Pays de Caux, pays de chanteurs
504 pages
Français

Pays de Caux, pays de chanteurs , livre ebook

504 pages
Français

Description

Bordé au nord par la Manche et au sud par la Seine, dans un triangle compris entre Rouen, Le Havre et Dieppe, le pays de Caux est le plus vaste des pays historiques de Normandie. Mais sa riche tradition chantée est restée dans l'ombre. Les enquêtes orales menées durant la décennie 1974-1984 par les chercheurs révèlent l'importance et l'originalité du répertoire en usage en pays de Caux : plus de deux mille chansons sont alors enregistrées.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 32
EAN13 9782296530591
Langue Français
Poids de l'ouvrage 24 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

grands écrivains (Maupassant), et a été décrite avec finesse par le capitaine Jean
chel Colleu, Phillipe Gleises, Jean Delahaye et quelques autres chercheurs révèlent
chantée était reine, et des chants spécifiques rythmaient la vie à bord des voiliers
Le colloque organisé en novembre 2011 à Fécamp par La Loure en partenariat
chanteurs traditionnels afin d’étudier ce vaste corpus, de le comparer aux autres
déennes d’une ronde « à trois pas » de la même famille, proche du « branle double » de la Renaissance – et de réfléchir à la manière dont il peut être transmis.
Participent à cette publication : Marlène Belly, Jean-Pierre Bertrand, Marc Clé rivet, Michel Colleu, Yvonne Cuvier, Yvon Davy, Jean Delahaye, Patrick Denain, Dominique Forges, Jeanine Friboulet, Wolfgang Idiri, Robin Joly, Alain Joubert, Danièle Noblet, Nicole Pochic, Jean-Yves Rauline, Pascal Servain, Paul Terral.
le livre réunit 50 chants interprétés entre 1960 et 2012, pour la plupart issus d’enquêtes filmées.
DVD de 50 chapitres inclus
.I.
Pays de Caux Pays de chanteurs
De l’étude à la valorisation d’une tradition chantée
Actes du colloque de Fécamp
Photo de couverture : Arcade Monnier (1904-1979), chanteur de Saint-Pierre-en Port (76). Auteur du cliché : Jean-Marc Coquerel, 1978, coll. Michel Colleu..
© L'HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-29165-9 EAN : 9782336291659
Patrimoine culturel immatériel
Pays de Caux Pays de chanteurs
De l’étude à la valorisation d’une tradition chantée
Actes du colloque de Fécamp
Ouvrage réalisé par La Loure et l’OPCI.
Avec le soutien de la Ville de Fécamp, du conseil général de la Seine-Maritime, de la région Haute-Normandie, de la Direction des affaires culturelles de la Haute-Normandie.
L’Harmattan - La Loure - OPCI
Patrimoine culturel immatériel
Déjà parus :
Chansons recueillies en Marais-Breton vendéen, par Gaston Dolbeau, EthnoDoc-Arex-cpo, Paris, L’Harmattan, 2009.
Actes du colloque Chansons en mémoire, mémoires en chanson. Actes du colloque Hommage à Jérôme Bujeaud(Le Poiré-sur-Vie, 2003), EthnoDoc-Arexcpo, Vendée-Patri-moine, Paris, L’Harmattan, 2010.
La chanson maritime.Le patrimoine oral chanté dans les milieux maritimes etÆuviaux. Actes du colloque de L’Aiguillon-sur-Mer (1998), EthnoDoc-Arexcpo, Vendée-Patrimoine, FR-CPM-Bretagne, Paris, L’Harmattan, 2010.
Le chant de plein air des laboureurs.Dariolage, briolage…Recherches sur une tradition au Pays de La Châtaigneraie. Actes du colloque de Mouilleron-en-Pareds (2010), Communauté de communes du pays de La Châtaigneraie, EthnoDoc-Arexcpo, OPCI, Vendée-Patrimoine, Paris, L’Harmattan, 2012.
Musique traditionnelle de Transylvanie et afÅrmations culturelles, thèse de Damien Villela, Ville de Luçon, EthnoDoc-Arexcpo, OPCI, Vendée-Patrimoine, Paris, L’Harmat-tan, 2012.
Littératures orales et populaires de l’île de Noirmoutier, thèse de Lydia Gaborit, EthnoDoc-Arexcpo, OPCI, Vendée-Patrimoine, Paris, L’Harmattan, 2012.
Pays de Caux - Pays de chanteurs. De l’étude à la valorisation d’une tradition chantée.Actes du colloque de Fécamp (2011). La Loure, OPCI, Paris, L’Harmattan, 2012.
À paraître :
Les mémoires de Martin Cayla,Riom, AMTA, Paris, L’Harmattan.
Analyse linguistique du discours des chansons de tradition orale du pays de Guérande, thèse de Laetitia Bourmalo, Racines-Sant-Yann, EthnoDoc, Paris, L’Harmattan.
Approche interdisciplinaire des formes chantées : ethnomusicologie, ethnolinguistique et ethnopoétique du chant traditionnel, ouvrage collectif, Lacito/CNRS.
Retrouvailles
Côté chants et danses traditionnelles je n’y connais pas grand-chose. Je ne suis pas le seul. Cependant il n’est pas difÅcile de tendre l’oreille vers ceux, passionnés, qui savent et partagent. La contagion gagne. On écoute, on apprend, on comprend.
Photographe de terrain et cinéaste-documentariste, je me suis d’ailleurs vite rendu compte qu’il y avait avec ceux-là des façons de faire très semblables. S’immerger, collecter, documenter avec respect, transmettre, donner à connaître.
D’autres donnent à lire ou à voir, eux captent les chants, les danses, la rythmique naturelle des corps – ceux et celles universels liés à la mort, à l’amour, au travail, aux peines et aux joies. Sans oublier les voix, les paroles qui lient, qui relient. Les liens justement, les clefs, la somme d’une expérience, d’une connaissance collec-tive (on dit aussi « sagesse »).
Chacun sa mesure... Et surtout ne pas faire laÅne gueule car,toutes classes sociales confondues (quoi que puissent en penser « les classes sociales » – surtout la domi-nante et son « bon goût » –), il s’agit de culture, de culture collective, de culture populaire, intimement liée à la vie et à l’histoire modeste des gens de tous les jours. Une part énorme, une part constitutive essentielle de la trame de l’Histoire. Son essence presque.
Il s’agit de culture : la pensée, l’identité d’un groupe humain, sa représentation du monde. Il ne s’agit surtout pas de « com », de communication, de décor « culturel » ou d’on ne sait trop quel effet d’annonce pour stratégie démagogique. De culture ! Comme celle, fertile, d’un champ ensemencé, « cultivé », prêt à laÆo-raison.
Et de ces semences, de ces racines-là, on ne peut pas se couper. On « n’y coupe pas » : on peut les transgresser, les reviviÅer, mais s’en débarrasser impunément, non !
La Loure et l’OPCI en préservent la sève. Ils mettent en valeur une mémoire, un de ces précieux outils qui permettent de com-prendre de quoi nous sommes faits, de quoi nous sommes constitués – individuelle-ment, collectivement – dans nos raisonnements, dans nos émotions, dans nos goûts. La mémoire d’une identité, les éléments d’une fondation : une base nécessaire pour
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se comprendre soi-même, pour comprendre les autres, être en mesure de les ren-contrer, de les retrouver à travers ce que nous avons de commun et de respectable.
Hors de cette quête se forme un vide, une jachère, « du temps de cerveau humain disponible »… à vendre. C’est à ce jour l’instrumentalisation des désirs et des rêves pour un marché mon-dial devenu religion… Une vraie boucherie. Et qu’on ne me dise pas que cela a toujours été. Non ! Jamais à ce point. Jamais avec cette incroyable puissance de tir. Jamais avec ce cynisme, ce mépris des autres, de soi, de ses propres valeurs, de ses propres racines, de sa propreculturejustement.
Ce monde a la tentation mercantile de renier ses origines. Ce monde se rêve de nouvelles bases… sans bases. Table rase.
C’est dire l’intérêt des chants et danses traditionnels (on pourrait ajouter les contes et légendes. Au fait, où en est l’Éducation nationale de ce côté ? Les chants, les danses, les contes ? ).
En Haute-Normandie, un temps durant, la tradition musicale a été mésestimée. Il a fallu que La Loure, une association de « horsains » (elle est née en Basse-Normandie !) vienne renforcer le travail des quelques précurseurs ayant œuvré en pays de Caux pour que se concrétise enÅn un projet montrant que ce « pays » normand possède un patrimoine musical tout aussi riche, par exemple, que celui de la Bretagne.
C’est assez classique, semble-t-il. Il faut souvent un œil, une oreille, qui ait un peu de recul… mais encore faut-il que ces évidences soient acceptées. Elles le seront peut-être, grâce au colloque qui s’est tenu à Fécamp en 2011, grâce à cet ouvrage qui en reÆète le riche contenu, et c’est tout à l’honneur des par-tenaires régionaux ayant soutenu le projet : sans doute ont-ils compris que sans identité forte (où la tradition populaire a toute sa place), sans cohésion culturelle, sans projection d’avenir s’appuyant sur ses racines, il n’y a pas de régions fortes.
Renouer avec son authenticité, avec son identité. Relier les gens, les époques, les classes sociales.
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Forcément, ceux qui, face à l’oubli, font vivre de pareils mots se retrouvent quasi-ment tôt ou tard en dissidence. Joyeusement.
Michel Colleu me soufÆe : « C’est juste un mode de rencontre entre les gens qui met chacun en valeur – sans vedette, dans le plaisir de l’instant – où l’universitaire et le chanteur du pays ont autant à dire et à transmettre pour faire partager une culture. »
Rencontre, dit-il. Rencontrer, s’ouvrir, c’est cela. Et cet autre mot, lui aussi tout aussi riche de promesses : Retrouvailles.
Jean Gaumy 12 août 2012
Présentation de la tradition orale du milieu maritime fécampois et du répertoire d’Yvonne Cuvier par Pascal Servain au théâtre Le Passage à Fécamp, lors du colloque de 2011. À la table : Pascal Servain, Yvonne Cuvier et Florence Levert. Photo Yvon Davy.
Le colloqueLa chanson traditionnelle en pays de Caux : de l’étude à la valorisation a été conçu et organisé sous la responsabilité de Michel Colleu et Yvon Davy.
Il a été coorganisé par l’OPCI et La Loure.
Les partenairesÅnanciers de ce colloque étaient la Ville de Fécamp, le conseil général de la Seine-Maritime, la région Haute-Normandie, la Direction des affaires culturelles de la Haute-Normandie.
La publication des actes du colloque, en 2012, est réalisée par La Loure dans le cadre du projetPays de Caux-Pays de chanteurs.
Cet ouvrage a été préparé par Michel Colleu, de l’OPCI (OfÅce pour le patrimoine culturel immatériel) et Yvon Davy deLa LoureMusiques et traditions orales de Normandie. Il a été réalisé par l’équipe d’EthnoDoc.
Michel Colleu : conception, suivi éditorial, textes additionnels, relec-ture, préparation de l’iconographie, choix des documents audio-visuels, Yvon Davy : conception, suivi éditorial, relecture, textes additionnels, choix des documents audiovisuels, Étienne Lagrange : choix et préparation des documents audiovisuels, Michèle Cadoret : relecture, Agnès Dauneau : transcription des enregistrements et réalisation des partitions, Guillaume Blin : montage de la maquette de l’ouvrage, traitement des documents sonores, Bertrand Friconneau : traitement des documentsÅlmés, montage du DVD.
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