Photos réussies
128 pages
Français

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Photos réussies , livre ebook

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Description

Faisant suite à Photos manquées, Photos réussies ne s'intéresse pas aux moyens proprement techniques de réussir une photo, mais propose une réflexion construite à travers la pratique photographique, sur ces formes de réussite paradoxale ou de résultat non intentionnellement visé, qui peuvent se révéler être des achèvements en raison de leur richesse de sens.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 51
EAN13 9782296474963
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Photos réussies
Du même auteur aux Éditions L’Harmattan dans la collection ÉcrituresLe dernier mot, roman Les sept glaives, roman Toutes les choses, roman Tendre absence, roman dans la collection Poètes des cinq continents Haute soit la rive Dans l’azur nos mains Les bras chargés de livres dans la collection Eidos Série Photographie Photos manquées© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.f ISBN : 978-2-296-56440-4 EAN : 9782296564404
Michel JametPhotos réussies
CollectionEidosdirigée parMichel Costantini &François SoulagesSérie RETINAManuela de Barros,Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langageEric Bonnet(dir.),Le Voyage créateurMichel Gironde(dir.),Les mémoires de laviolenceFrançois Soulages (dir.),La ville & les arts. A partir de Philippe CardinaliSérie PhotographieCatherine Couanet,Sexualités & PhotographieMichel Jamet,Photos manquéesMichel Jamet,Photos réussiesPanayotis Papadimitropoulos,Le sujet photographiqueFrançois Soulages (dir.),Photographie & contemporainFrançois Soulages & Julien Verhaeghe(dir.),Photographie, médias & capitalismeMarc Tamisier,Sur la photographie contemporaineMarc Tamisier,Texte, art et photographie.La théorisation de la photographieSérieGroupe E.I.D.O.S.Michel Costantini(dir.),Ecce FeminaMichel Costantini(dir.),L'Afrique, le sens. Représentations, configurations, défigurationsGroupe EIDOS,L'image réfléchie. Sémiotique et marketingPascal Sanson & Michel Costantini (dir.),Le paysage urbainMarc Tamisier & Michel Costantini(dir.),Opinion,Information,Rumeur, Propagande. Par ou avec les imagesHors SérieMichel Costantini(dir.),Sémiotique du beauMichel Costantini(dir.),La sémiotique visuelle : nouveaux paradigmesBibliothèque VISIO 1, Biblioteca VISIO 1, Library VISIO 1Comitéscientifiqueinternational de lectureAniko Adam (Université Pázmány Péter, Piliscsaba, Hongrie),Michel Costantini (Université Paris 8, France),Pilar Garcia (Université Bellas Artes de Séville, Espagne), Alberto Olivieri (Université Fédérale de Bahia, Brésil),Panayotis Papadimitropoulos (Université d’Ioanina, Grèce), Gilles Rouet (Université Matej Bel,Banska Bystrica, Slovaquie),Silvia Solas (Université de La Plata, Argentine), François Soulages (Université Paris 8, France),Rodrigo Zanuga (Université du Chili, Santiago, Chili)Publié avec le concoursde RETINA.International,Recherches Esthétiques & Théorétiques sur les Images Nouvelles & Anciennes,&d’ECAC,Europe Contemporaine & Art Contemporain.
Introduction
J’ai écrit, sous le titre dePhotos manquées, un livre paradoxalement sans image eu égard au sujet traité avec le secret espoir confirmé par certains lecteurs, qu’il serait considéré malgré son titre et son contenu comme un livre de photos, ou plutôt, que les photos évoquées remplaceraient avantageusement le texte et feraient de ce livre qui n’en comportait aucune un véritable livre de photos. J’aimerais croire qu’avecPhotos réussies le lecteur se trouvera une fois encore entouré d’images. Le livre proposé sous le nom dePhotos réussiesne comporte, comme ce fut le cas dePhotos manquées, aucune photographie, mais propose un libre parcours à la première personne qui conduit du studio, de l’album-photo renvoyé à la famille après le décès du parent jusqu’à l’hallucination dont peut-être victime le passionné de photographie, en passant par ce haut lieu du négoce du matériel photo qu’est le boulevard Beaumarchais avec la faune qui le hante et les différentes rencontres que la pratique de la photographie peut occasionner. L’ouvrage s’achève sur un ensemble de considérations esthétiques. Mais, ne manquera-t-on pas de dire, pourquoiPhotos réussiesaprèsPhotos manquées? Parce que des photos peuvent être dites « réussies » si l’on veut bien mettre entre parenthèses le projet qui animait le photographe, et cela sans avoir égard à l’approche technique qui fait de la seule photographie nette une photo réussie. La photo peut être dite « réussie », alors même que celui qui a pressé le déclencheur la déclare « ratée ». Rançon du vol, défaut venant endeuiller la photographie de rue prise instinctivement, le flou, avant d’être recherché comme effet de style, est le prix à payer pour la photo qui n’a pas été complètement définie dans ses conditions de création. Flou de bougé ou de mise au point peuvent, en effet, être non
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plus subis, mais recherchés délibérément et former comme une sorte de ponctuation ou de contrepoint, comme la couleur l’est à côté du noir et blanc, jugé plus « artistique ». Bougé du photographe ou bougé du modèle enveloppent la scène d’une forme d’atmosphère romantique qui peut ajouter du sens. La forme aux contours indécis se perd dans un fond également indifférencié. Dans la dissolution des contours peut résider un attrait qui rapproche la photo de la peinture. Les filtres que le photographe confectionne lui-même en vue d’un résultat non prévu d’avance en plaçant devant l’objectif un rhodoïd préalablement opacifié avec des gouttes de colle, gratté ou rayé de diverses manières, relèvent de la même démarche. La photographie peut être « réussie » dès lors que le sens abonde, même quand le photographe ou le photographié la déclare « ratée », c’est-à-dire, sans rapport avec l’intention première ou consciente. Un autoportrait en pied peut se trouver privé de tête, mais la photo « ratée », au dire de celui qui s’est placé devant l’objectif, peut être « réussie » si l’on considère la signification analytique de cet oubli. Une séance de prise de vues peut encore sembler mal engagée, faute qu’une relation adéquate se soit installée entre le photographe et son modèle et pourtant le résultat se montrer concluant pour peu que le photographe découvre le moyen de rencontrer l’autre en rappelant à sa mémoire quelques-uns des éléments de la culture à laquelle appartient le photographié. On peut considérer comme « réussies » les photos de famille que leur auteur affirme « ratées », mais qui sortent positivement créditées d’une relecture en termes d’esthétique du banal. Aussi bien une photo « réussie » pourrait être aussi bien une photo où se lit une autre esthétique que celle qui la condamne, où une esthétique différente fait son apparition plus ou moins timide. Il n’y a pas des photos bonnes ou mauvaises en soi, mais seulement des photos qui, rapportées à leur légende ou par l’effet de leur légende, ont plus ou moins de sens, qui appartiennent à
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des esthétiques plus ou moins discutables, mais finalement seules à même de partager les photos en « ratées » ou « réussies ». Ce n’est pas à des considérations techniques ou aux moyens proprement techniques permettant de « réussir » une photographie que l’ouvrage est consacré, mais à une réflexion construite à travers la pratique photographique sur cette forme de réussite paradoxale, de résultat non intentionnellement visé qui peuvent se révéler être des achèvements en raison de leur richesse de sens.Photos réussiess’intéresse à cette forme de « réussite » que constituent certains essais apparemment malheureux, certaines expérimentations où la « bad photography » est délibérément recherchée ou encore au regain d’intérêt pour des photos aussi « ordinaires » que les photos de famille quand on les regarde à travers la loupe d’une autre esthétique que celle qui met au premier plan les considérations techniques et les règles de l’esthétique classique. Une prise de vue qui fournit une glaise à modeler, une idée ou une forme qui hante l'imagination, un modèle qui s'accepte dans une de ses incarnations possibles, un soupçon dePhotoshopdonner un accent contemporain, tels pour pourraient être quelques-uns des éléments ou des ingrédients de cette photo. On peut, par exemple, désireux de réunir humain, végétal et minéral, emprunter à la mythologie et, ayant le mythe de Daphné présent à l’imagination, réaliser un travail de prise de vues de modèle en studio, le poursuivre toujours à la chambre à 2000 mètres d'altitude pour réaliser ensuite une surimpression au scanner des plans-films et finir par une pincée de Photoshop. Il est aussi possible de réaliser au scanner la surimpression de négatifs 6x6 et de créer à partir de ce matériel une image travaillée sur Photoshop qui empruntera à la solarisation sa texture et son aspect dramatique ou encore qui entretiendra une forte ressemblances avec le type de gravure obtenu en taille douce en laissant l’acide mordre le métal jusqu’à ce qu’apparaissent
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les « crevés » détestés des graveurs professionnels, mais recherchés par les artistes habiles à transformer insuffisances ou défauts en autant de tremplins pour l’imagination créatrice. De même qu’un beau nu en peinture n’est pas l’image d’une personne recherchée en fonction de l’idée du beau pour ses qualités de modèle, mais une image où l’essence de l’humain se trouve questionnée jusque dans l’attention particulière portée à la singularité, une photo réussie ou « une belle photo » n’est pas la photo où l’intérêt prédominant va au sujet (quand il n’exclue pas toute autre considération), mais celle où les qualités plastiques et esthétiques l’emportent. Beaucoup de photos pourvues d’attraits sentimentaux ou affectifs partagés par celui qui les a faites, mais laissant l’autre peu concerné, comme c’est le cas pour les photos de famille ou de voyage dont la présentation, pour peu qu’elle soit longue, génère l’ennui, ne sont que des simples images, alors que méritent véritablement le nom de « photographies » les images où l’intérêt esthétique prédomine et dont le sujet, loin d’être séduisant ou séducteur, peut être d’une banalité déconcertante. La photo réussie serait donc celle qui attire de regard en raison de ses qualités plastiques et non de ce qu’elle montre, et qui peut être étranger au beau ou au communément valorisé, quand il ne se situe pas à l’opposé. L’esthétique y prend le pas sur le sujet et sur les considérations techniques, sans qu’elles soient pour autant négligées. Pourrait aussi être dite « réussie » la photographie qui fait perdre au spectateur ses repères, qui l’oblige à construire un sens qui n’a pas pour lui l’agrément de la lisibilité immédiate. Des photos, dirait-on, qui retiennent le spectateur parce que, loin de saisir leurs tenants et aboutissants, il ne sait pas où elles l’emmènent !
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