Fils des larmes
120 pages
Français

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Fils des larmes , livre ebook

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Description

Comment des ogres ont-ils perdu leur langue ? Pourquoi la fille d'un garde forestier refuse d'épouser un empereur ? Quel est ce drôle de chapeau qu'oncle Ion possède ? Qui donnera un fils à un vieux roi qui ne rit jamais ? Où vont les douze filles de l'empereur à la nuit tombée ? Ouvrez ce livre pour pénétrer dans le monde merveilleux des contes populaires roumains.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 50
EAN13 9782296195592
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Légende Des Mondes
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Dernières parutions
Christian Elo GABA, Le tam-tam des animaux , 2008.
Colette DUMAS, Salomé , 2008.
Raouf MAMA, Comment Caméléon devint source de sagesse. Contes fon du Bénin , 2008.
Youssef ALLIOUI, La sagesse des oiseaux, contes kabyles, texte bilingue berbère-français, 2008.
France VERRIER, Le destin (bilingue français-serbe) , 2008.
Christine Gnimagnon ADJAHI, Le forgeron musicien. Contes fon du Bénin , 2008.
Marie-Line BALZAMONT, Contes médiévaux du quartier Mouffetard, 2007.
Renaud LAVANDLER, Le Rire du Tibet, histoires grivoises et facétieuses d’Aku Tonpa , 2007.
Sonia KOSKA.S, Chlimou, qui parlait aux oiseaux. Contes juifs de la Méditerranée , 2007.
Elisabeth MWANTSI et Jacques-Noël GOUAT, La jeune fille sous les roseaux, 2007.
Oumar DIALLO, Le destin de Leldo Tara, Prince peuhl du Fouta Damga, Sénégal, 2007.
Youssef ALLIOUI, L’ogresse et l’abeille, contes kabyles, texte bilingue berbère - français , 2007.
Térèz LEOTIN, Doigts d’or, bilingue créole-français, 2007.
André VOISIN, Contes et légendes des nomades du Sahara, 2007.
DO-LAM Chi-lan, Contes du Viêt-Nam, enfance et tradition orale, 2007.
Boubaker AYADI, La monture du roi Grenouille, contes arabes , 2007.
Ahmad SHAMLOÙ, Plume d’or , 2007.
François BENEY, Contes de Côte d’Ivoire en pays baoulé, bilingue baoulé-français, 2007.
Marie-Anne K. LEFORT, Twardowski le magicien, contes polonais , 2007.
Fils des larmes

Codruta Topala
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296054073
EAN : 9782296054073
Sommaire
La Légende Des Mondes - Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin Page de titre Page de Copyright Jeunesse sans vieillesse et vie sans fin - (conte populaire recueilli par Petre Ispirescu et publié pour la première fois en 1862, dans « Le Paysan roumain », n°11) Les trois fourberies de l’oncle Ion - (conte populaire, recueilli par Tudor Pamfile) La très sage fille du pauvre - (conte populaire , recueilli par Petre Ispirescu dans les environs de Iasi) Fils des Larmes - (Ecrit et publié par Mihai Eminescu en 1870) Codrita et l’empereur Paillasson - (conte populaire, conteur anonyme) Le sel dans les mets - (conte populaire recueilli par Petre Ispirescu en 1840 et publié pour la première fois en 1884) Les douze filles de l’empereur et le palais maudit - (conte populaire, recueilli par Petre Ispirescu en 1868) Le trou du vent - (conte populaire, recueilli par Mihai Eminescu au XIX e siècle) Calin le Fou - (conte populaire, recueilli par Mihai Eminescu au XIX e siècle)
Jeunesse sans vieillesse et vie sans fin
(conte populaire recueilli par Petre Ispirescu et publié pour la première fois en 1862, dans « Le Paysan roumain », n°11)

Il était une fois, sinon, sûr qu’on ne le raconterait pas, à l’aube des temps quand les poules avaient des dents, quand les loups et les agneaux étaient frères de sang, quand on ferrait les puces qui, une tonne de fer attachée à chaque patte, sautaient jusqu’au ciel et nous en rapportaient des contes.
En ce temps-là les mouches signaient sur les murs.
Plus habile menteur est celui qui n’en est pas sûr.
Il était une fois un roi et sa reine, lesquels, étant tous les deux jeunes et beaux, souhaitaient avoir des enfants. Ils s’y étaient pris à plusieurs reprises par tous les moyens possibles, ils avaient consulté des médecins puis des astrologues pour qu’ils étudient les étoiles et leur disent s’il y avait quelque espoir mais tout cela en vain. Enfin, le roi eut vent d’un vieux sage qui habitait dans une contrée lointaine et envoya le chercher. Celui-ci répondit aux messagers que c’était à ceux qui en avaient besoin de venir le voir. Le roi et la reine quittèrent donc le château et, accompagnés par quelques grands boyards 1 , soldats et autres serviteurs, se rendirent auprès du vieil ermite. Lorsqu’il les aperçut au loin, le sage vint les accueillir avec ces mots :
- Soyez les bienvenus ! Que veux-tu savoir, grand roi ? Ton désir ne t’apportera qu’une grande tristesse.
- Ce n’est pas là ma question, répondit le roi, mais plutôt, si tu en es capable, donne-nous un remède qui nous permette d’avoir des enfants.
- Je le ferai, dit l’ermite, mais vous n’aurez qu’un seul enfant. Il sera beau et plein de tendresse, mais vous ne vous réjouirez point.

Prenant le remède, le roi et la reine rentrèrent gaiement au château et quelques jours plus tard la noble épouse fut enceinte. La cour et le royaume entier, jusqu’au dernier vassal, se réjouirent grandement de cet évènement.
Cependant bien avant l’heure de sa naissance, l’enfant éclata dans de tels pleurs qu’aucun sage ou médecin ne sut l’apaiser. Le roi commença alors à lui promettre toutes les richesses du monde mais rien ne le faisait taire.
- Tais-toi, mon cher fils, disait l’empereur, et je t’offrirai tel ou tel royaume, tais-toi, mon fils, et je te donnerai pour épouse telle ou telle princesse.
Et il fit beaucoup d’autres promesses dans le genre.
A la fin, voyant que son fils ne cessait de pleurer, il le pria encore :
- Tais-toi, mon fils, et je t’offrirai Jeunesse sans vieillesse et vie sans fin.
Alors l’enfant se tut et vint au monde. Les serviteurs annoncèrent sa naissance aux sons de timbales et de trompettes et, dans tout le royaume, les gens festoyèrent pendant une semaine entière.
Plus l’enfant grandissait, plus il devenait vif et courageux. Il étudia dans les meilleures écoles, auprès des plus sages philosophes. A l’extrême joie de son père, il apprenait en un mois autant que d’autres enfants en un an. Boyards et paysans étaient fiers d’avoir un héritier au trône aussi sage et instruit que le roi Salomon. Néanmoins, depuis un certain temps déjà et sans que personne en connût la raison, le prince était souvent mélancolique et triste, le front assombri par de noires pensées. Un jour, lors de son quinzième anniversaire, en plein milieu du joyeux festin auquel le roi avait convié aussi bien les grands boyards que les petits serviteurs, Bel-Enfant se leva et dit :
- Père, il est temps que tu me donnes ce que tu m’as promis à ma naissance.
A ces mots, une terrible tristesse envahit le cœur du roi :
- Enfin, mon fils, comment pourrais-je te donner une telle chose inconcevable ? Si je te l’ai promis alors, c’était seulement pour apaiser tes pleurs.
- Si vous, qui êtes mon père, vous ne pouvez me l’offrir, alors je me vois forcé d’aller par la terre entière afin d’accomplir la promesse pour laquelle je suis né.
Tous les boyards et le roi lui-même se jetèrent à genoux et l’implorèrent de ne pas abandonner son royaume.
- Ton père est désormais vieux, disaient les grands seigneurs. Tu le remplaceras sur le trône et nous te trouverons pour épouse la plus belle impératrice au monde.

Il fut impossible de lui faire changer d’avis, Bel-Enfant restant inflexible dans sa décision. Face à son entêtement, le père se résigna à le laisser partir et ordonna qu’on lui préparât des provisions et tout le nécessaire pour un grand voyage.
Bel-Enfant alla droit aux écuries royales où se trouvaient les plus beaux étalons de tout le pays, afin d’en choisir un mais dès qu’il saisissait un cheval par la crinière, il le renversait par la seule force de son bras et ainsi jusqu’au dernier. Enfin lorsqu’il fut déjà sur le point de partir, il jeta un dernier regard dans l’écurie et aperçut dans un coin obscur un cheval morveux, pustuleux et affreusement maigre. Bel-Enfant s’approcha, et lorsqu’il le saisit par la crinière, le cheval tourna la tête et parla :
- Que souhaites-tu, mon seigneur ? Je remercie les dieux de m’avoir laissé en vie jusqu’au moment où un vrai vaillant me touche encore.
Ensuite il se planta sur ses quatre pattes et se tint bien droit. Alors Bel-Enfant lui raconta ce qu’il comptait faire et le cheval le conseilla ainsi :
- Pour accomplir ta quête tu dois demander à ton père le glaive, la lance, l’arc, le carquois, les flèches et la tenue qu’il portait dans sa jeunesse ; quant à moi, tu me soigneras de tes propres mains pendant six semaines et tu me nourriras avec de l’orge et du lait.
A la demande de son fils, le roi fit venir l’intendant et lui ordonna d’

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