Littérature médiagénique
256 pages
Français

Littérature médiagénique , livre ebook

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Description

Depuis 1990, de nombreux néologismes sont apparus pour rendre compte du phénomène d'intrication généralisée des médias artistiques qui caractérise l'imaginaire moderne et postmoderne. Cette intrication affecte la nomenclature des genres artistiques traditionnels et donc l'intégrité de ceux-ci qui s'en trouvent déréglementés. Ainsi la littérature, à l'instar des autres arts, semble ne plus se définir que par rapport au principe de l'art wagnérien de l'art total qui veut qu'un art donné ne puisse se manifester sans s'ouvrir aux autres ou les intégrer.

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Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 66
EAN13 9782336374482
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

François GUIYOBA(éd.)
Littérature médiagénique
Écriture, musique et arts visuels
L O G I Q U E S S O C I A L E S
LITTÉRATUREMÉDIAGÉNIQUEÉcriture, musique et arts visuels
Logiques sociales Collection dirigée par Bruno Péquignot En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques. Dernières parutions Jacques COENEN-HUTHER,Quel avenir pour la théorie sociologique ?,2015. Sous la direction de Christiana Constantopoulou,Médias et pouvoir, aspects du politique contemporain, 2015. Sous la direction de Fred DERVIN,Analyser l’identité, les apports des focus groups, 2015. Jean-Louis PARISIS,Sociologue à Marseille, 2015. Yannick BRUN-PICARD,La praxéologie. Au cœur de la structuration des interfaces sociétales, 2015. Alain CHENEVEZ et Nanta NOVELLO PAGLIANTI,L’invention de la Valeur Universelle Exceptionnelle de l’UNESCO. Une utopie contemporaine, 2014. Simon DULMAGE,Mutations et déterminisme chez Bourdieu, Epistémologie de la sociologie de l’art de Bourdieu, 2014. Thomas MICHAUD,L’imaginaire et l’organisation. La stimulation des innovations technoscientifiques par la science-fiction, 2014. Béatrice JEANNOT-FOURCAUD, Antoine DELCROIX, Marie-Paule POGGI (dir.),Contextes, effets de contextes et didactique des langues, 2014. Yannick BRUN-PICARD,Plus loin que le développement durable : la durabilité, 2014. Jean-Michel LE BOT,Eléments d’écologie humaine, 2014. Claude GIRAUD,Qu’est-ce qui fait société ?, 2014. Nicole ROELENS,Manifeste pour la décolonisation de l’humanité femelle. Tome 4 : poussées d’émancipation et violences colonisatrices, 2014. Khosro MALEKI,Introduction à la sociologie du mécontentement social, 2014. Jean PENEFF,Howard S. Becker. Sociologue et musicien dans l’école de Chicago, 2014.
François Guiyoba (éd.) LITTÉRATUREMÉDIAGÉNIQUEÉcriture, musique et arts visuels
Comité scientifique : MatthijsEngelberts (Université d’Amsterdam, Pays-Bas) François Guiyoba (ENS de Yaoundé,Cameroun) Eric Méchoulan (Université de Montréal, Canada) Salma Mobarak (Université du Caire, Égypte) Jürgen Erich Müller (Université de Bayreuth, Allemagne) Isabel Rio Novo (ISMAIA, Porto, Portugal) Jean Christophe Valtat (Université de Montpellier, France) Célia Vieira (ISMAIA, Porto, Portugal) © L'HARMATTAN, 2015 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03913-8 EAN : 9782343039138
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE ....................................................................7
LITTÉRATURE ET MUSIQUE ..................................................................13
L’intermédialité musico-littéraire et la notion d’excentricité...................15 Marcin Stawiarski Écrire le jazz, écrire en jazz. Une analyse médialittéraire deComment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguerde Dany Laferrière et deCherokeede Jean Echenoz................................51 Paul Kana Nguetse Écriture et médias dans « Musica Africa » et « Concert pour un vieux masque » de Francis Bebey ...........................67 Alain Poaire Kamki
LITTÉRATURE ET ARTS VISUELS .........................................................87
L’intermédialité en paralittérature: le cas duMusée imaginaire de Tintin.......................................................89 Chantal Bonono Texte textile. Scène d’énonciation et poétique de la surimpressiondansBrelin le froude Gisèle Prassinos...................................................111 Alex Gagnon Média (cri) ture scénique et intermédialité : Le texte dramatique entre théâtre écranisé et écran théâtralisé...............129 Donia Mounsef De la place des textes dramatiques et cinématographiques contemporains en France : mutations (inter)médiales ............................147 Matthijs Engelberts
Pour un nouveau rapport au littéraire : du spectateur au lecteur…….169 Salma Mobarak
MÉDIALITURE / MÉDIASCRIPTURE TOTALE ...................................187 De la média (li) ture / média (scrip) ture dansSilikanid’Eugène Ébodé................................................................189 Luc Claude Ngueu
Intermédialité et représentation de la désolation dansVoici le dernier jour du mondede Gaston-Paul Effa .....................205 Bernard Bienvenu Nankeu Jeux et enjeux de l’intermédialité dans53 cmde Sandrine Bessora.......221 Damo Junior Vianney Koffi De la littérature à la « médiascripture » : réflexion sur une tendance actuelle de l’art littéraire..................237(Jacques Prévert, Arthur Flowers) François Guiyoba
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
Cet ouvrage réunit des contributions subséquentes à un appel sur le thème « Média (li) tures/Média (scrip) tures » publié en septembre 2012.Sur la base d’une revue de la littérature sur la veine des néologismes entretenue par nécessité en matière d’études intermédiales, il s’est posé la question de savoir si la notion de médialiture ou médiascripture ne s’imposait pas elle aussi,à l’instar de cellesde médialité, d’intermédialité, d’hypermédialité, d’hypomédialité, d’im-médiateté, etc. En d’autres termes, en quoi pourrait-elle figurer de manière pertinente dans la nomenclature des phénomènes intermédiaux ?Nous avons posé que cette notion s’impose en ce qu’elle est susceptible de rendre compte du phénomène intermédial dans le cadre spécifique de l’art littéraire. Pour étayer cette hypothèse, nous avons suggéré le raisonnement ci-après, dont les articulations se rapportent à la problématique ci-dessus.L’intermédialité réfère à l’intrication des médias sur le double plan synchronique et diachronique, de sorte qu’on puisse les hiérarchiser en médias englobants et englobés, transcendants et transcendés, c’est-à-dire en hypermédias et hypomédias. Dans ces conditions, la spécificité d’un média se rapporterait à son caractère englobant, transcendant ou hypermédiatique (ou, à l’inverse, englobé, transcendé, hypomédiatique) par rapport aux autres médias, ce caractère étant donc patent, qui correspond à une mise en abyme de tous les autres médias en présence par ce média dominant, et ce suivant diverses modalités que l’on peut emprunter à l’intertextualité genettienne. Dèslors, la médialiture correspondrait bien à une pratique littéraire englobant, transcendant ou dominant les autres pratiques artistiques en les intégrant en son sein suivant une logique de mise en abyme systématique, foisonnante et généralisée de celles-ci, comme dans une sorte deGesamtkunstwerkwagnérienne mais polarisée par la littérature. Dès lors, on peut prendre les concepts de médialiture et de médiascripture, qui sont synonymes, au sens d'une intermédialité littéraire forte, ce qui nous semble conforter leur pertinence conceptuelle. En effet, ce sur quoi ils insistent, et qui sera au centre de la réflexion, est qu'ils servent à caractériser une production ou une tendance littéraire (post)moderne dans laquelle le scriptural est réduit à l'essentiel, ce scriptural n'étant plus alors qu'un biais qui pourrait bien être remplacé par un autre (peinture, architecture, musique, danse, etc.) sans que le contenu de l’œuvre en soit altéré. En d'autres termes, ces concepts insistent sur le fait, non pas de la littérarité de l’œuvre mais sur celui de son intermédialité à laquelle est subordonnée une littérarité qui ne sert ici que de vecteur, ou de plateforme interartiale. Un peu comme si le principe de l’œuvre d'art totale était repris littérairement, comme il pourrait l'être musicalement, architecturalement ou picturalement.
En guise d’outils d’analyse généraux de ces hypothèses, nous avons proposé les théories intermédiale et intertextuelle, ainsi que celle de l’art total de Richard Wagner. Le premier outil devait servir à analyser les jeux et les enjeux des notions d’intermédialité et de médialiture; le deuxième outil, de tremplin heuristique à la mise en évidence des possibles médiascripturaux ; et le troisième outil, de repère manifestaire garantissant la nécessité de la notion de médialiture. Il devait alors apparaitre que la création littéraire a évolué de plus en plus vers le médialittéraire depuis l’époque du modernisme. Des mêmes hypothèses ci-dessus devaient aussi découler trois grands axes de réflexion :l’histoire générale de lamédialiture ; les possibles médiascripturaires ou médialittéraires ; et les études de cas (la médialiture dans telle ou telle œuvre; la poétique de la médialiture chez tel auteur ; etc.). Comme le suggèrent les parenthèses ci-dessus, les analyses pouvaient s’étendre aux autres arts en tant qu’hyperarts, autorisant alors, de ce fait, un quatrième axe de réflexion. Il est apparu, à la lumière des différentes contributions, que les orientations méthodologiques et les axes de réflexion proposés ont été féconds, même si l’organisation du volume n’est pas fonction de ces axes. Il y a, dans ces contributions, des références récurrentes à l’intertextualité, à l’intermédialité et à l’art total wagnérien, mais aussi, transversalement,à l’histoire de la médialitureet, de manière spécifique, aux possibles médiascripturaires, et ce dans des études de cas précis. L’organisation du volume obéit à une logique thématique mettant en exergue le rapport de lalittérature à différents arts, ce qui n’aurait pas été le cas si elle avait correspondu aux axes de réflexion proposés dans l’appel à articles. C’est ainsi que les trois grandes parties de ce dossier portent sur la littérature et la musique, la littérature et les arts visuels, et la médialiture ou médiascripture totale, respectivement. La première partie traite donc d’une médiascripture dans laquelle la littérature ne sert que de truchement à l’expression d’une musique dontonpeut dire qu’elle est, en définitive, hypermédiale par rapport à cette littérature. Raison pour laquelle Marcin Stawiarsky qualifie d’excentriques lesekphraseis musicales qui constituent son corpus. Ces dernières «sont […] des récits de vie de génies excentriques », ce qui transparait dans ces romans qui, dès lors, apparaissent comme « propos[ant] d’initier le lecteur [aux] œuvres [de ces génies]». Dans le même ordre d’idées, Paul Kana Nguetse analyse les romans Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguerde Dany Laferrière et Cherokeede Jean Echenoz, et trouve qu’ilsapparaître une forte« font alternance entre le jazz et l’écriture romanesque». Cette alternance est telle que « les citations et les références jazzistiques » qui la matérialisent « créent, par leur densité, une sorte de synesthésie audiovisuelle et transforment les textes en des audiothèques où auteurs, lecteurs et personnages se régalent ». Par conséquent, « le jazz apparaît dans [ces]
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textes comme une matrice, un modèle structurel et un principe directeur de l’écriture romanesque». Chez Francis Bebey, le lacis littérature-musique est d’autant plus intéressant qu’il se réalise par poésie interposée et intègre des pendants sculpturaux et chorégraphiques pour célébrer les indépendances africaines et prôner l’enracinement et l’ouverture culturels des peuples noirs, y compris ceux de la diaspora. C’est le cas dans« Musica Africa » et « Concert pour un vieux masque »qu’étudie Alain Poaire Kamki. L’auteur de ces poèmes est musicien, sculpteur, cinéaste, romancier…, c'est-à-dire un artiste dans la bonne tradition africaine, ce qui le prédispose à l’art médiascripturaire.Consacrée aux arts visuels dans la littérature, la deuxième partie du volume traite des rapports de la littérature avec la bande dessinée, le théâtre, le cinéma, la peinture, la télévision et le textile, révélant ainsi l’étroitesse des rapports du visuel avec un verbe dont l’écriture témoigne idéalement de sa souplesse qui lui confère sa capacité à assimiler les autres arts et à les restituer en des possibles infinis de lacis. Ouvrant cette partie du volume, l’article de Chantal Bonono surLe Musée imaginaire de Tintin interroge la pratique intermédiale dans la bande dessinée et montre qu’elle peut s’inscrire dans la mouvance d’une médialiture qui, de ce fait, exacerbe l’idéologie hergéenne. Le pouvoir transformationnel du verbe scriptural sur les autres arts peut aussi s’exercer sur la matière, ainsi que le montre Alex Gagnon dans son article surBrelin le froude Gisèle Prassinos. Cette auteure se distingue par l’insertion, dans cette œuvre littéraire, de versions dessinées de tapisseries qu’elle commence à créer longtemps avantdese mette à l’écriture. Au point que Gagnon voit dans cette œuvre un« texte textile » et, au-delà, « le moyen d’affirmation […] d’une subjectivité créatrice autonomisée», et même « la voie d’une réinvention de soi passant […] par l’assouplissement des frontières médiatiques entre texte et image, et par le dépassement de certaines enclaves identitaires héritées de la tradition ». Peut-être plus problématique encore est l’écriture d’un théâtre de plus en plus médiatisé aujourd’hui, c'est-à-dire contaminé par les nouvelles technologies de l’univers numérique telles que la vidéo et internet. C’est à ce sujet que Donia Mounsef se pose les questions de savoir « comment écrire pour le théâtre [...] dans un univers post-dramatique et post-scénographique » et, étant donné que «l’écriture scénique aujourd’hui met en jeu les nouvelles technologies », comment « peut-on toujours concevoir la mise en scène comme le dépassement du texte ou son illustration ». Pour répondre à ces questions, Donia Mounsef propose de voir« comment un théâtre écranisé permute le dispositif textuel en appareil scénique axé sur la performance », ce qui est susceptible de faire « comprendre le texte théâtral contemporain avec ses "impuretés médiatiques" ».
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