Une Petite Chose sans importance
76 pages
Français

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Description

Atteint du syndrome d'asperger, Sacha porte à quatorze ans un regard décalé et innocent sur le monde. Retiré de l'école, il vit avec sa mère, médecin humanitaire. Lors d'une mission en république démocratique du Congo, il sympathise avec Destinée, une enfant soldat. Les deux ados se retrouvent embarqués dans une aventure dangereuse, pleine de suspense et d'émotions, pour échapper aux griffes de trafiquants sans scrupule...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 78
EAN13 9791030700299
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Atteint pu synprome p’AsPerger, Sacha Porte à quatorze ans un regarp pécalé et innocent sur le monpe. Retiré pe l’école, il vit avec sa mère, mépecin humanitaire. Lors p’une mission en RéPublique pémocratique pu Co ngo, il symPathise avec Destinée, une enfant solpat. Les peux apos se retro uvent embarqués pans une aventure pangereuse, Pleine pe susPense et p’émotions, Pour échaPPer aux griffes pe trafiquants sans scruPule… Une petite chose sans importancele Premier roman jeunesse pe Catherine est Frapier, lauréate pes Prix SNCF pu olar, Granp Pri x pe Littérature Policière et Michel Lebrun.
Catherine Fradier
Dne petite chose sans importance
Chroniques lunaires d’un garçon bizarre
1
Je m’appelle Sacha Sourieau. J’aurais pu m’appeler Sacha le Souriceau mais le C s’est caché dans sa cachette. J’aime les cachette s, j’en ai une que j’emmène partout avec moi, une tente bleu et blanc de la marque Quechua. C’est une base de repli lorsque la tempête gronde dans ma tête. J’ai 13 ans. Enfin, plus exactement 13 ans 9 mois e t 6 jours. Mais ma mère e affirme que je peux dire 13 jusqu’à la veille de mo n 14 anniversaire, c’est une convention admise dans la plupart des 197 pays du monde. Lesquels ? Elle ne sait pas précisément. Alors, comme je voyage beaucoup, j ’ai décidé d’entreprendre cette étude que j’ai nomméeConventions et pratiques autour de l’âge pour connaître les pays qui arrondissent l’âge au chiffre inférieur, au chiffre supérieur et ceux qui le donnent au jour près. J’interroge les autochtones des deux sexes et de tous âges et je transcris leurs réponses dans un carnet où j’écris toutes les choses importantes. Pour être honnête, les premiers résult ats sont inattendus – à ma grande surprise, pas une personne ne m’a donné son âge au jour près –, quand ils ne sont pas faussés par le fait que dans certains p ays, des gens ne connaissent pas le jour exact de leur naissance. J’ai déjà rempli 49 carnets mais je n’en ai que 46 car j’en ai perdu deux et on m’en a volé un. Tous les carnets sont identiques. Ce sont des Moles kine format de poche 90 x 140 millimètres comprenant 192 pages avec un papier blanc uni et une couverture rigide noire maintenue fermée par un élastique. Dans ce carnet, je note les villes, des mots et des expressions dans des langues étrang ères, leur traduction, les longitudes et les latitudes des lieux que nous trav ersons (j’ai un GPS de poche), les études comme celle sur l’âge, le conte intituléMots de piet toutes les questions que je dois poser à ma mère. Oui, parce que en grandissant, j’ai compris qu’on ne peut pas poser toutes les questions qui nous passen t par la tête sans risquer de vexer ou de paraître bizarre. Je suis déjà un garço n bizarre et il n’est pas nécessaire d’aggraver mon cas. Dans mes carnets, je raconte également les événemen ts dont je suis le témoin ou même un acteur. Je leur ai donné un titre qui selon ma mère me va comme un gant :Chroniques lunaires d’un garçon bizarre. Lunaires parce qu’on dit que je suis souvent dans la lune, pas physiquement naturellement, c’est une expression. Pour les gens, je suis sur le satellite de la Terre quand je m’enferme dans ma tête pour être seul et tranquille. À croire que personne d’autre ne le fait. J’écris mes chroniques par fragments et un jour, je les mettrai bout à bout pour composer un récit autobiographique que je publierai peut-être. J’aime lire les récits autobiographiques, surtout ceux des navigateurs, des explorateurs, des inventeurs ou des découvreurs, c’est comme si j’étais un souriceau caché dans leur poche. J’aimerais être un découvreur mais je ne sais pas e ncore de quoi au juste, peut-être de nouvelles espèces animales et végétales dans la Méditerranée. Mais il faut que je me dépêche de grandir car nombre d’entre ell es sont exterminées avant même d’être inventoriées. Ma mère est médecin. Pas un médecin ordinaire qui ausculte dans un cabinet et délivre des ordonnances pour des rhinopharyngites ou des certificats d’aptitude au tennis. Non, pas du tout. Le docteur Sourieau, qui aurait pu s’appeler Sourire Beau, – à certains moments, ses lèvres se retrousse nt sur tant de dents à la fois qu’un jour, j’ai pu en compter 20 – bref, le docteu r Sourieau est un médecin spécial. Elle est médecin humanitaire dans une organisation non gouvernementale qui permet à des enfants d’apprendre à retrouver un e vie normale après une
ériode très difficile de leur enfance ou de leur adolescence. Cette ONG s’appelle Le Refuge. Dans le dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française en sept volumes que Mamie Tartine m’a offert pour mes 10 ans, j’ai vérifié la définition du mot refuge. Comm e il y en avait plusieurs, j’ai demandé au docteur Sourieau de choisir celle qui correspondait le mieux à l’ONG qui l’employait et elle a répondu sans hésiter :Lieu où le gibier se met à l’abri quand il est poursuivi. Des associations protectrices des animaux s’appelle nt également Le Refuge. Mais dans ce cas, le terme n’est pas équivalent car les chiens qu’on y amène n’ont pas subi le même genre de maltraitances. Dans certains endroits du monde, il vaut mieux être un chien qu’un enfant, les chiens sont mieux traités.
2
Nous sommes arrivés il y a 33 jours en République d émocratique du Congo, un pays d’Afrique centrale de 2 345 410 kilomètres car rés, soit presque cinq fois la France. Après trois jours passés à Kinshasa, la capitale, nous avons pris un Airbus A320 vol 8331 jusqu’à Kisangani, le chef-lieu de la Province orientale où nous sommes restés bloqués 7 heures à l’aéroport à cause de pluies diluviennes, puis l’avion nous a emmenés à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu et là, une jeep nous a conduits au camp base du Refuge à 72 kilomètres à l ’ouest, dans une zone sécurisée par les Casques Bleus de la Monusco, la m ission des Nations unies chargée de stabiliser cette région à l’est de la République démocratique du Congo où depuis 20 ans s’affrontent différents groupes armés. Comme elle le fait à chaque fois que nous partons d ans un nouveau pays, ma mère m’avait donné et expliqué le planning deux semaines avant notre départ. Les lieux où nous séjournerions, le nombre de nuits pas sées dans les différents endroits, les gens que nous rencontrerions, la nourriture que nous mangerions, les moyens de locomotion, la durée des vols, les escale s, et toutes les informations jusqu’à notre destination finale. Certains disent le point de chute, mais je n’aime pas cette expression. C’est comme si on nous jetait de l’avion en plein vol avec tous nos bagages qui nous dégringolent dessus. Destination finale, je préfère, car je sais que je pourrai enfin arrêter de stresser et reprendre l’emploi du temps que j’ai habituellement quel que soit l’endroit où je me trouve. Les camps base sont toujours aménagés de façon iden tique, avec les mêmes tentes et le même matériel. Au centre du camp, il y a la yourte, une vaste tente ovale où tout le monde se retrouve pour prendre ses repas, se réunir, discuter ou faire l’école. En demi-cercle autour de la yourte, il y a la réserve, l’infirmerie, le local technique, les sanitaires, le dortoir des pen sionnaires et les tentes des humanitaires équipées chacune de deux cabines de couchage. Ma mère et moi partageons l’une de ces tentes. Cepe ndant, l’aménagement de ma cabine est différent de celui des autres car on a enlevé le lit de camp pour pouvoir y installer ma Quechua que j’ai appelée Le Petit Refuge. Les cabines donnent sur un auvent équipé d’une table en alumini um avec deux chaises, un réchaud et une cantine fermée par un cadenas à code, dans laquelle on trouve du thé, du café, du sucre, des biscuits et desliofsqui sont des sachets lyophilisés en cas de petite faim. Pour moi, le choix des liofs est restreint car je déteste ceux qui contiennent des petits morceaux indéfinissables ou bien ceux de couleur marron. Je ne mets rien de marron dans ma bouche comme le chocolat, la viande grillée ou les bananes trop mûres. Alors je m’en tiens aux lio fs milk-shake fraise, soupe au cresson ou crème à la vanille. Changer le numéro du cadenas de la cantine était l’un de mes jeux favoris. Voir ma mère s’énerver dessus m’amusait tellement que je me roulais par terre de rire. Mais j’ai dû y renoncer. La dernière fois, elle éta it si en colère qu’elle est allée chercher une grande pince pour couper le cadenas. C omme c’est du solide, le cadenas n’a pas cédé mais il était complètement écr abouillé. Il a fallu trois jours avant que quelqu’un ne parvienne à le décoincer. Trois jours sans liofs. Trois jours d’angoisse. Il n’y a qu’un ravitaillement par mois et il aurait fallu attendre plus de deux semaines avant que le prochain n’arrive. J’ai alors trouvé un nouveau jeu qui consiste à modifier le code de son téléphone satellite. La sanction n’a pas traîné : privé de liofs. Pourtant, il n’y a aucun rapport. M a mère aussi est quelqu’un de bizarre. Mais dans le camp base, on n’est pas les s euls à être bizarres. Suivez mon regard.
Les pensionnaires.
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