André Malraux
360 pages
Français

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André Malraux , livre ebook

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Description

André Malraux a donné à la création romanesque du XXe siècle une définition toute nouvelle, soit "l'imaginaire de l'écriture". Ce livre tient à poser l'hypothèse que l'imaginaire de l'écriture des romans malruciens relève étroitement de son Musée Bibliothèque imaginaire. C'est justement dans cet univers de formes littéraire, artistique et culturelle, que Malraux a élaboré les nouveaux procédés créateurs pour réaliser son imaginaire romanesque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 55
EAN13 9782296801059
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

André Malraux
De l’imaginaire de l’art à l’imaginaire
de l’écriture
Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


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Christophe Désiré Atangana Kouna, La symbolique de l’immigré dans le roman francophone contemporain, 2010.
Agata SYLWESTRZAK-WSZELAKI, Andreï Makine : l’identité problématique , 2010.
Denis C. MEYER, Monde flottant. La médiation culturelle du Japon de Kikou Yamata , 2009.
Patrick MATHIEU, Proust, une question de vision , 2009.
Arlette CHEMAIN (Textes réunis par), « Littérature-Monde » francophone en mutation , 2009.
Haiqing LIU


André Malraux
De l’imaginaire de l’art à l’imaginaire
de l’écriture
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54178-8
EAN : 9782296541788

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION
De ses premiers romans jusqu’aux larges fresques sur l’art, l’œuvre d’André Malraux (1901-1976) présente tant de facettes qu’il est difficile de la cerner d’un mot. La réflexion de Malraux accorde une place considérable au rôle et à la place de l’imaginaire dans sa création littéraire, elle ne cesse d’y revenir depuis le premier volume de La Métamorphose des Dieux jusqu’à L’Homme précaire et la littérature. « L’art rivalise avec la Création, dans l’imaginaire. La littérature est un imaginaire dans sa totalité, et de quelque réalisme qu’elle se réclame. » {1} Même s’il prétend être réaliste, le romancier crée un monde imaginaire. « L’œuvre entière de Malraux est vouée à l’imaginaire. » {2} En fait, toute la carrière littéraire de Malraux est une quête de l’imaginaire au travers d’aventures qui doivent autant à l’esprit qu’à l’action. L’imaginaire est pour lui un sujet de premier intérêt auquel il a consacré une grande partie de sa réflexion.
Sous l’angle politique ou éthique, on a beaucoup envisagé les thèmes idéologiques et politiques de l’œuvre malrucienne, mais il y a moins de critiques qui s’attachent au rôle de l’imaginaire créateur dans son écriture romanesque. Cet avis est partagé par Jean Carduner : « L’étude de l’imaginaire chez Malraux reste à faire. Nous voudrions contribuer à la rendre plus facile, en analysant méthodiquement la technique romanesque de Malraux. Cette technique est l’outil qu’emploie l’auteur pour "médiatiser" son projet : une bonne connaissance de cet outil est donc indispensable à toute analyse sérieuse de l’imaginaire chez Malraux. » {3} Cependant, les critiques subséquents qui remarquent cette dimension se bornent à la constater, sans pousser plus loin cette analyse.
André Malraux a donné à la création romanesque du XX e siècle une définition toute nouvelle : « Comment le secret du roman nous échapperait-il aujourd’hui ? Ce n’est pas une photographie idéale ou fidèle du XIX e siècle, c’est L’IMAGINAIRE DE L’ÉCRITURE. » {4} Il nous est apparu donc essentiel d’analyser ce qui, dans ses romans aux expressions les plus variées, a persisté durablement, soit « l’imaginaire de l’écriture » {5} . Jusqu’à présent, il semble que les études consacrées à l’imaginaire romanesque malrucien s’appliquent généralement à l’imagination farfelue et irrationnelle qui relève de la subjectivité des personnages, mais rarement à l’imaginaire de l’écriture romanesque qui relève du monde des formes. Ce qui nous intéresse dans les romans malruciens, ce n’est pas seulement des rêves {6} , des cauchemars ou des hallucinations relevant de l’ordre fantastique {7} , mais aussi et surtout la force créatrice d’un style visuel, allusif, et prédicateur.
L’esthétique du farfelu chez Malraux est associée au monde mystérieux, souvent fantastique, du chat, animal farfelu par excellence. Avec ses premières œuvres d’inspiration farfelue ( Lunes en papier , Royaume farfelu, etc. ), le jeune Malraux aurait pris pleinement part à la folle ambiance de son temps, et, à l’instar des dadaïstes et surréalistes, aurait cherché surtout à s’amuser en laissant libre cours à son imagination, se livrant à un art fantaisiste débarrassé de toutes règles et contraintes. Le recours au fantastique, l’univers farfelu et imaginaire qu’il a créé, peuplé d’êtres et d’objets aux formes étranges et mouvantes, sont pour Malraux un moyen d’exprimer son opposition au monde devenu incohérent, privé de valeurs morales et spirituelles. Il partage l’inquiétude de son temps devant la désagrégation des valeurs traditionnelles.
L’inspiration farfelue chez Malraux, loin d’être une tendance passagère, garde une persistance remarquable dans ses futurs romans, et se révèle dans la description des êtres fantastiques (le baron Clappique), la création des images choquantes et angoissantes, ainsi que l’organisation des scènes d’épouvante. Cette irruption de souvenirs étranges et dérangeants, d’images troubles et morbides, de rêves hantés et d’hallucinations choquantes, représente une tentative d’assimiler aux éléments de la fiction ces éléments imaginaires. Cette fusion créatrice d’éléments hétérogènes évoque les images de l’Ailleurs qui hantent l’inconscient collectif. L’irruption de l’irrationnel et de l’insolite dans les romans malruciens relève d’une création consciente de l’auteur, cet imaginaire a donc pour objectif de mettre en question le monde réel.
Selon Malraux, une fois qu’un écrivain met à l’écrit ce qui existe dans son imagination, il passe de l’ordre de la rêverie à celui des formes. L’imagination est « un domaine de rêves », l’imaginaire, « un domaine de formes » {8} . Toute œuvre est un système de formes. Doté d’un riche savoir littéraire et artistique, le romancier est véritablement habité par un univers de formes. Celui-ci est « la matière première et la puberté de la création […] sans les mondes des formes, les artistes les plus originaux ne seraient pas nés de l’informe univers. » {9}
Nous nous proposons donc de justifier cet « imaginaire de l’écriture » des romans malruciens par l’invocation des idées esthétiques et de la vision du monde de l’auteur. Il s’agit pour nous de traiter la transfiguration du réel par l’imaginaire. Ce champ immense de recherches touche en particulier la conception rénovatrice du roman moderne, les rapports des langages verbaux et des arts visuels qui s’éclairent

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