Les Frères Dukon

Moïse Chaïm

Description

Il était une fois, dans un pays d’Europe occidentale, une caisse d’assurance maladie que l’on surnomma CQ. Après dix-huit années de pratique de la médecine générale, le Docteur Fisher décida d’y rejoindre le corps de médecins-conseillers. Là, il tombera dans les filets des frères Dukon et leurs compères, parasites d’un labyrinthe administratif aux allures de cauchemar sans fin… L’envers du décor de la Sécurité sociale, à travers la carrière en chemin de croix d’un médecin empêtré dans une bureaucratie absurde et malveillante. Une épopée kafkaïenne, entre règlements de compte, harcèlement et ténacité, pour un témoignage troublant et discrètement pince-sans-rire.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 7
• EAN13: 9782748357028
• Langue: Français

Extrait

Les Frères Dukon

Moïse Chaïm Les Frères Dukon

Publibook

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Dans un pays d’Europe occidentale qui avait participé aux hostilités de la seconde guerre mon- diale, fut créé après l’armistice et sous la pression des forces populaires, un organisme dont le but était de répartir entre tous les citoyens de ce pays- là les charges de chacun de ceux que l’adversité venait à frapper d’une maladie. On l’appela la Caisse des Quatre-Saisons, en abrégé la CQ. Bien évidemment, le fonctionnement de la CQ nécessitait impérativement un contrôle non seule- ment financier mais aussi médical, car on ne pouvait pas échapper au risque non négligeable d’abus, de fraudes ou simplement d’erreurs, ayant leurs origines chez les membres libéraux ou non du corps des personnels de santé ainsi que de leurs clients. Il fut donc institué par décret gouvernemental un corps de médecins-conseillers dont le recrute- ment commença aussitôt, soit par concours soit sur titres. Car on estimait à juste raison que des prati- ciens munis d’une expérience d’au moins quinze ans feraient d’excellents médecins-conseillers.

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C’est ainsi que le Docteur Joseph Fisher qui avait environ dix-huit années de pratique de la médecine générale, fut inscrit à sa demande sur la liste des médecins-conseillers stagiaires et com- mença à suivre la formation médico-administrative que les hautes instances de la CQ considéraient comme nécessaire avant la titularisation. Comme il est d’usage, ces hautes instances pri- rent des renseignements à son sujet, en commençant par le médecin-conseiller de la CQ du lieu où il avait pratiqué, le Docteur Fleury. Sa ré- ponse fut qu’à son avis, ce Confrère devait être considéré comme un des meilleurs praticiens de cet endroit et de ses environs. Elles demandèrent aussi leur avis respectif à tous les médecins-chefs qui avaient reçu le Docteur Fisher comme stagiaire. Le médecin-chef des services spécialisés répondit qu’il pouvait sûrement effectuer une excellente carrière à la CQ. Le Docteur Delafon répondit qu’il avait bien noté que le Docteur Fisher était fort orienté vers la Statistique médicale – ayant fait antérieurement des études spéciales dans ce do- maine à la Faculté des Sciences – mais qu’il ne pouvait pas dire s’il serait en mesure de s’intéresser à l’aspect multiforme du contrôle mé- dical dans la CQ, en particulier celui des accidents du travail non mortels. Le médecin-chef du service de la Réadaptation répondit que le docteur Fisher était principalement motivé par les problèmes de statistique appliquée qui sont d’ailleurs une bran-

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