Le chemin se fait en marchant
200 pages
Français

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Le chemin se fait en marchant , livre ebook

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200 pages
Français

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Description

Dans un monde déboussolé, dominé par les intérêts financiers et les dérèglements économiques, quelle place reste-t-il pour les valeurs humaines ? Prenant le temps de s'asseoir, l'auteur revient sur son passé fait de solidarité et de fraternité, sur des chemins bordés d'illusions. Cette méditation sur la vie s'appuie sur des grands auteurs, plus précisément sur les spiritualistes. Unifiant le corps et l'esprit dans la quête du sens, Régis Lapauw cherche la piste pour l'homme de demain. Pour trouver le sens vrai de notre destinée, l'important est de marcher.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296717183
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Chemin se fait en marchant
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13960-2
EAN : 9782296139602

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Régis Lapauw


Le chemin se fait en
marchant


L’Harmattan
Du même auteur


Educateurs… inadaptés , Editions de l’Epi, (D.D.B.) Paris, 1969, 1974 et 1978.

Changer… mais le pouvoir , Desclée de Brouwer (épuisé), Paris, 1977.

Les forsythias fleuriront , La Pensée Universelle (épuisé), Paris, 1982.

Les enjeux de la direction des institutions sociales, Editions Erès, Toulouse, 1983.

La pratique du management des entreprises sanitaires et sociales, Editions Privat, (épuisé), Toulouse, 1993.

Humanitaire et travail social. Les échos du chemin , L’Harmattan, Paris, 2004.
A nos enfants et petits-enfants

Qui, comme nous ont besoin de sens.


Remerciements chaleureux à Jeannette, Christiane, Nouchka, Jean-Marc et Claude pour leur soutien critique et pour l’appui qu’ils m’ont apporté dans la finalisation de ce projet.
PROLOGUE
« Que dit ta conscience ?
Tu dois devenir l’homme que tu es »
Nietzsche


Un dimanche de décembre


I nstallé dans un fauteuil, face à la cheminée de granit, le regard posé sur la flamme orangée, j’écoute le chant des braises et le crépitement du hêtre. Tout me porte à la méditation. Il y a vingt-six ans, jour pour jour, je mettais la clé sous la porte, bouclais mes valises et partais sur les chemins d’Amérique Latine. Aujourd’hui, je relis le dernier courrier reçu de Marc, un ami d’enfance. Nos vies se sont souvent croisées dans les méandres d’un chemin aux multiples ruptures, interpellant et suscitant échanges et partages.
Dehors, il neige. Me voici donc seul pour lire, écouter et dire. Mon propos est le produit d’un réflexe de survie.
Après avoir fait route sur les chemins de la planète, un désir véhément me pousse à observer les changements de cap, pour comprendre et raconter ce qu’ils furent. Cette ardeur narcissique à triturer les expériences suivies, est inoffensive. La lumière du crépuscule éclaire des rêves empreints de nostalgie, sans risque de contamination, ni de possession funeste.
Autour de moi, les médias parlent de crise, de guerre, de virus, de réchauffement climatique, de chaos planétaire. Une incurable barbarie galope sous les voiles d’obscurité de la finance. Les marionnettes politiques gesticulent en tous sens.
Dans quelques jours, je vivrai mon soixante douzième Noël. C’est très court une vie, juste le temps d’apprendre quelques petites choses au prix d’un immense effort, pour se libérer du mensonge, du conditionnement, de l’esclavage perfectionné. Le temps de croire, d’entreprendre, de chercher, de marcher sur tous les chemins, d’engager une activité ici, de construire un projet là-bas et de passer à d’autres possibles.
Je me suis appliqué à surprendre au fond de moi les raisons qui me poussaient à agir pour relever les défis d’une manière d’être, sous le coup de fausses illuminations. Au début, j’aurais peut-être aimé savoir ce que j’ai peu à peu découvert au long du chemin. Pourtant ! Qu’aurais-je fait de cette connaissance trop tôt acquise ?
En quoi aurait-elle modifié le « hasard organisé » de mon existence ?
Aujourd’hui, le petit pouvoir que j’espère avoir sur mon destin et sur la mort inévitable, se résume à quelques mots : chercher jusqu’au bout à expérimenter la conscience. Voyage sans fin au centre de l’être. Mais tout d’abord, il me faudra comprendre le pourquoi de ce rythme qui ne laissait jamais le temps au perfectionnement. Vivre vite, toujours plus vite…
Vite et pleinement. Pourquoi ?
Peut-être pour nier la mort qui m’a accompagné dans mes années de jeunesse, en Algérie, durant de trop longs mois, pour une guerre que je n’avais ni voulue, ni choisie.
Demain de bon matin, je partirai vers le midi de la France. A Grasse, je rencontrerai Marc, qui a pris sa retraite au soleil et dans les fleurs. Une journée à braver la neige en Auvergne, le vent, la pluie dans la plaine du couloir rhodanien, avec ma petite auto-illusion d’espace de liberté. Je vais croiser des centaines de petits bonshommes qui s’agitent, vont et viennent comme moi, sans toujours bien savoir, ni pourquoi, ni comment. Que puis-je à cela ?
Dans un écrit antérieur {1} j’avais rassemblé les témoignages et questionnements d’une expérience aux multiples visages, tout à la fois professionnelle, sociale et humanitaire.
Le sous-titre « les échos du chemin » se proposait d’alimenter la réflexion, alignait les mots d’un bilan et se terminait, entre chien et loup, dans un flot d’incertitudes. Je me suis demandé pourquoi cet écrit qui racontait en s’appropriant le réel, avait suscité moins d’intérêt et de questions que les écrits précédents. Quelque chose avait dû singulièrement dérailler. Je crois comprendre aujourd’hui, ce qui s’était passé.
La perte d’identité sociale provoquée par le départ en retraite, avait entraîné chez moi, une résistance inconsciente. Ce traumatisme tout à fait naturel m’enfermait dans un passé dont je n’étais pas libéré. Je m’étais donc appliqué à raconter de vieilles histoires. Il se pouvait que mes réactions, telles des processus internes de fusion comme dans la physique nucléaire, libéraient de l’énergie dans la réunion du passé et du présent. Mais cela n’intéressait pas grand monde.
Aujourd’hui, j’essaie de dépasser cet état de souffrance imperceptible, comme dans un processus de fission de mon noyau d’humanité produisant de l’énergie grâce à la séparation. Mes hésitations ressuscitent un vieux problème. Ne sommes-nous pas Un avec l’Univers ?
Je cherche à dépasser les faits bruts pour en comprendre le fondement et le sens, à chercher l’étincelle de mes actes, ce début de la lumière sur soi-même, en lien avec tout ce qui nous entoure. C’est là, le chemin de la vie qui commence à transformer mes petites obscurités, au-delà des douleurs évidentes et à donner sens à l’achèvement.
Depuis quelque temps, en poursuivant ma démarche, en regardant du dedans le pourquoi et le comment de mes actions, en déchiffrant mes observations et analyses, j’ai mesuré combien mes chemins furent entravés par des illusions de liberté.
Bon gré mal gré, les conventions choisies ou plus souvent distillées par notre environnement, imprègnent tous les faits vécus, les rendant bien souvent standardisés, en référence à « la pensée unique ». Mais ce qui importe, c’est de voir derrière les apparences. Voir pour vivre encore et autrement, avant de mourir.
Voir ou périr, telle est la situation imposée par le don mystérieux de l’existence, à tout ce qui est élément de l’Univers {2}
Les scientifiques, les philosophes, les poètes, les maîtres de spiritualité, qui ont accompagné ma route, me poussent à regarder et à lire derrière les étapes d’un itinéraire, la lente éclosion d’une vision plus élaborée sur le sens du chemin. Voir les choses, telles qu’elles sont réellement : La vie, la mort, l’évolution. Ce n’est pas faire injure au chemin que de s’ouvrir infiniment, aux petits faits de notre existence, pour que le mot transformation prenne enfin tout son sens.
L’homme est-il, comme le dit Satprem, « un être de transition » ? Teilhard de Chardin semble lui répondre en écho que : L’histoire de la vie n’est qu’un mouvement de conscience voilée de morphologie qui éclaire « le paradoxe humain ». Saurai-je dire ce qui me hante et que tous les faits sociaux évoqués dans mes écrits antérieurs ont pu masquer ? Saurai-je comprendre ce qui me motive, le pourquoi de mes choix ?
Une nouvelle lecture des événements s’impose à moi : palper mon histoire, celle de Marc et des autres qui ont cheminé avec moi. Suivre la piste pour comprendre, chercher le chemin. Voici venir le temps du poète Antonio Machado {3} .
Caminante, son tus huellas el camino y nada màs. Caminante, no hay camino, se hace camino al andar. Al andar se hace camino y al volver la vista atr

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