Pour la production des discours
174 pages
Français

Pour la production des discours , livre ebook

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174 pages
Français

Description

Cet ouvrage s'adresse à ceux qui pratiquent l'expression écrite et orale, mais également aux professionnels de la communication, voire aux politiciens qui ont besoin de construire des discours ou de mettre en place des stratégies, quand ils doivent argumenter dans les débats ou préparer des interventions télévisées. Il renseigne sur l'organisation et la démonstration, ainsi que sur les stratégies argumentatives, organisationnelles et relationnelles.

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Publié par
Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 76
EAN13 9782336320441
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Victor Allouche
POUR LA PRODUCTION DES DISCOURSActes et stratégies
Pour la production des discours
Du même auteur : Aux Presses universitaires de la Méditerranée (PULM) : Vécu de langues en milieux australiens(2006) L’écrit en FLE : Travail du style et maîtrise de la langue(2011) Chez L’Harmattan : Approche interprétative des discours de presse(2012) Une didactique des actes de discours et des séquences(2012)Résonance de la langue anglaise(2012) Connaître et pratiquer les actes et stratégies de discours(2013)© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01122-6 EAN : 9782343011226
Victor ALLOUCHEPour la production des discours Actes et stratégies
INTRODUCTION Ancrages de l’ouvrage A la source de cette étude sur la production des discours écrits, il y avait le désir, né dans les années 80, de répondre à une demande de préparation d’étudiants américains aux discours universitaires français (dissertation, commentaire, etc.), et celui, dans les années 90, de préparer une réflexion sur l’organisation des discours écrits et les stratégies discursives (DEUG et Communication et Sciences du langage). Ces deux expériences ont donné lieu au départ à des travaux collectifs et personnels dont les références se trouvent en bibliographie, en particulierPratiques discursives(1981) et « Structuration dans les discours conventionnels » (1989). La question qui se posait, de façon latente, était de savoir comment établir la jonction entre les notions d’« actes de langage » (J.L. Austin 1962, J.R. Searle 1969) et de « stratégies discursives » (P. Charaudeau 1983, A. Coïaniz 1981a, 1981d). Cette réflexion a commencé par une remise en question, dans le champ particulier des discours de presse, des processus de signification des actes directs et indirects (V. Allouche 2012a). La jonction recherchée nécessitait le détachement des processus de production avec ceux d’interprétation, et l’entrée des acteurs de la signification dans la « problématique intentionnelle » (A. Coïaniz 1981d, 1983). Rien de ce qui se dit ne peut être assuré d’une interprétation exacte, et rien de ce qui s’interprète ne peut être assuré de l’intention réelle. Dès lors, il nous a été possible de reprendre l’opposition « franc/stratégique » (A. Coïaniz 1981e) et de redéfinir le concept d’« acte » dans le champ discursif. Discours Comme nous le disent P. Charaudeau et D. Maingueneau dans leur dictionnaire d’analyse du discours (2002, p. 187), «le discours suppose une organisation transphrastique» et une orientation. «En tant qu’unités transphrastiques, les discours sont soumis à
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des règles d’organisation en vigueur dans une communauté déterminée… » C’est la raison pour laquelle nous envisagerons la structuration des discours en convoquant un appareil théorique opératoire, celui de L. Hjelmslev (1943) dans le chapitre 2 de la première partie « Actes et relations organisationnels ». La deuxième caractéristique donnée par les auteurs du dictionnaire est celle d’orientation : «non seulementIl est “orienté” parce qu’il est conçu en fonction d’une visée du locuteur, mais aussi parce qu’il se développe dans le temps. Le discours se construit en effet en fonction d’une fin, il est censé aller quelque part.» Nous préciserons cette orientation à travers les rituels et stratégies organisationnels dans le chapitre 2 de la seconde partie. La troisième caractéristique que donnent P. Charaudeau et D. Maingueneau est que « le discours est une forme d’action » : «La problématique des actes de langage développée par des philosophes comme J.L. Austin (1962) puis J.R. Searle (1969) a massivement diffusé l’idée que toute énonciation constitue un acte (promettre, suggérer, affirmer, interroger, etc.) visant à modifier une situation.» Nous pourrons mieux ainsi envisager dans la première partie nos propositions en ce qui concerne « les actes de discours », dans un essai typologique, à partir d’une approche paramétrique. L’autre caractéristique principale, à savoir l’interactivité constitutive du discours (à travers son inter-énonciativité), sera abordée plus loin dans cette introduction à travers la problématique intentionnelle. Reste à préciser, enfin, que le discours est régi par des normes sociales, ce que nous montrerons surtout dans e « Les stratégies discursives » (2 partie), et qu’il est pris dans une inter-discursivité : «Le discours ne prend sens qu’à l’intérieur d’un univers d’autres discours à travers lequel il doit se frayer un chemin.» (2002, p. 189) Nous laisserons de côté la caractéristique qui a trait à la contextualisation du discours, car nous n’entrons pas dans l’activité interprétative, mais nous étudions le décodage des marques actancielles, organisationnelles. Seules les
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stratégies supposent la prise en compte des implicites de la situation d’écriture référant au contexte. Acte de langage/acte de discoursA la suite des philosophes du langage ordinaire anglo-saxons (J.L. Austin, J.R. Searle), mais aussi de linguistes français (O. Ducrot, F. Récanati, etc.), on a défini les actes de langage comme la production-produit d’une certaine action verbale. Le premier ouvrage paru dans le domaine donnait le ton : «Quand dire, c’est faire» (J.L. Austin 1962). L’analyse de ces actes a été associée, au départ, à une catégorie lexicale de verbes qui pouvaient permettre de produire et décrire ces actions (affirmer, proposer, ordonner, approuver, promettre, etc.), mais cette approche consistait à prendre seulement en compte des paramètres phrastiques (cf. le but illocutoire, l’état psychologique, la direction d’ajustement, etc. J.R. Searle 1979). A distance de cette conception, mais sans la rejeter, nous pensons que la nature et la grandeur d’un acte de discours dépendent des paramètres pertinents, explicites ou implicites, qui sont à la base de la production. Nous préfèrerons parler d’acte de discours plutôt que d’acte de langage, car les actes de langage ont été envisagés dans un contexte conversationnel alors que les actes de discours sont envisagés, ici, dans un contexte discursif. Ces paramètres, auxquels nous faisons allusion, peuvent référer à la phrase elle-même (but illocutoire, direction d’ajustement, état psychologique, etc.), au discours et aux paramètres qui le caractérisent (genre, séquence, projet, position discursive, etc.), à l’inter-discursivité et aux paramètres qui la caractérisent (destinataires, genres de discours, position discursive, etc.), à la situation du producteur et aux paramètres qui la caractérisent (connaissances, système de valeur, relation à autrui, etc.). Exemples et prolongements Après avoir exposé, dans son article « Réflexion sur le bruit », la conception commune du bruit, M. Crépeau nous dit : « Cette imagerie est complaisamment développée par ceux qui ne peuvent pas supporter l’effort nécessaire contre ce fléau.
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