Come Together
264 pages
Français

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Come Together , livre ebook

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Français

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Description


Vous pensiez tout savoir sur les Beatles ?






Avril 1970. Par un simple communiqué de presse, Paul McCartney annonce la séparation des Beatles. Tragédie pour des millions de fans, c'est aussi un geste symbolique, qui marque la fin d'une époque bénie. Et, paradoxalement, le début d'une des périodes les plus passionnantes et les plus mal connues de l'histoire du groupe. Les Beatles, leurs familles, leurs entourages vont en effet vivre à partir de cette date une cohabitation forcée, riche en conflits et en tragédies de toutes natures. C'est à ces quatre décennies, négligées par la plupart des biographies des Beatles, que Peter Doggett a choisi de consacrer la sienne.
À partir de centaines d'heures d'entretiens avec les principaux protagonistes de cette histoire édifiante, il nous livre des révélations surprenantes, de multiples anecdotes inédites, et nous entraîne dans les coulisses d'une aventure humaine unique et déchirante, celle de quatre garçons réunis par l'amour de la musique, séparés par un succès sans précédent.
Depuis la rivalité shakespearienne qui oppose les clans Lennon et McCartney, jusqu'aux difficultés de Georges Harrison et de Ringo Starr à se forger une identité hors du groupe, en passant par les impitoyables luttes de pouvoir au sein d'Apple Corps, symbole de la contre-culture dans les années soixante, devenue depuis un véritable empire financier, c'est à une véritable épopée qu'il nous convie ici.





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 avril 2012
Nombre de lectures 66
EAN13 9782355841453
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Peter Doggett
COME TOGETHER…
Les Beatles (1970-2012)
Traduit de l’anglais par Laura Derajinski
Directeur de collection : Arnaud Hofmarcher Coordination éditoriale : Henri Marcel Couverture : Rémi Pépin 2012 Photo couverture : © GettyImages/Christopher Stevenson Titre original : You Never Give Me Your Money Éditeur original : The Bodley Head © Peter Doggett, 2009 © Sonatine, 2012 pour la traduction française Sonatine Éditions 21, rue Weber 75116 Paris www.sonatine-editions.fr
ISBN numérique : 978-2-35584-145-3
À la mémoire de Sean Body et de tous les autres, perdus en cours de chemin
I NTRODUCTION

La célébrité est une malédiction, sans le moindre aspect rédempteur.
Allen G INSBERG

O n pourrait pardonner aux Beatles d’avoir ignoré la rançon de la gloire. L’un des membres du quatuor a été assassiné devant son immeuble par un tireur qui affirmait être un fan. Un autre, victime d’une brutale agression à son domicile, mourra deux ans plus tard. Un troisième a été plongé dans un désastre conjugal dont les moindres détails ont été étalés au grand jour. Le quatrième a lutté si fébrilement pour survivre en dehors du groupe qu’il s’est perdu dans l’alcool et la cocaïne.
Ces quatre garçons ont créé une musique si joyeuse et si inventive qu’elle est parvenue à capter l’imagination du monde entier, sans jamais perdre son attrait au fil du temps. Quelques mesures de « She Loves You » ou de « Hey Jude » ont le pouvoir de sortir l’auditeur de sa routine et de le propulser dans un monde fantastique où chaque instant est baigné de mille opportunités, où l’amour triomphe de la douleur. Ces morceaux ont le pouvoir magique de restituer l’idéalisme à l’origine même de leur création et de nous offrir cette source d’inspiration. Les chansons des Beatles semblent venir d’une époque d’innocence rêveuse, elles incarnent la turbulence et la splendeur de ce que nous associons désormais à une décennie tout entière. Les événements majeurs de leur histoire, aussi familiers que les ingrédients d’un conte de fée, ont atteint le statut de mythe. Comme l’a fait remarquer un journaliste, ils ont créé une mémoire collective rassurante, « un rayonnement universel », qui pouvait et peut encore illuminer le monde.
Pourtant, les héros de ce mythe étaient humains ; obstinément, parfois terriblement humains. Ils étaient presque les seuls de leur génération à souhaiter que le rêve s’arrête. Le public jouissait de cette liberté que les Beatles évoquaient sans cesse ; les Beatles, eux, voulaient juste être libres de ne plus être les Beatles. À la fin des années 1960, tandis que les fans s’inspiraient de leurs chansons pour façonner leur propre vie, le quatuor préparait une tout autre vision de l’avenir, dans laquelle ils seraient enfin dégagés de ces chaînes qu’ils avaient eux-mêmes forgées.
Ils se sont rapidement aperçus qu’il n’y avait pas d’échappatoire possible : ils demeureraient à jamais les Beatles, seraient à jamais jugés à l’aune des sommets atteints par le passé. Leurs efforts individuels, aussi inspirés soient-ils, seraient invariablement dérisoires à côté des rediffusions incessantes de leurs tubes de jeunesse. John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Richard Starkey (« Ne m’appelez pas par mon nom de scène », demandait Starkey dans une publicité télévisée en 2009) sont liés pour l’éternité, gardiens de la plus marquante des contributions à la musique populaire. Mais leurs liens ne s’arrêtent pas là. Depuis 1967, ils (ou leurs héritiers) sont copropriétaires d’Apple Corps, une société créée pour échapper aux impôts et présentée comme une alternative révolutionnaire au système capitaliste, mais condamnée à attirer les comptables et les avocats. Utopie à sa création, elle s’est bientôt transformée en une véritable prison.
Les conséquences troublantes de leur destin – être divisés mais éternellement liés, séparés mais toujours ensemble –, tel est le sujet de ce livre, qui retrace l’histoire personnelle et commerciale des Beatles, depuis leur apogée en 1967, en passant par la décadence inévitable de leurs derniers mois ensemble, jusqu’aux retombées interminables qui s’en sont suivies. Leur capacité à survivre et à prospérer au cœur d’un cyclone juridique, financier et émotionnel est certainement l’un de leurs succès majeurs, bien que le plus ignoré. À travers vents et marées, ensemble et seuls, en désaccord ou à l’unisson, les Beatles sont parvenus à créer et à préserver une musique aussi durable que leur mythe, épousant parfaitement leur époque et enrichissant les générations futures.
P ROLOGUE 8 DÉCEMBRE 1980

I l était presque 23 heures à New York. Dans son appartement cossu du Langham Building, sur Central Park West, le chanteur compositeur James Taylor téléphonait à Betsy Asher, dont le mari l’avait fait signer sur le label des Beatles, Apple, douze ans plus tôt. « Elle était à Los Angeles et se plaignait que la situation y devenait incontrôlable, se souvient Taylor. Il se passait quelque chose avec la famille Manson, un truc dingue. C’est alors que j’ai entendu les coups de feu. On m’avait dit que les policiers laissaient toujours une chambre vide sous le chien de leur arme et que, lorsque retentissait une rafale de cinq détonations provenant d’un gros calibre, c’était un policier qui vidait son chargeur. J’ai entendu pan-pan-pan-pan-pan – cinq coups. J’ai dit à Betsy : “Tu trouves que c’est incontrôlable chez toi  ! Je viens juste d’entendre la police tirer sur quelqu’un en bas de la rue.” On a raccroché. Vingt minutes plus tard, elle m’a rappelé et m’a dit : “James, ce n’était pas les flics.” »
Quand les forces de l’ordre arrivèrent sur les lieux quelques minutes plus tard, la nouvelle était déjà diffusée à la radio : une fusillade avait éclaté devant le Dakota Building, à un pâté de maisons du Langham. L’agence de presse UPI diffusa les premières informations : « La police de New York a annoncé que l’ex-Beatles John Lennon est dans un état critique après avoir reçu trois coups de feu chez lui, dans l’Upper West Side de Manhattan. Un porte-parole a déclaré qu’un “suspect est en garde à vue”. Mais il n’a communiqué aucun autre détail. Un employé de l’hôpital nous a fait savoir, je cite : “Il y a du sang partout. Ils font tout ce qu’ils peuvent.” »
ABC-TV fit défiler la nouvelle en bandeau à l’écran tandis que l’émission Monday Night Football retransmettait le match des Patriots de la Nouvelle-Angleterre contre les Dolphins de Miami. Cinq minutes plus tard, le commentateur Frank Gifford interrompait son collègue Howard Cosell : « Peu importe qui est sur la ligne, Howard, il faut que tu annonces ce qu’on sait déjà dans les studios. – Oui, il faut l’annoncer », répondit Cosell d’un ton lugubre, non sans ajouter un avertissement presque sacrilège dans un pays obsédé par le sport : « Gardez à l’esprit que ce n’est qu’un match de foot. Peu importe qui gagne et qui perd. » Puis, avec la gravité d’un homme habitué à retransmettre les événements sportifs avec des accents théâtraux, Cosell annonça : « Une tragédie inqualifiable. Confirmée par ABC News à New York. Devant son appartement du West Side, à New York, John Lennon, sans doute le plus connu des Beatles, a reçu deux balles dans le dos. Il a été transporté à l’hôpital Roosevelt » – il martelait soigneusement chaque mot, comme on enfonce un clou – « et est décédé… à… son arrivée. Difficile de se remettre dans le match après ce flash d’information. »
Richard Starkey buvait un verre dans une maison de location aux Bahamas en compagnie de son amie, l’actrice Barbara Bach, lorsque sa secrétaire, Joan Woodgate, le contacta. « On a eu des appels comme quoi John avait été blessé, se souvient-il. Puis on a

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