Les ONG au secours des révolutions arabes
250 pages
Français

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Les ONG au secours des révolutions arabes , livre ebook

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250 pages
Français

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Description

Face aux révolutions arabes, les Etats occidentaux ont tenu de beaux discours de compassion, mais dans les faits, ils ont très peu agi dans la sphère humanitaire, se reposant sur les milliers d'ONG qui ont répondu à l'appel de leur seule conscience. Demain, ce phénomène s'amplifiera et il ne sera pas sans conséquence ; la société civile revendiquant de plus en plus un pouvoir que l'ordre politique actuel n'est pas prêt à céder.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336366555
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Jean-Pierre E STIVAL






Les ONG au secours
des révolutions arabes

Face à la défaillance des États :
la mobilisation des sociétés civiles européennes
Copyright


Du même auteur chez le même éditeur

Le marché mondial des ressources. La guerre fait rage , 2009.
Les nouveaux affrontements économiques entre les nations , 2011.
Le duel économique franco-allemand , 2011.
L’Europe face au printemps arabe , 2012.
La tragédie syrienne :
révolte populaire ou complot international ? , 2013.
Le naufrage de l’Islam politique à l’épreuve du pouvoir , 2013.
Le monde arabo-musulman en pleine tourmente.
Les fautes inexcusables de l’Occident , 2014.














© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71666-4
Citation


« L’absurde naît de cette confrontation entre l’Appel humain et le silence déraisonnable du monde. »

(Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe )
Dédicace


En hommage à Martin Schulz.

(Président du Parlement européen qui a eu le courage de s’élever contre les dérives despotiques de Mohamed Morsi, alors président d’Égypte, après la « déclaration constitutionnelle égyptienne » du 22 novembre 2012 au moment où l’Europe entière se taisait.)
I NTRODUCTION
Le monde a cru – nous avons cru aussi en Europe – qu’en renversant ce que l’on appelait des dictatures, les peuples arabes se dirigeaient vers plus de liberté, plus de démocratie et moins de religion. Cela a été une amère déception en Irak d’abord, puis en Tunisie, en Libye, en Égypte, en Syrie. Il faudra pourtant qu’un jour ces pays parviennent à instaurer une véritable république citoyenne et laïque respectueuse de tous les droits de l’Homme.
Le destin de l’Europe dépend en grande partie du chemin qu’emprunteront les révolutions arabes. Dans le meilleur des cas, si ces révolutions se stabilisent laissant émerger de vrais processus démocratiques portant au pouvoir des partis respectueux des grandes valeurs humaines des droits de l’homme, on peut espérer une coexistence fructueuse et pacifique entre les deux rives de la Méditerranée. Dans le cas contraire, on peut craindre le pire, car ces deux mondes ne sont que trop proches, et l’Europe subira de plein fouet les excès, voire les violences, qu’une surenchère religieuse dans ces pays pourrait provoquer, car la violence ne connaît pas de frontières. De plus, les flux migratoires que les instabilités politiques sont susceptibles d’engendrer pour l’Europe seront de plus en plus difficiles à gérer, non seulement faute de moyens à la hauteur des défis, mais aussi faute de motivations suffisantes chez les peuples d’Europe. Déjà, les portes de l’Europe à quelques exceptions près (Allemagne et Suède) sont restées largement fermées aux réfugiés syriens en grande détresse. De même, les tragédies des noyades de réfugiés aux portes de Lampedusa, si elles soulèvent une compassion légitime, ne suscitent pas pour autant une forte mobilisation de moyens. Face à ces défis, l’Europe semble déjà tétanisée tandis qu’est agité un peu partout le spectre pour certains, le mythe pour les autres, d’un afflux de plus en plus grand de communautés différentes susceptibles de « déseuropéaniser » notre continent et de recomposer nos territoires. Au moment où des tendances populistes se développent en Europe dans presque tous les pays, il est patent que le sort des révolutions arabes programmera en quelque sorte notre avenir européen. En être conscient est la moindre des choses.
Nietzsche prévoyait la mort de Dieu et pourtant l’Histoire lui a donné tort, car Dieu est revenu en force dans l’Histoire des dernières décennies après le scientisme triomphant et le matérialisme historique du siècle passé. La pluralité des religions et des croyances nous obligent à être tolérants et ouverts sur d’autres perceptions du monde. Si l’univers n’a pas en lui-même la cause de son existence, l’esprit humain a tendance à la chercher ailleurs, notamment dans les religions. Mais ces religions sont multiples.
Les trois religions monothéistes qui sont nées au Proche-Orient tout en étant distinctes ne sont pas antinomiques. Elles convergent d’abord sur la croyance en un Dieu unique. Certaines de leurs prescriptions dans les modes de vie proposés sont voisines, notamment dans le domaine alimentaire. De nombreux liens existent entre elles, souvent méconnus. Par exemple, les Occidentaux croient presque tous que l’islam interdit la représentation des êtres humains, et les prophètes et autres grands hommes religieux ne sauraient alors avoir de visage ; mais cette interdiction ne vaut que pour l’islam sunnite et pas pour l’islam chiite. Ceux qui ont pu voir, par exemple, le Musée du MuCem à Marseille, ont pu admirer ce superbe portrait à l’huile d’une Vierge moderne élégante et sans voile portant un enfant Jésus enjoué (œuvre dite Qajar) peint par un grand peintre chiite qui mêlent sur une même toile la Sainte Famille, version chrétienne, un Sheikh musulman dépité, car amoureux d’une femme chrétienne qu’il ne peut épouser et qui se tient à l’autre extrémité du tableau. Un tel tableau est à lui seul un concentré des liens, mais aussi des obstacles entre le monde chrétien et le monde musulman caractérisant le monde méditerranéen. Mais avant tout comment expliquer un tel tableau peint par un artiste iranien chiite ? C’est que l’islam chiite n’est pas aussi contraignant en matière de représentation d’êtres humains que l’est l’islam sunnite et il permet des degrés de liberté dans ce domaine que ne permet nullement ce dernier. En matière de représentation artistique, il constitue dans ce domaine un pont souvent méconnu entre le christianisme et l’islam, et d’ailleurs l’islam chiite n’a pas de difficulté à évoquer le christianisme, voire à tolérer des communautés chrétiennes et leurs églises, comme c’est le cas dans certaines régions d’Iran. Ces liens et ces tolérances sont souvent plus fréquents qu’on ne le croit. Mais l’ignorance est grande en la matière et elle alimente des soupçons voire des incompréhensions. La culture largement diffusée devrait contribuer à lever tous ces tabous, mais elle n’avance que très peu. Il est tellement plus facile et souvent plus avantageux d’accuser « l’autre ».
L’islam pris dans sa globalité est une des grandes religions de notre humanité, il compte un peu plus d’un milliard de fidèles. En tant que religion et source de spiritualité, l’islam est une religion respectable et respectée. Par contre, comme toute autre religion, l’islam a pu être détourné de son rôle spirituel pour devenir un instrument de conquête du pouvoir et de structuration de la vie sociétale et politique. On parle alors d’islamisme qui devient un moyen au service de la gouvernance de la société. Le christianisme politique a d’ailleurs connu jadis de tels excès. L’islam n’échappe pas non plus à une telle évolution. C’est dans ce contexte qu’il faut parler de partis islamistes et de gouvernements islamistes. Poser un regard lucide sur ces derniers n’implique en aucune manière une conception critique de l’islam en tant que source de spiritualité. Par contre se pose la question de la différenciation des valeurs sur lesquelles reposent la société occidentale d’une part et certaines sociétés qui se proclament islamistes d’autre part. Cet exercice intellectuel doit être mené avec objectivité. Poser ainsi ce débat c’est poser la question de l’universalité des valeurs occidentales, notamment celles des droits de l’Homme. Peut-il en quelque sorte exister deux types de sociétés qui revendiquent le nom de démocratie, mais qui reposent sur des valeurs peu conciliables, voire contradictoires ?
Parmi les partis qui se réclament de l’islam, les uns sont conservateurs et néolibéraux, les autres étatistes et/ou révolutionnaires, et beaucoup sont nationalistes, donnant aux intérêts de l’État-nation la priorité sur ceux de la communauté des croyants. En conséquence, les conflits qui déchirent les sociétés islamiques sont principalement internes à celles-ci. Ils opposent les musulmans entre eux ; mais, à cause des valeurs affichées, ces sociétés contredisent aussi les valeurs sur lesquelles repose la société occidentale, notamment les valeurs attachées aux droits de l’homme. En ce sens, on a affaire à deux conceptions bien différentes de la société humaine, une conception judéo-gréco-chrétienne dont les concepts proviennent p

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