Musique et effet de vie
229 pages
Français

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Musique et effet de vie , livre ebook

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Description

Ce premier ouvrage de la collection "L'univers esthétique" inaugure l'application de la théorie générale de l'effet de vie comme révélateur de la qualité d'une oeuvre - découverte par Marc-Mathieu Münch pour le domaine littéraire - à la musique, en prélude à une étude généralisée aux arts. L'oeuvre d'art réussie serait celle qui crée un effet de vie dans la psyché du récepteur. La théorie de l'effet de vie définirait donc la qualité voire la perfection d'une oeuvre d'art.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 288
EAN13 9782336265414
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’univers esthétique
Collection dirigée par Véronique Alexandre Journeau
Indépendamment des critères esthétiques propres à une époque et à une culture, il semble bien qu’une esthétique générale puisse être approchée par l’étude des réactions psychiques au contact des oeuvres. Distinctement des jugements théoriques et du goût, la perception sensible, pour subjective qu’elle soit, conditionnerait une appréciation sur la qualité d’une oeuvre qui dépasse le temps et l’espace de sa création : elle révèle des effets plus ou moins consciemment insufflés par le créateur et ressentis par le récepteur, de l’ordre d’une intuition artistique, tantôt agissante tantôt éprouvante. La collection vise à développer ces recherches sur « la pensée créative » et « l’émotion esthétique » simultanément en comparatisme entre cultures (en particulier occidentales et asiatiques), et en correspondance entre les arts (perception par les sens) et avec les lettres (en particulier poésie).
Musique et effet de vie

Danièle Pistone
Création de la couverture : Véronique Alexandre Journeau
Réalisation infographique : Frédéric Vialle
© L’HARMATTAN, 2009 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296106956
EAN : 978229609106956
Sommaire
L’univers esthétique - Collection dirigée par Véronique Alexandre Journeau Page de titre Page de Copyright Table des Figures Préface CONFÉRENCE
L’application de la théorie générale de l’effet de vie comme invariant universel à la musique
LES TROIS ÉTAPES DE LA VIE D’UNE ŒUVRE
L’EFFET DE VIE À L’ÉCOUTE DES ŒUVRES Matériaux, structure et vie musicale EFFETS RESSENTIS ET DÉSIRS D’EFFETS TROIS MOMENTS DE LA VIE D’UNE ŒUVRE : COMPARAISON AVEC LA CHINE
LA MISE A L’ÉPREUVE DE LA THÉORIE
Musique programmatique et effet de vie : Münch, Messiaen et le « Regard de la Croix ». De la théorie à l’empirie Aspects de la pensée esthétique de Vincent d’Indy
PERSPECTIVES
Interview de Jean-Jacques Nattiez par Marc - Mathieu Münch Horizon d’attente et esthétique de la réception
Présentation des auteurs et résumés Index des noms cités
Table des Figures
Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3 Fig. 4 Fig. 5 Fig. 6 Fig. 7 Fig. 1 Fig. 2 Fig.3
Préface
Danièle Pistone

Aimer la musique, la comprendre, saisir ses effets secrets, n’est-ce pas le rêve de tout auditeur ? Rêve illusoire toutefois pour certains : la prise de conscience des mécanismes pouvant, selon eux, ruiner le plaisir de l’écoute. Fort heureusement, il n’en est rien pour ceux qui entrent avec joie dans « L’univers esthétique ». Le plaisir de la découverte vient s’ajouter à l’exaltation des sens, la renforce, la décuple souvent. On peut vivre dans le cosmos artistique, conscient et heureux, comme tentent de le montrer les présentes pages.

Parallèlement à toutes les recherches en cours sur l’écoute, l’émotion, la réception, il nous a semblé en effet intéressant de vérifier comment la théorie de l’effet de vie de Marc-Mathieu Münch, cette exaltation de l’œuvre réussie, née de l’examen de centaines d’arts poétiques et riche ainsi de l’expérience de tant de créateurs, s’appliquait à la musique.

Une première rencontre fut donc consacrée à ce double thème, le 19 janvier 2009, à l’université Paris-Sorbonne, autour d’une conférence de l’auteur de cette théorie dont différents intervenants reprirent et mirent à l’épreuve les principaux aspects. Une trame très internationale se dessine ainsi à travers ce volume, entre disciplines et cultures diverses, à travers les notions d’affect, de connaisseur, d’imaginaire, de création, s’appuyant notamment sur quelques théoriciens (Benjamin, Jauss, Meyer), comme sur certains écrits de compositeurs — de Berlioz à Messiaen, d’Indy ou Ravel, sans oublier quelques suggestives métaphores chinoises — ainsi que sur l’apport de spécialités connexes, telles la sémiologie ou les sciences cognitives.

Le présent volume collectif rappelle et prolonge ces échanges. Nous sommes heureux qu’il puisse inaugurer la nouvelle collection confiée à Véronique Alexandre Journeau aux Editions L’Harmattan, collection à laquelle nous souhaitons longue et riche route dans l’univers fascinant des effets et réactions interartistiques.
CONFÉRENCE
L’application de la théorie générale de l’effet de vie comme invariant universel à la musique
Marc-Mathieu Münch

Parler de la musique ! Dire la musique ? Toute la problématique de la musicologie se trouve sans doute entre ces deux verbes. Il est possible de bien parler de la musique, de raconter son histoire et d’expliquer ses techniques, mais il vient un moment, au fond de l’âme, où le phénomène musique se retrouve au-delà des mots et même des pensées. La théorie de l’effet de vie ne prétend pas passer cette frontière, elle s’efforce simplement de connaître les conditions minimales pour que « cela », la musique, ait lieu. Et pour définir provisoirement ce « cela », j’emprunte une phrase à Gustav Leonhardt : « Il faut jouer plus que les notes ».
Ces conditions minimales sont doubles : il faut réussir l’invariant global de l’effet de vie ; il faut respecter les six invariants corollaires qui en explicitent les moyens. Comme les œuvres d’art réussies sont rares et difficiles, il est normal qu’elles soient le résultat d’un complexe de causes combinées et non pas simplement la conséquence d’un canon simple comme l’harmonie, la belle imitation ou l’idée intéressante, ce qu’on a tenté de croire pendant longtemps.
Selon ce qui ressort d’une longue analyse comparée des écrits de grands artistes créateurs de toutes les civilisations, une œuvre d’art est réussie lorsqu’elle est capable de créer dans l’esprit d’un auditeur-spectateur-lecteur une effervescence harmonieuse de toutes ses facultés. En musique, tout se passe comme si les sons, une fois entrés dans l’esprit par l’ouïe et par le sens des formes qui les analysent, avaient le pouvoir supplémentaire de se propager en écho dans les autres facultés. Il se crée alors un effet de saisissement, de plénitude et de totalité que les humains sont convenus d’appeler « beauté », sans trop savoir comment définir cette beauté puisque les règles particulières des œuvres réputées belles varient d’un bout à l’autre de la planète et de l’histoire.
L’effet de vie ne s’arrête d’ailleurs pas à l’esprit ; il se prolonge dans le corps au point que beaucoup de musiciens ont le sentiment que tout leur être est habité par ce « plus que les notes », de la musique. Cela m’a tout particulièrement frappé dans l’enregistrement filmé récent de deux répétitions de David Fray avec l’orchestre de Brême. Il est habité par la nouvelle vie créée en lui par les musiques de Bach.
Avant de passer en revue les invariants corollaires, je dois préciser le sens que je donne à ce mot d’invariant. Il dénote une affirmation récurrente que l’on trouve sous la plume de créateurs qui ont passé la double frontière de la postérité et de leur pays. Bien entendu chacun de ces grands artistes a son propre style, son propre idéal et sa propre esthétique. Elles se contredisent entre elles, mais en regardant bien on découvre qu’elles ne reposent pas seulement sur elles-mêmes mais sur une base anthropologique, sur cette idée d’effet de vie justement. Ainsi l’esthétique romantique par exemple repose-t-elle en premier lieu sur l’âme romantique et sur l’effort des artistes romantiques pour trouver les sons et les formes capables d’exprimer cette âme mais, ensuite, sur l’aptitude anthropologique à faire de l’art. Il ne faut donc pas confondre les invariants qui ne concernent que les humains et les universaux que les philosophes présentent comme des vérités divines ou métaphysiques. Et il faut prendre l’effet de vie seulement pour ce qu’il est, le socle humain de toutes les esthétiques.
En somme, la théorie de l’effet de vie est une définition plané

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