Le corps de l élève dans la classe
170 pages
Français

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Le corps de l'élève dans la classe , livre ebook

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Description

Comment les corps sont-ils perçus, décodés, interprétés, d'un côté comme de l'autre de la "barrière" pédagogique ? Question fort peu étudiée, et sur laquelle le travail novateur de Claude Pujade-Renaud, publié en 1983, avait fait date. Ce deuxième volume questionne le corps en classe à partir du point de vue des élèves, un élève assigné à une place qui l'amène à se vivre comme passif et le dépersonnalise. L'élève spectateur scrute et questionne le corps de l'enseignant. Un jeu où le corps révèle toutes les ambivalences de la relation pédagogique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2005
Nombre de lectures 538
EAN13 9782336254807
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DE LA MEME AUTEURE
A PARAITRE EN REEDITION DANS LA MEME COLLECTION
L’école dans la littérature (édition initiale : ESF, 1986)
Aux EDITIONS ESF
Expression corporelle langage du silence (1975)
Danse et narcissisme en éducation (1976)
AUX EDITIONS ACTES SUD (sélection)
Vous êtes toute seule  ? (1991) — nouvelles
Belle-mère (1994) — Prix Goncourt des lycéens
La nuit, la neige (1996)
Platon était malade (1999)
Le sas de l’absence précédé de La ventriloque (2000) — Prix de l’écrit intime
Le jardin forteresse (2003)
Chers disparus (2004) —Grand prix de la Société des Gens de Lettres
EN COMMUN AVEC DANIEL ZIMMERMANN
AUX EDITIONS JULLIARD
Les écritures mêlées (1995)
AUX EDITIONS DU CHERCHE-MIDI
Septuor (2000)
Duel, correspondance (2004)

AUX ÉDITIONS GALLIMARD -Collection Folio Junior Championne à Olympie (2004)
1 ère édition, ESF, 1983
© L’Harmattan, 2005
9782747588430
EAN: 9782747588430
Le corps de l'élève dans la classe

Claude PUJADE-RENAUD
Histoire et mémoire de la formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004) et Michel Gault

L’éducation des adultes, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, s’est développée à partir de la Révolution de 1789 avec pour premier objectif de pallier l’absence ou les insuffisances de la formation initiale. Elle a connu d’importants changements avec la formation professionnelle des adultes, le développement de l’enseignement technique, la montée de l’éducation populaire... jusqu’à devenir véritablement un fait social à partir de la loi fondatrice de 1791 qui en assure le développement. Au sens large du terme, elle est théorisée dès l’Antiquité et apparaît plus actuelle que jamais avec des notions comme celle de l’école de la deuxième chance, de l’éducation permanente et de la formation tout au long de la vie, ou encore de la formation de soi.
La collection Histoire et mémoire de la formation constitue un instrument de référence, d’information et de réflexion, pour les formateurs et les chercheurs concernés par ce domaine d’activités et de pratiques.
Déjà paru
Florence GIUST-DESPRAIRIES, L’enfant rêvé, 2005.
Jean-Marc HUGUET, La formation d’une élite ouvrière. Industries électrique et gazière (1940-1970), 2005.
Jean MAISONNEUVE, Psychosociologie et formation, 30 ans de formation relationnelle en groupe, 2004.
Annie TSCHIRHART, Quand l’Etat discipline l’Ecole. Une histoire des formes disciplinaires entre rupture et filiation, 2004.
Emmanuel de LESCURE ( coordonné par. ) , La construction du système français de formation professionnelle continue, 2004.
Michel BOULET-Nelly STEPHAN, L’enseignement agricole en Europe : genèse et évolution, 2003
Bernard PASQUIER, Voyages dans l’apprentissage, Chroniques 1965-2002, 2003.
Marc LOISON, Ecole, alphabétisation et société rurale dans la France du Nord au XIXème siècle, 2003.
Christophe WOLF (dir.), Traité d’anthropologie historique, philosophies , histoires et cultures, 2002.
AVANT-PROPOS A LA NOUVELLE EDITION
A la rentrée 1972, Claude Pujade-Renaud, danseuse et formatrice en éducation physique, rencontre, par un collègue commun, Daniel Zimmermann, ancien instituteur spécialisé, formateur, écrivain et karatéka amateur, nouvellement embauché au département de sciences de l’éducation de la bouillonnante université de Paris VIII-Vincennes 1 , qui lui propose de coanimer un enseignement sur les communications non-verbales. C’est le début d’une très belle histoire d’amour, qui s’est construite, avec, dans et par l’écriture, comme il et elle en témoigneront dans leur « duobiographie » 2 , pour reprendre leur terme et dans leur échange de correspondance 3 . Point de départ de ces écritures parallèles qui les emmèneront vers des rivages plus littéraires, une recherche dans laquelle il et elle s’engagent en 1975 et qui deviendra une thèse d’Etat collective, soutenue en 1981 4  : avant, au-delà et après les mots, que disent les corps, et comment le disent-ils ? Chaque partie en a été publiée séparément, celles de Claude Pujade-Renaud ayant donné lieu à deux ouvrages 5 .
Ce sont ces deux ouvrages que nous rééditions ici à l’identique. 30 ans se sont écoulés depuis le début de ce travail, trente années jalonnées d’aventures, heureuses et malheureuses. Daniel Zimmerman nous a quittés, ainsi que Jacky Beillerot, co-directeur de cette collection, qui avait accepté le principe de la réédition de cet ouvrage, qui sera donc notre dernier projet commun. Tous deux ont beaucoup écrit, beaucoup travaillé, et Claude Pujade-Renaud, laissant de côté le travail scientifique, continue de nous faire, régulièrement, cadeau de quelques centaines de pages de son écriture lumineuse 6 . Pourtant, leurs travaux nous semblent toujours aussi pertinents et nécessaires, et nos étudiants et étudiantes nous aident à les redécouvrir 7 . C’est ainsi que je constate, à chaque fois, à quel point ces Corps dans la classe restent novateurs, en ayant ouvert des pistes insuffisamment travaillées par la suite.
Si ces ouvrages restent essentiels, c’est avant tout parce qu’ils constituent un des premiers exemples d’une recherche de type clinique en sciences de l’éducation. Claude Pujade-Renaud avait en effet participé, à l’université Paris VII, à l’enseignement « techniques du corps en sciences humaines cliniques », créé par Pierre Fédida en 1969. Cet enseignement s’inscrivait alors dans une démarche dont Pierre Fédida fut un des précurseurs, et qui consistait à élargir le champ d’application des outils issus de la psychanalyse à des questions dépassant celle des psychismes de deux individus en relation. Question que la cure permet si bien d’explorer mais qui ne permet pas de prendre en compte les situations concrètes auxquels sont exposés les individus. L’introduction d’une approche dite clinique, et plus particulièrement clinique d’orientation psychanalytique, en sciences de l’éducation, anthropologie ou psychosociologie (pour ne citer que les domaines d’application les plus courants) offre ainsi une occasion d’explorer comment les inconscients résonnent dans la diversité des situations réelles. Le premier ouvrage méthodologique sur cette approche fut celui de Georges Devereux, qui mettait l’accent sur la nécessité, pour le chercheur ou la chercheuse, d’y assumer son implication dans sa dimension subjective 8 , avant que Claude Revault d’Allonnes ne réunisse un ensemble de contributions variées dressant un état des lieux considéré, en France, comme fondateur 9 . Les ouvrages de Claude Pujade-Renaud prennent place entre ces deux titres et constituent une des premières applications de la démarche aux situations d’enseignement 10 .
Or, et c’est bien également ce que montrent ces premiers travaux, la clinique s’avère extrêmement féconde pour l’étude du processus enseigner-apprendre, dans la mesure où celui-ci constitue ce que l’on pourrait appeler un « révélateur d’inconscient » qu’il contribue fortement à réactiver, en renvoyant aux premiers liens de l’enfant à l’adulte. Claude Pujade-Renaud est ainsi une des premières à montrer la force des angoisses et des désirs (notamment narcissiques) en jeu, les jeux de pouvoir, vus notamment à travers la différence de mobilité des corps des un-e-s et des autres, ou l’équilibre paradoxal et impossible du détachement dans l’attachement.
Car c’est bien là l’originalité de sa démarche, en abordant la question de la relation pédagogique du point de vue des corps en présence et de la façon dont ils sont fantasmés par les différents protagonistes, en explorant, comme elle s’en explique dans les deux premiers chapitres, la question du corps à partir du discours des enseignant-e-s et des enseigné-e-s, elle nous permet de prendre en compte les fantasmes et les représentations qui circulent dans la classe et qui sont projetés sur les enveloppes physiques visibles. Elle nous dit que les corps parlent et se parlent, et pas qu’un peu.
Or, si nous commençons à connaître quelques-uns des effets inconscients des échanges verbaux et non-verbaux, si nous savons un peu, par exemple, à quel point des élèves peuvent se sentir encouragé-e-s ou au contraire agressé-e-s, envahi-e-s ou abandonné-e-s dans leur démarche d’accès au savoir 11 , nous sommes encore très peu capables de décrypter minutieusement ce qui, dans les pratiques corporelles, va provoquer tel ou tel ressenti chez les élèves. Les seuls travaux, à ma connaissance, explorant une telle voie, sont ceux de Philippe Chaussecourte, qui estime qu’un développement des techniques d’observation clinique des situations d’enseignement (et donc des corps en présence) pourrait constituer

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