en fut plus d’une fois. Et puis, vint ce livre. Il est africain, et il est en dialogue. L’ouvrir, c’est admettre notamment ce à quoi conduit une conviction d’Adorno. Elle anime les essais réunis ici, savoir que « la pensée attend qu’un jour le souvenir de ce qui fut manqué en elle, vienne la tirer du sommeil, et la transformer en leçon philosophique ». L’invocation de la patience de la pensée rappelle un parcours personnel de Konaté, et dont témoignent deux thèses de doctorat présentées à l’Université Paris-1/Panthéon-Sorbonne. La première, en 1980, sur ‘ Optimisme et pessimisme chez Adorno et Horkheimer’  ; et la deuxième en 1988, une thèse pour le doctorat d’Etat, sur ‘Identité et non-identité africaines. De l’esthétique à la politique. Aspects ivoiriens ’. Elles sont signes d’une formation dans des sites d’ancrage et de fidélité. Etonnant que ce soit fidélité qui semble s’imposer ici. Obéissance, au sens d’un droit et d’un devoir d’inscription dans ce que présuppose cette formation expliquerait mieux ce qui relie cet ouvrage aux thèses. C’est cela également qui le relie à l’Afrique. Ces liens disent des moments qui se répondent dans la même exigence d’un reprendre. Elle s’assume, cette obligation, à partir d’un constat critique d’une carence dans l’expérience africaine. L’auteur nous rappelle qu’il « faut bien re-penser l’échec de l’Histoire à tenir ses promesses ». Et des voix d’horizons différents, la ‘Grande Royale’ de Cheick Hamidou Kane et Walter Benjamin, se font écho de par la mémoire de l’auteur. Elles mettent au clair un pôle d’échec, « jusqu’ici l’Histoire a été écrite du point de vue des vainqueurs. Il s’agit à présent de l’écrire du point de vue des vaincus ». Dans cette re-connaissance, et d’elle, la conviction d’une reprise s’identifie au devoir d’une résistance.
Ainsi donc, « sous-développée quelque part, sait-on jamais, mais très certainement elle ne l’aura jamais été au plan des arts », écrit Konaté. Dans cette re-connaissance, une raison se donne dans un moment négatif de la dialectique. Elle s’attelle à scruter au mieux tous les signes, y compris ceux de l’écart, les déviations aussi bien que les excentricités possibles. Pièces d’art, œuvres diverses.
Certes, et même, en plus de leurs variétés, des jeux de bascule viennent à l’esprit. A la différence d’être noir ou d’être bleu, s’ajoutent des réquisits de la demande marchande. Elle justifie, au moins pour les choses, négociations des formats pour le public cible. Elle explique aussi les interminables ré-inventions des œuvres et de leurs valeurs symboliques et réelles. Des sculptures établies d’une tradition, ainsi que des créations nouvelles de l’exposition en cours à Alger, Antananarivo, Durban, Lagos, Nairobi, ou Praia, au trafic des fabrications exigées par la culture des aéroports et des gares, des cohérences inattendues se dessinent prouvant, si besoin était, la fluidité d’identités culturelles qui s’en réclament.
Que je reprenne de près une démarche.
Yacouba Konaté s’est choisi Adorno, plus exactement ses textes devenus sa « boîte à outils » préférée. Qu’on le relie à un analogue, en simulation. De la philosophie, comme « indication d’une décision de révolte contre l’inertie, le germe d’un enchaînement d’actes de violence contre elle », disait Jean-Toussaint Desanti dans l’introduction à son Introduction à la phénoménologie (Gallimard, 1976, et 1994) où il esquisse son cheminement. Pour le comprendre, il nommait Marx et Husserl, comme réflecteurs. En effet, il lui fallait faire face au « poids du monde. » De l’ordre d’un savoir, ce poids s’impose au quotidien, et le changer exige l’entame. Elle se donne aisément, parfois. Desanti l’affrontait, nous dit-il, dans « l’inertie massive des ‘choses’ certes ». Mais, insiste-t-il, aussi «et davantage, l’inertie persistante des croyances, des institutions, des mots, et encore des formations compactes d’énoncés et d’idées nommés ‘conceptions du monde’ ». Il se rappelle le fait d’un ordre de la « double-vérité » qui pouvait justifier l’opposition entre une « science bourgeoise » et une « science prolétarienne », à propos de la mathématique. Exercice périlleux, contre lequel on pourrait tester la fragilité des cultes d’altérités essentialistes.
Critique et prudent, Konaté débrouille une « boîte à outils », l’enseignement d’Adorno, afin de défaire ce qui, sous le signe des biennales de Dakar, témoigne d’une prégnance, « la force du regard de l’Absent ». Il dit une intention, et clairement. De l’idée faite de la b

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