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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 janvier 2012 |
Nombre de lectures | 38 |
EAN13 | 9782296480568 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 17 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
La justice réparatrice
Questions Contemporaines
Collection dirigée par
B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Derniers ouvrages parus
Emilie PICOU, Démythifier la maternité. Concilier foi chrétienne et droit à l’avortement, 2012.
Lukas STELLA, L’invention de la crise. Escroquerie sur un futur en perdition , 2012.
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Linda CHAIB, Citoyenneté, droit de vote local et immigration, Les expériences nord-américaine et française , 2012.
Alain CLUZET, Le climat sauvé par les villes ? Vers une solution européenne , 2011.
Bernard LEGRAND, Être chômeur aujourd’hui , 2012.
Vivien PERREC, Analyse psychosociale de l’organisation des Témoins de Jéhovah , 2012.
Mustapha BABA-AHMED, Le néomonétarisme, nouveau stade suprême du capitalisme , 2011.
Catarina CAMARINHAS, L’Urbanisme de Lisbonne , 2011.
Marc DELEPOUVE, Une société intoxiquée par les chiffres , 2011.
André ROPERT, La gauche en France. Historique d’un enlisement , 2011.
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Gilbert DELAGRANGE, Le citoyen et le système politique , 2011.
Stéphane Jacquot
En collaboration avec Yves Charpenel
La justice réparatrice
Quand victimes et coupables échangent
pour limiter la récidive
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55916-5
EAN : 9782296559165
Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Vifs remerciements à Laura Geiger,
pour la réalisation du dessin illustrant la justice réparatrice
en couverture de ce livre
Et à mon ami Roger Wallet,
pour son amicale participation et ses conseils
pour la réalisation de cet ouvrage
S.J.
Avant-propos de Stéphane Jacquot
Je ne me serais pas autant intéressé à la philosophie de la justice réparatrice, au point de fonder une association valorisant cette pratique, si je n’avais pas été touché par l’assassinat d’une amie proche.
En janvier 2007, je comparaissais devant une cour d’assises pour témoigner en faveur de cette amie, victime. Au cours du procès, une situation inattendue s’est présentée. La famille de la victime et celle de l’auteur du crime ont échangé leurs sentiments de souffrance, probablement pour apaiser la douleur ressentie : les proches de la victime déchirés par la perte d’un être cher et les proches de l’auteur, dans la culpabilité d’avoir manqué à un devoir.
Après le jugement, l’époux de la victime a décidé d’entrer en contact avec la criminelle en détention. Cette démarche était motivée par la recherche d’explications qu’il n’avait pas reçues lors du procès, pour comprendre le « pourquoi » du passage à l’acte criminel et tenter, par le dialogue, d’amener l’auteur du crime à une prise de conscience. Je l’ai accompagné dans cette démarche, ce qui m’a permis de découvrir la justice réparatrice.
Cette approche très peu connue en France qu’est la justice réparatrice a émergé dans certains pays, comme la Nouvelle-Zélande, le Canada ou encore l’Australie. Alors pourquoi pas en France ? Cette alternative au modèle légal, à savoir la justice pénale, pourrait, à mon sens, répondre à de nombreuses problématiques, dont une priorité nationale : la lutte contre la récidive.
Intéressé par ce mode de justice, je suis allé à la rencontre de victimes, de familles de victimes, d’anciens détenus, d’aumôniers de prison, d’intervenants dans l’univers carcéral, de magistrats et de parlementaires pour sonder leur avis sur la question.
Au travers de ces entretiens, vous verrez comment et pourquoi une famille de victime de crime est entrée en contact avec les assassins de son fils, ou encore comment des détenus ont tenté de se reconstruire en intégrant leur acte malgré des conditions de vie carcérale particulièrement difficiles. Enfin, vous développerez voire affinerez votre réflexion sur la question en confrontant différents points de vue sur l’échange auteur-victime.
Personnellement, ces rencontres m’ont permis de mesurer que le besoin d’échange entre un auteur et une victime existe, mais ne reçoit à l’heure actuelle aucune réponse adaptée alors même qu’une telle démarche pourrait être extrêmement constructive.
Dans un but citoyen, avec des personnes concernées de manière directe ou indirecte (victimes, anciens détenus, avocats, magistrats, psychologues), nous avons fondé l’ Association nationale de la justice réparatrice.
L’un de ses objectifs est de permettre un échange après un jugement entre des victimes et des auteurs, ainsi que leurs familles sur la base du libre consentement.
Elle vise également à accompagner les familles de victimes et d’auteurs, les unes comme les autres fragilisées par le crime ou le délit. L’entourage peut alors contribuer à rétablir un équilibre.
Plus largement, il convient de rétablir le lien social avec la communauté.
Ce livre explique les principes et les résultats de la justice réparatrice dans sa première partie et les projets de l’association pour la mise en œuvre de ses missions dans sa seconde partie.
Avant d’illustrer mon propos, je souligne une distinction importante entre les termes « restauration » et « réparation » qui sont le plus communément usités. En ce qui me concerne et en accord avec les membres fondateurs de notre projet, nous emploierons l’expression « justice réparatrice ».
En effet, la formulation « justice restauratrice », comme elle est employée dans certains pays, a une notion « spirituelle », tandis que la justice réparatrice est fondée sur la compensation : la réparation de la victime et de l’auteur d’un crime ou d’un délit est favorisée par le concours actif des personnes impliquées, qu’il s’agisse des personnes ayant commis les torts ou de celles les ayant subis, tout en prenant en compte l’environnement des deux parties – familles et amis touchés directement ou indirectement par la situation.
Je tiens à remercier toutes les personnes ayant participé à la construction de l’association nationale de la justice réparatrice (ANJR), sans lesquelles ce livre n’aurait pas été écrit et à Maryline Karzazi qui a activement œuvré à mes côtés.
Enfin, j’adresse un grand merci également à Yves Charpenel qui a apporté à la rédaction de cet ouvrage une contribution sincère et objective.
S.J.
Avant-propos d’Yves Charpenel
Quand j’ai pris connaissance de la démarche originale de Stéphane Jacquot, j’ai tout de suite pressenti qu’il y avait là une vraie intuition, un projet susceptible d’enrichir une institution, la Justice, que je sers depuis longtemps. Cette justice pénale, si présente dans les préoccupations de nos concitoyens si l’on considère la place qu’elle occupe dans les médias, si décriée souvent et surtout si peu connue.
Tous ceux qui la pratiquent ou qui l’ont approchée d’un peu près savent que sa complexité vient de son exigeante mission de conciliation entre des impératifs apparemment contradictoires : la réponse ferme à l’insécurité et le respect des droits des suspects, l’impartialité du juge et l’aide due aux victimes, l’exigence croissante d’un service public plus performant et les contraintes criantes de moyens.
Mais avant tout la fréquentation régulière de la justice pénale révèle l’importance du facteur humain dans le traitement des infractions : comment mieux maîtriser la subjectivité du juge, du procureur ou de l’avocat ? comment évaluer la souffrance de la victime et en réparer le préjudice pourtant souvent irréversible ? comment s’assurer que le