Comtesse de Ségur - Les mystères de Sophie
288 pages
Français

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Comtesse de Ségur - Les mystères de Sophie , livre ebook

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Description

La distance entre ce qui se dit des écrits de la Comtesse de Ségur et ce qu'elle dit réellement est de taille. Cet ouvrage analyse les messages latents et révèle le véritable discours éducatif de la Comtesse de Ségur, sa dénonciation des maltraitances, les principes qui la guident, son respect de l'enfant. Elle aborde la question de l'adoption, du handicap... Pétrie de religion, elle ne peut pas ne pas laisser percer cependant des éléments pulsionnels inconscients qui s'articulent alors dans une dimension érotique inattendue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2007
Nombre de lectures 156
EAN13 9782336273686
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296025240
EAN : 9782296025240
Comtesse de Ségur - Les mystères de Sophie
Les contenus insoupçonnés d’une oeuvre incomprise

Patrick Pipet
Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal
L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.
Déjà parus
Jean-Michel PORRET, Auto-érotismes, narcissismes et pulsions du moi , 2006.
Edith LECOURT, Le sonore et la figurabilité , 2006.
Charlotte HERFRAY, La psychanalyse hors les murs , 2006 (réédition).
Guy AMSELLEM, L’imaginaire polonais , 2006.
Yves BOCHER, Psychanalyse et promenade , 2006.
Jacques ATLAN, Essais sur les principes de la psychanalyse , 2006.
André BARBIER et Jean-Michel PORTE (sous la dir.), L’Amour de soi , 2006.
NACHIN Claude (sous la direction de), Psychanalyse, histoire, rêve et poésie , 2006.
CLANCIER Anne, Guillaume Apollinaire, Les incertitudes de l’identité , 2006.
MARITAN Claude, Abîmes de l’humain, 2006.
HACHET Pascal, L’homme aux morts , 2005.
VELLUET Louis, Le médecin, un psy qui s’ignore , 2005.
MOREAU DE BELLAING Louis, Don et échange, Légitimation III , 2005.
ELFAKIR Véronique, Désir nomade , Littérature de voyage : regard psychanalytique, 2005.
DELTEIL Pierre, Des justices à la justice , 2005.
HENRY Anne, L’écriture de Primo Levi, 2005.
BERGER Frédérique F., Symptôme et structure dans la pratique de la clinique. De la particularité du symptôme de l’enfant à l’universel de la structure du sujet , 2005.
À mes deux filles
Remerciements
Je remercie toutes celles et tous ceux qui, par l’intérêt qu’ils ont manifesté pour ce travail, m’ont encouragé à le mener à son terme.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Psychanalyse et Civilisations Dedicace Remerciements Introduction PREMIÈRE PARTIE
Les Malheurs de Sophie Les Petites Filles Modèles - ou … de l’ éducation maternelle Les Vacances - ou... de l’Éducation paternelle
DEUXIÈME PARTIE
La religion chez la Comtesse de Ségur L’anticonformisme de la comtesse Conceptions du bonheur et de l’amour Les traces de l’inconscient La mort
Conclusion BIBLIOGRAPHIE
Introduction

« Natasha et Romane embrassèrent tendrement le vieux général et allèrent toutes deux se jeter dans les bras de Madame Dabrovine qui les embrassa et les bénit en pleurant. » 1
L’amour à profusion.
Un siècle et demi après, la Comtesse de Ségur émerveille toujours ses jeunes lecteurs, dit-on... et les adultes qui la relisent !
Lorsque je décidai d’aller voir chez la Comtesse de Ségur ce qui soutenait les accusations de paresse, pour un travail que j’avais en cours 2 , je repris d’abord la lecture des Malheurs de Sophie et je fus abasourdi par le climat de violence dans lequel baignait son héroïne, Sophie. Je décidai alors de poursuivre ma démarche et d’aller y voir de plus près en reprenant la lecture de l’ensemble de ses romans. Je ne fus pas déçu. J’ai même été fasciné. Sacrée Comtesse !
Son oeuvre et les raisons de son succès méritent réellement d’être redécouvertes et étudiées. Pour sa part, N. Mozet 3 considère que « l’originalité de la Comtesse de Ségur est d’avoir opté franchement pour le comique », il poursuit : « Les romans les plus drôles sont aussi les plus célèbres ». À l’appui de cette approche, la présence de personnages « bouffons » : Paolo ou Mme des Ormes ( François le Bossu ), le dessin de « Mme Mac Miche agonisant les pieds au mur », Donald « ronflait dans un fauteuil, le nez sur la bougie ». « Même dans les romans les plus sérieux, on trouve au moins un personnage grotesque. » En effet, et le Général Dourakine n’en est pas le moindre.
L’effet éditorial, accrocheur, séducteur de la démarche force l’évidence mais, conforme à la fonction du rire, de l’humour, du comique, n’y a-t-il pas là une technique de camouflage des propos interdits, des pensées inacceptables, dans la tradition du Fou du Roi ?
Le rire est l’expression d’une tension. Elle éclate lorsque cet autre , support projectif déplacé de la jalousie fraternelle, tombe ou se fait mal, ou bien tient des propos outranciers ou licencieux (les innombrables histoires de Toto), réussit à enfreindre un interdit, se venge d’un plus fort, d’un plus grand (comme ces parents que l’on ne peut contester), ou en pâtit, et tout cela sans le moindre risque pour le spectateur témoin jouisseur, comme devant le clown dont chacun rit des malheurs. Pour sa part l’humour, partie du comique, vise à mettre en relief par la caricature une réalité que l’on cherche à dénoncer, plutôt chez autrui !
Mais il paraît difficile de ne retenir que le comique dans les contenus de cette oeuvre tant les situations tragiques se succèdent : mort omniprésente, marâtres terribles, abandons, misère, faim, soif... Shakespeare est-il un comique lorsqu’il fait dire à Roméo : « Cette nuit est le plus beau jour de ma vie » ! Alors, tragi-comique Mme de Ségur ?
En premier lieu, le développement de concepts religieux aussi sérieux que ceux prônés par les ultramontains s’accorde-t-il avec de l’humour ? Ce n’était pas leur genre, plutôt à cheval sur les conventions. Donc l’utilisation de cette technique est délibérée et va lui permettre de faire passer des réflexions, des remarques, des révoltes, que la censure de Napoléon III n’aurait jamais laissées passer. Et ça n’a pas été simple. Un âne, un simple d’esprit (Gribouille) tiennent d’étranges propos sur la religion, et même d’innocentes petites filles (Les Bons Enfants ). Paolo se moque des lubies narcissiques d’une comtesse, le noble Dourakine est ridicule mais généreux, les nouveaux riches, arrivistes et dépensiers sont à mourir de rire...
Au bout de treize années de lit, de dépression grave et de mutisme, la Comtesse décide de se lever et de parler... en écrivant pour les parents, via les enfants. Ainsi, dans Le Général Dourakine , l’histoire ne tourne pas principalement autour des enfants mais autour des adultes, de leurs caractères, de leurs craintes, de leurs nostalgies, les enfants sont pris dans l’histoire des adultes 4 (conseils de fausseté et de platitude, mensonges, secret autour du prince polonais, déportations en Sibérie, adaptation au caractère des parents, déménagements...).

Alors elle se lève pour dénoncer la condition des enfants, mais aussi celle des femmes et du peuple, la misère, la faim, l’abandon ; elle réclame le droit aux soins et à l’enseignement pour tous. Partout, elle prône le devoir de solidarité des riches envers les pauvres et honnit l’égoïsme. Sa première victoire a été de surmonter sa dépression, sa seconde d’avoir pu être publiée, sa troisième d’avoir gagné son émancipation financière en obtenant que les droits d’auteur ne soient plus versés à son mari mais directement à elle-même (la femme était considérée comme socialement immature). En réponse, il lui coupe les fonds après avoir si longtemps lorgné sur sa dot ! Alors elle combat le système de la dot avec ses héroïnes : Mina, Geneviève, Juliette, Christine...
Elle se lève pour dénoncer, en tentant de concilier révolte et soumission, censure et liberté d’expression. Bataille pour une Femme-Sujet dans ce 19e siècle rétrograde et obscurantiste : Georges Sand, ma sœur ?

La relisant, nous demeurons fascinés par la richesse de ses écrit

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