Dires croisés sur Eaux dérobées
303 pages
Français

Description

Dès leur parution, au début des années 2000, D'Humaines conciliations et Lettre à une amie allemande ont suscité l'estime de quelques noms connus, qu'on ne présente plus : Jacques Derrida, Jean-Pierre Faye, Elisabeth Badinter, Jad Hatem et bien d'autres. Après la parution de Psoas et de Où tes traces..., Jad Hatem offrit à cette oeuvre un ouvrage dense : La femme nodale ; le philosophe y associe Daniel Cohen... et Thomas Mann, dyade vertigineuse. Les articles de fond, dans des revues, affluèrent. Dans l'indifférence de la critique française, cette oeuvre suscitait un intérêt universitaire international (Beyrouth, Etats-Unis, Allemagne, Rome, Montréal). Sont ici réunies, en un colloque informel, vingt-deux contributions, écrites par des philosophes, des écrivains, des critiques, des historiens de la littérature.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 115
EAN13 9782296445444
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

07a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 1 21/10/2010 22:38:48Sur Daniel Cohen on pourra se reporter à :
Jad Hatem, La femme nodale, Thomas Mann & Daniel Cohen, coll.
« Critiques littéraires », L’Harmattan, Paris, 2003
Daniel Cohen, un éditeur et un écrivain au Quartier Latin, Sa terre et
ses lunes, L’Harmattan vidéo, Paris, 2009
Couverture
© Reproduction d'une toile d’Andrew Pockett, prise à la tétralogie picturale
consacrée à D’Humaines conciliations, composée en 2001.
Maquette de la couverture : Andrew Pockett
ISBN : 978-2-296-12245-1
© L’Harmattan, 2010
07a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 2 21/10/2010 22:38:48Dires Croisés sur Eaux dérobées
de Daniel Cohen
tétralogie mémorielle
07a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 3 21/10/2010 22:38:4807a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 4 21/10/2010 22:38:48Collectif d’auteurs
Dires Croisés sur
Eaux dérobées
de Daniel Cohen
tétralogie mémorielle
2010
07a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 5 21/10/2010 22:38:4807a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 6 21/10/2010 22:38:48Contribution de
BENoît Au BIERg E
Au DREY Au Dou
JEAN-PIERRE BARBIER-JARDEt
Jo SEPH BRAMI
Mo NIqu E LISE Co HEN
MAu RICE Coutu RIER
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07a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 7 21/10/2010 22:38:4807a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 8 21/10/2010 22:38:48Avertissement
Les références données, au long de cet ouvrage, concernent les
éditions de 2000, 2001, 2004 de D’Humaines conciliations, de Lettre
à une amie allemande, de Psoas, de Où tes traces... Le travail
d’Eaux dérobées se poursuivait quand ces Dires croisés furent
remis à l’imprimeur ; il n’a pas été possible de les adapter à la
pagination nouvelle de la tétralogie. Nous nous excusons auprès
des auteurs, et de leurs lecteurs, de l’inconvénient ainsi suscité. Si
réédition de cet ouvrage il y a, nous tâcherons de procéder à cette
remise à jour.
07a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 9 21/10/2010 22:38:4807a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 10 21/10/2010 22:38:48Propos du dédicataire
Daniel Cohen
’éloge, vingt-deux fois exprimé, dans cet ouvrage qui consacre LEaux dérobées, est un bonheur rare dans la vie d’un écrivain ; il
couronne un travail à qui la reconnaissance immédiate a manqué.
L’ensemble des quatre ouvrages, qu’agrège le titre, tiré des
é critures saintes, est sorti, à Paris, dans une sorte d’indifférence
générale, il y a une dizaine d’années. J’avais offert presque vingt
ans de ma vie pour le concevoir et le mener à bout. u n grand
éditeur parisien m’avait dit : en me proposant dix ou quinze ans
plus tôt D’Humaines conciliations, je vous aurais déroulé le tapis
rouge. Je haussai les épaules : un homme serait donc
anachronmeique s’il transforme sa terre en lune ? M von Schwartzenberg,
personnage européen de l’envergure d’une Lou Andréas Salomé,
pouvait paraître affecté. Les femmes de la fin du dernier siècle,
apparaissaient, dans des livres essentiellement écrits par des
écrivaines, non seulement très libres, mais libres de narrer leur
sexualité dans le moindre détail ; tirés à des dizaines de milliers
med’exemplaires, face à l’engouement du public, M von
Schwartzenberg, semblait, par comparaison, dans les officines, et si l’on se
place dans la perspective de la mentalité française, immatérielle,
ou relever d’un temps plus proche d’o riane de g uermantes, que
07a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 11 21/10/2010 22:38:4812 Dires Croisés sur Eaux dérobées de Daniel Cohen
d’une quadragénaire à qui désormais on pourrait offrir le poste
de premier ministre, voire de président de la République ; que
tout mon travail se fût articulé autour de la question européenne
et, parallèlement, autour d’une question subsidiaire, « qu’est-ce
1qu’écrire ? » après l’épouvante, compliquait mon dossier . Bref,
mon travail intégrait la chute de l’homme dans son précipice
favori : la guerre, la gueuse. o r dans D’Humaines conciliations,
on en entraperçoit seulement le spectre, lointain rapporté par
les mots, ombres mêlées au fond d’une caverne. Des paroles, des
écrits, la mémoire des messagers, à peine leur miroir.
Je jouais de malchance.
v ers la fin des années 1970, Albin Michel publiait, du romancier
polonais Andrzej k usniewicz, Le Roi des Deux-Siciles, dans une
traduction de Christophe Jezewski et de f rançois-Xavier Jaujard.
Le préfacier, le regretté Piotr Rawicz, alléguait que les grandes
langues internationales (qu’on compterait sur les doigts des deux
mains) seraient le bassin naturel de la propagation rapide des œuvres
littéraires d’envergure. Il aurait constaté, au vingt-et-unième siècle,
que cela n’est validé qu’en partie. Des langues d’Europe centrale,
montaient en somme de magnifiques romanciers ; ils touchaient à
l’universel de l’homme, mais point à celui des lecteurs (ainsi de
Stanislaw Ignacy w itkiewicz, mort par suicide en 1939) ; pour eux le salut
ne viendrait peut-être pas : il est vrai, en 1978, peu de monde tirait
du malaise communiste, la certitude d’un effondrement intégral ;
il interviendra pourtant un peu plus de dix années plus tard. o n
aurait pu rétorquer à Piotr Rawicz qu’écrire en français ne garantit,
en aucune manière, un succès mérité ou immérité. Sans la fondation,
plutôt récente du comptoir éditorial de la nrf, que fût-il advenu de
Proust, balloté de lecteur en lecteur embarrassé ? Rawicz, presque
incertain d’ailleurs, conclut par ces mots de g oethe : « grau ist jede
t heorie » (grise est toute théorie).
1. Nous admirons « son savoir ludique », « sa capacité à mêler intelligence et
théâtre, l’expérience, les lectures et son tempérament [qui] lui [ont] appris
que l’intelligence sans action s’assèche, se défibre », écrit Cécile w olff,
reprenant quelques phrases du narrateur de D’Humaines conciliations,
dans « Daniel Cohen dans son œuvre », contribution qu’elle a signée et
que l’ordre alphabétique des personnes ayant participé à l’élaboration de
cet ouvrage, place à l’ultime rang.
07a_DiresChoses_FinVersNoir.indd 12 21/10/2010 22:38:48Daniel Cohen — Propos du dédicataire 13
Je finis par trouver un éditeur qui eut la vertu de ne pas s’ériger
en censeur. Le goût d’un groupe d’influence est un juge accablant
à Paris.
Progressivement, la chape de plomb fut lentement soulevée et
enfin levée :
a) Si D’Humaines conciliations et Lettre à une amie allemande
ont été recommandés par tel journaliste fameux sur LCI ; b) si,
plus tard, Bettina k napp, l’un des passeurs les plus honnêtes de
la littérature contemporaine française aux é tats-u nis, a par deux
fois offert son autorité et son enthousiasme, bientôt convertis en
amitié, au prestigieux et magnifique World Literature Today (WLT)
pour dire le bien qu’elle pensait de mes écrits ; c) si encore Jaques
é ladan l’a fait maintes fois, là où il le pouvait, notamment dans
l’excellent Mensuel littéraire et poétique de Bruxelles, aujourd’hui
disparu ; d) si une chaîne télévisuelle périphérique m’a invité une
petite heure afin que j’explique pourquoi mon œuvre semblait
marginale (je croisai, dans les couloirs du studio, le romancier
Marc Lévy qui m’avait discrètement souhaité « bonne chance »
tant il avait parfaitement deviné que mon Psoas n’atteindrait,
fût-ce en rêve, les prodigieux tirages de ses livres si décriés par
les délicats) ; e) si, en outre, une vingtaine d’articles et de courtes
études on rapporté l’existence de mes éclopés, dans des
quotidiens, des hebdomadaires, des mensuels ou des revues d’audience
moyenne ; f) si, en vérité, sept 

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