Dialogues sur l improvisation musicale
118 pages
Français

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Dialogues sur l'improvisation musicale , livre ebook

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Description

Aux confins de la composition et de l'interprétation se trouve l'improvisation, territoire enchanteur mais quelque peu méconnu, autant espéré que redouté. Ce livre témoigne d'une expérience de l'improvisation, des interrogations et des réflexions qu'elle suscite. Il ne s'agit pas d'un manuel pratique mais plutôt d'une pratique ponctuée d'entretiens, d'un rappel historique et de multiples questions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2006
Nombre de lectures 315
EAN13 9782336275178
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sciences de l’Éducation musicale
Collection dirigée par Jean-Pierre MIALARET
La diversité actuelle des pratiques musicales, la pluralité et l’extension récente des contextes scolaires et extra-scolaires d’enseignement et d’apprentissage de la musique stimulent un courant de réflexions et de recherches relatif au développement musical ainsi qu’à l’acte d’apprendre et celui d’enseigner la musique. Cette collection propose un large panorama de travaux consacrés à la compréhension des conduites musicales et à un approfondissement des sciences de l’éducation musicale.
Déjà parus
Gianni NUTI, Le corps, qui pense , 2006.
Gilles BOUDINET, Art, Education, Postmodernité. Les valeurs éducatives de l’art à l’époque actuelle, 2006.
Elvis Gbaklia KOFFI, L’éducation musicale en Côte d’Ivoire, 2006.
Jean-Luc LEROY : Le vivant et le musical, 2005.
Claire FIJALKOW (Textes réunis et présentés par), Maurice
Chevais, un grand pédagogue de la musique, 2004.
Jean-Luc LEROY : Vers une épistémologie des savoirs musicaux . 2003 .
Françoise REGNARD et Evelyn CRAMER : Appendre et enseigner la musique, représentations croisées . 2003.
Claire FIJALKOW : Deux siècles de musique à l’école. 2003.
Martine WIRTHNER et Madeleine ZULAUF: A la recherche du développement musical. 2002.
Michel IMBERTY : De l’écoute à l’œuvre . 2001.
Marion PINEAU et Barbara TILLMANN : Percevoir la musique : une activité cognitive, .2001.
Laurent MIROUDOT : Structuration mélodique et tonalité chez l’enfant. 2000.
Cristina AGOSTI-GHERBAN : L’éveil musical, une pédagogie évolutive, 2000.
Gérard GANVERT : L’Enseignement de la musique en France. 1999.
Dialogues sur l'improvisation musicale

Patrick Scheyder
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296002395
EAN : 9782296002395
Remerciements
Aux conservatoires et écoles de musique d’Achères, Boulogne-Billancourt, Chalon-sur-Saône, Metz, Saintes, Saint-Leu-la-Forêt, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris; à Laurent Chassain, Jean-Louis Chautemps, Patrick Choquet, Bernard Lubat, André Minvielle, Alain Savouret, Vladimir Tarasov.
Je dédie ce livre à tous les Rêveurs du son ; à Ferrucio Busoni ; aux Trésors perdus et aux Trésors conservés.
Sommaire
Sciences de l’Éducation musicale - Collection dirigée par Jean-Pierre MIALARET Page de titre Page de Copyright Remerciements Dedicace Avant-propos Chapitre I - Rencontre pratique avec des stagiaires Chapitre II - Historique non exhaustif de l’improvisation musicale Chapitre III Bibliographie Discographie
Avant-propos

L’IMPROVISATION MUSICALE est aussi vieille que la musique, car on ne saurait écrire des sons avant de les inventer!
On ne peut qu’être humble devant le son ; on le fabrique, il nous captive et parfois nous essayons d’en garder des traces — cela s’appelle composer, mémoriser ou enregistrer.
Cela est simple et ne saurait être très mystérieux. C’est sans doute pourquoi les enfants, grands improvisateurs de gestes, de pas, de situations — et de sons — ne se posent pas plus de questions ils improvisent sans le savoir, ce qui est le gage de leur réussite.
Ce livre, à défaut de nous rendre enfantins, peut aider à nous re-découvrir innocents, c’est-à-dire instruits, cultivés de musiques, de tous styles, de toutes compétences, mais aussi désarmés devant cette musique, cette beauté, cette magie.
Il est nécessaire de faire confiance à la magie pour être musicien; cette magie se travaille, l’improvisation aussi.
Il faut réfléchir, travailler, se perdre, revenir tout cela ce sont des lieux communs de la musique.
À vrai dire, rien que de très commun dans le fait d’improviser. Ce qui est moins banal c’est que l’enseignement reçu ne nous le dise pas, ce qui laisse planer un doute sur l’appétit qu’on pourrait en avoir.
Dans cet esprit, j’ai décidé de donner à ce livre, dans son développement, la forme d’une conversation, ciblée sur l’improvisation certes, mais relevant en même temps des phénomènes musicaux les plus basiques ils permettent par leur observation d’accéder ensuite aux plus raffinés.
Je crois bien que cet aller-retour constant du simple au complexe, du proche au lointain, de l’adulte à l’enfant, du musical à l’extra-musical aussi, est à la base de toute pédagogie.
En ne parlant que d’improvisation, ou seulement d’écriture, j’aurais crainte d’oublier la musique. En parlant de musique, avant tout, on verra l’interprète, l’improvisateur et le compositeur comme des amoureux qui tentent chacun à sa manière de décrire l’indicible.
Je vous invite donc à ce voyage musical vous y trouverez des chemins, des pistes, des réflexions, des moyens et des armes, mais encore des suggestions, des interrogations, des tentatives et, pourquoi pas, des échecs.
Il ne s’agit donc pas d’un manuel pratique, mais plutôt d’une pratique, de son débat et de ses aventures.
Chapitre I
Rencontre pratique avec des stagiaires


PATRICK SCHEYDER. - Pour vous, qu’est-ce qu’improviser?
STAGIAIRES. - C’est jouer quelque chose sans l’avoir appris, spontanément.
- C’est faire du jazz, par exemple.
- C’est aussi se défouler, faire n’importe quoi ; ou inventer quelque chose lorsqu’on a un trou de mémoire.
- C’est peut-être inventer, simplement ; ne pas jouer quelque chose d’écrit.

P.S. - Il y a sûrement de tout cela dans « improviser », mais voyons le détail.
D’abord, il n’est pas nécessaire d’écrire noir sur blanc pour se souvenir. L’oreille et la mémoire sont autant d’écritures fiables dans le cerveau. Voyez la musique hindoue, par exemple rien n’est écrit mais tout est appris et répété avec le Maître. C’est pourquoi il serait difficile, sans même être hindou, de faire «n’importe quoi ».
La culture musicale que vous engrangez patiemment, les morceaux appris, entendus, mais aussi la culture musicale «malgré vous », rien qu’en ouvrant le poste de radio, tout vous suggère des idées, des plans, des formes, des développements; dans ces conditions, un «vrai improvisateur », « spontané », voudrait-il être inculte avec acharnement qu’il n’y parviendrait pas.
Pour ce qui concerne le jazz, celui-ci propose en outre des cadres et des thèmes très précis sur lesquels improviser.
Quant à se défouler, c’est à coup sûr important, mais ce n’est pas une exclusive de l’improvisation. Combien d’interprètes se plaisent à battre leurs records de vitesse pour un seul plaisir digital et spectaculaire ?
Peut-être improviser est-il jouer, en effet, sans avoir appris préalablement et par conséquent, inventer.

S. - Quand peut-on commencer à improviser ?
P. S. - Il n’y a sûrement pas d’âge limite pour commencer à inventer ! Au plus tôt, c’est le mieux, car beaucoup plus facile et proche du monde de l’enfant.
Cet enfant, vu sa culture humaine réduite, est obligé d’inventer des solutions à chaque instant, que ce soit pour parler, marcher et, en général, communiquer. De plus, par sa taille, l’enfant est à proximité d’une quantité de sons : il entend plus distinctement que l’adulte le bruit de ses pas, les bruits du sol, les frottements. Dans la rue ce seront les voitures, les chiens, etc. Le monde est fourmillant de sons qu’il se plaît à imiter et à déformer. Pour lui, il n’y a point là de musique mais la majorité de son environnement qu’il peut reproduire et ainsi s’approprier.
L’adolescent et l’adulte, leurs cultures et leurs habitudes étant mieux établies, joueront plus aisément la certitude que le doute. En leur disant « improvisez », on crée chez eux, au départ, une angoisse du vide supposé qui est liée à l’apprentissage privilégié de l’écriture musicale.
Dans les deux cas, ce sont l’oreille et le perfectionnement de l’écoute qui permettront de développer l’invention primitive.

S. - Comment peut-on aborder l’improvisation avec de jeunes enfants de 5-6 ans ?
P. S. - Je pense qu’il faut coller à des réalités simples pour commencer la musiqu

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