ENQUETE QUANTITATIVE DES CONSULTANTS DU DISPENSAIRE DE
76 pages
Français

ENQUETE QUANTITATIVE DES CONSULTANTS DU DISPENSAIRE DE , livre ebook

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Description

Cette enquête était une enquête complémentaire à une investigation ethnographique d'anthropologie des maladies qui s'était centrée sur Kongoussi et son dispensaire (Pays Mossi, Burkina Faso). (Voir dans la même collection Frédérique ALBERT, 2012)ŠCe document expose la totalité de cette enquête : questionnaires, capture informatique des réponses et fichiers de chiffrement, ainsi que le pré-rapport réalisé. Les personnes qui le désirent pourront se réapproprier les données que nous présentons ici à l'état de saisie informatique (fichiers SPSS) "Kongoussi-2003.sav". Elles peuvent trouver intérêt à comparer cette photographie de 2003 avec celle qu'une enquête semblable pourrait leur donner, ou tout simplement élargir ou approfondir l'exploitation que nous avions réalisée. ŠŠ

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 16
EAN13 9782296474543
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une enquête quantitative des consultants du dispensaire de Kongoussi d’Août 2003 Principaux résultats, questionnaires et données statistiques Août 2003
Dr Frédérique ALBERTdocteur en médecine anthropologue médical avec la collaboration pour ce présent document de : Bernard Lacombe, anthropologue, IRD Gabriel Sangli, démographe & Saratta Traoré, anthropologue
Avertissement
Cette enquête était une enquête complémentaire à une investigation ethnographique d‟anthropologie médicale qui s‟était centrée surKongoussi et son dispensaire (Pays Mossi, Burkina Faso). Les informations recueillies ont été injectées dans le rapport réalisé mais nous pensons que les chercheurs qui le désirent pourront se réapproprier les données que nous présentons ici à l‟état de saisie informatique en forme “Kongoussi-2003.sav” peuvent trouver intérêt à comparer cette photographie de 2003 avec celle qu‟une enquête semblable pourrait leur donner. L‟éditeur
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ProblématiqueLes anthropologues, familiers du qualitatif et du cas exemplaire, déprisent en général les données quantitatives et ont parfois même une horreur maladive de toute investigation semi-quantitative. Pourtant, mêmes imparfaites du point de vue de leur discipline, qui privilégie le sens que prend la maladie dans les cultures et pour les sujets (malades ou bien-portants mais toujours affectés par la maladie d‟un des leurs) (Pottier, 2003) les enquêtes par questionnaires ne sont pas sans intérêt pour débrouiller des questions, étalonner des réponses et avoir une idée de l‟extension de certains phénomènes observés enobservation participantesur le terrain, ces deux piliers de l‟anthropologie (Obadia, 2003).L‟enquête au dispensaire de Kongoussi (cfF. Albert, 2002) a été réalisée durant un travail anthropologique mené en février 2003 et en parallèle. Le questionnaire a été rapidement bâti en fonction du premier terrain et a été soumis par Saratta Traoré à une centaine de sujets venus en consultation au dispensaire. Très exactement 92, mais un questionnaire étant incomplet, l‟observation se réduit à 91. Ce questionnaire, soumis par Saratta Traoré, permettait de « trier » les cas les plus intéressants pour une interrogation approfondie menée par l‟anthropologue par la suite par des visites à domicile. Nous avons pensé cependant que l‟exploiter permettait de «dire quelque chose ». Certes, ceux qui pensent que de telles enquêtes sont sans intérêt pourraient penser que les données de cette enquête les autorisent à ne pas changer d‟avis, mais d‟une part l‟échantillon est trop restreint pour être décomposé, d‟autre part, une analyse factorielle pourra ensuite être effectuées qui délaissera les variables secondaires et les décomposera selon quelques unes principales et pertinentes. Nous donnons le questionnaire, puis la liste des variables, puis le plan de chiffrement, les tableaux statistiques et enfin les verbatim (les listes verbales engrangées telles quelles en machine) ; les principaux verbatim figurant dans les questionnaires, plus complets et détaillés, nous en montrerons quelques exemples, seront analysés avec le travail anthropologique en cours par le Dr Frédérique ALBERT.
Discussion des résultats(91 questionnaires valides) Les interviews ont toutes été réalisées au dispensaire. 35 femmes adultes ont consulté contre 25 hommes ; et 20 garçons contre 9 filles. Ce déséquilibre est statistiquement significatif. Les enfants ont moins de dix ans.
Les malades et accompagnants Nous allons donner ci-après, les informations recueillies sur les malades et leurs accompagnants. Rappelons que nous avons dans les tableaux statistiques bruts présentés ci-après, classé les marginales de chaque question selon le sexe du répondant, qu‟il soit le malade lui-même (cas des adultes) ou de l‟accompagnant des enfants, sans détailler le sexe même de l‟enfant que nous négligeons comme
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déterminant sur la nature de la maladie et des opinions, ce qui n‟est pas forcément exact, mais que seule une analyse en composantes principales pourrait trancher, si les effectifs le permettront. On voit bien les contradictions de l‟information pour le sujet 62 : la mère connaît les dispensaires, mais pour l‟enfant, c‟est sa première visite.1.Ages des consultants adultes :
Groupes d’âgesFemmes Hommes Moins de trente 7 12 ans Moins de quarante 5 10 ans Moins de cinquante 3 9 ans Moins de soixante 5 3 ans Soixante ans et 5 1 plus Total 25 35 On a l‟impression que les vieilles sont moins amenées au dispensaires que les vieux, mais pour ces adultes accompagnés par leur enfant au dispensaire (5 cas), il y a autant d‟hommes (2) que de femmes (3): puisqu‟à ces effectifs, il est inutile de gloser.2 pères ont accompagné leur fille et 5 leur fils ; mais 9 mères ont accompagné leur fille et 15 leur fils ; seuls les deux parents (ici on a privilégié le père au codage) ont été ensemble voir le médecin pour leur fils (cas 89). Certes, les effectifs sont réduits mais on peut noter que les pères paraissent plus suivre leur garçon que leur fille, et que l‟on consulte plus pour un garçon que pour une fille, si les deux sexes étaient également malades naturellement. 2. Age du répondant quand le malade consultant est un enfant :
Groupe d’âge duGarçon malade répondant Moins de 25 ans 1 25-29 ans 2 30-34 ans 1 35 ans et plus 5 Total 7
Fille malade
7 5 10 5 24
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On a le sentiment qu‟une plus grande responsabilité des hommes faits se dessinerait; il se peut que l‟explication soit purement économique: ce sont des hommes mieux assis économiquement que les plus jeunes. Et alors, on pourrait lire de même le surnombre des femmes 30 à 34 ans comme étant leurs épouses. Quand l‟homme se déplace avec l‟enfant, dans quelques cas c‟estalors une personne qui a rompu son mariage ou qui, célibataire, a pris son enfant avec lui (cas 83, venu avec son fils de trois ans, juste arraché à sa mère selon la coutume en vigueur où l‟enfant suit le père). Notons aussi que la plupart des mères appartiennent à un programme dit CRAENEqui s‟occupe de la relation mère-enfant. Les sujets, même adultes, viennent accompagnés pour 52/91 sujets ; si tous les enfants viennent accompagnés, 21/60 adultes sont accompagnés également : 6 hommes sont accompagnés et 15 femmes ; les femmes se déplacent-elles moins seules ? Les accompagnants sont des apparentés pour 36/52 cas valides, et surtout dans 23 cas, c‟est l‟enfant qui est avec la mère, ce qui est redondants avec la consultation médicale des enfants. Si les enfants sont en général prioritairement accompagnés de leur mère, et père ; les adultes sont plus souvent accompagnés par leur enfant (5 hommes, 2 femmes) ou leur conjoint (7 femmes). Ceci confirme la question précédente : les femmes se déplacent-elles moins seules ? 3. La situation matrimonialeest la suivante:
Situation Sujets hommes Sujets femmes matrimoniale Célibataire 7 1 Marié 18 34 Il y a plus de célibataires chez les hommes, ce fait corrobore l‟observation faite plus haut au tableau précédent n°2. Aux célibataires hommes, il faut retrancher un cas un peu flou puisqu‟il se déclarera quand même une femme vivant avec lui.4. Le nombre d’épousesdes maris des femmes venant consulter et des hommes venant consulter est le suivant:
MénagesNombre d’épouses1 2 3= Des femmes 17 7 10 Des hommes 10 5 2 Est-ce que la situation matrimoniale des monogames ne permet pas économiquement un accès plus facile au dispensaire ? Relativement coûteux, il faut
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bien le dire. A moins que ce ne soit qu‟une simple allocation de ressources: les monogames ont choisi cet état pour consacrer plus de ressources à leur ménage, signe avant-coureur d‟autres comportements démographiques? Sur 17 femmes de polygames, 6 sont de rang 1 ; 7 de rang 2 ; 4 de rang 3 et 4. Si les femmes ont en moyenne 4 enfants, les hommes en ont 5. 5.La moitié des sujets a un travailextra-agricole, en plus:
Travail extra- Hommes Femmes agricole Oui 18 11 non 7 24 Les hommes pratiquent plus des activités secondaires que les femmes. La scolarité ne marque pas de différence notable selon les sexes : 20/25 hommes et 33/35 femmes ne savent lire, ni en mooré, ni en français. Notons que nous ne disposons pas de cette information pour les répondants, dans des enquêtes de ce type, il est important que l‟accompagnant répondant en lieu et place du malade, que celui-ci soit enfant ou adulte handicapé ou vieux, doivent être investigués avec autant de soin que le malade lui-même.
La maladie La maladie est jugée naturelle par tous sauf une femme qui déclare « Des génies sont entrés dans mon corps. C‟est mon deuxième mari qui est allé consulter un détenteur de génies ». Ceci étant, elle consulte pour elle-même. Cela donne toute la mesure de deux faits : a.Un biais d‟enquête: l‟enquête se faisant au dispensaire, les malades a priori ne vont pas penser que la maladie est insoignable par la thérapeutique occidentale d‟une part; d‟autre part, ils sont un peu gênés, s‟ils pensent que c‟est une maladie de type « surnaturel» de l‟avouer en un tel lieu; b.Une observation commune et générale (Pottier, 2003) que les causes naturelles et surnaturelles ne sont nullement exclusives l‟une de l‟autre et que rien n‟empêche de faire appel à tout l‟arsenal des thérapeutiques pour guérir.Quand il est malade le sujet n‟est aidé par personne que lui-même : 23/25 hommes, 32/35 femmes. Pour l‟aide reçue pour la nourriture, c‟est le conjoint pour 18/25 hommes, et toujours des femmes (sauf un cas où le sujet se débrouille par lui-même) ; et lui-même pour 9 cas, le conjoint dans 5 cas et la fille directe dans 16 cas (les autres 5 cas étant
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des parentes exclusivement) pour les 35 femmes.Un biais d‟enquête se présente: les hommes ont toujours répondu queleurs femmes les aidaient à manger, puisque c‟est elle qui a la charge de la nourriture. Alors que quand une femme ne peut cuisiner ni manger seule, le cas est alors patent et on voit doncque la coopération de l‟époux est faible dans le cas des femmes et que ceux qui aident sont toujours des femmes. Pour la prise des médicaments, c‟est 18/19 hommes et 23/26 femmes devant prendre des médicaments qui les prennent eux-mêmes. Dans 6/21 hommes et 2/34 femmes malades au point de ne pouvoir travailler personne ne peut les remplacer; mais on doit noter que si le conjoint n‟apparaît jamais comme aide de remplacement, les hommes, que ce soit pour les malades féminins ou masculins, sont de sexe masculin dans la quasi-moitié des cas. De la maladie, on parle toujours dans la concession : 87 fois sur 91 enquêtés. Si 16/25 hommes et 30/35 femmes en parlent à leur conjoint, le résultat montre bien que le mari est tenu d‟être informé si l‟on tient compte des situations matrimoniales respectives. Mais aussi, que la femme est aussi informée des maladie de son époux, puisque seuls 2 hommes n‟ont pas informé leur épouse. Les coépouses sont aussi parties prenantes dans les discussion, mais dans le cas de la santé des femmes exclusivement : les femmes ont parlé de leur maladie à leurs coépouses (12/17 femmes ayant une coépouse ou plus) ; dans 10 cas les enfants ont été informés ; dans 48 cas, les parents (et 20/60 adultes), mais avec une nuance par sexe : le mariage étant virilocal, les femmes n‟ont pas leurs propres parents avecelles et donc ne peuvent les informer : 9/35 contre 11/25 hommes ; pour les hommes.
Consultation La consultation a été explorée dans ce questionnaire, voici les principaux résultats : La décision de se rendre au dispensaire ne les implique qu‟eux-mêmes dans 17/25 cas, peut-y a un effet de fierté masculine qui entrerait en jeu car pourêtre qu‟il les femmes ce n‟est que 10/35 et dans 20 cas c‟est les parents qui ont insisté pour le dispensaire. Pour 12/25 hommes et 17/35 femmes c‟est une première consultation dans ce dispensaire de Kongoussi ; pour17/35 femmes c‟est une première consultation dans ce dispensaire de Kongoussi; car d‟autres ont été essayés, qui d‟ailleurs ont parfois d‟eux-mêmes dirigés les malades vers ce dispensaire. Au total, pour 43/91 sujets malades, c‟est la première consultation à Kongoussi.
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