Sur la photographie contemporaine
210 pages
Français

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Sur la photographie contemporaine , livre ebook

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Description

La photographie contemporaine peut être définie par sa plastique. Ses photographies semblent, en effet, imposer au regard une frontalité qui ne concerne plus tant ce qui est photographié que leur propre surface devenue opaque. Le regard n'y découvre plus ces autres mondes crées par les photographes, mais retrouve seulement son propre reflet. Le regardeur s'enferme dans son miroir narcissique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 89
EAN13 9782336255750
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296032606
EAN : 9782296032606
Sur la photographie contemporaine

Marc Tamisier
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection GROUPE EIDOS Directeurs Michel Costantini & François Soulages Introduction 1 er moment - La fin du moi et de la réalité Chapitre 1 - L’effet photographique (présentation statique) Keith Cottingham
1. Matrice virtuelle et effet photo-réaliste 2. La dissolution de l’effet photographique
Chapitre 2 - L’effet photographique (présentation dynamique)
1. De Claude Cahun à Cindy Sherman 2. Orlan la chair et l’image
Chapitre 3 - La vision de soi et la question du spectacle
1. La pragmatique de l’amour-spectacle 2. Nicole Tran Ba Vang, la peau, le soi et le spectacle 3. Aziz et Cucher, les certitudes biotechnologiques
Chapitre 4 - Vers la fin de l’effet photographique
1. L’effet photographique, un hybride parmi d’autres 2. Le cadre virtuel, principe d’hybridation-déshybridation
2ème moment - La fin de l’image et de l’objet
Chapitre 1 - L’objet photographique (présentation statique) Patrick Tosani Chapitre 2 - L’objet photographique (présentation dynamique) Chapitre 3 - L’effacement de l’exposition Chapitre 4 - Vers la fin de l’objet photographique
3ème moment - La fin de l’homme et de l’autre
Chapitre 1 - La frontalité (présentation statique) Sophie Ristelhueber Chapitre 2 - La frontalité (présentation dynamique) Chapitre 3 - L’ Empire sans frontières de la frontalité contemporaine Conclusion
Index
Collection GROUPE EIDOS Directeurs Michel Costantini & François Soulages
EIDOS, Etude de l’Image Dans une Orientation Sémiotique, est le nom d’un groupe qui, depuis sa fondation à Tours en 1985 par Michel Costantini (actuellement Professeur à l’Université Paris 8), Pierre Fresnault-Deruelle (actuellement Professeur à l’Université Paris 1) et Jean-Didier Urbain (actuellement Professeur à l’Université de Versailles-Saint-Quentin), poursuit sans (trop de) dogmatisme une recherche sur les représentations tant artistiques que médiatiques. Ses membres, à titre individuel ou collectif, ont publié de nombreux livres ou articles sur la peinture et la photographie, sur l’architecture et la sculpture, l’urbanisme et le voyage, bref, plus généralement, sur « la vie des signes au sein de la vie sociale ».
Déjà publiés dans la collection
Michel COSTANTINI (sous la dir.), Ecce femina COLLECTIF, Sémiotique du beau COLLECTIF, L’image réfléchie. Sémiotique et marketing
Introduction
La photographie est, aujourd’hui, traversée de toutes parts par des inventions techniques, des ambitions artistiques, et finalement travaillée par une redéfinition de sa fonction réaliste, laquelle n’a pas abouti et paraît maintenant définitivement perdue. Il s’ensuit une photographie en apparence extrêmement diverse et instable, davantage attirée par la dispersion et l’incohérence d’ensemble que par un projet qui pourrait l’identifier. Délimiter le corpus de la photographie contemporaine paraît alors bien difficile et la notion elle-même semble bien floue. Le pictorialisme, la Nouvelle Vision, la photographie humaniste connaissaient une ambition novatrice, voire révolutionnaire, qui les distinguait parmi les images de leur temps. Mais que peut être une photographie qui, précisément, est de son temps ?

Bien des photographies visibles aujourd’hui relèvent pourtant de pratiques qui durent encore, telle le surréalisme ou l’humanisme, ou bien de conventions qui n’ont pas, à proprement parler, d’ambition de distinction, tels les usages familiaux ou les belles images des clubs photographiques. Mais d’un autre côté se développe une exigence photographique inédite, non seulement en ce qu’elle serait nouvelle, mais surtout parce qu’elle aurait renoncé à faire de cette nouveauté un signe ou un témoignage en faveur d’un autre monde ou d’un autre avenir. Être contemporain revient alors, précisément, à s’en tenir à son propre temps, à sa propre présence, ni plus, ni moins. C’est donc ce temps qui est le nôtre, ou qui devrait l’être, qui définit la contemporanéité, par ce qu’il a lui-même d’original et de singulier. Cette originalité n’est alors rien d’autre que le temps présent conçu comme une dimension indépendante du monde et, pour la première fois, sans plus aucun rapport avec l’espace historique. Le contemporain ne semble finalement pas connaître de frontières parce qu’il se détermine lui-même comme l’ensemble de ce qui se fait en un même présent global.

Les turbulences que traverse la photographie ne sont donc pas des problèmes et encore moins des drames ou des révolutions, mais seulement des faits contemporains. Plutôt que de parler de dénaturations ou de reconnaissances, il convient donc de voir comment la contemporanéité travaille l’image photographique, étant entendu que la nouveauté ou l’avant-garde a fait son temps, et avec elle l’idée d’un devoir de pureté du médium. La photographie contemporaine est alors celle qui se confronte et s’hybride actuellement à la numérisation, à l’art ou à la banalité, et non un champ de création distinct.
C’est en ce sens que nous allons l’étudier, non pas a priori comme une image singulière, mais au contraire en suivant ses tendances à la disparition. Pour cela nous ne pourrons pas, évidemment, partir d’oppositions telles qu’argentique - numérique, art - non-art, image fonctionnelle - image libre, puisque le contemporain signe la fin des oppositions et des frontières qui fondent les distinctions. Nous entrerons donc à chaque fois de plain-pied dans la création photographique contemporaine en présentant une œuvre déjà impliquée dans ses dérives. Nous en ferons en quelque sorte un point de départ statique, à partir duquel nous pourrons suivre la pente qui mène à la disparition du photographique, à l’effacement de ses frontières. Nous porterons attention aux Fictitious portraits numériques de Keith Cottingham, véritables photographies sans photographie, au travail de Patrick Tosani dont les images deviennent des objets d’exposition, à l’œuvre de Sophie Ristelhueber qui présente des traces qui pourraient bien n’être plus que des marques.
Ce faisant nous ne verrons pourtant pas la photographie disparaître. Car, et c’est là un fait qu’il nous faudra expliquer, en même temps qu’elle dérive, la photographie semble s’affirmer et être chaque jour davantage reconnue. Nous découvrirons alors qu’elle ne constitue certes pas un médium à part, mais qu’elle participe à un monde de polarités où, précisément, les champs se maintiennent tout en étant contaminés les uns par les autres. L’ensemble de notre parcours sera guidé par cette identité polaire, multipolaire même, plutôt qu’ontologique, de la photographie contemporaine, et par les mutations qu’elle impose à l’idée qui semblait gouverner la photographie anté-contemporaine, idée d’un enregistrement photosensible d’objets, ayant pour fonction de faire découvrir un monde nouveau, objectif ou subjectif, unique ou pluriel.

Dans un premier temps nous partirons de la désillusion de ce réalisme qui, parmi les images contemporaines, n’est plus qu’un effet que l’on accorde conventionnellement aux photographies, lesquelles nous renvoient, en retour, le spectacle de notre croyance. Nous passerons ensuite aux mutations de l’objectivité. Car, en photographie contemporaine ce n’est plus l’objet placé devant l’objectif de l’appareil qui impose sa visibilité, mais, au contraire, le procédé photographique déterminé par les choix du photographe qui forme celle-ci. L’objet n’est plus enregistré photographiquement, il est construit par l’art du photographe comme un objet de part en part photographique. Nous terminerons avec l’abandon de la photographie exploratoire au profit de l’ordinaire et de la banalité. La photographie contemporaine ne fait plus découvrir le monde des autres, elle se donne bien plutôt comme l’image de notre vision, comme le reflet narcissique de notre propre appréhension du monde. Il s’agit alors de prendre plaisir au spectacle de nos croyances réalistes, de notre emprise sur nos objets, au spectacle de notre monde et de lui seul. Ainsi, au cours de cette présentation dynamique, verrons-nous s’effacer, faute d’avoir à l

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