Le théâtre au lycée
94 pages
Français

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Le théâtre au lycée , livre ebook

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Description

Sur dix ans, une cinquantaine d'élèves se croiseront sur les planches de Théâtribrid à Argenteuil. Cette petite troupe de théâtre du lycée Georges Braque, et du lycée professionnel Victor Puiseux, dégage une dynamique et une joie de vivre hors du commun. Jean-Max, le professeur, partagera bonheurs et peines tout au long de ces années. Trente ans après, les protagonistes témoignent avec leurs mots et émotions. Bienvenue à Théâtribrid !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2015
Nombre de lectures 13
EAN13 9782336396309
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-74641-8
Titre
Sous la direction de

Rahima Caussy





Le théâtre au lycée

Une expérience de vie



Préface d’Anne-Laure Bell









L’Harmattan
Nouvelles pédagogies
Collection dirigée par Philippe Marhic
et créée par Jean-Max Méjean

À l’heure où l’école est sur tous les fronts, critiquée de toutes parts, et même remise en question dans sa forme et, quelquefois, son utilité, cette collection voudrait interroger tous les acteurs du système éducatif qui réfléchissent et ne se laissent pas aller à la morosité ambiante. S’il est vrai pourtant que la pédagogie a du mal actuellement à se régénérer, et si nous sommes plus enclins à la régression qu’à la progression (abandon de la méthode globale, abandon du collège unique, apprentissage à 14 ans, etc.), il existe encore des pédagogues qui tentent l’innovation et c’est eux que nous allons chercher afin qu’ils témoignent, humoristiquement, violemment, désespérément. Entre billets d’humeur, pamphlets et exhortations, il faudrait que la collection puisse réveiller le corps enseignant, mais aussi les élèves et les enseignants afin que tous comprennent la nécessité de se réapproprier vite cette école, ferment indispensable de toute société et de toute culture. Où est le temps de la païdeïa ? Où sont passées les utopies de 68 ? Pourquoi la guerre partout dans nos écoles et cet étalage gras de la violence dans les médias ? Au secours, on est en train de nous saborder, parce que la société va mal et parce que l’on n’a pas d’autre alternative à proposer à la jeunesse.

Déjà parus

Laurent GASPARD, Accompagner les lycéens vers le cinéma, éléments d’une pratique , 2015.
COLLLECTIF « VIVRE LE CDI », C’est de plus en plus fou tout ce qu’on peut encore faire au CDI !, 2012.
Frédérique MONTANDON, Les enfants et la musique. Visions de parents sur une activité extrascolaire , 2011.
COLLECTIF « VIVRE LE CDI », C’est fou tout ce qu’on peut faire au CDI : références théoriques et pratiques des professeurs-documentalistes , 2010
Gwénaële GUILLERM, Vous êtes sur Radio-Clype. Abécédaire d’une radio scolaire , 2009.
Philippe MARHIC, L’enseignement individuel. Une alternative à l’échec scolaire , 2009.
Jean-Paul CLOSQUINET (dir.), Chronique ordinaire d’un lycée différent , 2007.
Dédicace

À Jean-Claude Chatelain et son rire inoubliable.

À Jean-Max et toute la troupe avec lesquels ces années de théâtre ont été des années de travail et de plaisir.

À Myriam et Aliah pour qu’elles sachent que libérer sa créativité est aussi source de bien-être.
Graines d’adultes
Tous les gens que j’ai rencontrés qui ont, un jour, fait partie du club théâtre de leur lycée s’en souviennent encore de manière émue – quel qu’ait été leur lycée. Sans peine, ils racontent l’âge des possibles, cette carrière qu’ils auraient pu embrasser, ce tournant qu’ils auraient pu prendre « si ». Pour avoir tenté l’aventure, je comprends cette fascination secrète et l’attachement gardé pour cet « âge des possibles ». Même si l’envie de théâtre a germé dans le grenier de ma grand-mère, elle a commencé à se concrétiser sur les bancs du lycée. Je suis passée par trois établissements différents, j’ai usé mes jeans dans les « clubs-théâtres » de chacun d’entre eux, gardant toujours un pied au Théâtribrid. Là, j’avais l’impression qu’il se passait quelque chose de différent, de moins scolaire, de plus important et les souvenirs qui y sont liés restent de manière plus prégnante. Pourquoi ? Serait-ce parce que c’est là que je suis montée sur une vraie scène pour la première fois ou bien parce qu’il a été le lieu de rencontre d’une amitié très forte ? Qu’est-ce qui a rendu cette expérience si singulière au point que nombre d’anciens « théâtribridiens » se lèvent aujourd’hui comme un seul homme pour partager leur ressenti au sein d’un livre improbable ? De nombreux lycées ont eu leur « groupe de théâtre », certains en ont même vu sortir de grands comédiens – Philippe Torreton ou la troupe du Splendid ont commencé là. À ce jour, on ne connaît aucune célébrité passée par le club théâtre du lycée Georges Braque d’Argenteuil. Peu importe.

À une période et dans un lieu où les adolescents que nous étions étaient plutôt enclins à prendre les escaliers pour tenter de grimper dans l’ascenseur social, le Théâtribrid a formé des citoyens conscients de leurs propres forces. Il a ouvert des jeunes gens sur des mondes qu’ils n’osaient même pas toucher du doigt. Il fallait une étincelle pour pousser les mômes que nous étions à oser. Oser parler. Oser se montrer sans honte et avec fierté ce qui, à l’âge dit ingrat, n’est pas une mince affaire. Le Théâtribrid a été cette étincelle.

Notre lycée, il s’appelait Braque. Officiellement c’était comme Georges, le peintre. En vrai, ça sonnait comme branque, comme braquer, comme bancal. J’y suis entrée en septembre 1990. J’étais passée devant pendant toute mon enfance. À dix ans, j’en avais vu des « grands » en sortir en criant « Devaquet au piquet ». Là je rentrais dans cette enceinte, impressionnée d’avoir rejoint, sans trop le vouloir, ces « grands »-là. On était une quarantaine d’élèves par classe – ce qui nécessitait d’aller régulièrement piquer des chaises dans les salles d’à côté. Certains de nos cours se déroulaient dans des salles en préfabriqué qui étaient inondées quand il pleuvait trop et dans lesquelles on devait garder son manteau à la moindre petite brise. Les toilettes du lycée étaient tellement vétustes qu’elles étaient devenues une zone interdite. Les équipements sportifs donnaient l’impression de dater des années 70, tout comme le matériel en salles de physique ou de biologie. Il n’y avait évidemment pas de place pour accueillir une scène de théâtre. C’était le règne de la débrouille et le club théâtre n’y dérogeait pas : il se rassemblait tous les mercredis après-midi dans une annexe de la bibliothèque municipale prêtée par la ville. Je ne m’étais pas vraiment étonnée de cette situation. Par rapport à l’état du collège où j’avais suivi les trois-quarts de ma scolarité, elle était simplement un peu pire. Quand, quelques mois après la rentrée, quelques mois après le début de la deuxième guerre du Golfe, j’ai regardé au « 20 heures » d’Antenne 2 les reportages sur la grève lycéenne, j’ai vu les images montrant l’état de délabrement de notre lycée. Argenteuil était à la une et c’était un peu la honte. Là j’ai comme vraiment vu, vraiment réalisé, vraiment compris pourquoi tout l’établissement, profs y compris, s’était mis en grève. J’ai vraiment su pourquoi je criais comme les autres « Jospin du pognon pour l’éducation », vraiment su pourquoi je participais aux sittings devant le rectorat de Versailles, vraiment compris qu’il faudrait se battre et résister si on voulait avoir les mêmes droits que les élèves des beaux quartiers. Faire du théâtre aussi, sans moyens mais avec classe.

Pour nos textes, bien sûr, on se débrouillait avec la bibliothèque et la photocopieuse. Nos costumes de « Bourgeois gentilhomme », de bonnes ou de princesses, on se les trouvait aux puces de Montreuil. Jean-Max Méjean, l’adulte maître d’œuvre et chef de troupe, connaissait deux artistes peintres à qui il avait demandé de l’aide pour les décors. Elles s’appelaient Ange et Damnation , pour les enfants terribles que nous étions leur nom sonnait bien. Nous avons eu la chance de le construire avec elles et compris dès lors de q

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