Alinéa
201 pages
Français

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Description

Les six nouvelles de ce recueil ont en commun le thème de l'écriture, thème abordé de différents points de vue et sous différents angles. De Diotime et Diotime à Insomnie en passant par Histoire d'Oo, ces variations sur le thème de l'écriture jouent sciemment avec le langage : anagrammes, énumérations, choix d'une lettre initiale prépondérante, euphonie, et différentes contraintes que s'est imposé l'auteur avec jubilation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 43
EAN13 9782296227668
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0107€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Daniel Cohen éditeur www.editionsorizons.com
Littératures, une collection dirigée par Daniel Cohen
Littératures est une collection ouverte, tout entière, à l’écrire, quelle qu’en soit la forme : roman, récit, nouvelles, autofiction, journal ; démarche éditoriale aussi vieille que l’édition elle-même. S’il est difficile de blâmer les ténors de celle-ci d’avoir eu le goût des genres qui lui ont rallié un large public, il reste que, prescripteurs ici, concepteurs de la forme romanesque là, comptables de ces prescriptions et de ces conceptions ailleurs, ont, jusqu’à un degré critique, asséché le vivier des talents.
L’approche de Littératures, chez Orizons, est simple – il eût été vain de l’indiquer en d’autres temps : publier des auteurs que leur force personnelle, leur attachement aux formes mul-tiples du littéraire, ont conduits au désir de faire partager leur expérience intérieure. Du texte dépouillé à l’écrit porté par le souffle de l’aventure mentale et physique, nous vénérons, en-tre tous les critères supposant déterminer l’œuvre littéraire, le style. Flaubert écrivant : « J’estime par-dessus tout d’abord le style, et ensuite le vrai » ; plus tard, le philosophe Alain profes-sant : « c’esttoujours le goût qui éclaire le jugement », ils savaient avoir raison contre nos dépérissements.
Nous en faisons notre credo.
D.C.
ALINÉA
Dans la même collection, dernières parutions
Marcel Baraffe,Brume de sang,2009Jean-Pierre Barbier-Jardet,Et Cætera,2009 Jean-Pierre Barbier-Jardet,Amarré à un corps-mort,2010Jacques-Emmanuel Bernard,Sous le soleil de Jerusalem,2010 François G. Bussac,Les garçons sensibles,2010François G. Bussac,Nouvelles de la rue Linné,2010Patrick Cardon,Le Grand Écart,2010Monique Lise Cohen,Le parchemin du désir,2009Patrick Corneau,Îles sans océan,2010 Raymond Espinose,Libertad,2010Pierre Fréha,Vieil Alger,2009Gérard Glatt,L’Impasse Héloïse,2009 Charles Guerrin,La cérémonie des aveux,2009Olivier Larizza,La Cathédrale,2010Gérard Mansuy,Le Merveilleux,2009 Lucette Mouline,Faux et usage de faux,2009Lucette Mouline,Du côté de l’ennemi,2010 Béatrix Ulysse,L’écho du corail perdu,2009Antoine de Vial,Debout près de la mer,2009
Nos collections :Profils d’un classique, Cardinales, Domaine littérairese corrèlent au substrat littéraire. Les autres,Philoso-phie – La main d’Athéna,Homosexualitéset mêmeTémoins, ne peuvent pas y être étrangères. Voir notre site (décliné en page2de cet ouvrage).
ISBN 978-2-296-08767-5 © Orizons, Paris, 2010
ChristineLongepierre
A
L
I
N
2010
É
A
La nouvelle est faite pour être lue d’un coup,en une seule fois.
André Gide
Alinéa
a sonnerie du réveil déchira le silence et tira violem-L ment Axël Aniéla de son profond sommeil. C’était une habitude qu’il avait délibérément adoptée depuis déjà assez longtemps. Se réveiller une heure plus tôt le lundi matin, non pour se lever immédiatement et se précipiter à la cuisine afin de préparer son petit déjeuner, mais au contraire pour passer une heure à réfléchir au calme dans la tiédeur du lit avant d’entreprendre quoi que ce soit. Une heure à se remémorer les jours passés et à organiser les jours à venir.
Axël étendit le bras afin d’interrompre la cacophonie qui provenait de la pendulette. Curieux que les horlogers n’aient jamais eu l’idée de fabriquer des réveils esthéti-ques – ils étaient plus laids les uns que les autres – et qui aient le tact de vous réveiller avec la douceur maternelle que chacun avait le droit d’exiger en un moment aussi difficile à vivre que le réveil en sursaut.
Pourtant Axël était « du matin », comme on a cou-tume de dire. Il aimait ce moment de la journée où tout semblait encore possible, ou envisageable. Où l’on pou-vait légitimement espérer que la journée serait faste.
Axël vivait une journée comme on vit une vie : plein d’enthousiasme juvénile le matin, actif pendant la jour-née, spleenétique le soir, angoissé la nuit venue.
10 ChristineLongepierre
Axël travaillait dans une importante maison d’édi-tion. L’une des plus importantes de la place de Paris. Il ne pouvait révéler son nom... discrétion... devoir de réserve... crainte des solliciteurs et des importuns. Axël était lecteur. Il occupait cette fonction depuis sept ans. Il préférait ne pas s’étendre sur la façon dont il avait ob-tenu ce poste. Il n’était pas opportun, ni judicieux, de toujours tout dire. D’ailleurs un certain mystère seyait parfaitement à ce qu’il considérait comme son rôle, pour ne pas dire sa mission. Axël considérait sa tâche comme un rouage essentiel de la machine éditoriale. Il se voyait comme l’un de ces anges qui dirigent les âmes vers le ciel, le purgatoire ou l’enfer. Et ne lui faites surtout pas remar-quer que c’est Dieu qui prend ce genre de décision ;ILNE VOUS CROIRAIT PAS. Et il n’aurait peut-être pas tout à fait tort, puisqu’il nous faudra bien admettre tôt ou tard que ce n’est ni Dieu ni l’ange qui décide in fine de ces choses. Mais qui, alors, me demanderez-vous ? Ah, vous répondrai-je, cela dépend de vos convictions. Peut-être est-ceécrit là-haut, sur le grand rouleau, comme le dit Jac-ques à son maître. Peut-être est-ce le hasard. Peut-être sont-ce des puissances infernales telles que l’argent et le marketing. Cette dernière hypothèse étant la plus proba-ble et la plus vraisemblable.
Mais laissons Axël se remémorer son week-end. D’abord vendredi soir. Axël se revoyait au cocktail mai-son. Celui qui avait toujours lieu le vendredi soir pour célébrer soit un auteur dont les ventes avaient été bon-nes... ou dont les ventes promettaient d’être bonnes, soit les bons résultats financiers de la maison d’édition, soit l’autosatisfaction de l’éditeur lui- même, soit des criti-ques dithyrambiques que l’attachée de presse avait ar-rachées à des magazines dans le vent, soit l’adjonction d’un nouveau collaborateur à l’équipe éditoriale... soit tout simplement l’habitude de ce cocktail hebdomadaire
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