La lutte finale ? De l oncologie moléculaire à la médecine personnalisée à travers le parcours d un chercheur
150 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La lutte finale ? De l'oncologie moléculaire à la médecine personnalisée à travers le parcours d'un chercheur , livre ebook

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150 pages
Français

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Description

Daniel Birnbaum, biologiste moléculaire et directeur de recherche à l'Inserm relate, au travers de son parcours de médecin et chercheur, les faits marquants de la lutte contre le cancer. Il décrit la vie d'un laboratoire, l'avènement de l'oncologie moléculaire à l'hôpital et le développement de la médecine personnalisée. Il évoque les difficultés, les problèmes, les choix, les défis, mais aussi les accomplissements de cette discipline.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2015
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336370507
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Éthique et pratique médicales
Éthique et pratique médicales
fondée par Richard Moreau Collection dirigée par Roger Teyssou

La collection Les Acteurs de la Science , prévue pour recevoir des études sur l’épopée scientifique moderne, se dédouble pour accueillir des ouvrages consacrés spécifiquement aux questions fondamentales que la santé pose actuellement. Cette nouvelle série cherche à faire le point objectivement et en dehors des modes sur des connaissances, des hypothèses et des enjeux souvent essentiels pour la vie de l’homme. Elle reprend certains titres publiés auparavant dans Acteurs de la science .

Dernières parutions

Jacques ROBERT, Mal de mère et maux d’enfants , 2014.
France BERETERBIDE, Essais cliniques dans les pays du Sud : entre impérialisme éthique et relativisme moral ?, 2014.
Lucien KARHAUSEN, Mythologies médicales , 2014.
Nausica ZABALLOS, Vie et mort d’un hôpital psychiatrique : le Camarillo Hospital (1936-1996) , 2014.
Monica GINNAIO, La pellagre : histoire du Mal de la Misère en Italie , 2013.
Pr Jean-Luc WAUTIER (avec la collaboration de Marie-Paule Wautier), Le sens de la médecine ou la révolution culturelle dans le système de santé , 2013.
François VACHON, Mon corps m’a dit, Vite et mieux comprendre quand une urgence médicale menace vraiment sa vie , 2013.
Philippe GARNIER, Infections nosocomiales et trou de la sécu, maux croisés de santé , 2013.
Jean-Adolphe RONDAL, La réhabilitation des personnes porteuses d’une trisomie 21 , 2013.
Annagrazia ALTAVILLA, La recherche sur les cellules souches : quels enjeux pour l’Europe ?, 2012.
Michel NADOT, Le mythe infirmier , 2012.
Thierry PATRICE , Chercheurs, Éthiques et Sociétés, L’avenir de l’avenir, 2012.
Titre
Daniel Birnbaum






La lutte finale ?




De l’oncologie moléculaire à la médecine personnalisée à travers le parcours d’un chercheur
Copyright
Du même auteur :
Sur une nouvelle base , in : « Les maladies du futur », Éditions Arkuiris, 2013, pp. 151-156, nouvelle.
Bouquet final , in : « Agenda 2015 », Jacques Flament Éditions, 2014, pp. 340-343, nouvelle.
Si Dieu me voit c’est qu’il a du temps à perdre , Éditions du Bord du Lot, 2014, pp. 1-116, roman.
Le pays juste sous le ciel , SaFée Éditions, 2014, pp. 1-127, roman.
La poupée effacée , Jacques Flament Éditions, à paraître.











© L’H ARMATTAN , 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72061-6
Dédicace


Pour Zoé et Gabriel












L’horizon se trouve partout, seul change l’homme qui le regarde
Première partie : Le triathlon
Le choix
Mes parents étaient de religion et de pays différents, ce qui fait de moi… rien de particulier. Mais je leur en suis néanmoins reconnaissant. Ce qu’ils m’ont transmis est bien plus précieux qu’une religion ou une appartenance toutes faites. C’est la plus grande richesse dont j’ai jamais héritée. Le plus important est qu’il faut se méfier des certitudes, et que le rationnel doit l’emporter sur l’irrationnel. On a vu pendant la seconde guerre mondiale, et on continue à le voir hélas de nos jours, à quoi peuvent conduire les comportements irrationnels. Ce n’est pas qu’il faille rejeter toute passion, mais seulement en mettre là où elle est utile, et ne pas la pousser à l’extrême. Le côté positif et créatif de la passion est le rêve.
J’ai vécu les sept premières années de ma vie à la campagne, chez mes grands-parents maternels, à qui mes parents m’avaient confié. Les conditions de vie de ces derniers, à cette époque, ont sans doute justifié cette solution et je ne leur en ai jamais voulu.
Car ceci a été à la base d’un autre aspect essentiel de mon éducation. Mes grands-parents étaient adorables, et leur village creusois était un endroit idyllique pour un jeune garçon. Je leur ai voué un amour profond, que je reporte maintenant sur la campagne et ses gens simples, souvent intègres et pleins de bon sens.
Ce nécessaire mélange de raison et de rêve, adossé aux valeurs de la campagne, a sans doute conduit indirectement au choix de ce que je voulais faire dans la vie, c’est-à-dire de la science au service d’une cause.
*
A posteriori on peut toujours dire que les années ont passé très vite. On dit cela surtout quand il ne s’est rien passé, ou plus exactement rien de particulier et surtout rien de grave. Et pourtant, je pourrais parler longuement des belles choses. Les heures passées au jardin, la cueillette des pommes et des champignons, le bruit de la rivière, la glace fragile des ruisseaux et des flaques que l’on brise du bout du pied, les bonds des sauterelles qui jaillissent comme des étincelles de la Terre, l’odeur du petit sac de camphre qu’on porte au cou pour éloigner le rhume, le ronronnement du poêle et la chaleur de la bouillotte, les bougies dans le sapin, les châtaignes sur la cuisinière, le sourire de mon grand-père et le ronchonnement un peu forcé de ma grand-mère. S’il y a une quelconque force en moi, elle vient de l’herbe verte et de l’amour de ce vieux couple. Je me souviens aussi de toutes les grandes premières, le premier vélo arrivé de Limoges par l’autobus, les premiers illustrés achetés chez la voisine, la première canne à pêche. J’ai quitté ce paradis en 1960 quand mes parents m’ont « récupéré ». Mon père travaillait dans une papèterie charentaise. C’était aussi la campagne. L’usine a été pour moi un deuxième terrain de jeu, j’en connaissais toutes les salles, les entrepôts, les toits, les passages. Mon père était ingénieur chimiste, il dirigeait le laboratoire de l’usine. Il contrôlait la texture unique du papier bible et du papier à cigarette qui y était fabriqué (ces papiers extra-fins sont très proches, et pas seulement parce que la Bible a fait un tabac). Ce laboratoire me fascinait. Il est sans doute un peu aussi à l’origine de ma vocation scientifique. La maison que nous habitions était grande et j’avais la chance de disposer, en plus de ma chambre, d’une autre pièce. Je l’avais baptisée pompeusement laboratoire. A dix ans ou onze ans, je ne me souviens plus bien, j’avais reçu à Noël le cadeau le plus extraordinaire qui soit. C’était un coffret en bois contenant un équipement de « petit chimiste », quelques éprouvettes, une cornue, une lampe à pétrole, des produits chimiques, un livret d’expériences à réaliser. A cette époque on pouvait faire de l’hydrogène et le faire exploser. Des années plus tard j’ai offert la même chose à mon fils, mais la réglementation sécuritaire en avait expurgé toute surprise, toute magie et donc tout intérêt. A ce coffret j’ajoutais un peu de matériel prêté par mon père, des livres, une collection de pierres, et des reptiles conservés dans des bocaux de formol. La science a besoin d’expériences mais aussi d’une systématique.
Il n’y avait pas de retour en arrière possible, ce serait la science et rien d’autre. Je découvris que la vie était devenue facile, pour deux raisons. Avec une vocation, pas de questions. Mes parents étaient très contents de ce choix. Avec une vocation, pas de pression. Si toute certitude est prison j’étais satisfait d’être enfermé, et de l’avoir fait moi-même.
En revanche, je ne savais pas comment arriver à ce but. Il restait à trouver le bon chemin. Etant « de la campagne » j’étais naïf (et je le suis resté) et ne savais pas grand-chose. Mon père était scientifique mais, bien qu’ayant des diplômes français, il ne connaissait pas assez le système pour me conseiller. Le lycée se passa bien. Je donnais quelques frayeurs à mes parents avec mes difficultés initiales en mathématiques et mon dilettantisme dans les autres matières, mais tout rentra dans l’ordre un jour, comme par miracle, ou plus certainement une fois atteintes la maturité et la concentration nécessaires. Je m’inscrivis à la faculté de médecine. Ce fut sans doute là une des décisions les plus intelligentes que j’aie jamais prises. Que la faculté soit celle de Poitiers, une des plus

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