Ma guerre
150 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Ma guerre , livre ebook

-

150 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

"Le 12 juin 1942, alors que je quittais Paris pour fuir vers la zone libre, deux équipes d'agents nazis vinrent chez moi à sept heures du matin...Si j'avais été là, je n'aurais pu m'échapper, j'étais pris". Ainsi commence "l'odyssée" de l'auteur, qui, après avoir échappé à la Gestapo, s'installa avec sa famille en Auvergne. Devant fuir à nouveau, il traversa clandestinement les Pyrénées. Après avoir été fait prisonnier, il rejoignit les Forces Françaises combattantes en Italie où il continua comme chirurgien de guerre sa lutte pour la liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2005
Nombre de lectures 238
EAN13 9782336261973
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ma guerre
Odyssée d'un chirurgien (1939-1945)

Paul-Abraham Aboulker
© L’Harmattan, 2005
9782747581127
EAN : 9782747581127
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace Epigraphe PRÉSENTATION DE L’AUTEUR ET DE SON RÉCIT APPENDICE I - Mon autobiographie jusqu’à la déclaration de guerre APPENDICE II - Avatars qui ont abouti à ce récit RÉCITS, MÉMOIRES, TÉMOIGNAGES
À ma première épouse défunte Suzanne Bonnet-Piron qui a partagé toutes les péripéties de « ma guerre » qui fut aussi la sienne et qui m’a fait connaître les USA où ce livre a été écrit
À ma seconde épouse Harriet Lloyd Lewis qui m’a poussé à accéder au désir de sa nièce et à rédiger en anglais un premier récit, ma « lettre américaine »
À Nancy (von) Sontag, notre nièce américaine l’incitatrice du premier récit dont celui-ci dérive
À mes cinq enfants, mes douze petits-enfants et sept arrière-petits-enfants avec le vœu que chacun y reconnaisse l’impérieux devoir de mémoire, sans lequel il n’y a pas d’honneur
« L’histoire de tous les moments qui coulent est une histoire sainte. Pour qui a reçu l’intelligence de la Foi, l’Univers est pour lui une écriture vivante que le doigt de Dieu trace incessamment devant ses yeux. »
Une dame lorraine du XVIII e siècle
« La Vérité vous rendra libres. »
Saint Jean, 8, 32
PRÉSENTATION DE L’AUTEUR ET DE SON RÉCIT
La Seconde Guerre mondiale a pris fin en Europe avec la Victoire du 8 mai 1945, après six années d’invasions successives de pays, de guerres accompagnées de destructions sans précédent dans l’Europe et au-delà d’elle, cette affreuse misère provoquée par un seul homme, fanatique, sanglant, ivre d’une colère continue et d’une idéologie anti-humaine, et suivi par la quasi-totalité de son peuple qu’il avait, depuis 1933, subjugué par la vocifération de son verbe.

Que pourrait-on raconter de nouveau, sous le titre « Ma guerre », qui n’ait déjà été dit, et qui ne soit, sur un tel sujet, affligeant ou démoralisant?
Quel peut être l’objectif de l’auteur, âgé aujourd’hui de quatre-vingt-treize ans, soixante-quatre ans après la déclaration de cette guerre ?

Peut-être se souvient-on de l’homme, ancien chef de service et Professeur hospitalier à Paris, à Claude-Bernard ou à Broussais, établissements qui ont aujourd’hui disparu du parc médical de la Capitale. Sans doute a-t-on plus aisément retenu son nom grâce à son lointain cousin Pierre, qui fit il y a bien des années la « une » des journaux quand éclata, un matin, la nouvelle, tenue secrète jusqu’à sa réalisation, de l’intervention, que de Gaulle, le président de notre pays, avait confiée à Pierre, jusque-là peu en vue 1 , nouvelle qui vola jusqu’au fond des campagnes ...
Pourquoi donc « Paul-Abraham » veut-il, après tant d’années écoulées, publier ce qu’a été sa guerre ? Eh bien, parce que, à quatre-vingt-treize ans, il sait que le jour où il va quitter ce monde est prochain, et qu’il veut témoigner d’une miraculeuse histoire, la sienne. Il n’a que trop tardé...

Cependant, avant d’entamer le récit qui va suivre, le lecteur doit être averti de certains faits essentiels.

1 °) La conversion profonde de l’auteur au christianisme (il appartient au catholicisme romain), à la suite d’une apparition du Christ, aux premiers jours de la guerre, en septembre 1939. À partir de ce jour qui se conclut dans le baptême, le Christ est devenu l’Alpha et l’Oméga de sa vie.

2°) Les traits marquants de sa vie familiale doivent être aussi connus pour que son récit n’ait aucune zone d’ombre.

Il a été une première fois marié à Suzanne-Renée Bonnet-Piron, qui a comblé sa vie dans la paix et le bonheur du partage (même si elle était, au point de vue religieux, agnostique, comme « en attente », ainsi que dit saint Paul). Cela pendant cinquante ans, malgré tous les malheurs de la guerre qui furent leur lot. Elle décéda en 1982, à l’âge de soixante-dix ans. Elle lui donna le bonheur de six enfants (quatre filles et deux garçons). Ses cinq enfants vivants ne cessent d’habiter sa pensée et son cœur, et la sixième, disparue en 1945, sa tendre prière.
Si j’ai rappelé ces faits c’est pour en ajouter un autre, très important par rapport à cet écrit. Après être resté veuf huit ans, je me remariai en 1990 (à l’âge de près de quatre-vingts ans) avec une dame américaine : je l’avais rencontrée en 1985, au lendemain même de mon arrivée aux États-Unis, à Arlington, à quelques miles de Washington DC, à une date symbolique pour nous, Français, soit le 14 juillet, le « Bastil Day » pour les Américains. Une amie de collège américain de ma première épouse, Marjorie Stricker, que je connaissais déjà car elle avait été notre hôte à Paris comme nous avions été les siens aux États-Unis en 1967, nous avait invités, Suzanne et moi, à venir de nouveau la visiter, mais nous n’eûmes pas l’occasion de faire le voyage. Après le décès de Suzanne, elle insista très fortement auprès de moi pour que je vienne passer chez elle un temps de détente aussi long que je pourrais. Cette invitation répétée bien des fois eut sa conclusion en 1985. Avant ma venue, Marjorie m’avait demandé un résumé de mes inclinations pour les temps de loisirs, et j’avais répondu : prière, arts plastiques, musées, musique. Je fus pleinement satisfait chez elle sur tous ces plans et, dès le début de mon séjour, la première personne invitée à collaborer à ce programme fut l’amie et voisine de Marjorie, Mrs Harriet Lloyd Lewis, Professeur de piano et Juge à la Guilde internationale des professeurs pour plusieurs états (autour et même loin de Washington, jusqu’au Texas). Il se trouve qu’il y avait juste à mon arrivée dans l’université de Maryland (proche de Washington) une compétition internationale de piano accompagnée d’orchestre. C’était là satisfaire mes goûts, et Harriet Lewis avait fait les réservations nécessaires. Une amitié s’installa entre nous dès le commencement. Une correspondance traversa les airs plusieurs fois par semaine, et cela pendant cinq ans. Le mariage, à Paris, à la mairie du 16 e arrondissement, en juin 1990, consacra cet attachement profond et la communion de pensée qui était la nôtre. Dès lors, ayant décidé de mon retrait de la vie médicale (j’avais plus de soixante-dix-neuf ans), nous partageâmes notre temps entre Paris (deux tiers) et les États-Unis (un tiers), à raison de six vols aériens aller et retour par an.

Or il se trouve, et c’est là le fait important en notre matière, que Harriet a un neveu Don (von) Sontag, marié à Nancy 2 (von) Waldeck, un couple qu’elle aime beaucoup, qui vit près de Philadelphie ou encore en Floride, et que nous avons plus d’une fois rencontré ici ou là, chez eux ou chez nous.
Un dimanche de décembre 1995, Nancy nous téléphona à Paris depuis les États-Unis pour me demander si je voudrais bien lui écrire ce qui m’était arrivé pendant la guerre et comment j’avais vécu l’Occupation. Insolite demande !... J’étais très enclin à faire le mort et à écarter cette requête, car Nancy ne parlait ni ne lisait le français et il m’aurait fallu répondre en anglais, langue que je ne maîtrisais pas trop bien, sinon à l’écrit, mais encore de façon passablement scolaire, lorsqu’un événement imprévu me força la main.
Nous étions partis à la fin de décembre 1995 pour Arlington. Une nuit de janvier, une chute de neige, sans bruit, absolument inattendue, un «blizzard», nous surprit au réveil. Nous n’avions rien entendu, mais tout le paysage était intégralement revêtu de neige, les troncs d’arbres avaient perdu de leur hauteur, une toison blanche les recouvrait, aucun chemin n’était nulle part visible, aucun des bruits habituels, surtout celui des avions des deux aéroports de Washington, n’était plus perçu. Silence sur terre et dans les airs. On ouvre les portes qui vont vers l’extérieur : plus d’un mètre de neige sur une base déjà durcie empêche de sortir. Impossible de se frayer le moindre chemin. On pense aussi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents