L artillerie
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L'artillerie , livre ebook

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Description

Extrait : "C'est à l'Orient qu'est due l'invention des appareils névro-balistiques dérivés de l'arc ; l'origine de cette découverte se perd dans la nuit des âges. Pline nous apprend que les Crétois inventèrent le scorpion ; les Syriens, la catapulte ; les Phéniciens, la baliste – mais sans assigner de date à l'apparition de ces engins."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Publié par
Nombre de lectures 37
EAN13 9782335097511
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0008€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335097511

 
©Ligaran 2015

PREMIÈRE PARTIE Temps antérieurs à l’invention de la poudre
CHAPITRE I Artillerie névrotone

SOMMAIRE. Historique. – Principes de construction du matériel d’artillerie névrotone. – Nomenclature des engins. – Vitesses initiales et portées. – Projectiles. – Batteries. – Restitution de pièces névrotones.
C’est à l’Orient qu’est due l’invention des appareils névro-balistiques dérivés de l’arc ; l’origine de cette découverte se perd dans la nuit des âges. Pline nous apprend que les Crétois inventèrent le scorpion  ; les Syriens, la catapulte  ; les Phéniciens, la baliste – mais sans assigner de date à l’apparition de ces engins. Certain texte de la Bible est plus précis à cet égard ; un passage des Paralipomènes nous fait connaître que, vers l’an 810 avant notre ère. Ozias arma les remparts de Jérusalem de « machines construites par un ingénieur, pour lancer des traits et de grosses pierres ». Deux siècles plus tard, Ézéchiel menace la ville sainte des balistes de Nabuchodonosor, et Jérémie prophétise que le grand roi dressera contre elle des « machines de cordes ». Diodore de Sicile commet donc une erreur quand il rapporte l’invention des armes de jet à l’époque du concours ouvert par Denys l’Ancien (399 av. J.-C.), entre les ingénieurs de Sicile et ceux de l’étranger, en vue de la construction d’un nouveau matériel de guerre. C’est également à tort qu’Élien attribue à Denys le Jeune l’invention de la catapulte. Les ingénieurs du quatrième siècle ne firent vraisemblablement que perfectionner des appareils déjà connus et de création sans doute bien antérieure au temps d’Ozias, c’est-à-dire au neuvième siècle (av. J.-C.).
La renaissance des appareils orientaux sous la main des ingénieurs de Denys frappa la Grèce d’admiration, mais aussi de terreur. Ωλετο άρετύ  ! « Adieu, bravoure ! » s’écriait Archidamus, fils d’Agésilas, à la vue d’un trait de catapulte apporté de Syracuse. On avait beau gémir, l’élan était donné ; toutes les puissances voulurent avoir de l’artillerie sicilienne. La Macédoine ne fut pas la dernière à entrer dans cette voie nouvelle, car, durant ses campagnes d’Asie, l’armée d’Alexandre était accompagnée d’un parc d’appareils névrotones. Ultérieurement, à la bataille de Mantinée, on voit Machanidas appuyer le front de ses troupes d’une rangée de machines de jet. Depuis lors, l’artillerie de campagne et de siège ne cesse de figurer dans l’histoire des armées de terre ; elle trouve aussi son emploi dans la marine, témoin les huit « pierriers » dont Archimède arme son grand navire la Ville de Syracuse .
Jusque vers le milieu du deuxième siècle avant notre ère, la puissance des gros engins balistiques, spécialement affectés au service de l’attaque et de la défense des places, provient exclusivement de la force de torsion d’un système de faisceaux de fibres élastiques, telles que tendons ou nerfs, cheveux, crins, chanvre, etc. Ces fibres tordues actionnent des leviers propulseurs, à la manière d’une corde de scie agissant sur son taquet de serrage. De là la détermination générique de tormenta donnée par les Latins aux appareils névrotones, et ce nom se retrouve encore dans nos écrivains du seizième siècle sous la forme de tormens bellicques .
Considérés au point de vue de la nature du projectile, les pièces névrotones de l’antiquité se distinguent en oxybèles , lithoboles et polyboles – celles-ci lançant à volonté des pierres ou des traits. En ce qui touche aux différences essentielles de leurs dispositions organiques, elles se classent en monancones et ditones . Les machines à deux « tons » étaient le plus en usage ; le matériel antique en comprenait deux variétés : les euthytones et les palintones .

Onagre lithobole monancone
Cette dernière classification n’est pas, comme l’ont voulu quelques commentateurs, issue de la diversité de forme des trajectoires, mais bien du fait de deux modes d’action de la corde archère. Les euthytones sont à tension directe ; la tension se fait à revers dans les palintones.
La nomenclature du matériel d’artillerie névrotone peut, jusqu’à certain point, se restituer. On distinguait parmi les tormenta  : le gastraphète , espèce d’arbalète primitive ; l’arcubaliste , la toxobaliste , la manubaliste , armes de jet portatives ; le scorpion et la chirobaliste , sa similaire ; la carrobaliste ou baliste sur roues, pièce de campagne ; l’onagre  ; la baliste et la catapulte , pièces de siège. Faite pour percer les boucliers de l’ennemi, la catapulte était un grand scorpion oxybèle euthytone ; affectée au service des bombardements, la baliste était lithobole palintone.
Théoriquement, les projectiles des machines de jet de gros calibre avaient des vitesses initiales variant de 60 à 65 mètres, et environ 375 mètres de portée. Les pierriers d’Archimède lançaient, à 185 mètres de distance, des blocs du poids de 80 kilogrammes ; des poutres à armatures de fer, de 6 m ,50 de longueur. La flèche de la chirobaliste avait une vitesse initiale d’environ 50 mètres et une portée maxima de 275 mètres ; on la tirait ordinairement à 90 mètres du but à atteindre.
Les engins névrotones lançaient aussi des projectiles incendiaires tels que barils emplis de poix enflammée, barres de fer rouge et falariques . La falarique était, suivant Tite-Live, un javelot garni d’étoupes enduites de poix.
Les pièces d’artillerie névrotone ne s’employaient pas isolément ; on en formait des batteries ( βελοστάσεις ). L’usage des batteries de siège et des batteries de place remonte à la plus haute antiquité ; les opérations de la défense de Syracuse et de l’attaque de Jérusalem sont demeurées célèbres, à raison du rôle dévolu au matériel d’artillerie de place et de siège.
Les principaux types névrotones ont été l’objet d’une restitution opérée de la main habile du général de Reffye. Les salles du musée de Saint-Germain offrent aux regards du visiteur :
Une catapulte oxybèle, ditone et euthytone, dont les tons sont en nerfs filés et tordus. Exécuté dans les proportions indiquées par Héron et Philon, cet engin donne à son projectile une portée de 180 à 200 mètres ; – une catapulte de même genre, mais de plus grand module et ne mesurant pas, sur son affût, moins de 2 m , 80 de hauteur ; – une catapulte polybole, exécutée d’après les indications d’un relief de la colonne Trajane. Montée sur chariot, cette pièce de campagne pouvait lancer à 300 mètres une flèche ou carreau du poids d’un kilogramme. Un tel projectile pourrait dans ces conditions traverser de part en part le corps d’un cheval, deux ou trois épaisseurs de clayonnages et autres obstacles de résistance analogue ; – un onagre lithobole monancône, restitué d’après le texte d’Ammien Marcellin et lançant à 250 mètres des pierres de 2 kilogrammes et demi. ( Voy. la fig. 1 ).
Ultérieurement, M. V. Prou, si prématurément enlevé à la science, a publié une excellente restitution du gastraphète et du scorpion.
CHAPITRE II Artillerie chalcotone

SOMMAIRE. Une invention de l’ingénieur Ctesibius. – Avènement des ressorts en bronze. – Perfectionnement des engins chalcotones. – Travaux de Philon de Byzance.
Quelle qu’en fût la disposition organique, les appareils à tons étaient affectés d’un défaut grave : essentiellement hygrométriques, ils se détraquaient sous l’action de la pluie ou d’un simple brouillard, et les organes en étaient vite paralysés. Un grand perfectionnement se produisit au cours de la célèbre période Alexandrine, laquelle embrasse l’intervalle de temps compris entre le siècle d’Alexandre et le siècle d’Auguste. Vers l’an 120 avant notre ère, apparut Ctesibius, le célèbre ingénieur auquel on attribue l’invention du piston et de la première machine à air comprimé ( άερότονον όργανον ). Ce novateur eut l’idée de remplacer les faisceaux de fibres élastiques – tendons, chanvre, cheveux ou crins, – par des ressorts en bronze écroui ( ελάσματα χαλxά ) ; de substituer ainsi à l’organe névrotone, reconnu défectueux, un appareil métallique qui prit le nom de χαλxότονον öργανον et fut immédiatement appliqué aux engins de petit calibre. Si cet appareil chalcotone ne réussit point à se substituer aux faisceaux névrotones dans la construction des machines de jet de gros calibre, ce fut sans doute à raison de l’état de l’industrie, alors impuissante à fabriquer des ressorts de grandes dimensions. D’ailleurs, la réparat

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