La Perle Rouge
72 pages
Français

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La Perle Rouge , livre ebook

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72 pages
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Description

Griffes et crocs, songes et sortilèges, chaumières et châteaux, pierres précieuses... ou sang de dragon ?... Osez vous perdre à travers bois, le long des grèves bretonnes, en suivant ces chemins où l'on croise parfois, à la nuit tombée, d'étranges créatures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 222
EAN13 9782296717480
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Perle Rouge
et autres contes fantastiques
Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland,
Joëlle et Marcelle Chassin


Dernières parutions

Isabelle LE CHARPENTIER, Moi Matthew flibustier, 2010.
Laurence JOACHIM, Le lotus d’Hanonptep, 2010.
Jon ARRETXE, Rama et le trésor de la Grande Muraille de Chine, 2010.
Michelle JOUVE, Maïna et le volcan, bilingue français-créole, 2010.
Isabelle VOUIN-BIGOT, Leyian, frère de rêve en Terre Maasaï, 2010.
Alain GRINDA, Elzé et la sorcière du Château des Brumes, 2010.
Laurence LAVRAND, Meurtre au lycée à Mayotte, 2010.
Aïssatou Morelle GUEYE, Yandé au Magic-Land de Dakar, et autres histoires , 2010.
Geneviève HEARN, La malédiction du Blue Eternity, 2010.
André KALIFA, L’arbre mélomane, 2010,
Cyprien ANROCHTE, Elise AVIET, Bientôt le printemps. Petit livre à l’usage des parents et des enfants face au suicide , 2010.
Béatrice GALLOT, Pascale GARDINIER, Paris-Bogota , 2010.
Viviane CAMPOMAR, Les moustaches d’Héraclès, 2010,
Christelle REMI, Bonjour de Mahana, des enfants différents , 2010.
Emmanuel MATATEYOU, Moundi et la colline magique , 2010.
Nicole NOIZET, Louna et le sorcier. Louna épi tjenbwazè-a. Bilingue français-créole , 2010.
Christian LAROUSSERIE, Mon ami le gitan , 2010.
Jérôme PACE, Bob le tamanoir. Drôles de mots drôles d’histoires, 2010.
Jean-Claude BAISE, Perdus en Guyane sur la rivière Counamama , 2010.
Bidji BÂ, Goumâlo, fils de bergers peuls , 2010.
Anne Lebourges


La Perle Rouge

et autres contes fantastiques



Illustrations de Marc Lebourges


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13992-3
EAN : 9782296139923

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
La Perle rouge
À bride abattue, le chevalier Houedik traversa la forêt. Il fila à travers la lande, franchit les collines aussi vite que le lui permettait la fougue de sa monture jusqu’au lieu où vivait le dragon, le dernier dragon qui sévissait en Bretagne. Tout en chevauchant, il n’avait cessé de songer à Mélaine, dont il était profondément amoureux.
La princesse Mélaine dormait d’un sommeil enchanté. Les sages du royaume s’étaient prononcés : seul le sang du dragon pourrait la sauver.

Le monarque avait confié une fiole d’or au chevalier en lui disant :
Va ! De mes preux chevaliers, tu es le plus jeune, mais le plus courageux. J’ai confiance en toi. Va, transperce le cœur du dragon, recueille son sang dans cette fiole et reviens sans attendre au château. La vie de ma fille dépend de ton audace et de ta célérité. Lorsque tu reviendras (et nous sommes tous persuadés que tu reviendras), je saurai me montrer très généreux, au-delà même de toutes tes espérances…
Le jeune homme avait précieusement glissé le flacon à même sa peau, contre sa poitrine. Puis il s’inclina devant son roi en murmurant qu’il n’espérait qu’une chose : revoir le merveilleux sourire de sa princesse, lorsqu’il passerait l’anneau nuptial à son doigt. Et le monarque, qui n’ignorait pas l’amour que le chevalier éprouvait pour sa fille et n’était pas contre cette alliance, l’avait recommandé à Dieu.

Parvenu dans les parages du mont qu’on appelle à présent Menez Hom, l’étalon se cabra sous son cavalier, les narines frémissantes, car il avait perçu l’odeur fétide du monstre. Celui-ci ne tarda pas à se montrer. À cette vue, le cheval fou de terreur désarçonna Houedik d’une violente ruade et s’enfuit au grand galop. Sans plus se préoccuper de sa monture, car il savait qu’elle ne reviendrait pas, le chevalier se releva, dégaina son épée et s’avança vers le dragon qui le dominait de toute sa hauteur et le laissait approcher, montrant les crocs, toutes épines hérissées sur son dos.
Houedik regardait le dragon et se disait « Cette fois-ci, voilà ma fin !… Les princes ont surestimé ma bravoure. Il faut bien se rendre à l’évidence : ce monstre, dernier vivant d’une longue lignée de dragons, qui terrorise tout le pays et que nul à ce jour n’a pu vaincre, aura raison de ma vie. Mais si je peux, avant de mourir, recueillir un peu de son sang, dissimuler le flacon sous mon pourpoint, il reste un espoir de sauver Mélaine… » Aussi regardait-il sans frémir cette bête haute comme une tour, sa face de reptile noir, ses pattes grosses comme des troncs d’arbres, en songeant avec amertume qu’il ne reverrait peut-être plus jamais Mélaine. « Voilà donc le visage de ma mort », murmura Houedik qui, sans plus attendre, leva bien haut son épée et s’avança encore.

Le dragon souffla son haleine empuantie et l’air s’emplit d’un brouillard verdâtre. Le chevalier chancela, pris de nausées. Dans cette brume dense, il aperçut le monstre faire un demi-tour sur lui-même et, contre toute attente, s’en aller. Houedik le suivit. La bête fit plusieurs fois le tour de la montagne, le chevalier à sa suite, qui ne savait comment interpréter ce comportement. Enfin le reptile gravit très lentement la montagne jusqu’à son sommet ; Houedik suivait toujours. En le regardant progresser, le jeune homme s’aperçut alors de ce qui n’allait pas : ce monstre était blessé, car il traînait avec peine sa patte arrière gauche, qui semblait inerte. Le dragon cherchait-il à éviter l’affrontement ? Le chevalier sentit son cœur battre un peu plus vite : peut-être le combat, s’il y en avait un, tournerait-il à son avantage ?

Au faîte de la montagne les deux adversaires à nouveau se firent face. Mais cette patte blessée n’était que traîtrise de dragon. Une ruse de plus, de la part d’un monstre qui savait mille ruses. D’un coup terrible de la patte, il renversa le chevalier, transperçant le tissu du pourpoint comme si ce n’était qu’un tulle léger comme toile d’araignée. La chair atteinte fuma, comme touchée par la braise, car les griffes de dragon sont plus brûlantes que le feu. Le sang se répandit, tandis que le dragon portait sa face reptilienne au plus près du visage du chevalier, pour ressentir cette joie qui le gagnait à regarder mourir. Dans un suprême effort, Houedik chercha sa petite dague, celle qu’il portait à sa ceinture. Non l’épée, trop lourde pour ses forces déclinantes, qui gisait à son côté dans l’herbe, mais cette petite dague qu’avait forgée pour lui son père, une arme fidèle et belle qui ne le quittait pas. Le monstre ne perçut pas ce mouvement. Se redressant alors, l’âme prête à passer, les larmes brouillant sa vue, Houedik plongea toute la longueur de la lame là où l’écaille est plus claire, là où il savait trouver le cœur.
Le dragon poussa un cri terrible qui fit tressaillir toutes les bêtes alentour et s’effondra de toute sa masse. Houedik ne connut pas sa victoire : l’Ankou, qui rôdait par là en attendant le dénouement de cette aventure, s’empara vivement de l’âme du jeune homme et l’emporta vers la mer, où l’attendait la Barque des Morts.
La petite dague était restée fichée dans le cœur du dragon. Par cette blessure, le sang s’épancha. Une seule goutte roula jusqu’à terre se solidifiant sous la forme d’une grosse perle rouge.

Parce qu’ils avaient entendu ce grand vacarme de bataille et le hurlement du dragon à l’agonie, les paysans qui travaillaient dans les terres s’en vinrent, certains de voir la bête terrassée. Le monstre était bien mort et les oiseaux de proie campaient déjà sur sa dépouille. Ils pleurèrent le chevalier, le firent ramener dans son manoir où on lui fit des funérailles dignes d’un prince. Mais cet exploit, raconté de place en place, vint aux oreilles du roi. N’avait-on pas recueilli le sang du dragon ? Houedik en avait-il eu le temps avant de rendre son âme à Dieu ? Puisque l’on n’avait pas retrouvé la fiole parmi les vêtements du chevalier, c’est qu’elle était restée sur place. Le dragon était mort depuis peu : il fallait sans attendre recueillir le précieux liquide et le donner à boire à sa fille Mélaine.
On retourna donc en toute hâte sur les lieux de la bataille, et l’on e

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