Anthologie de la poésie ivoirienne
238 pages
Français

Anthologie de la poésie ivoirienne , livre ebook

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238 pages
Français

Description

Cet ouvrage est le premier d'une trilogie qui ambitionne de rendre compte des itinéraires de la poésie ivoirienne, en fixant des repères en proposant un panorama, le plus vaste possible, de cette poésie riche, vivace, vivante...

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Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2014
Nombre de lectures 312
EAN13 9782336363103
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MarieClémence ADOM
Anthologie de la poésie ivoirienne
Tome 1 Poètes des cinq continents (re) connaître les poètes de l’écriture : des origines à 1975
Préface de Lilyan Kesteloot
Anthologie de la poésie ivoirienne
Tome 1(re) connaître les poètes de l'écriture : des origines à 1975
Poètes des cinq continents En hommage à Geneviève Clancy qui l’a dirigée de 1995 à 2005. La collection est actuellement dirigée par Philippe Tancelin La collectionPoètes des cinq continentsnon seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an. Déjà parus 627 – André LO RÉ,Premiers pas au pays des haïkus, 2014. 626 – Iona GRUIA,Le soleil sur le fruit, 2014 625 – Jean-Pierre BIGEAULT,100 poèmes donnés au vent. Suite de poèmes, 2014 624 – Yves Patrick AUGUSTIN,D’ici et nulle part, 2014. 623 – Patrick WILLIAMSON,Tiens ta langue. Hold Your Tongue (bilingue français-anglais), 2014. 622 – Michel JAMET,Partage son royaume !,2014. 621 – Ayten MUTLU,Les yeux d’Istanbul. Istanbul’un gözleri,2014. 620 – Philippe GUILLERME,Tout attaché, 2014. 619 – Patricia LAIGLE,La neige sur le museau des biches, 2014. 618 – Paul Henri LERSEN,Poèmes d’Ici, 2014. 617 – Omer MASSEM,Fragments sauvegardés,2014. 616 – Umberto PIERSANTI,Lieux perdus, 2014. 615 – Thierry LASPALLES,Silence des saisons,2014. 614 – Stella VINITCHI RADULESCU,Comme un désert de roses,2014. 613 – Ban’ya NATSUISHI,Cascade du futur,2014. 612 – François DESFOSSES,Fleurs de l’inexistence, 2014. 611 – Emma PEIAMBARI,Les rosées de l’exil, 2014. 610 – Paul Henri LERSEN,Geometria. Mesure du monde,2014. 609 – Philippe TANCELIN,Seuils, 2014. 608 – Ludmilla PODKOSOVA,Le don des mots, 2014. 607 – Abdarahmane NGAÏDE,Ode Assilahienne, 2014. 606 – Maurice COUQUIAUD,Anthologie poétique. 1972-2012, 2014. 605– Daniel LEDUC,Sous la coupole spleenétique du ciel,2013. 604 – Michel Khalil HELAYEL,Ton visage mon souffle ma lumière, 2013.
Marie-Clémence ADOM ANTHOLOGIE DE LA POESIE IVOIRIENNETome 1(re) connaître les poètes de l'écriture : des origines à 1975
Préface de Lilyan Kesteloot L’Harmattan
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04542-9 EAN : 9782343045429
Préface
Contrairement à l’usage, je demanderai au lecteur de lire tout d’abord l’introduction de M-C. Adom qui donne les clefs indispensables pour pénétrer dans cette Anthologie de poètes de Cote d’Ivoire(en trois tomes). En effet leur extrême diversité, leur évolution accélérée, les voies nouvelles qu’ils empruntent, leur témérité sans précédent dans leurs audaces stylistiques et linguistiques et ce sur un espace de temps si courtrévèlent une créativité littéraire que nous ne retrouvons pas dans les autres nations de l’Afrique francophone, Afrique du Nord y compris. On peut essayer d’en rechercher les causes. C’est ce que nous avions tenté un jour avec mon collègue et ami le professeur Amadou Ly. Nous avions ainsi décelé plusieurs éléments probables ayant du influencer cette extraordinaire liberté. Et tout d’abord une absenced’un Président! Celle -Poète comme Senghor qui, au Sénégal, pesa de tout son poids sur plusieurs générations de jeunes écrivains. Les premiers poètes Ivoiriens comme Bernard Dadié, Charles Nokan, Anoma Kanié, Eugène Dervain étaient délibérément dans la mouvance de la Négritude ; mais sans adhésion ni affinité particulière à Senghor ou Césaire, bien que ce dernier marqua son empreinte sur les poèmes de Zadi Zaourou et Souleymane Koly. Mais il n’y avait pas de “maitre” tout puissant sur lequel se modeler, et pas de grand poète parmi les premiers nationaux. Ce qui semblait une lacune au départ fut-il au contraire un avantage ? Une absence de modèle est une absence de contrainte ! Et donc une porte ouverte . . . Une autre contrainte qui pesait ailleurs (Sénégal, Cameroun, Benin, Congo français et belge) fut la langue française. Tous les pays cités étaient nettement plus “alphabétisés” et donc mieux francisés que la Côte d’Ivoire. Les jeunes qui prenaient la plume possédaient mieux la langue du colonisateur, et c’était certes un avantage pour trouver un
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éditeur, pour toucher un public international, pour être encouragé par un coopérant ou un diplomate étranger, ou simplement un professeur de français congolais ou béninois à quil’on proposait ses premiers vers rimés. Car la poésie tout de même, c’était d’abord ce qu’on avait apprisàl’école, et qu’on avait aimé, Victor Hugo, Lamartine, ou La Fontaine. Dans tous les pays d’Afriqueles premiers essais Francophone poétiques furent en vers rimés et calqués sur ces classiques scolaires. C’était bien normal. La première rupture se fit avec la Négritude qui, à son tour, imposa d’autres critères. Mais de thèmes plus que de style. Encore aujourd’hui on trouve des poètes plusàl’aise dans le décasyllabe pour évoquer le monde idéal de l’enfance, ou la révolte contre les élites corrompues . . . En Afrique. En Côte d’Ivoire aussi. Mais la relative diversité des premiers poètes, les goûts et encouragements de professeurs très politisés mais libéraux, parfois laxistes sur l’expression française, et également un français plus sommaire chez les étudiants s’exerçantàl’écriture, firent que les essais poétiques s’écartaient des normes prosodiques, voire de l’orthodoxie de la langue, et ne furent pas stigmatisés, furent même tolérés. Ainsi Jean-Marie Adiaffi et, plus tard, le fondateur de la “Griotique” le jeune Porquet prématurément décédé.S’appuyant aussi sur une expérience du professeur Zadi qui découvrait un poète oral traditionnel Gbaza Madou Dibéro, et le faisait connaitre au grand public, nos jeunes écrivains prétextaient de ces “griots ivoiriens” (nom générique pour désignerles poètes oraux en Afrique de l’ouest), pourlancer un genre littéraire quis’inspirait d’un verbe parléplutôt qu’écrit, et accueillant les formes de la poésie des langues du pays (baoulé, bété, abouré, dioula). Cela donnait, en français, des choses très différentes des Senghor-Césaire, et même des David Diop-Bernard Dadié. Côté université, les linguistes et anthropologues répondaient avec des thèses et des articles sur le tam-tam parleur (Niangoran Bouah et Simone Ehivet-Gbagbo); ces travaux à leur tour ouvraient la voie àune “Dendrologie” (ou drumologie), théorie littéraire basée sur le langage tambouriné.
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Théorie qui fut développée au maximum dans le pays voisin (Burkina) par le poète Pacéré Titinga. Cette ouverture sur les langues et les littératures traditionnelles s’accompagna d’une indulgence envers le patois français qui véhiculait l’humour de journalistes surnommés Yao dans le quotidien Fraternité Matin, puis Moussa dans Ivoire Dimanche. Avec la crise qui secoua la Côte d’Ivoire depuis la mort d’Houphouët Boigny, ces divers métissages linguistiques débouchèrent sur l’impérieuse nécessité de résoudre le problème identitaire qui menaçait de faire éclater le pays. M-C. Adom explique comment, “dans un climat de guerre larvée... le zouglousortit d’un groupe de la cité universitaire de Yopougon (quartier de la capitale) s’attachant à gommer la pluralité ethnique et culturelle, … dans le but de rassembler le triptyque ethnie, région, nation” sur lequel est fondée l’unité de la Côte d’Ivoire (revue Ethiopiques 2013Dakar). Mais qu’est-ce-que le zouglou sont des chants? Ce exprimant les nostalgies et revendications d’étudiants d’abord, puis rapidement des milieux populaires, dans une langue issue des différents courants ci-dessus, et qu’on désignera désormais par le terme de nouchi. Le nouchi, plus ancien que le zouglou, était né dans les années 80 à partir du français parlé dans les rues d’Abidjan, et déjà métissédes langages locaux, et de mots d’anglais. Ce qu’au Cameroun on appelle le pidgin.Le nouchi “récupéré par les jeunes” dit M-C. Adom “va devenir une langue cryptée dans une attitude de déconstruction-réorganisation” du lexique comme de la syntaxe, et permettant “une infinité d’énoncés,” et donc aussi des énoncés poétiques.Ce nouchi sera plus politiquement orienté en devenant l’outil des chants zouglou (mot baoulé signifiant tas d’ordures!) Que le peuple “misère” va utiliser pour se soulager l’âme ou crier sa colère.refuser sa dissolution, Pour pour resserrer ses membres et empêcher leur écartèlement. Que conclure au bout de ce périple tourmenté des poètes ivoiriens ? S’ils semblent aujourd’hui mobilisés pour un même objectif, celui de la survie de la nation, on peut les distinguer en deux groupes linguistiques, voire trois.
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