De l écrit africain à l oral
319 pages
Français

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De l'écrit africain à l'oral , livre ebook

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Description

L'importance incontestable de l'oralité en Afrique a masqué la présence moins évidente et plus rare de l'inscription du sens. Les dizaines de milliers de gravures et peintures pariétales, les paysages de divers symboles, les millions de manuscrits dits "du désert", les écritures endogènes, et les orthographes modernes postcoloniales, en témoignent. Le phénomène graphique africain s'offre comme un paysage de signes qui sont autant de repères concrets pour l'ancrage des identités et des savoirs africains.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2006
Nombre de lectures 341
EAN13 9782336278469
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l'écrit africain à l'oral

Simon Battestini
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296007635
EAN : 9782296007635
Table des Figures
Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 7 Figure 8 Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14a Figure 14b Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 Figure 19 Figure 20 Figure 21 Figure 22 Figure 23 Figure 24 Figure 25 Figure 26 Figure 27 Figure 28 Figure 29 Figure 30 Figure 31 Figure 32 Figure 33 Figure 34 Figure 35 Figure 36 Figure 37 Figure 38 Figure 39 Figure 40 Figure 41 Figure 42 Fig.1 Fig. 2 Fig 1 Fig.2 Fig. 3 Fig. 4 Fig. 5 Fig. 6 Fig. 7 Fig. 8
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Table des Figures Note aux lecteurs . Préface - De l’inscription du sens et de l’écrit à l’oralité en Afrique Chapitre 1 - Du support graphique à l’écriture Chapitre 2 - La graphématique africaine Chapitre 3 - L’évolution de la transcription moderne du bambara depuis la Conférence de Bamako de 1966 jusqu’à nos jours (ou ‘la raison du linguiste est-elle toujours la meilleure ?’) Chapitre 4 - L’image et sa glose : composition graphique, structure narrative et énonciation Chapitre 5 - Pour une ‘exégèse’ scripturaire de l’art africain Chapitre 6 - Le point de vue de la théorie unifiée d’Afrique et son envolée dans le champ de la traduction Chapitre 7 - Signes, écriture et identité chez les Berbères : un cycle trans-historique Chapitre 8 - Pour une approche discursive du syllabaire vaï Le rêve d’une écriture Chapitre 9 - ‘Afin que les noms demeurent... ‘ Les Akan du Ghana et le traçage de leur Histoire Chapitre 10 - Des graphismes traditionnels à l’orature, vers l’écrit en Langue Seconde (L.S.) Chapitre 11 - L’écriture nsibidi de la Cross River Region (Nigeria) Postface Document - Graphies et signes africains Bibliographie générale Répertoire bio-bibliographique des participants* à la Journée d’étude du 24 mai 2003 au Musée de l’Homme à Paris, et des auteurs** du présent ouvrage.
Note aux lecteurs .
Les textes de ce volume reprennent la plupart des contributions orales à la Journée d’Etude sur le thème ‘De l’écrit africain à l’oral, organisée au Musée de l’Homme, à Paris, le 24 mai 2003, par Simon Battestini, alors membre du conseil d’administration de la Société des Africanistes. Y sont ajoutés diverses illustrations et les bibliographies des participants et des auteurs.
Des contributions n’ont pu être inclusses dont celle d’Estelle Desombre, qui exposait l’essentiel de sa thèse de doctorat pour le Musée d’Histoire Naturelle. Elle soulignait, entre autres réflexions, la marque irréfutable de l’idéologie que nous contestons implicitement au moins au long de cet ouvrage : les manuscrits bamoum, parfois calligraphiés, reliés et illustrés, y étaient répertoriés en tant qu’objets « de papier et de peau de chèvre. » La décision de classer selon la matière qui les constituait tous les objets des collections ethnologiques et autres révèle l’impact de la taxonomie du Musée d’Histoire Naturelle sur celle du Musée de l’Homme et les esprits de la Société des Africanistes. Arina Deluz membre de cette société savante constatait déjà en 1993 : « Nous achevons le deuil d’une Afrique qui fut fantôme, ambiguë, courtisée, et finalement rejetée. Les pionniers de l’africanisme appartiennent à la génération, née au début du siècle, qui a connu l’Afrique d’autrefois. Ce qu’ils ont étudié s’est peu à peu dénaturé ces trente dernières années, et la transmission des générations ne s’est pas réalisée » (85). Ayant vécu l’âge d’or cité ci-dessus, les Indépendances et la post-colonialité en Afrique, je pense que le problème ne repose pas sur l’écart des générations mais sur l’habitus’ des membres de cette société savante qui agissent comme s’ils refusaient de transformer les prémisses de leurs sciences, leurs modes de perception et leurs cadres de réflexions alors que leur objet évolue dans le temps
Jean-Loup Amselle avait défloré la thématique d’une de ses recherches en cours sur les emprunts pratiquées par les artistes africains contemporains à des systèmes graphiques endogènes. Ces emprunts révèlent leur importance liée aux identités africaines individuelles et collectives.
Bakary Cissoko avait esquissé l’historiographie des recherches sur les langues et écritures africaines de Cheikh A. Diop à Simon Battestini.
Leurs participations font aujourd’hui défaut à ce projet. Nous les en remercions néanmoins.
Quatre textes furent ajoutés. Leurs auteurs complètent les perspectives avancées par celles du traçage de l’histoire d’un grand peuple, celui des Akan du Ghana, dans tout leur domaine culturel (Christiane Owusu-Sarpong) et de la possibilité d’une philosophie unitaire africaine ouverte par l’analyse fine de la Traduction (Sathya Rao). Quant à Simon Battestini, il s’est autorisé à ajouter un texte court composé à l’aide de notes de recherches sur un système d’écriture peu connu en France : le nsibidi et un texte inspirée par l’ethno-sémiotique, portant sur des signes concrets se nourrissant de leurs contextes culturels et qui constituent des archives originales des savoirs endogènes.
Au cœur de cet ouvrage collectif il se pourrait qu’il y ait volonté de marquer une rupture épistémologique du discours ethnologique, et le désir d’ouvrir le champ de la recherche à d’innombrables travaux sur un domaine nié et négligé, plus souvent oblitéré par l’importance incontestable en Afrique de l’oralité.
Les textes des auteurs ouvrent autant de perspectives de recherche constituant un ensemble polyphonique mais fondateur. Chacun appréciera différemment le renversement des perceptions anciennes, mais il faut souligner qu’aucun des auteurs ne renie l’importance des travaux des bibliothèques ethnologiques héritées du passé, ni ne met en doute la prépondérance de l’oralité, tandis qu’ils souhaitent que l’inscription du sens devienne un thème de recherches pluridisciplinairee autonome et dans ses relations avec les divers genres et contenus de l’oraliture et des savoirs.
Nous remercions le bureau de la Société des Africanistes pour l’annonce sur son site de la Journée d’étude et pour nous avoir indirectement permis l’utilisation de la salle de protection cinématographique du Musée de l’Homme.
Que tous ceux qui ont contribué à ce projet et à sa réalisation soient chaleureusement remerciés, ainsi que tous ceux qui nous ont témoigné leur intérêt de par le monde.
Simon Battestini
Couverture  : Le texte nsibidi de la couverture dénote les minutes d’un arrêt de cour ckpé concernant un cas d’adultère. Voir sa traduction référencée en français page 287.
Préface
De l’inscription du sens et de l’écrit à l’oralité en Afrique
Simon Battestini

La journée d’étude qui s’est tenue au Musée de l’Homme à Paris, le 24 mai 2003, constata que l’on pense, perpétue et écrit trop souvent, et à tort, que l’Afrique ignore l’écriture et qu’elle ne connaît que des civilisations orales. Contre la négation abusive et la péjoration ethnocentrique des modes africains d’inscription du sens, il fallait examiner leurs relations à l’oralité, relativement surévaluée par rapport à l’écrit, 1 au point qu’il paraît évident que se pose ici un problème épistémologique.
Cette préface se compose des prolégomènes nécessaires à l’intelligence du projet, suivi de la préface proprement dite. Que le mode oral de communication domine en Afrique est incontestable ! Il ne constitue pas une caractéristique des cultures africaines car il est fort pratiqué également en Occident. Que l’oralité africaine masque la présence concrète de l’inscription du sens est, par contre, scientifiquement inacceptable, et que ses spécialistes s’opposent à l’étude des rapports de l’inscrit à l’oral ne peut être que le résultat d’un habitus préjudiciable à l’Afrique, dans lequel il faut supposer la trace d’un confort intellectuel, d’une irresponsabilité, et / ou d’un aveuglement à l’histoire du continent.

Alors que Jean Derive constate un dédain africain pour la technique de l’écriture, le linguiste G. Grandguillaume (1977) perçoit au contraire, mais à propos de l’arabe au Maghreb, que l’écrit est ressenti comme « une composante du processus de stigmatisation sociale » survalorisant les valeurs importées par rapport aux valeurs endogènes. Cette péjoration implicite des systèmes symboliques et graphiques endogènes par des modes d’inscription du sens importés et plus ‘aboutis’ nous l’avons rencontré dans de nombreux pays africains tout au lon

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