La guerre sainte n aura pas lieu
158 pages
Français

La guerre sainte n'aura pas lieu , livre ebook

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158 pages
Français

Description

Yamar et Zal sont de bons amis fréquentant des structures d'éducation différentes. Yamar est parti faire ses études dans un lycée de Saint-Louis tandis que Zal est amené au Daara de Koky pour y apprendre le Coran. Ces deux amis vivront chacun dans des communautés apparemment très différentes mais en réalité très proches. Ces deux systèmes, par-delà leur divergence d'approche, pourraient constituer pour l'État sénégalais un outil d'intégration pour les minorités laissées-pour-compte.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2017
Nombre de lectures 12
EAN13 9782140041518
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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é Mourtada
Mor Sàrr Niang
La guerre sainte n’aura pas lieu
La guerre sainte n’aura pas lieu
L A GUE R R E SA INT E N’A UR A PA S L IE U
MOR SA RR NIA NG L A GUE R R E SA INT E N’A UR A PA S L IE U
© L’HA R MAT TAN-SÉ NÉ GAL, 2017 10 V DN, Sicap A mitié3, L otissement C itéPolice, DA K A R http://www.harmattansenegal.com senharmattan@gmail.com senlibrairie@gmail.com ISBN: 978-2-343-12533-6 EAN: 9782343125336
AV A NT-PR OPOS
K oki est un vieux village sénégalais, situé à la frontiè re du Ndiambour et du Djoloff. Il a été fondé depuis des siè cles par un grand érudit du nom de Ndiaga Issa D IE Y E. Il a été et reste encore l’un des foyers islamiques les plus importants du Sénégal. Son Daara compte actuellement plus de trois mille cinq cents talibés (3 500) issus de tous les coins du pays. Y amar et ses amis constituent une communauté de jeunes collégiens natifs de ce village et appelée « groupe nawetaans », mais le contact avec la ville a eu des effets pervers sur eux et principalement sur leurs rapports avec la communautédes talibés. Y amar va essayer de restituer dans un élan nostalgi que, la vie au village autrefois, les corvées domestiques et ses rapports avec les citadins. Il va surtout essayer d’analyser les fondements de la divergence entre la communauté des collégiens et celle des talibés. Cette divergence v a s’accentuer au point de déboucher sur un conflit particulier entre talibés (A L Quoran) et collégiens (Nassaraans). Cependant, au-delà de son caractè re djihadiste, ce conflit met en évidence deux modes de vie et deux systè mes d’enseignement diamétralement opposés : le systè me francophone imposépar le colon blanc pour mieux assoir sa domination et le systè me arabo-islamique qui trouve ses racines dans la volontédes populations de s’ouvrir à l’Islam et d’opposer en mê me temps une forme de résistance à l’expansion de la langue et de la culture françaises. L ivré à lui-mê me et sans tutelle, l’Enseignement arabo-islamique connaîtra des fortunes diverses dont les principales sont la mendicité et l’insertion des apprenants.
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En vérité, la mendicité n’est pas propre aux talibés, elle ne répond plus d’ailleurs à sa vocation premiè re d’outil pédagogique dans la formation de l’enfant. Elle est devenue une source d’enrichissement à portée de n’importe quel quidam sans scrupule. Quant aux difficultés d’insertion des diplômés de l’E nseignement arabo-islamique, il convient de souligner que les structures économiques en place sont inadéquates pour les types de formation reçus. Cependant, la proximité relative de ce type d’enseignement avec les populations autochtones permet de croire qu’un bon encadrement de celui-ci, pourrait relever à terme, l e taux de l’Education de base au niveau requis par l’UNESCO. É lè ves comme talibés, tous sont régis par l’impératif de trouver, aux termes de leurs études, un emploi. C’est là, le lieu de convergence de tous les systè mes, avec cependant une large part faite aux diplômés issus de l’école classique (les francophones). Repenser l’enseignement arabo-islamique dans une optique dynamique pour une meilleure intégration des diplômés dans le tissu économique sera donc l’axe de réflexion autour duquel se focaliseront toutes les énergies. Dans son analyse, Y amar tentera de montrer qu’en fi n de compte, la communauté des arabophones tout comme celle des francophones ont toutes deux trempé dans des cul tures étrangè res sans rapport avec leur culture de base authentique. Elles sont donc perpétuellement confrontées à la recherche de leur identitéintrinsè que. Y amar ne s’arrê tera pas seulement à ce constat, il v a essayer de proposer un modè le de référence pour son peuple. Modè le qui allie la foi religieuse à la production de biens matériels par la mobilisation du facteur trav ail.
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PPA R T IER E MIÈR E VC A MPA GNA R DSL OISIR S E T A C A NC E S
LE S V A C A NC E SJ OUR S DE PR E M IE R S Ce matin du 20 juin marquait la fin des derniè res épreuves de compositions du deuxiè me semestre et les élè ves piaffaient d’impatience, à l’idée de la fin du long calvaire de cette année scolaire. Dè s le mois de mai, l’odeur des vacances avait rempli l’atmosphè re de l’école et les relents du fleuve Sénégal qui grossissait à vue d’œ il chatouillaient les narines des riverains. Sur l’autre rive du FleuvedansllîedeNdarToute,onapercevait,àtraverslesarches du pont Faidherbe, amarrée au quai, la silhouette massive du bateau « BOU E L MOUGDA D » qui assurait l a liaison Saint-L ouis – Podor-Matam. Un mois auparavant, le fleuve s’était asséché par endroits comme si des génies maléfiques avaient pompé l’eau pour laisser la place à d’énormes trous béants, offrant ainsi un spectacle de désolation. L e ciel avait, entre temps, ouvert ses vannes vers le Sud et le Fouta Djalon où le fleuve prenait sa source, commençait à charrier des trombes d’eau qui augmentaient de jour en jour le débit du fleuve. L a couleur ocre de l’eau, due à des algues inconnues et aux vents de sable venant de la Mauritanie, prenait au fil du temps, le ton grisâtre du ciel nuageux par cette aprè s-midi du mois de juin. Sous la poussée des vents, des pirogues géantes, avec à leur bord des femmes bruyantes, déployaient leurs voiles blancs et se faufilaient doucement en direction de Gandiol. L es camarades Foutankais avaient déjà fait leurs valises et attendaient impatiemment d’obtenir
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