Le refus de l école : six points de vue
266 pages
Français

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Le refus de l'école : six points de vue , livre ebook

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Description

Entité clinique ou symptôme, signe d'un trouble psychopathologique, le refus de l'école interroge cliniciens, chercheurs, pédagogues, sociologues, enseignants. Il s'agit d'essayer de comprendre pourquoi ces "chères têtes blondes" refusent d'entrer dans le monde du savoir. Il s'agit de saisir l'origine ou le bien-fondé de cette attitude de refus.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 73
EAN13 9782336268781
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296031739
EAN : 9782296031739
Le refus de l'école : six points de vue

Gilles Brandibas
Santé, Sociétés et Cultures
Collection dirigée par Jean Nadal
Peut-on être à l’écoute de la souffrance, en comprendre les racines et y apporter des remèdes, hors d’un champ culturel et linguistique, d’un imaginaire social, des mythes et des rituels ? Qu’en est-il alors du concept d’inconscient ? Pour répondre à ces questions, la collection Santé, Sociétés et Cultures propose documents, témoignages et analyses qui se veulent être au plus près de la recherche et de la confrontation interdisciplinaire.
Déjà parus
Francis DESCARPENTRIES, Le consentement aux soins en psychiatrie , 2007.
Denise KÜNZI, Accompagner la vie, accompagner la souffrance , 2007.
Pierre ZAMET, À la recherche des besoins perdus , 2006.
Pélagie PAPOUTSAKI, Enfant surdoué, adulte créateur ? 2006.
Jean-Loup CLEMENT, Mon père, c’est mon père. L’histoire singulière des enfants conçus par Insémination Artificielle avec Donneur , 2006.
Alain LEFEVRE, Calédonie mon amour , 2006.
G. BRANDIBAS et R. FOURASTÉ (dir.), Les accidentés de l’école , 2005.
Christian MIEL, Toxicomanie et hypnose. A partir d’une clinique psychanalytique de la toxicomanie , 2005.
Christinne CALONNE, Les violences du pouvoir , 2005.
Dominique BRUNET, L’enfant maltraité ou l’enfant oublié , 2005.
Jacques GAILLARD, Expérience sensorielle et apprentissage , 2004.
Albert MOYNE, L’autre adolescence, 2004
Pierre et Rose DALENS, Laurent MALTERRE, L’unité psychothérapique , 2004.
Michèle GUILLIN-HURLIN, La musicothérapie réceptive et son au-delà , 2004.
Luc-Christophe GUILLERM, Naufragés à la dérive , 2004.
Gérard THOURAILLE, Relaxation et présence humaine. Autour d’une expérience intime , 2004.
Régis ROBIN ; Malaise en psychiatrie , 2003.
Claude LORIN, Pourquoi devient-on malade ? , 2003.
J.L. SUDRES, P. MORON, L’adolescence en créations. Entre expression et thérapie .
Georges TCHETECHE DIMY, Psychiatrie en Côte-d’Ivoire et contexte socio-culturels .
Alphonse D’HOUTAUD, Sociologie de la santé .
Thierry BIGNAND, Réflexions sur l’infection à virus VIH .
Cet ouvrage est très largement inspiré d’un travail de thèse, rocher de Sysiphe qui doit de s’être arrêté d’abord à deux directeurs, à qui ma reconnaissance est vive, mon admiration intacte, et ma fidélité acquise. Professeur Raymond Fourasté, dont la clinique et la richesse théorique me guident encore, et Professeur Pol Dupont, pour un accueil dans le plat pays que je chéris tant et un suivi dont la rigueur m’a fait honneur et vient réveiller un SurMoi parfois trop souple, merci donc, et encore bravo !
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Santé, Sociétés et Cultures - Collection dirigée par Jean Nadal INTRODUCTION PARTIE I. - DES POINTS DE VUE THÉORIQUES
I.1. POINT DE VUE HISTORIQUE : REVUE DE LITTERATURE I.2. POINT DE VUE PSYCHOSOCIAL : LE REFUS DE L’ECOLE COMME OBJET SOCIALEMENT CONSTRUIT I.3. POINT DE VUE CLINIQUE I.4. DES TROIS PREMIERS POINTS DE VUE : UNE PROPOSITION
PARTIE II. DES POINTS DE VUE EXPERIMENTAUX
II.1. QUATRIEME POINT DE VUE : UNE PREMIERE ETUDE II.2. CINQUIEME POINT DE VUE : LE REFUS DE L’ECOLE DANS UNE PERSPECTIVE PSYCHOSOCIALE II.3. SIXIEME POINT DE VUE : DU REFUS DE L’ECOLE COMME DYSFONCTIONNEMENT DU LIEN – ETUDE CLINIQUE TRANSVERSALE AUPRES D’ELEVES DU SECONDAIRE
CONCLUSION : A QUOI CELA PEUT-IL BIEN SERVIR ?
II.4. AU NIVEAU DU FAST II.5. AU NIVEAU THEORIQUE II.6. AU NIVEAU PEDAGOGIQUE
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION
Entité clinique ou symptôme, syndrome unifié ou simple signe d’un trouble psychopathologique, le refus de l’école n’a de cesse d’interroger cliniciens, chercheurs, pédagogues, sociologues, enseignants. Dans tous les cas, il s’agit d’essayer de comprendre pourquoi ces « chères têtes blondes » ne veulent rien savoir de ce formidable monde dans lequel nous voulons les inviter, le savoir. Le savoir est porté par l’école, par la volonté des parents de voir des enfants « faire mieux » qu’eux, par une société en mal de former une élite, une jeunesse à des métiers nouveaux et de former des techniciens selon les besoins de l’économie de marché, par une société dont le devoir serait aussi d’éduquer ses citoyens à la vie en communauté. Le monde des adultes, spécialiste de ces questions ou parent d’un enfant scolarisé, ne parvient pas à saisir l’origine ni le bien-fondé d’une telle attitude de refus, trouvant parfois pour seul argument « c’est pour ton bien », phrase mainte fois entendue par celui qui refuse d’aller dans cette école, dont on dit tant de bien et dans laquelle il ne ressent qu’angoisses et frustrations.
Ce décalage n’est-il pas à l’origine de la multiplicité des discours sur le refus de l’école ? C’est peut-être aussi la difficulté de se situer, en tant que chercheur, clinicien ou pédagogue, dans une position praxéologique ou théorique, face à un phénomène qui touche l’ancien élève qui a réussi, l’enfant qui aimait peut-être l’école, le parent qui aujourd’hui a pour devoir d’éduquer ses enfants et de leur offrir le meilleur avenir possible.
Si je n’avais pas eu un parcours scolaire difficile, avec quelques phases d’opposition, quelques conflits ouverts avec l’institution scolaire et ses représentants, peut-être n’aurais-je pas écrit ces lignes. Peu importe qui avait raison dans ces conflits, peu importe aussi de savoir si la réflexion portée dans cet ouvrage a pour finalité inconsciente de faire taire ses anciens démons. D’une certaine façon, tout clinicien, chercheur, praticien de la relation éducative ou pédagogue, a cette part d’histoire personnelle dans sa quête de savoir et de connaissance plus fine de ce qu’il observe, dans cette volonté de transmettre, de réparer.
Cette position axiologique et personnelle est explicitée, il n’en reste pas moins qu’une recherche se doit de poser les jalons qui permettent au lecteur d’en estimer la validité scientifique. L’effet de la position axiologique ne doit pas être une fixation, mais bien de permettre de poser des jalons en toute connaissance de cause.
La réflexion qui alimente ce livre émane de différents niveaux de réflexions, épistémologique, théorique et clinique. Elle s’inscrit dans un domaine à l’orée de différentes disciplines ou champs disciplinaires. Le refus de l’école touche la psychologie et la psychopathologie clinique certes, mais aussi les sciences de l’éducation, la sociologie, la psychologie systémique, la psychologie du développement, la psychologie sociale et même la psychologie du comportement. Si nous inscrivons formellement cette étude dans le champ de la psychopathologie clinique, il n’en reste pas moins que les autres champs alimentent notre réflexion, et sont en retour intéressés par nos résultats. Il s’agit donc d’un pari audacieux et ambitieux, celui de réunir autour d’une table différents champs disciplinaires, pour proposer un regard singulier et guidé par les concepts de la psychopathologie et par la démarche clinique, sur un sujet qui réunit à la fois les disciplines mais aussi les vécus subjectifs d’anciens élèves, de parents, d’enseignants.
Le refus de l’école interrogeait depuis plusieurs dizaines d’années chercheurs, pédagogues, cliniciens. Son intitulé diffère selon les époques, selon les symptômes prévalents ou encore selon les courants théoriques dominants. Il peut s’agir d’école buissonnière, de phobie scolaire, de refus scolaire, de refus d’aller à l’école, plus rarement d’inhibition intellectuelle ou de refus d’investissement.
Ces intitulés se rejoignent tout au moins sur la fonction d’un refus ou d’une fugue, même si on trouve fréquemment des interrogations sur le plan structural. Ces approches fonctionnelles ont posé le refus de l’école soit comme une modalité défensive face à des angoisses de séparation soit comme une réaction face à la peur de l’échec.
L’explication de cette distinction repose notamment sur une étiologie développementale de fonctionnement du lien entre l’enfant et sa mère. Par exemple, l’angoisse de séparation est souvent citée comme trouble précurseur des phobies scolaires, considéré comme un mode de refus de l’école. Cela permet de dépeindre des tableaux cliniques assez descriptifs et d’apposer une fonction au phénomène : l’enfant refuse de venir à l’école car il a peur que quelque chose n’arrive à ses figures d’attachement, ou bien qu’il ne soit abandonné. Cett

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