Critique sociale
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Critique sociale , livre ebook

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Description

Extrait : "L'économie politique est le code de l'usure, la description de la mécanique sociale et l'inventaire de son matériel. Rien de plus, rien de moins. Pas trace de philosophie, ni de morale..." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. 

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 30
EAN13 9782335047752
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335047752

 
©Ligaran 2015

Avant-propos
Le 28 mai 1872, Blanqui écrivait ce qui suit à sa sœur, madame Antoine :
« Je te renvoie un paquet contenant partie de mes manuscrits que tu m’avais envoyés. Il y en a six, dont cinq classés par les lettres majuscules A, B, C, H, K.
Les cinq numérotés forment un corps d’ouvrage d’économie politique, pas très méthodiquement classé, mais pouvant passer. Ce sont quatre grands fragments intitulés : 1° Capital et Travail – 2° Luxe – 3° les Apologies de l’usure – 4° le Communisme, avenir de la société. Le cinquième cahier, marqué K, est intitulé Fragments. Ce sont des fragments détachés de une, deux, trois pages, destinés à se fondre dans l’ouvrage, s’il se terminait, mais pouvant être publiés tels qu’ils sont parce qu’ils renferment tous une idée complète. Si je venais à disparaître, il y a là un volume tout prêt à imprimer. En tête de ces cinq cahiers, doit figurer le prologue. Ainsi le volume se composerait des six cahiers suivants, dans l’ordre que j’indique ici : 1° le Prologue – 2° le cahier A, Capital et Travail – 3° le cahier B, le Luxe – 4° le cahier C, les Apologies de l’usure – 5° le cahier H, le Communisme, avenir de la société – 6° le cahier K, Fragments.
Ces six cahiers, dans l’ordre indiqué, peuvent être mis sous presse. L’avenir dira ce qu’il faut en faire. Il reste chez toi une foule d’autres manuscrits relatifs à l’économie politique : entre autres un qui… traite surtout du coopératif au temps des congrès de Genève et de Lausanne. J’espère qu’il n’est pas perdu. »
C’est donc à la fois pour nous conformer à la volonté de l’illustre révolutionnaire, pour rendre hommage à sa mémoire et pour remplir un devoir envers le public que nous, les amis et les disciples de Blanqui, assistés de sa sœur, madame Antoine, nous avons préparé cette édition.
Nous avons réuni dans ces deux volumes tout ce qui, dans les manuscrits de Blanqui, avait trait à l’économie politique et sociale.
En ce qui touche CAPITAL ET TRAVAIL, nous avons scrupuleusement suivi l’ordre fixé par Blanqui lui-même : 1° le Prologue , 2° Capital et Travail , 3° le Luxe, 4° les Apologies de l’usure, 5° le Communisme, avenir de la société. Toutefois nous en avons détaché, pour en faire le fonds du second volume, les Fragments considérablement augmentés par « une foule d’autres manuscrits relatifs à l’économie politique » et non plus limités au « cahier K ».
Le premier volume se termine par : Propositions de quelques économistes, notes critiques, pour la plupart de premier jet, prises au courant de la plume et de la lecture.
Nous avons mis en tête quelques lignes évidemment destinées par Blanqui à servir de préface.
Le deuxième volume est intitulé : FRAGMENTS ET NOTES .
Sous le titre général : Le Coopératif et le titre spécial : Projet de discours, nous donnons le manuscrit visé par Blanqui dans sa lettre à madame Antoine, le manuscrit qui traite surtout du coopératif au temps des congrès de Genève et de Lausanne ».
Les Questions économiques au Parlement ne sont autre chose que l’analyse consciencieuse et minutieuse de certains travaux et de certains débats. Peut-être les accusera-t-on de faire parfois longueur et de manquer d’actualité. Mais, outre que les questions traitées n’ont pas disparu, leur analyse a toujours tant de précision, elle brille par des vues si claires, elle est semée d’aperçus si originaux, énoncés dans un style si personnel, elle démontre si bien la préoccupation de Blanqui et son absolue compétence sur ces questions que les malveillants l’accusaient de négliger et même d’ignorer, que nous n’avons voulu nous permettre aucune coupure.
Enfin nous avons cru que les miettes de l’esprit et du génie étaient bonnes à recueillir et nous les avons réunies sous la rubrique Notes. Il y a telle pensée détachée, tel aphorisme en une ligne qui vaut un long morceau.
Nous publions, en tête du premier volume, une gravure de la statue de Blanqui exécutée, pour le monument du Père-Lachaise, par le grand sculpteur Dalou. Nous sommes heureux de saisir l’occasion qui nous est offerte et de donner à M. Dalou le témoignage public de notre admiration, de notre reconnaissance. Grâce à lui, grâce à son désintéressement tout autant qu’à son génie, le monument de Blanqui sera couronné par une œuvre immortelle, digne, tout à la fois, de celui qui l’a exécutée et du grand homme dont elle glorifie la mémoire.

Mars 1885.
Capital et travail
Avis au lecteur
Ce qui suit n’est point un traité ex professo d’économie politique, mais une suite d’aperçus à propos des questions sociales. Donc nulle nécessité de s’astreindre à un enchaînement rigoureux des matières. Peu importe l’ordre des arguments, pourvu qu’ils frappent juste.

26 mai 1869.

L’économie politique est le code de l’usure, la description de la mécanique sociale et l’inventaire de son matériel. Rien de plus, rien de moins. Pas trace de philosophie, ni de morale.
Bastiat seul a essayé une réfutation du socialisme. Ses prédécesseurs n’avaient jamais risqué un argument en faveur du prêt à intérêt. Ils le considéraient comme une Providence inattaquable et se contentaient d’en réclamer la liberté absolue.
Les savants officiels ont-ils traité la question depuis 1850 ? Je l’ignore. Il n’est pas facile à un vagabond sans le sou, prisonnier, proscrit ou latitant, de mettre la main sur un livre sérieux. Du reste, que ces officiels aient dit mieux ou moins bien que Bastiat, ils n’ont pu dire autre chose.
Ceci n’est donc pas un livre d’économie politique, mais une monographie du capital et de sa mère l’usure, avec un point d’interrogation sur l’avenir.

Juillet 1870.
I Prologue

I
Depuis la division du travail et l’usage de la monnaie, l’échange est le grand ressort de l’ordre économique, et par conséquent de la société matérielle. Or, la condition fondamentale de l’échange, c’est l’équivalence des objets échangés. Point d’axiome au monde plus incontestable et plus incontesté. Cet axiome, l’économie politique le proclame unanimement, au nom de l’évidence et du sens commun. Il est clair, en effet, que si l’on échange entre elles deux choses, c’est qu’elles se valent. Cela n’a pas besoin de démonstration.
Eh ! bien, j’accuse l’économie politique de violer le principe reconnu et posé par elle-même. Je l’accuse de n’être que la violation permanente et acharnée de ce principe. Non pas qu’un si grand méfait soit de son invention. Elle est fort jeune et ce méfait est bien vieux. Mais, alors que, de par la science et la justice, elle devait s’en déclarer l’ennemie, elle s’est constituée son humble servante. Au lieu de le détruire, elle l’a codifié. Passons aux preuves.
Le troc primitif, produit contre produit, opération presque impraticable, est devenu d’une extrême simplicité par l’emploi de la monnaie. La monnaie est un moyen de comparaison entre deux objets dont l’estimation réciproque serait directement presque impossible. Elle leur sert de mesure commune et facilite ainsi leur échange. Son rôle d’intermédiaire neutre lui permet de rendre un plus grand service encore, le dédoublement de l’échange en deux actes distincts, la vente et l’achat.
On vend un produit contre du numéraire, sans être tenu d’ acheter aussitôt avec ce numéraire un autre produit équivalent. On ignore même, à l’instant de la vente, l’époque et la nature de l’achat que la somme acquise permettra de faire. Ce sont deux opérations successives, séparées souvent par un long intervalle.
Première opération : on vend un certain produit, au moyen duquel on achète une pièce de cinq francs.
Deuxième opération, plus ou moins éloignée de la précédente : on vend la pièce de cinq francs qui achète ainsi un autre produit.
En vertu de la loi mathématique : Deux quantités égales à une troisième sont égales entre elles , les deux produits ci-dessus se valent, puisqu’ils ont chacun la valeur de cinq francs.
Tel est l’usage normal de la monnaie, usage fécond en bienfaits et en merveilles, s’il n’eût enfanté un cruel abus, source de calamités sans fin. Cet abus, on ne le connaît que trop : c’est le prêt à intérêt.
Le prêteur viole outrageusement cette loi mathématique : l’équivalence de l’échange. Exemple : en vendant un certain produit, il achète une pièce de cent sous, puis il la prête, moyennant restitution après l’année révolue, avec un surplus de v

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