Marchés et nouveaux territoires de l art dans les villes du Sud
103 pages
Français

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Marchés et nouveaux territoires de l'art dans les villes du Sud , livre ebook

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Description

Quels rapports entre les marchés de l'art contemporain et les dynamiques urbaines ? La dimension unificatrice du marché de l'art ne saurait masquer la diversité qui s'enracine dans des contextes locaux fort distants ni les fortes inégalités entre pays du Nord et pays du Sud, en termes d'accès à l'offre culturelle et de formation aux pratiques artistiques.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336796338
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Titre
Géographie et cultures n° 97, printemps 2016 MARCHÉS ET NOUVEAUX TERRITOIRES DE L’ART DANS LES VILLES DU SUD sous la direction de Sophie BRONES et Amin MOGHADAM
Copyright
La revueGéographie et cultures est publiée quatre fois par an par le laboratoire Espaces, Nature et Cultures (ENeC – UMR 8185) et les Éditions L’Harmattan, avec le concours du CNRS. Les trente derniers numéros et les deux premiers sont consultables en ligne : http://gc.revues.org/ Direction :Sylvie Guichard-Anguis et Rachele Borghi Fondateur: Paul Claval Secrétariat d’édition: Emmanuelle Dedenon Comité de rédaction: Francine Barthe (Université Jules Verne de Picardie), Rachele Borghi (Université Paris-Sorbonne), Emmanuelle Dedenon (CNRS), Martine Drozdz (Université Paris Est Marne-la-Vallée), Hadrien Dubucs (Université Paris-Sorbonne), Louis Dupont (Université Paris-Sorbonne), Cynthia Ghorra-Gobin (CNRS), Sylvie Guichard-Anguis (CNRS), Jean-Baptiste Maudet (Université de Pau et des Pays de l’Adour), Bertrand Pleven (Université Paris-Sorbonne), Jérôme Tadié (IRD) Comité scientifique: Giuliana Andreotti (Université de Trente), Augustin Berque (EHESS), Paul Claval (Université Paris-Sorbonne), Béatrice Collignon (Université Bordeaux Montaigne), Jean-Robert Pitte (de l’Institut), Angelo Serpa (Université Fédérale de Bahia), Jean-François Staszak (Université de Genève), Martine Tabeaud (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), François Taglioni (Université de La Réunion), Serge Weber (Université Paris Est Marne-la-Vallée) Maquette de la couverture :Emmanuelle Dedenon Image de la couverture : Pejman Foundation de Téhéran,Exposition des artistes « Slavs and Tatars » à la Pejman Foundation, Téhéran, avril 2017 Mosaïque de la couverture :Gabriela Nascimento Revue soutenue par l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS Laboratoire Espaces, Nature et Culture (ENeC) – Paris Sorbonne CNRS UMR 8185 – 28 rue Serpente, 75 006 Paris – Courriel :gc@openedition.org Abonnement et achat au numéro: Éditions L’Harmattan, 5-7 rue de l’École polytechnique 75 005 Paris France –www.editions-harmattan.fr/ ISSN : 1165-0354 © L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr EAN Epub : 978-2-336-79633-8
SOMMAIRE
Couverture e 4 de couverture Titre Copyright Sommaire Marchés et nouveaux territoires de l’art dans les v illes du Sud : une introduction – Sophie BRONES et Amin MOGHADAM La globalisation du marché de l’art par le bas : la diffusion des art walks à Istanbul – Jérémie MOLHO Géographie(s) des territoires de l’art : extraversion et cosmo politisme des artistes visuels au Yémen – Anahi ALVISO-MARINO Une géographie des travailleurs invisibles du march é de l’art : le cas de la ville de Bombay, Inde – Christine ITHURBIDE El Bajo de la Ciudad Vieja de Montevideo : l’art au service de la promotion immobilière – Gilles MARTINET Beyrouth-Dubaï : circulations culturelles et nouvel les formes d’urbanité – Sophie BRONES et Amin MOGHADAM La topographie changeante de l’art contemporain en Chine continentale : une nouvelle révolution culturelle ? Marilena VECCO, Simeng CHANG et Andrej SRAKAR Regards sur la mondialisation : le champ artistique en Chine et à Hong Kong sous l’égide du marché mondial de l’art – Thomas MAZZURA NA et Franz SCHULTHEIS Adresse
MARCHÉS ET NOUVEAUX TERRITOIRES DE L’ART DANS LES VILLES DU SUD
UNE INTRODUCTION
1 Sophie BRONES École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles LéaV / LAUM (IIAC, Ehess-Cnrs) 2 Amin MOGHADAM Sharmin and Bijan Mossavar-Rahmani Center for Iran and Persian Gulf Studies Princeton University Il y a cinq ans paraissait un numéro de la revueTranscontinentalesaux consacré « marchés de l’art émergents » (Choron-Baix, Mermie r 2012). Il réunissait des articles portant sur différents pays comme l’Inde, la Chine, la Turquie, les Émirats Arabes Unis et le Brésil, leurs marchés et les redéfinitions du statut de l’artiste. Dans la lignée des travaux d’Ulf Hannerz et de Sharon Zukin sur la glo balisation de l’économie symbolique de la culture, ce travail, à travers l’analyse des marchés émergents, s’attachait à repérer la reconfiguration à l’œuvre des centralité s culturelles à l’échelle du monde. La question du renforcement de la dimension transnatio nale des espaces urbains y était soulignée, et indirectement abordée (Choron-Baix, M ermier 2012). C’est à cette question, précisément, que s’attache le présent num éro deGéographies et Cultures. Le rapport entre des dynamiques marchandes régional es ou internationales et des reconfigurations urbaines y est interrogé au prisme du développement urbain et de l’investissement foncier, de la promotion de l’imag e des villes et d’une revendication affichée de rayonnement culturel qui en même temps participe aux projets de construction nationale. Il s’agit aussi, ce faisant , de poursuivre des réflexions développées dans le cadre d’un récent programme de recherche consacré aux enjeux sociaux, économiques et culturels de l’intégration régionale, observés en particulier au Moyen-Orient dans une acception qui va au-delà de c elle, purement économique, 3 généralement privilégiée par les organisations inte rnationales (Vignal 2017) . Du fait de leur dimension cosmopolite, de la concen tration d’activités et de ressources qui les caractérisent, les villes constituent des e spaces propices pour saisir les effets de la globalisation. Elles sont à la fois des foyer s d’innovation, des lieux de circulation et de diffusion des flux culturels et à ce titre elles captent des flux transnationaux en les intégrant à leur développement, donnant lieu à des configurations toujours singulières mais néanmoins comparables, à bien des égards (Puig , Mermier, 2007). Elles s’inscrivent, d’une part, dans une tension entre ce qu’Hannerz, citant Redfield et Singer, appelait le caractère « hétérogénétique » d es processus culturels, c’est-à-dire la façon dont l’urbain génère, à partir d’une plura lité de traditions, de constantes innovations culturelles (Hannerz, 2010) et, d’autre part, l’idée selon laquelle la globalisation produit une forme d’homogénéisation d es espaces à travers la diffusion de formes de communication, de modèles de consommat ion (y compris de la ville elle-même), de nouvelles ségrégations sociales et spatia les. Dans le contexte de globalisation se pose aussi la question des modalit és d’accès et de partage des
ressources qui rend problématique la renégociation des rôles et des pouvoirs des individus sur la ville (Drieskens, Mermier, 2007). Celle-ci se fonde souvent sur l’affirmation, voire la revendication d’un sentimen t d’appartenance (Boullata, 2008), l’affirmation d’une autochtonie et d’un « droit à l a ville » relevant comme l’explique David Harvey « du pedigree et de l’adhésion à des v aleurs et à des espaces particuliers » (Harvey, 2008, p. 49). Ces expressio ns s’accrochent à une urbanité bien souvent fragmentée du fait des formes de la ségréga tion urbaine mais aussi en raison des compétences propres aux citadins à se situer et à naviguer entre différentes sphères marquées par leurs propres codes et normes. Des circulations intra et interurbaines forment des réseaux traversant différ ents styles de vie, des usages et des pratiques souvent décalées par rapport à la nor me dominante et organisent des rapports distincts aux temporalités et rythmes urba ins (Drieskens, Mermier, 2007, p. 13). Ainsi l’apparente déterritorialisation des réseaux et des flux culturels renforce la prégnance d’un constat, celui d’un nécessaire quest ionnement sur les formes et persistances de la localité (Appadurai, 2001 ; Raul in, 2009 ; Abélès, 2008). C’est pourquoi la question territoriale est abordée ici a u prisme d’enquêtes de terrain dans les villes des pays dits du « Sud », à propos de ph énomènes qui touchent aujourd’hui indistinctement différentes aires culturelles, ce q ui souligne l’importance de chercher à redéfinir la catégorie « Sud » compte tenu des diff érentes situations et en fonction des contextes historiques et socio-économiques. Des dis tinctions relatives, par exemple, au rôle plus ou moins présent et autoritaire de l’É tat mais aussi au degré d’institutionnalisation des domaines artistiques so nt repérables, quand bien même les différentes situations renvoient à une géographie d ’identifications et d’opportunités liées à des histoires locales décolonisées (Levande r, Mignolo, 2011). En outre, et bien qu’une approche postcoloniale remette en cause l’us age pour les pays du Sud de concepts développés pour la compréhension des phéno mènes urbains des pays du Nord (López-Morales, 2015), force est de constater que ces derniers voient l’émergence d’objets urbains comparables, aussi bie n dans leur forme que dans les significations qui leur sont localement attribuées. L’apport des différentes contributions permettra sans doute de reconsidérer la pertinence de cette catégorie de « Sud », puisque si elle apparaît comme un espace-temps qui offre à l’examen des processus déjà étudiés ailleurs dans le monde, elle participe aussi de la structuration de nouvelles géographies, voire de nouvelles topographies, qui r estent largement à décrire. Envisager ces processus dans un rapport de continui té et de correspondance entre divers contextes (abordant les relations sud-nord e t sud-sud) devrait nous permettre de contribuer à la construction d’une pensée urbaine g lobale, qui saisit le changement dans la continuité. Il s’agit donc de mener une réflexion sur le rôle q ue peuvent jouer les marchés émergentsdeetdansifférentes échelles.les villes, sur la relation centre-périphérie, à d L’observation de leur ancrage territorial permet de repérer tant des milieux d’acteurs fortement impliqués dans les pratiques culturelles et artistiques, en lien avec le marché, que des systèmes de gouvernance interdépend ants. La compréhension de la géographie (souvent urbaine) des lieux de l’art sup pose donc d’articuler des échelles variées dans l’analyse d’un ensemble de processus d e globalisation, régionalisation, urbanisation, et de formation de l’État, ce que l’h istorien Cyrus Schayegh définit par la « trans-spatialisation » (Schayegh, 2017). Les vill es représenteraient « la troisième
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