Genèse et quantification des substantifs du français
620 pages
Français

Genèse et quantification des substantifs du français , livre ebook

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Description

Cet ouvrage d'inspiration guillaumienne, où l'adjectif "guillaumienne" s'applique aux intuitions théoriques du linguiste Gustave Guillaume, fondateur de la psychomécanique du langage, vise un double objectif. D'une part, il souligne la richesse lexicale et le caractère agrégatif du français ; d'autre part, la complexité du traitement morphologique des substantifs dérivés et des emprunts à diverses langues.


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Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2016
Nombre de lectures 26
EAN13 9782140011764
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Christiane FélicitéÉWANÉESSOH
GENÈSE ET QUANTIFICATION DES SUBSTANTIFS DU FRANÇAIS
Enjeux d’une approche guillaumienne
Préface de Félix Nicodème Bikoï
Genèse et quantification des substantifs du français
Christiane Félicité ÉWANÉESSOH
Genèse et quantification
des substantifs du français
Enjeux d’une approche guillaumienne Préface de Félix Nicodème Bikoï
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-08241-7 EAN : 9782343082417
PRÉFACE Christiane Félicité ÉWANÉ ESSOH a écrit un ouvrage très utile. Pourtant, le nombre et la variété d’études dont on dispose sur les substantifs du français depuis que la grammaire française est enseignée [], auraient pu décourager une telle entreprise. La perspective guillaumienne qu’adopte l’auteureconfirmer vient l’audace de son choix.En effet, les théories guillaumiennes sont d’un accès assez difficile à ceux qui ont été formés à d’autres modes de raisonnement ou qui manquent d’outils de formalisation nécessaires à la bonne compréhension de leur démarche. Les langues ont besoin d’une théorie qui prescrive et fonde les démarches essentielles de leur description. L’impressionnant répertoire constitué par Christiane ÉWANÉmontre bien qu’en français, le substantif est «la mesure de toute chose » et qu’il est du devoir du linguiste et du grammairien d’en faire le point fréquemment. L’étude de la genèseet de la quantification des substantifs du français semble incontournable pour celui qui veut comprendre comment s’est constituée cette langue.
Ce que l’ouvrage de ChristianeÉWANÉ nous apprendin finec’est qu’une langue évolue de plusieurs façons. Parfois accidentellement, parfois nécessairement, puisque tout change en nous et autour de nous et que la langue doit répondre à nos besoins, parfois à nos fantasmes (voir la notion de monde phénoménalchez Husserl et l’interprétation qu’en donne Luciano Boi et Lorraine Verner).
Le lecteur averti peut, à travers cet ouvrage,reconstituer l’histoire de la genèsedu substantif du français en particulier et celle de la langue française en général. Sortis du latin populaire gaulois, les substantifs du français se sont colorés de très anciens emprunts germaniques, puis au contact du grec, et vers la fin du XVIe siècle, au contact des langues vivantes voisines : espagnol, italien, néerlandais, anglais, allemand et plus tard l’arabe, les langues orientales et depuis le XXe siècle, au contactdes mots communs à l’ensemble de la francophonie, colorés des usages particuliers à chaque aire. Il s’agit donc d’une nomenclature vaste sans que cette richesse ne nuise au contenu. Lorsqu’une science est du domaine exclusif d’un petit nombre de spécialistes, elle a tendance à développer des terminologies abondantes et disparates. L’auteurea su éviter cet écueil. Son ouvrage n’est ni un purexposé théorique et historiqueni un recueil d’applications ponctuelles. Le souci de Christiane ÉWANÉ est de mettre en évidence un système complexe, assurément, mais assez cohérent pour se prêter à une étude raisonnée.
Le moment où les linguistes ont conscience des présupposés philosophiques qui soustendent le développement des sciences humaines« le postulat ici husserlien de la structuration intrinsèque du monde phénoménal »le fixe moment où le métalangage d’une science est susceptible d’analyse. Le soubassement théorique husserlien de cette étude est aussi la preuve que le matérialisme mécaniste des néogrammairiens participe à des idéologies qui s’expliquent d’ellesmêmes dans l’histoire des sociétés qui lesproduisent. Genèse et quantification des substantifs du français: enjeux d’une approche guillaumienneest un ouvrage de consultation qui comble les lacunes ponctuelles ; maisc’est aussi un ouvrage de formation qui aide à constituer un ensemble d’exposésexplicatifs. Il s’adresse donc à la fois aux étudiants qui ont besoin des éclairages nouveaux pour leur recherche, et aux enseignants qui veulent renouveler l’enseignement de la langue française en général, des substantifs du français en particulier. Bref, une étude qui joue le rôle de poteaux indicateurs désignant la route à suivre désormais pour aborder la question de la genèse des substantifs du français. Pr. Félix Nicodème BIKOÏ
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INTRODUCTION On dit souvent des langues qu’elles sont lexicalementriches ou pauvres. La richesse de la languefrançaise par exemple, est aujourd’hui incontestable, si l’on s’en tient aux chiffres avancés par ledictionnaire illustré DIXEL Le Robert 2011: 150.000 définitions, 28.000 noms propres, 5.000 illustrations, 1.500 dossiers encyclopédiques. Le présent ouvrage, dont la base de données a été facilitée par ledit dictionnaire, se fixe pour objectif la genèse (première partie) et la quantification typologisée des substantifs du français (deuxième partie). Le chemin théorique envisagé, à savoir le guillaumisme ou psychomécanique du langage, nous a amenée à exposer dès le chapitre premier, quelques hypothèses que nous posons comme socle de la description. Il s’agit: du postulat husserlien de lastructuration intrinsèque du monde phénoménal; du postulat de laprévision d’incidenceou plutôt de l’autoincidence de toutes les catégories de mots ; del’hypothèse duréglage morphologique par le système perceptif; del’hypothèse de lamorphogenèse prédiscursive. Le second chapitre consolide l’idée de lastructuration intrinsèque du monde phénoménal, en offrant à la curiosité des éventuels lecteurs, un exemplier hétérogène, bien que non exhaustif, de quelques emprunts directs du français aux langues partenaires. Les images de mots à découvrir se conçoivent, on le verra, dans les termes d’une structuration singulière, relativement à leurs familles d’appartenance.
Mais il faut dire que si ces emprunts directs ne supposent pas réellement un traitement morphologique assis sur les lois phonétiques, leur insertion au lexique français donne tout de même lieu à unedétermination perceptivedu genre, qui nous paraîtêtre une amorce de l’opération demorphogenèse prédiscursive.
Le troisième chapitre, qui s’intéresse aux substantifs ayant fait l’objet d’une révisionguidée par les lois phonétiques, montre en même temps que l’opération demorphologisation est soumise à la régulation en aval, par lasensibilité perceptive ouauditive. Rappelons qu’à ce niveau de l’étude, nous nous intéressons seulement à quelques exemples de lois de redressement. Il va de soi que l’on devra vérifier leur degré d’applicabilité.
L’analyse montre que les substantifs ciblés, tout en étant jusqu’à un certain point déterminés morphologiquement par les lois de structure de la langue, ont des exceptions. Un des principes du traitement morphologique est la
neutralisationpar moments de la norme, celleci pouvant concerner, on le verra, la consonne, la voyelle ou la syllabe finale. Le quatrième chapitre consent lui aussi à l’action des sujets parlants à travers une présentation des substantifs dérivés comme doublement régulés et par la norme, et par lasensibilité acoustique. Ce qui apparaît en effet très vite au regard de certainsdérivés, c’est l’arbitrarité de leurs formes suffixielles. La variabilité des flexions renvoyant aux mêmes signifiés renforce non seulement le postulat de larégulation par le champ perceptif, mais aussi celui de lamorphogenèse prédiscursive. Nous soutenons notamment que l’application des lois de dérivationest parfois limitée par le désaccord imposé parl’option perceptive. L’attachementde l’action mémorielleà un imaginaire linguistique, en termes de reconnaissance ou de familiarité au phonétisme de la langue devient du coup inévitable.
Dans la seconde partie, nous proposons une quantification typologisée des substantifs de la langue française. Celleci est facilitée parl’appartenance des langues à diversesfamilles. L’avantage de cette étude est de souligner le caractère agrégatif du français, surtout de montrer que sa complexité normative et sa flexibilité lui garantissent une richesse lexicale exceptionnelle. C’est à ce titre quechapitres V à IX se consacrent respectivement, à la les quantification des substantifs à partir des langues sources, et selon les procédés générateurs de néologie lexicale. C’est donc en toute logique que cette partie de l’étude prévoit unereprésentation graphique par origine, établie à partir des pourcentages obtenus. On soutient ainsi alors que la créativité par les lois dérivationnelles et compositionnelles garantit la richesse lexicaled’un français dont l’exigence perceptibleretentit sur lagenèse morphologique, aboutissant à la diversité et parfois àl’arbitrarité.Le bilan descriptif démontre cette efficacité constructive par le nombre de dérivés et de composés, comparés aux mots de source latine par exemple, dont on a souvent ditqu’elle constituait le fonds majoritaire du français.
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Première Partie GENÈSE DES SUBSTANTIFS
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