Pour la défense de la langue tahitienne
167 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Pour la défense de la langue tahitienne , livre ebook

-

167 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

En Polynésie française, deux langues sont en contact : la langue tahitienne et la langue française. Or, aujourd'hui, nous constatons l'abandon de la langue tahitienne par ses locuteurs. Cette étude veut répondre à plusieurs questions : Pourquoi cette déperdition récente de la langue dominée ? Des planifications linguistiques ont-elles été effectuées pour la juguler ? Quelle serait la politique linguistique "idéale" mais possible, en l'état actuel de la Constitution française, pour sauvegarder la langue tahitienne ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 202
EAN13 9782296254305
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour la défense

de la langue tahitienne

État des lieux et propositions
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11682-5
EAN : 9782296116825

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Florence Ferment Méar


Pour la défense

de la langue tahitienne

État des lieux et propositions


Collection « Lettres du Pacifique » 26


L’H ARMATTAN
Lettres du Pacifique

Collection dirigée par Hélène Colombani

Conservateur en chef des bibliothèques (AENSB),
Chargée de mission pour le Livre en Nouvelle-Calédonie,
Déléguée de la Société des Poètes Français,
sociétaire de la SGDL.

Cette collection a pour objet de publier ou rééditer des textes (romans, essais, théâtre ou poésie), d’auteurs contemporains ou classiques du Pacifique Sud, ainsi que des études sur les littératures modernes ou les traditions orales océaniennes (mythologies, contes et chants) ou les Sciences humaines.

Contact : helsav@mls.nc

Déjà parus

N°1 – Hélène S AVOIE, Les Terres de la demi-lune. Nouvelles , 2005.
N°2 – Dany D ALMAYRAC, L’Île monde. Nouvelles , 2005.
N°3 – L E C ERCLE DES AUTEURS DU P ACIFIQUE, Du Rocher à la voile. Recueil de récits et nouvelles de 14 auteurs du Cercle des auteurs du Pacifique, 2006.
N°4 – Christian N AVIS, Mystérieuses Civilisations du pacifique, essai , 2005.
N°5 – Dominique C ADILHAC, Les Montagnes du Pacifique , roman Marquisien, préface d’Hélène Colombani, 2006.
N°6 – Joël P AU, Coup de soleil sur le Caillou. Nouvelles, 2006.
N°7–Karin S PEEDY, Colons, créoles et coolies. L’immigration réunionnaise en Nouvelle-Calédonie (XIXe siècle) et le tayo de Saint-Louis , (Université de NSW), 2007.
N°8– Alain J AY, Quel ennui ! Essai philosophique et littéraire, préface de Véronique Beucler 2007.
N°9 – Gilbert T HONG, Show Pacifique. (Manou et noeud papillon) , mémoires, préface de Marie Claude Tjibaou, 2007.
N°10 – Nathalie M RGUDOVIC, La France dans le Pacifique Sud. Les enjeux de la puissance , préface de Michel Rocard, 2008.
N°11 – Régine R EYNE, L’oeil en coulisses , souvenirs de scène, préfacé par Annie Cordy et Jean Lèques, (NC) 2008.
N°12 – Isabelle A UGUSTE, L’administration des affaires aborigènes en Australie depuis 1972 , Université Canberra/Réunion, 2008.
N°13 – Joël P AU, Le Calédonien , 2008.
N°14 – Jerry D ELATHIERE, Negropo rive gauche , le roman des colons du café, préface d’Hélène Colombani, 2008.
N° 15 – Camille C OLDREY, Segalen, l’irruption de la langue Tahitienne dans les Immémoriaux , essai littéraire, 2008.
N° 16 – Pr John D UNMORE, L’épopée tragique : le Voyage de Surville, roman historique, (traduit de l’anglais NZ.) (best book prize), 2009.
N° 17-Hélène S AVOIE, Half moon lands, (Nouvelles) édition bilingue traduite et commentée par Karen Speedy (Université Australie), 2009.
N° 18 – Annick L E B OURLOT, Chaque nuage est nimbé de lumière , roman, 2009.
N° 19 – Gérard D EVEZE, Histoires fantastiques de Nouvelle-Calédonie, Vol.1. Le boucan , Nouvelles, 2009.
N° 20 – Christian N AVIS, Eurasie-Pacifïque, les archéologies interdites , essai, 2009.
N° 21 – Julien A LI, Veriduria 2011 , roman (SF), 2009.
N° 22 -Alexandre J USTER, Transgression verbale en Tahitien et en Nengone, préface d’Emmanuel Tjibaou, thèse, 2009.
N° 23 – Agnès P RADEL, L’ami posthume, (un voyage singulier dans la brousse calédonienne ), 2010.
N° 24 – Philippe G odard, Le premier et dernier voyage du Batavia , 2010
N° 25 – D ORA, Deuxième chance , roman (SF), 2010.
Introduction
Il existe un moment où nous pouvons considérer qu’une langue est en danger, c’est le moment où nous constatons l’abandon de cette langue par ses locuteurs. La transmission de la langue est alors menacée et sa pérennité remise en question.
Alors la langue tahitienne est en danger !
La langue tahitienne est la langue des habitants de l’archipel de la Société, l’archipel principal de la Polynésie Française. Sous protectorat depuis 1842, la langue officielle de la Polynésie Française est le français.
Après avoir replacé la langue tahitienne au sein de sa famille, les langues polynésiennes, nous aborderons la langue dans son contexte sociopolitique.
Ainsi nous enquêterons sur la « place » faite à la langue tahitienne dans la sphère privée des individus mais aussi dans la sphère publique sur l’île de Raiatea.
De cette « place » faite à la langue dans la sphère publique nous nous interrogerons sur les différents moments de planification linguistique de la langue tahitienne.
Cette gestion des langues dans la sphère publique n’est-elle pas la cause essentielle du déclin de la langue tahitienne?
La gestion des langues, au niveau de la société, c’est-à-dire la gestion politique des langues, ne peut-elle pas être reconsidérée ?
D’où viendrait son orientation? De la métropole ? De la Collectivité d’Outre-mer elle-même ?
Première partie : La Polynésie Française et ses langues
Chapitre 1 La Polynésie Française, une Collectivité Outre-mer française.
1. Situation géographique
La Polynésie Française est un ensemble d’îles, 121 au total, situées au centre du Pacifique sud. Ses îles sont caractérisées par leur éloignement à la fois du centre politique, la France, et des côtes continentales du Pacifique.
Ci-dessous un tableau mentionnant les distances en kilomètres et par avion de l’île principale, Tahiti.



Loin de la France, tout comme son autre Pays Outre Mer -POM-, la Nouvelle-Calédonie, loin des autres continents, la Polynésie connait de plus une dispersion géographique de ses îles.
Cette dispersion des archipels sur la surface de l’Europe montre aussi l’importance de la surface maritime. Sa Zone Economique Exclusive (ZEE) est en effet de 5 030 000 km2 soit 47,14 % de la surface totale des ZEE françaises.
Les îles sont de superficies réduites, la plus importante, Tahiti 1.042 km 2 , est 20 fois plus petite que la Nouvelle-Calédonie.
L’ensemble des cinq archipels compte 259 596 habitants mais 45 îles sur 121 sont inhabitées et Tahiti regroupe 69 % de la population de la Polynésie française, soient 169.674 habitants en 2002. L’archipel principal de la Société rassemble effectivement 87 % de la population totale.


2. Situation politique
La loi organique n° 96-312 du 12 avril 1996 étend l’autonomie de la Polynésie française. Les collectivités sont l’Etat, représenté par le haut-commissaire, le Territoire et les communes :
● Le haut-commissaire représente l’Etat
● Le Territoire
Il possède toutes les compétences, dans les domaines non réservés à l’Etat, en particulier les compétences en matière d’environnement. Les institutions territoriales comprennent l’Assemblée, le Gouvernement, et le Conseil Economique, Social et Culturel.
● Les communes
Les 48 communes sont sous la tutelle de l’Etat. Depuis la réforme constitutionnelle de 2003, le statut des DOM-TOM a été modifié en France, les TOM ont disparu, sauf pour les Terres australes. La Polynésie française est constitutionnellement, Titre XII-article 72 une « Collectivité d’outre-mer », tandis que la Nouvelle-Calédonie a un statut provisoire de « collectivité spécifique ».
Les Collectivités d’Outre-mer sont régies par l’article 74.
Ce dernier définit les compétences de la Collectivité mais rappelle aussi que le transfert de compétences de l’Etat ne peut porter sur les matières énumérées au quatrième alinéa de l’article 73.
« Ces règles ne peuvent porter sur la nationalité, les droits civiques, les garanties des libertés publiques, l’état et la capacité des personnes, l’organisation de la justice, le droit pénal, la procédure pénale, la politique étrangère, la défense, la sécurité et l’ordre publics, la monnaie, le crédit et les changes, ainsi que le droit électoral. Cette énumération pourra être précisée et complétée par une loi organique. » La Loi organique de chaque Collectivité définit ses modalités particulières d’organisation.
3. Situation économique
L’éc

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents