Anjou, les histoires extraordinaires de mon grand-père
141 pages
Français

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Anjou, les histoires extraordinaires de mon grand-père , livre ebook

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Description

Rares sont les ouvrages qui vont chercher ce qui se cache derrière cette terre de cartes postales. Or cette vieille province d'Anjou possède bien d'autres trésors, bien d'autres richesses, un patrimoine oral particulièrement original et varié, transmis de génération en génération depuis ces temps que l'on décrit comme « immémoriaux ». Ce sont ces histoires, à faire sourire, à faire peur, à faire rêver... que nous racontaient nos grands-pères et leurs pères avant eux, que nous rapporte Gérard Nédellec dans ce livre.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2013
Nombre de lectures 37
EAN13 9782365729369
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les chemins de l’Imaginaire
Anjou
Les Histoires extraordinaire de mon grand-père Gérard Nédellec
Du même auteur
À la veillée en Bretagne, Éditions CPE 2000
À la veillée en Normandie, Éditions CPE 2004
L’école de Monsieur Paul, Éditions Cheminements 2006, Éditions de Borée 200 8 (collection Terre de poche)
De derrière les fagots, Éditions Cheminements 2006
Un soldat de l’ombre, Éditions Cheminements 2007
Normandie : les histoires extraordinaires de mon grand-père, Éditions CPE 2009
D’Armor et d’Argoat, Éditions Cheminements 2009
L’école des Frères, Éditions l’àpart buissonnière 2010
Le patois de la Mayenne, Éditions CPE 2012
Pour vous mettre en appétit…
Il en connaît des choses, grand-père !...
Et surtout, il sait bien nous raconter les bonnes h istoires qu’il a vécues ou dont il a été le témoin dans sa jeunesse. Il y a de cela très longte mps, car grand-père est très vieux… enfin, beaucoup plus vieux que nous, ses petits-enfants…
Vous me direz que c’est normal, qu’on n’a jamais vu un grand-père plus jeune que ses petits-enfants… Il n’empêche… quand grand-père nous raconte toutes ces belles histoires, on a l’impression qu’il a rajeuni tout d ’un coup !
Alors les péquiots, farmez vos ferganes, auvrez gra nd les oreilles et les berlots, et écoutez un peu var !
Vous allez plutôt lire des histoires que le grand-p ère racontait le soir à la veillée à tous ses petits péquiots qui l’écoutaient bouche bée… Ta ntôt il s’exprime en patois, celui de ses ancêtres qu’il maîtrise parfaitement, ventié ou i ! Mais si tous ses auditeurs le comprenaient, il sait bien que ses lecteurs, vous m es chers amis, ne patoisent pas… disons… ne patoisent plus aussi bien… Mais le livre sur le patois angevin « Patois et chansons de nos grands-pères en Anjou » que votre é diteur préféré (CPE bien entendu…) a publié en octobre 2012 pourra vous aide r…
C’est pourquoi grand-père utilise aussi le français , ce qui est encore la meilleure façon d’être lu par tous… Ventié oui ! Alors je sais bien qu’écouter une histoire et la lire est quelque chose de totalement différent… surtout si e lle est en patois. Mais que voulez-vous, les gens qui interviennent dans ces histoires utilisent leur langage habituel… le patois bien sûr…
Aussi, il a simplifié du mieux qu’il a pu afin de r endre le texte lisible par tous. Parfois, vous trouverez entre parenthèses le sens de certain s mots qui vous échapperait. Quand rien n’est indiqué, c’est que vous devez comprendre avec le sens général…
Mais, trêve de plaisanterie… Écoutons grand-père. P our vous permettre de vous y retrouver, il a classé ses histoires en différents thèmes que je vous laisse découvrir. Il y en a pour tous les goûts… Il vous livrera ses comme ntaires ou réflexions avant ou après les histoires et pour mieux les reconnaître, ce sera écrit en italique.
Allez grand-père, c’est à toi ! ! !
Ce soir-là, grand-père était assoupi devant la chem inée et rêvassait en regardant monter les flammes. Peut-être se rappelait-il de sa jeunes se, de l’époque bénie où il avait 20 ans… C’était il y a très longtemps… Le repas du soi r était terminé et insensiblement, la
famille s’était regroupée autour de l’ancêtre. Il t ira une bouffée de sa pipe, regarda l’assemblée de son œil malicieux et dit simplement :
-Vous aimeriez que je vous raconte de belles histoires !...
-Oh oui ! Grand-père… tu en connais de bien belles !
-Eh bien… attendez un peu…
-Tu nous as parlé de ton service militaire…
-C’était il y a bien longtemps… Oh ! J’en ai une bien bonne à vous raconter…
Et les enfants et la Famille ouvrent grand leurs oreilles… Raconte, grand-père…
Histoires militaires
Le général et la jeune recrue…
Cela se passait à l’époque où les jeunes Français d evaient à la patrie quelques mois de leur jeunesse pour effectuer leur service militaire . Tous les Français devaient y passer, à moins d’être réformés pour diverses raisons médical es. Pour les jeunes paysans qui n’étaient que rarement sortis de leur campagne, c’é tait l’occasion de « voir du pays »…
Voici une histoire que m’a racontée un conscrit qui faisait son service militaire à Angers à la caserne Desjardins. Nous étions un peu avant la guerre 1914-1918. Il m’a assuré que cette histoire était véridique…
Un jeune soldat avait été incorporé depuis trois mo is au 135e Régiment d’Infanterie et venait de terminer ses classes. C’est la période pe ndant laquelle on lui apprend les rudiments du métier… rudiments qu’il se dépêchera d ’oublier quand il rentrera dans ses foyers… à moins qu’une guerre vienne lui rafraîchir la mémoire… Justement, la prochaine n’était pas loin mais personne ne le sava it…
Désormais, la jeune recrue est apte à assurer diver s services, notamment la garde à la porte de la caserne. Une sentinelle en armes doit e n effet s’y tenir, de peur sans doute qu’il prenne l’idée à quelqu’un de s’échapper… J’aj oute jour et nuit…
La jeune recrue est justement de garde ce soir à la porte de la caserne de 6 h à 8 h. Il vient juste de recevoir un colis de sa famille. Ded ans, il a découvert avec délice des magnifiques rillettes que sa mère lui a faites. Voi là longtemps qu’il n’a pas goûté aux rillettes maternelles… Mais cela tombe mal : comme il est de garde, il ne va pas pouvoir déguster cette charcuterie qui fait le renom de l’A njou et d’autres lieux…
Eh bien, qu’à cela ne tienne ! La tentation est tro p forte… Il décide d’emmener une miche de pain afin de manger ses délicieuses rillettes… E n cette soirée d’hiver, la nuit tombe de bonne heure et à 6 heures, il fait déjà sombre. Au fond de lui, il est resté un civil habillé en soldat…
Le soir, se dit-il, on voit moins de monde et on es t moins vu : je pourrai manger en paix… Personne ne me verra dans la pénombre ! Ni vu ni co nnu, j’ t’embrouille !...
Il pose son fusil contre la guérite, se taille une belle tranche de pain, étend dessus une bonne couche de rillettes, et se met à dévorer la s ucculente tartine.
A ce moment, passe le général commandant la 36e bri gade d’infanterie. Il vient de rendre visite au colonel, pour une question de service cer tainement. En voyant la sentinelle occupée à casser sérieusement la croûte, il lui dit :
- « Tiens ! tu as donc faim ?
-Pardi ! Si je n’avais pas faim, je ne mangerais pa s ! Répond le soldat qui n’a pas vu les deux étoiles du général à cause de l’obscurité.
Le général est un brave homme, proche de la retrait e, et au lieu de s’offusquer de ce manquement grave à la discipline (qui fait la force des armées, ne l’oublions pas…), il prend la chose avec bonhomie et préfère jouer le mê me jeu que le jeune soldat. Inutile de dire qu’il s’amuse beaucoup…
-Mon ami, tu ne sembles pas être un militaire de ca rrière ? Ou un rempilé ?
-Ah ! Non, certainement pas ça ! Je fais mon servic e militaire comme tout le monde…
-Et tu dois être en fin de service…
-Tu n’y es pas du tout !
-Il y a bien un an que tu es mobilisé…
-Tu n’y es pas !
-… Six mois ?...
-Tu n’y es cor’ pas !
-… Trois mois ?
-Ah ben ! Ce coup-ci, tu y es ! Trois mois tout jus te ! … Et toi, t’es-ti militaire de carrière ?
-Tout juste !
-J’ m’ en doutais un peu… T’es-ti caporal ?
-Tu n’y es pas !
-T’es p’ têt’ sergent ?
-Tu n’y es pas !
-T’es donc sergent-major ?
-Tu n’y es pas !
-Mince alors ! P’têt’ ben que t’es adjudant ?
-Tu n’y es pas !
-T’es-ti lieutenant ?
-Tu n’y es pas !
-Alors, y a pas d’ doute, t’es capitaine !
-Tu n’y es cor’ pas !
-Bougrou ! T’es donc commandant ?
-Tu n’y es pas !
-Alors, t’es p’ têt’ le colonel de Bazelaire ?
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