Discours de métaphysique
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Discours de métaphysique , livre ebook

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Description

Extrait : "La notion de Dieu la plus reçue et la plus significative que nous ayons, est assez bien exprimée en ces termes que Dieu est un être absolument parfait, mais on n'en considère pas assez les suites ; et pour y entrer plus avant, il est à propos de remarquer qu'il y a dans la nature plusieurs perfections toutes différentes, que Dieu les possède toutes ensemble, et que chacune lui appartient au plus souverain degré."

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Publié par
Nombre de lectures 46
EAN13 9782335035032
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335035032

 
©Ligaran 2015

Préface
Voici, à proprement parler, la première édition en France, et, si je ne me trompe, l’édition définitive du Discours de métaphysique . Je sais bien que Foucher de Careil l’avait fait imprimer en 1857 à la suite de ses « Nouvelles lettres et opuscules inédits de Leibniz », à peu près tel que Grotefend l’avait trouvé et publié à Hanovre dès 1846. Mais ce n’était pas un inédit ; il l’avait donc relégué dans un Appendice. Sans doute, même chez nous, quelques chercheurs ont réussi à l’y découvrir, et, certes, un ou deux ont su le lire, le comprendre et en profiter ! Et cependant il fallut attendre longtemps encore avant que fût apprécié à sa valeur ce « petit discours de Métaphysique », comme l’appelait Leibniz, où la doctrine du philosophe le plus profond, développée, par degrés, dans des conversations avec les plus grands hommes » au cours des voyages de France, d’Angleterre et de Hollande, mûrie ensuite grâce à un recueillement de plusieurs années, se montre dans toute la fraîcheur de son premier épanouissement.
Une fois avertis, nous devions rechercher et il nous était de plus en plus difficile de nous procurer le Discours . Le livre de Grotefend est à peu près introuvable. Celui de Foucher de Careil est devenu rare. Lorsque notre maître Paul Janet fit paraître en 1866 l’excellente édition, si justement classique, des « Œuvres philosophiques de Leibniz », il eut bien soin d’y insérer la correspondance de Leibniz et d’Arnauld, mais il oublia l’opuscule dont elle est cependant le commentaire et, sur certains points, le développement. La grande édition de Gerhardt est trop exclusivement un ouvrage de Bibliothèque. On sait assez, enfin, qu’il ne suffit pas d’inscrire dans les programmes universitaires tel ou tel texte, fût-il même, comme celui-ci, un chef-d’œuvre, pour décider nos libraires à le faire imprimer.
Licencié de la Faculté des lettres de Paris, professeur dans une école libre, M. l’abbé Lestienne avait commencé de préparer, quand il en avait encore le droit, l’agrégation de philosophie à la Faculté des lettres de Lille. Il n’hésita pas longtemps sur le programme qu’il substituerait à celui du concours. Deux ans de suite, aux grandes vacances, il a fait à Hanovre un séjour prolongé. Dans le trésor des manuscrits de Leibniz, il a été assez heureux : pour retrouver ; sans parler ici d’un grand nombre de documents encore ignorés, précieux pour la plupart, et dont j’espère bien qu’il nous fera profiter un jour, la rédaction originale, autographe du Discours de métaphysique dissimulé sous un autre titre ; il a pu ainsi la comparer, le premier, avec les copies déjà connues : l’édition qu’il publie aujourd’hui est le résultat de cette découverte et de cette comparaison.
Au moyen d’une notation toute personnelle, il reproduit, soit dans le texte même, soit au bas des pages, avec une rigoureuse exactitude, toutes les variantes, et en indique l’origine et la nature. Il nous fait donc assister, sinon à la création de la pensée, du moins à tous les tâtonnements d’une expression qui se cherche ou qui se corrige, et, par là, à la manière de travailler et aux scrupules d’un grand esprit. Après un peu de surprise, peut-être, causée au premier abord par la diversité des caractères et des signes employés, on ne tarde pas à se passionner, à cause de cette diversité même, pour une lecture qui donne vraiment l’impression qu’on entre, en quelque sorte, dans l’intimité du génie,
M. Lestienne ne s’est pas contenté de publier le Discours . Il le fait précéder d’une courte et savante introduction, toute de première main, où nous voyons à quel moment et pourquoi il a été composé, pourquoi aussi il n’avait pas paru du vivant de l’auteur ; enfin, après un commentaire perpétuel, nous trouvons, dans un très grand nombre de notes, par où s’achève cet ouvrage, toutes les explications nécessaires, et beaucoup de rapprochements avec d’autres textes, dont plusieurs encore inédits. Et si l’on songe à l’inclination de Leibniz pour la scolastique, ou bien à ses préoccupations théologiques, peut-être n’est-il pas téméraire de penser que, par ses études antérieures, son nouvel éditeur était préparé mieux que personne à bien remplir cette partie de sa tâche.
Simple spectateur d’un travail où je n’ai eu d’autre part que la sympathie avec laquelle j’en ai suivi pas à pas les progrès, je me fais un grand honneur de présenter cette édition du Discours de métaphysique , non seulement aux Maîtres et aux Étudiants, mais aussi à tous ceux qui ont encore du goût pour la philosophie.

A. PENJON.
« Hortus conclusus »
Dans sa lettre du 1/11 Février 1686 au Landgrave Ernest de Hesse-Rheinfels, Leibniz écrit qu’il n’a pas encore pu « faire mettre au net » le texte du Discours de métaphysique . Arnauld, au jugement duquel il veut soumettre son travail, ne recevra donc copie que du sommaire des articles. C’est probablement en vue de cet envoi que le sommaire fut écrit par Leibniz sur les marges déjà fort encombrées de notes du manuscrit autographe. Il ne le fit pas reproduire par son secrétaire dans les copies que nous connaissons. Le brouillon portait dès ce moment la trace d’un travail considérable et de révisions, qui ne purent vraisemblablement pas s’accomplir dans les limites du mois de janvier. La composition du Discours remonte donc au moins à la fin de l’année 1685. La date ne peut en être fort antérieure, s’il faut tenir compte d’une indication de la lettre déjà citée : « J’ai fait dernièrement un petit discours de Métaphysique », et surtout de l’empressement que met l’auteur à en expédier à Arnauld le résumé.
Le philosophe était satisfait de son œuvre. Il y assemblait, en effet, d’une manière fort heureuse, et, pour la première fois, presque complète les maîtresses pièces de son système. Une illumination intérieure, probablement récente, lui avait fait reconnaître pour un fruit très mur et prêt à se détacher de son admirable doctrine de Veritate l’étonnante application qu’il pouvait en faire à sa propre conception de la substance, une interprétation, la plus élégante et surtout la plus rigoureusement démontrée qu’on pût souhaiter, du « phénomène » universel et jusqu’alors inexplicable de l’action ad extra .
Qu’il fût dès lors fort tenté de publier le Discours et de faire connaître le résultat de ses réflexions aux philosophes de France si préoccupés, à cette époque, du même problème métaphysique, c’est ce dont il avait peine à se défendre. « Je ne me presse pas trop de publier quelque chose sur des matières abstraites, qui sont au goust de peu de personnes, puisque le public n’a presque encore rien appris depuis plusieurs années de quelques découvertes plus plausibles que j’ay : je n’avois mis ces méditations par écrit que pour profiter en mon particulier des jugements des plus habiles. . ».
Mais son ambition, vieille déjà de vingt ans, de réconcilier les confessions chrétiennes par la philosophie, en leur offrant dans son système l’enveloppe la plus convenable de leurs dogmes et la plus propre aussi à en effacer les différences cette ambition de toute sa vie le retenait. Il fallait s’assurer, avant toute publication de l’ensemble, que des points peut-être secondaires de son exposition, ne seraient point sujets à contradiction ni à condamnation dans cette Église Catholique dont il reconnaissait qu’on pouvait trouver la théologie « mieux liée » que celle de ses coreligionnaires, dont les dogmes l’arrêtaient moins que certaines pratiques du culte et la trop rude discipline intellectuelle, et qu’il rêvait de conquérir à sa philosophie, plus encore qu’on ne songeait chez elle à le ranger sous sa bannière. La discussion si justement célèbre avec Arnauld détruisit en partie ces espérances : le sommaire des articles du Discours fournissait, il faut l’avouer, une base insuffisante pour l’appréciation d’une doctrine bien plus remarquable par ses méthodes et ses considérants que par ses conclusions ; Leibniz eut peine à forcer l’attention d’abord, puis surtout l’assentiment de l’inflexible théologien.
L’assentiment qu’Arnauld finit par accorder à certains principes, et dont Leibniz se prévalut toute sa vie comme d’un triomphe, laissait finalement peu d’illusion au philosophe sur le cas qui sérail fait des conclusions, et l’on sent une véritable angoisse dans les termes avec lesquels, à la fin de cette discussion de deux ans, il adjure Arnauld (par l’entre

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