Dipenda témoignage d un Zaïrois plein d illusions
481 pages
Français

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Dipenda témoignage d'un Zaïrois plein d'illusions , livre ebook

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Description

L'auteur décrit la réalité de la société zaïroise sous le règne du maréchal Mobutu. Témoin et observateur avisé, il raconte les mœurs politiques, la comédie et les combines judicaires, les règlements de compte entre clans et parrains, la survie du détenu en prison jusqu'à en devenir le dirigeant. On sent à travers les personnages réels poindre la situation difficile actuelle de la RDC.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 87
EAN13 9782296718029
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dipenda Témoignage d’un Zaïrois plein d’illusions
1960-1990
Noussommesconscientsquequelquesscoriessubsistentdanscetouvrage.Vul’utilitéducontenu,nousprenonslerisquedel’éditerainsietcomptonssurvotrecompréhension.© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-14024-0 EAN : 9782296140240
Emmanuel Kigesa Kanobana Dipenda Témoignage d’un Zaïrois plein d’illusions
1960-1990
L’Harmattan
Points de vue Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga-Akoa Déjà parus Joseph NELBE-ETOO,L’Héritage des damnés de l’histoire, 2011. Marcel PINEY,Coopération sportive français en Afrique, 2010. Cyriaque Magloire MONGO DZON,Pour une modernité politique en Afrique, 2010. Thierry AMOUGOU,Le Christ était-il chrétien ? Lettre d'un Africain à l'Eglise catholique et aux chrétiens, 2010. e Thimoté DONGOTOU,siècleRepenser le développement durable au XXI , 2010. Martin KUENGIENDA,République, Religion et Laïcité, 2010. Maurice NGONIKA,Congo-Brazzaville: 50 ans, quel bilan ?, 2010. Dieudonné IYELI KATAMU,La musique au cœur de la société congolaise, 2010.Mahamat MASSOUD,La Banque des États de l'Afrique Centrale, 2010. SHANDA TONME,Analyses circonstanciées des relations internationales 2009, 2010. Alassane KHODIA,Le Sénégal sous Wade, 2010. Gérard BOSSOLASCO,Éthiopie à la une. Journaux et publicités. 1865-1935, 2010. Jean-Célestin EDJANGUE,Les colères de la faim, 2010. Jean-Célestin EDJANGUE,Cameroun : un volcan en sommeil, 2010. Gilbert TOPPE,.Communication politique et développement en Côte d’Ivoire, 2010. Alexandre WATTIN,Les détachements Hawk Épervier au Tchad 1986-1989, 2010. Essé AMOUZOU,Gilchrist Olympio et la lutte pour la libération du Togo, 2010. Alexandre GERBI,Décolonisation de l’Afrique ex-française, 2010. Ignace GNAN,Le développement de l’Afrique : un devoir pour les Africains, 2010. Yaya SY,Légitimations de l’esclavage et de la colonisation des Nègres, 2009. Emmanuel KENGNE POKAM,La France et les États-Unis au Cameroun, 2009. Raphaël BINDARIYE,Le bonheur d’un couple. De vingt à quatre-vingts ans, 2009.
"Un peuple qui chante et qui danse
est un peuple heureux"
Paroles du Président Mobutu
Note au lecteur
Le texte contient des termes et expressions ne figurant pas au dictionnaire classique français, mais couramment utilisés dans le langage parlé francophone du Zaïre-R.D.Congo.
Les mots aisément compréhensibles sont mis entre simples guillemets dans le texte, ceux qui nécessitent une explication sont mis en italiques et repris par ordre alphabétique dans un lexique à la fin de l’ouvrage.
I.Introduction
Pourquoi écrire ?
Il y a maintenant plusieurs années que je suis rentré à la maison, dans ma famille, que je suis sorti de mon cauchemar, de mon merdier. Je ne sais pas encore si je dois écrire, publier ce que j’ai vécu et ressenti, je ne sais surtout pas si ça peut intéresserquelqu’un d’autre à l’exception de mes proches et de ceux qui m’aiment. En même temps je me dis qu’une aventure, une expérience comme celleque j’ai vécue mériterad’être connue, ne fût-ce que comme avertissement aux autres, comme pour dire : ATTENTION ! DANGER !
Tous les amis me disent de l’écrire. Moi,j’ai toujours hésité à raconter mes histoires, mes observations : soit par pudeur, par modestie, soit par incapacité à l’exprimer, soit par paresse intellectuelle. Mais chaque fois que je lis un bon bouquin, j’ai aussi envie de m’essayer à raconter. Je me dis alors que c’est de la prétention. Des fois,je pense que je n’ai pasassez d’imagination, d’autres fois,que j’en ai plutôt trop, ce qui crée un désordre dans ma tête. Je crois que si un jour je me décide à écrire quelque chose, ça doit être d’abord une histoire vécue, ça serait mon meilleur test.
Si je n’écris pas ce que j’ai vécu ces annéesde PDG et de prisonnier, ce sera un chapitre important de ma vie et de celle de ma famille qui sera complètement oublié, rendu inexistant. Or, par moments, je me dis que peut-être, ça peutservir de leçon ou d’avertissement.
Depuis mon retour en famille, mon état d’esprit est passé par plusieurs étapes. La plus fréquente est une sorte de paresse intellectuelle, de sommeil durant lequel je n’ai pas envie de penser ni de réfléchir. Alors j’ai envie d’oublier, de tirer un trait. Or je constate que plus rien ne sera plus jamais comme avant: il y aura toujours l’AVANT et l’APRÈS, j’ai beau jouer à cache-cache avec moi-même, c’est une réalité avec laquelle il faudra apprendre à vivre et même à être heureux.
Être heureux et rendre les autres personnes heureuses de vivre avec moi, d’avoir des relations humaines normales avec moi. Quand je suis dans la phase sommeil, je trouve tous les bons motifs pour me justifier mon silence : Oh ! Ça ne sert à rien, ça va réveiller en moi trop de mal vécu, trop de
méchanceté humaine, trop de vilenie, ça va me faire mal à nouveau et inutilement. Ça devient du masochisme. Oh ! Laisse tomber, il y a trop de gens qui risquent de se reconnaître dans ton histoire, alors finies la paix, la tranquillité pour toi et pour ta famille, ils vont chercher à nouveau à te nuire, etc.
Oh !Ton affaire n’intéressera personne de sensé, d’intelligent; car c’est une histoire entre 'bougnouls', entre sous-développés, entre 'nègres' ; ça manque tellement de logique que personne ne te croira. Or par moments c’est mieux qu’un roman, la réalité dépasse la fiction, c’est trop invraisemblable.
Oh ! Les autorités de tonpays risquent de mal prendre l’histoire, car c’est unedescription d’un petitchapitre sur leurs méthodes de travailler, de gouverner, de rendre leur pays encore plus sous-développé. Or comme nos dirigeants n’aiment pas la critique…Pourtant je suis sûr personnellement que ce n’est pas une critique, je ne me sens même pas aigri ni outré. J’ai vécu seulement une forme ou un aspect de la société zaïroise que j’ignorais, j’estime qu’il est bon et utile d’en témoigner sans amertume.
Quand je me fais cette observation, j’arrive alors dans ma seconde phase: celle de la volonté de témoigner, d’aider peut-être les autres. Je vois alors clair dans ma tête, comment raconter l’histoire, quel style utiliser, j’ai presque la suite totale dans ma tête, j’attrape une sorte de fièvre. Je vois comment ça pourra rendre service à mon pays et à messœursfrères et zaïrois, africains ou simplement humains. Surtout que dans mon histoire, il n’y a pas que de la méchanceté et de l’injustice! Et même ces injustices peuvent être bien personnalisées, individualisées, on peut en établir le responsable. Mais il y a aussi le côté humain extraordinaire, un dévouement, une organisation sans laquelle il n’y aurait pas de survie possible: ni physique et encore moins psychologique.
Cette survie, cette complicité, tout en respectant, en adaptant le contexte légal, estl’œuvrede Zaïrois, d’hommes et de femmes qui, malgré le milieu, malgré la misère, ont su garder le fond de dignité, d’humanisme, decourage qui fait leur honneur. Donc l’honneur de la société qui les a produits, donc l’honneur du Zaïre. Alors je trouve toutes les raisons pour justifier la nécessité d’écrire mon histoire.Je passe également et souvent par une phase d’indifférence où je me dis: Sois content d’en être sorti vivant, laisse tomber, ce ne sont pas tes oignons, il y a des gens qui sont chargés de gérer ce genre de situations et qui sont payés et même très bien payés pour cela. Je me dis :
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