Pierre Bastard Marin et Baroudeur
160 pages
Français

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Pierre Bastard Marin et Baroudeur , livre ebook

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160 pages
Français

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Description

Cet ouvrage évoque la personnalité du commandant, puis amiral, Pierre Bastard, aussi bien pacha de navires de guerre que commandant d'unités de fusiliers-marins en Indochine ou en Algérie. L'auteur, qui a servi sous ses ordres, relate aussi ses propres souvenirs et les témoignages des amis qui ont bien connu Bastard et retranscrit de nombreux textes inédits qu'il a trouvé dans les archives accompagnés de photos. Au final, il a découvert un personnage hors du commun, un marin et surtout un baroudeur "de charme".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296805842
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

P IERRE B ASTARD

Marin et baroudeur
Bertrand DE LA RONCIÈRE


P IERRE B ASTARD

Marin et baroudeur

Souvenir d’un de ses officiers
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54618-9
EAN : 9782296546189

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
REMERCIEMENTS
L’auteur tient à remercier pour leur contribution à la création de ce livre : madame Pierre Bastard ; madame Michel Biard ; M. René Bail ; le contre-amiral Pierre Brunet de Courssou, délégué général de l’association amicale des anciens élèves de l’Ecole Navale ; le capitaine de corvette (H) Denis Chaigne ; M. Alain de Chorié, directeur de la maison « Alain Copy » ; le contre-amiral (2S) Jean-Louis Cottin ; le capitaine de corvette (H) Daniel Decobert et son épouse Marie-Thérèse ; le vice-amiral (2S) François Flohic ; le capitaine de vaisseau (H) Claude Huan ; le contre-amiral (2S) Jean Kessler ; M. Jacky Laurent, ancien timonier, major (H), journaliste ; M. Alain Noël, du Centre de production graphique de Paris ; le capitaine de vaisseau (H) Bernard Théry et son épouse ; le vice-amiral (2S) Michel Mollat du Jourdin et son épouse ; le capitaine de vaisseau (H) Patrice Raillard ; madame Jean-Claude Monnier ; le lieutenant de vaisseau (R) Richard Ravalet, des Archives de la Marine ; le contre-amiral (2S) Serge Thébaut, ancien directeur des Archives Historiques de la Défense - département Marine.
A L’ATTENTION DU LECTEUR


En hommage à l’amiral Pierre Bastard


Par ce livre, j’ai voulu rendre hommage à cet officier d’exception qui m’a tant impressionné. J’ai toujours vénéré celui qui restera pour moi « le commandant Bastard » comme faisant partie de ces êtres, rares, qu’on admire et dont on sent qu’ils veillent sur leurs amis comme des anges gardiens.
C’est pourquoi son approche est différente de celle d’une biographie normale et plus formelle, bien qu’elle reproduise de nombreux inédits. J’y ai mêlé mes impressions personnelles.

L’auteur, capitaine de frégate honoraire Bertrand de La Roncière
QUELQUES TÉMOIGNAGES QUI M ’ ONT GUIDÉ…


« Je le sens auprès de moi, il m’entoure, il me protège, » Madame Pierre Bastard.

« C’était un grand chef », contre-amiral (2è section) Jean-Louis Le Deuff, ancien commandant du commando Montfort.
« C’était un chef qu’on avait du plaisir à servir», contre-amiral (2è section) Jean Kessler, son ancien second sur l’aviso-escorteur « Enseigne de Vaisseau Henry ».
« C’était un homme élégant, un peu léger, mais sympathique ; un charmeur », une femme d’officier de son état-major.
« Toujours en tenue impeccable, il avait beaucoup de jugement ; il comprenait vite les choses et les gens, aimait les contacts humains », vice-amiral (2è section) Michel Mollat du Jourdin, longtemps son second en mer comme à terre.
« Il était très humain », capitaine de corvette (honoraire) Daniel Decobert, de son état-major.
« J’adorais Bastard, il était enthousiasmant », René Bail, photographe de la Marine en Algérie, auteur du livre DBFM (Marines Éditions, 2006).
C ’était le type qu’il nous fallait au moment où il fallait dans une période merdique », capitaine de vaisseau (honoraire) Bernard Théry, de son état-major.
« Bravo ! Ton texte est très vivant et reflète bien la personnalité du « beau Pierre », V.A. Michel Mollat du Jourdin, premier lecteur du premier manuscrit de l’auteur.
CHAPITRE 1


PIERRE BASTARD NOMMÉ COMMANDANT
DU 1 er BATAILLON DE LA DBFM
P ierre Bastard (1922-2005) était capitaine de corvette, quand je l’ai connu en Algérie vers la fin de la guerre en 1960, et à cause de l’admiration qu’il m’inspira lorsque que je fus sous ses ordres et dont je vais parler, il restera toujours pour moi « le commandant Bastard », bien qu’il finît contre-amiral en 1978.
Il avait été nommé le 3 octobre 1960 commandant du 1 er Bataillon de la célèbre « DBFM », cette Demi-Brigade des Fusiliers Marins créée en 1956 pour la pacification de l’ouest algérien et la défense de la frontière marocaine. Il remplaçait le capitaine de corvette Demay, ancien du commando de marine « Montfort ». Il avait 37 ans. C’est à son bataillon que je fus affecté en octobre 1960 en sortant de l’école de fusiliers-marins de Siroco près d’Alger.
Pierre Bastard était entré dans la Marine à 20 ans en 1943 à Casablanca où il avait rejoint la France Libre. Il avait eu diverses affectations en Indochine puis en Algérie, sur des petites unités à la mer ou à terre. Il avait servi dans les commandos-Marine. {1} En revenant en Algérie pour ce nouveau commandement, il connaissait déjà la DBFM, y ayant commandé brillamment deux ans plus tôt, à Nedroma, la 24ème compagnie du 2 e Bataillon, entre 57 et 58-période agitée dans ce secteur.
Il venait de diriger à Paris le Service d’information et de relations publiques des Armées, département Marine (SIRPA), car il avait d’indéniables dons pour cela. D’abord il était beau, toujours impeccablement habillé : d’emblée il séduisait, on l’appelait « le beau Bastard » ou « le beau Pierre ». Son air apparemment réservé, sérieux, discret, ne l’empêchait pas d’être affable, avec un sourire qui semblait parfois un peu retenu ou même triste, ce qui le rendait plus attirant, plus charmeur même. Mais il pouvait aussi éclater de rire. Il savait écouter ; il était très intelligent. Et puis il avait « le savoir-faire » inné pour ce poste délicat. Elevé dans le XVI e arrondissement de Paris, il en gardait les bonnes manières.
Mais c’était au fond un baroudeur. Il en avait la réputation. Il n’avait peur de rien et se trouvait à son aise au combat. Une sorte de colonel Dorsenne, ce commandant la Garde de Napoléon, célèbre pour ses belles tenues, son beau physique, ses dons de commandement et sa bravoure. Un Dorsenne, le charme en plus. Il s’épanouit dans ce rôle, nous le verrons, au cours de ses commandements.
Fin 1960, ce malheureux pays d’Algérie allait à la dérive : plus personne ne savait où on en était. Après le rétablissement musclé de l’ordre à Alger par le général Bigeard en 57, après la journée des barricades du début de l’année 60 dans ce même Alger, après les critiques à l’égard du gouvernement, fin – 60 - , du célèbre général Massu et même du maréchal Juin, ce beau pays entièrement forgé par la France était victime de la propagande du Front de Libération Nationale, le fameux FLN, une organisation indépendantiste gaucho-musulmane née en partie du communisme. Ce département français était, dès les premiers jours de la rébellion de 1956, ainsi devenu, dans tout ce qui était dû à la colonisation, la cible de la dérision, voire de la haine de beaucoup de journaux français : il était malade, sa population agitée, inquiète. Fin 1960, la police avait partout quasiment disparu.
Les volte-face en deux ans du général de Gaulle, entre les discours de Mostaganem et celui d’Oran, dues à l’évolution politique rapide, n’arrangeaient rien. L’armée qui maintenait l’ordre dans les campagnes, évoluait néanmoins vers plus de contacts pacifiques avec les populations, elle avait entrepris « la pacification » : les SAS (services d’actions sociales dirigées par les militaires) fonctionnaient de mieux en mieux, les écoles n’avaient jamais été aussi pleines. Les soldats du contingent étaient sympa et disciplinés. Pourchassés, les fellaghas se faisaient de moins en moins nombreux. La France pouvait : soit recommencer le processus de Bugeaud, mais sous la risée des médias parisiens ; soit rester, mais en réformant les conditions de sa présence ; soit partir, mais la tête haute.
Après son « Je vous ai compris » du 13 mai 1958, de Gaulle commença à parler de l’Algérie algérienne. Dès 1955, il avait prévenu de cette politique lorsqu’il avait déclaré à Louis Terrenoire « nous sommes en présence d’un mouvement général dans le monde, d’un mouvement qui emporte tou

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