Wade L avocat et le diable
227 pages
Français

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Wade L'avocat et le diable , livre ebook

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Description

Cet ouvrage arrive à une période cruciale où le Sénégal s'interroge sur son présent et son avenir immédiat et s'apprête à élire un nouveau président de la République. Il révèle les dimensions cachées de la personnalité du chef de l'Etat et met le doigt sur des aspects brûlants de sa vie privée et de son parcours présidentiel. L'auteur, journaliste, apporte des révélations inédites sur l'affaire Idrissa Seck, revient sur le meurtre de Me Sèye et aborde le fameux dossier de Taïwan.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 390
EAN13 9782336273242
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sociétés Africaines et Diaspora
Collection dirigée par Babacar SALL
Sociétés Africaines et Diaspora est une collection universitaire à vocation pluridisciplinaire orientée principalement sur l’Afrique et sa diaspora. Elle accueille également des essais et témoignages pouvant servir de matière à la recherche. Elle complète la revue du même nom et cherche à contribuer à une meilleure connaissance des réalités historiques et actuelles du continent. Elle entend également œuvrer pour une bonne visibilité de la recherche africaine tout en restant ouverte et s’appuie, de ce fait, sur des travaux individuels ou collectifs, des actes de colloque ou des thèmes qu’elle initie.
Abdou Latif COULIBALY, Sénégal, Affaire M e Sèye : un meurtre sur commande , 2005.
Issa Thioro Gueye, Sénégal, les médias sous contrôle , 2006. Issa Laye THIAW, La femme Seereer (Sénégal) , 2005.
Mar FALL, Le destin des Africains noirs en France , 2005.
Modibo DIAGOURAGA, Modibo Keïta un destin , 2005.
Mamadou DIA, Radioscopie d’une alternance avortée , 2005.
Mamadou DIA, Echec de l’alternance au Sénégal et crise du monde libéral , 2005.
Mody NIANG, M e Wade et l’alternance , 2005.
Amadou NDOYE, Les immigrants sénégalais au Québec , 2004.
Khadim SYLLA, L’éducation en Afrique , 2004.
Abdoulaye GUEYE, Les intellectuels africains en France, 2001.
Mamadou Abdoulaye NDIAYE, Alpha Amadou SY, Africanisme et théorie du projet social , 2000.
Wade L'avocat et le diable

Souleymane Jules Diop
© L’Harmattan, 2007 5-7, rue de l’Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296027107
EAN : 9782296027107
Sommaire
Sociétés Africaines et Diaspora - Collection dirigée par Babacar SALL Page de titre Page de Copyright Préface -I- - Introduction -II- - La grande aventure -III- - Né vers Saint-Louis -IV- - Beau comme James Bond -V- - Le bleu du ciel -VI- - Les deux V et LE W -VII- - Indépendance cha cha -VIII- - Viva Sénégal! -IX- - Chemins croisés -X- - C’était à Mogadiscio -XI- - Du whisky et des dattes -XII- - Que Dieu nous en garde ! -XIII- - Un 19 mars -XIV- - Demain il fera nuit -XV- - Le serpent est mort -XVI- - Ministre de l’État -XVII- - Taïwan -XVIII- - Clédor Sène parle XIX - Wade a tué mon père -XX- - Versailles -XXI- - Sopi jotna -XXII- - Je suis le président -XXIII- - Avocat de la cour -XXIV- - Président mouride -XXV- - Un bâtisseur infatigable -XXVI- - Pluie de promesses - -XXVII- - - Les Galeries Lafayette -XXVIII- - Le retour des bannis - -XXVIX- - - Le singe et le miroir -XXIX- - Mara est à bout -XXX- - Les dépenses sont folles -XXXI- - La vérité si je meurs -XXXII- - Sur le toit du monde -XXXIII- - Les jacqueries de Chirac XXXIV - Diplomatie tropicale -XXXV- - Casa, minces espoirs -XXXVI- - Meurtres en famille -XXXVII- - Le coup de couteau -XXXVIII- - Les piqûres de mystique -XXXIX- - Pacte avec le diable -XL- - Le miracle taiwanais -XLI- - Je ne suis pas fréquentable -XLII- - Wade and Co -XLIII- - Le dernier combat
Illustration de couverture : Souleymane Jules DIOP
Préface
Le livre de Souleymane Jules Diop intervient à un moment de grande acuité où le Sénégal arrive à la dernière borne kilométrique avant le chaos. Cette situation chaotique est inédite dans l’histoire politique de ce dernier, parce qu’elle est portée par des fragilités multiples qui renvoient à autant de crises: crise de l’autorité morale (familiale et religieuse), crise de l’Etat, crise de l’espérance collective. Le tout aboutissant, en somme, à une crise de la représentation. Si une société arrive en si peu de temps à cette qualité de déstructuration, c’est qu’elle a cédé là où les jointures s’assemblent pour former le socle de sa charpente.
L’effondrement tendanciel de notre pays pendant ce septennat incrimine, au premier chef, le président Abdoulaye Wade, lui dont la mission première devrait être de créer pour son pays des conditions d’équilibre, de justice, de prospérité et de sécurité. Or, force est de constater que, de par son action néfaste, le sentiment d’insécurité, d’inquiétude et de désespérance de nos compatriotes a atteint un seuil critique jamais égalé dans notre mémoire historique. Il est établi que lorsqu’un homme arrive, de par ses actes, à ne ressembler à nulle autre personne qu’à lui-même et qu’on ne puisse le comparer, par ailleurs, à nul autre pareil, il apparaît alors aux yeux de ses semblables comme un saint ou un démon. C’est là où ce livre prend tout son sens, car il nous permet de creuser cette singularité à partir d’une double considération scellée par le chemin et le cheminement d’un homme en fonction de la mémoire des faits.
Aussi loin que l’on remonte la mémoire de ce chemin particulier «Toute sa vie n’aura été, nous dit Souleymane Jules, qu’une succession d’échecs. Echec en mathématiques supérieures, échec à devenir un éminent professeur d’université, échec à se faire accepter comme responsable de l’Union Progressiste Sénégalaise, etc. » On aurait même pu ajouter à la liste des échecs, sa défaite politique, au tout début des années 1970, contre un candidat allochtone dans sa ville natale de Kébémer. C’est ce qui l’a poussé certainement à fonder ensuite le Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Disait-il, je me souviens encore, en briguant le suffrage de ses concitoyens d’alors que: «Le président Senghor m’a demandé, avant de me nommer ministre, d’avoir au préalable une base là où je suis né ». S’il avait été élu, peut-être le PDS n’aurait-il jamais vu le jour et lui, aurait eu une autre histoire, celle d’une notabilité de province mue par un mouvement pendulaire entre son ministère et sa circonscription.
Comment alors un individu pris dans un tel cycle infernal de contre-performances et de doute de soi est-il arrivé, tout de même, à accéder à la plus haute fonction de son pays? Interrogation complexe à laquelle Souleymane Jules répond en reconstituant minutieusement le parcours privé et public d’un homme qui, au sommet de son rêve, retrouve les capacités requises pour faire du mensonge un art de vérité.
C’est avec cet état d’esprit qu’il a abordé le pouvoir en en faisant un instrument pervers et corruptif qui a érodé nos institutions morales, notre système de valeurs, les fondements culturels de notre personnalité collective. En somme notre citoyenneté nationale.
Un homme dans le besoin est un homme vulnérable. Un peuple dans le besoin est aussi un peuple vulnérable. C’est avec cette vulnérabilité d’une société fondée sur le manque et la rareté qu’il a réussi à construire, pendant son septennat, une légitimité de la terreur, de la menace et du marchandage. Ce Sénégal qu’il nous a produit au final avec son cortège de souffreteux, de désœuvrés, de désespérés, de riches improductifs, mais aussi d’amoureux de la patrie a fini par forger en nous, à force d’abus, d’arbitraire et d’injustice, une conscience collective du refus: notre chance ultime de refaire le présent et de réussir demain, mais également notre dernière énergie à déployer pour éviter le chaos.
Babacar SALL,
écrivain et sociologue
-I-
Introduction
« Car le mot, c’est le verbe, et le verbe, c’est Dieu. »
Victor HUGO

De Thiaroye à Makakoulibantan, de Rosso à Djembering, la jeunesse déshéritée exulte. Dans les populeuses banlieues de Dakar comme dans les bourgades lointaines du Gnombato, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Maître Wade a gagné. Dans les maternités de fortune, les femmes qui accouchent en cette nuit du 19 au 20 mars se préparent à baptiser leur enfant au nom du nouvel élu. De partout, à cheval, à dos d’âne, en bicyclette ou à pied, les jeunes affluent vers le Point E, sorte de Vatican du royaume du Sopi (« changement» en wolof). Ceux qui sont fatigués de cette longue nuit sans sommeil suivent, le transistor collé à l’oreille, les derniers développements d’un combat électoral qui pourrait se poursuivre le lendemain dans la rue.
Installé au Point E, dans ce grand empire comme un roi sans royaume, Wade n’est pas pape sans papauté. En quelques années, le discours du changement ne touchait plus vraiment les cœurs, mais une longue anné

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