La nébuleuse de la vierge

Jean-Jacques Blanc

Description

Une jeune étudiante va subir un odieux chantage de la part d'un homme, libraire, qui va abuser d'elle sans vergogne pour satisfaire ses fantasmes.

Sujets

• Érotisme
• Fantasme
• Crime

Informations

• Publié par: Atramenta
• Date de parution: 14 mars 2013
• Nombre de lectures: 131
• EAN13: 9789522731623
• Langue: Français

Extrait

Jean-Jacques Blanc



LA N BULEUSE DE LA VIERGE


R cit



Publi en mars 2013 par :

Atramenta N sij rvenkatu 3 B 50 33210 Tampere FINLANDE

www.atramenta.net

Photo en couverture : Kodomut, Flickr

Celui dont les narines sont tourn es vers le ciel tombera dans une fosse purin !

Proverbe chinois
La nébuleuse de la vierge
Paris, 1957

Jeudi matin, je me prom ne sans but pr cis dans le Quartier latin. Apr s avoir pris un chocolat chaud et deux croissants dans une brasserie du boulevard Saint-Germain, je p n tre dans une petite bouquinerie. Un homme de grande stature en blouse grise, devant une table en bois occup e par des livres poussi reux, s emploie la pr paration des commandes du jour. Il me regarde avec d dain. Une lyc enne comme moi ne doit avoir ni les moyens financiers, ni la culture suffisante pour collectionner des livres ou des gravures d art. Je passe outre son m pris et consulte une sc ne de chasse repr sentant de jolies cavali res en veste rouge chevauchant dans la verdoyante campagne anglaise.
- Si tu me laisses regarder sous ta jupe, je te fais cadeau d un livre.
La voix du libraire est haletante, ses paroles saccad es et bondissantes comme un torrent furieux. Je reste m dus e. Bien que je paraisse plus g e, cet homme proche de la cinquantaine s int resse moi, une gamine de 16 ans. Sa proposition est inconvenante, je voudrais quitter la boutique, mais reste t tanis e. Voil le triste sire accroupi mes pieds. En fermant les yeux, je trouve la situation moins p nible. Je suis une statue de marbre, observ e par le visiteur concupiscent d un sinistre mus e du vice. Sous son regard libidineux, le temps semble arr t . Brusquement, le bruit d un flash et son clair blanc m obligent ouvrir les yeux.
- Tu es dans le bo tier du Leica !
Un frisson d'effroi me parcourt. J ai envie de hurler comme un animal sauvage pris au pi ge. Je pense d j avec r pugnance tous les actes obsc nes qu'il va exiger de moi. J'allais perdre ma libert par un odieux chantage.

Les jeudis suivants, je me rendais la bouquinerie o je retrouvais avec angoisse mon ma tre chanteur. Ma tre reste le mot juste. Je suis sa petite prostitu e. Il dispose de moi sa guise, m oblige lire des ouvrages licencieux, regarder des images pornographiques qui plongeraient ma propre m re dans un ab me d horreur. D autres photos compromettantes, prises mon insu, viennent alimenter mon dossier de jeune fille aux abois. Ces documents explosifs pourraient provoquer un v ritable s isme dans la haute soci t que c toie ma famille.
Ce jour-l , je p n tre dans la boutique, te mon imperm able d goulinant de pluie, me verse une tasse de caf bouillant et prends place dans un coin, comme un animal domestique fid le son ma tre. Il me pose des questions ind centes, tel un inquisiteur ivre de son pouvoir.
- Pourquoi portes-tu un pantalon aujourd hui ?
- Il fait froid, la pluie de novembre est glac e.
Il s approche de moi, m'intime de me lever, me tourne lentement autour avec les yeux d un rapace en chasse.
- On discerne parfaitement le triangle de ton slip sous le velours noir de ton pantalon. Il pouse impudiquement la forme de tes fesses provocantes. On distingue aussi les pointes insolentes de tes seins nus sous ton pull-over !
Il suit d un doigt la marque de ma petite culotte sous le pantalon et finit par me peloter la croupe des deux mains. Pour la premi re fois, je dois l avouer, j prouve un certain plaisir cet odieux et brutal attouchement... Ma respiration s acc l re. Quand il passe ses mains moites sous mon pull pour malaxer ma jeune poitrine priv e de soutien-gorge, il murmure mon oreille des mots grossiers qui me font rougir de honte. Il m treint fortement contre lui pour m embrasser. Sa langue autoritaire paralyse la mienne. C est la premi re fois qu un homme fouille ma bouche. Je me sens l g re, je suis une bulle de savon qui va bient t clater et dispara tre dans les airs. Mais le son de sa voix me fait retrouver la pesanteur de la boutique.
- As-tu lu dans le Petit Robert , la d