La Petite Marieuse
27 pages
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La Petite Marieuse , livre ebook

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Description

Extrait : "JULES, seul, écrivant : « Chère madame, – une affaire imprévue, un contretemps me privent du plaisir que je me promettais de passer la soirée près de vous. Je quitte Paris et ne sais quand je serai de retour. Agréez, etc, etc... » (Mettant une enveloppe.) Madame la comtesse de Préfeuilles. (Parlé.) C'est fait – pour une rupture, c'est bien une rupture..." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 23
EAN13 9782335065152
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335065152

 
©Ligaran 2015

NOTE DE L’ÉDITEUR
Saynètes et monologues , édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable dont la modernité apparaît avec évidence et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues que nous avons choisi de vous faire connaître. De nombreux autres titres rassemblés dans nos collections d’ebooks, extraits de ces volumes sont également disponibles sur les librairies en ligne.
La petite marieuse

FANTAISIE EN UN ACTE PAR M. ÉMILE GOBY

Personnages
SIMONNE DE RASPADOUR, 15 ansMlle JEANNE GOBY.
JULES, 45 ans(L’AUTEUR.)
UN DOMESTIQUE.

Scène première

Jules, seul, écrivant.

« Chère madame, – une affaire imprévue, un contretemps me privent du plaisir que je me promettais de passer la soirée près de vous. Je quitte Paris et ne sais quand je serai de retour. Agréez, etc., etc… »
(Mettant une enveloppe.) Madame la comtesse de Préfeuilles. (Parlé.) C’est fait – pour une rupture, c’est bien une rupture. La petite comtesse a trop d’esprit pour s’y méprendre et d’une… À l’autre, maintenant. (Écrivant.)

« Chère madame,… merci de votre charmante invitation, à sept heures, je vous dirai combien vous me rendez heureux… Jules de Taspadour. »
(Mettant une enveloppe.) Madame SORETTI, du Théâtre-Italien, 6 bis, rue Mogador… (Prenant les deux lettres.) Ici un congé, là renouvellement de bail. Voilà ! Aussi quelle idée folle de vouloir me marier !… Oh ! ce n’est pas moi qui l’ai eue… grand Dieu, non. Mais j’ai été assez bête pour me laisser influencer par ma sœur, une gamine de quinze ans, car si j’ai trente-cinq ans, elle n’en a que quinze à peine ; oui, il y a eu dans la famille un entracte de vingt années. Mais il faut avouer que nos chers parents n’ont rien perdu pour attendre. Simonne est si jolie, si charmante, le regain de l’amour ! Elle n’a qu’un défaut, c’est de vouloir me marier. J’avais dit oui, pour obtenir la tranquillité. Elle croit même que c’est chose faite. Nous devons ce soir aller dîner ensemble chez la comtesse, le dîner des fiançailles ! Trois services et les invités, le notaire, le médecin, tout le clan, mais je n’irai pas. Il y aura bien ici une petite révolution, mais j’ai du caractère je ne céderai pas, cette fois – que diable ! une petite pensionnaire ne me fera pas capituler. Cependant, je ne voudrais pas lui faire de la peine, pauvre chérie, car elle n’a que moi au monde, et à nous deux nous représentons toute la famille. Où ai-je mis la cire à cacheter, car je cachète toujours mes lettres, je trouve cela plus convenable et plus propre, c’est bien assez de subir la prose des gens sans recevoir leur… humidité. Ah ! quand la lettre est d’une jolie femme, c’est différent Simonne aura pris la cire, certainement.
Scène II

Simonne, Jules.

SIMONNE
Bonjour, grand frère !

JULES
Bonjour, petite sœur ; d’où viens-tu donc comme ça ?

SIMONNE
J’avais quelques courses à faire.

JULES
Tu es sortie seule, tu sais que je n’aime pas ça.

SIMONNE
La femme de chambre m’a accompagnée jusque chez ma modiste, mon chapeau n’était pas tout à fait prêt et madame Reboux a eu la bonté de me faire reconduire par sa première demoiselle qui avait justement une course dans le quartier ; elle est charmante cette demoiselle, et un talent, vois la merveille qu’elle m’a faite.

JULES, distrait
Oui, très joli. Où as-tu mis la cire ?

SIMONNE
Tu sais bien que je ne touche jamais à ton bureau. Eh bien ! voyons, comment me trouves-tu ?

JULES
Charmante ! mais n’avais-tu pas ton chapeau rose ?

SIMONNE
Y penses-tu un chapeau de trois semaines que madame de Préfeuilles a vu au moins une fois. Songe donc que c’est un dîner officiel.

JULES
Oui, oui, c’est bien amusant, justement j’ai ce soir un rendez-vous très important avec mon homme d’affaires.

SIMONNE
Eh bien ! tu le verras demain, ton homme d’affaires. En voilà un que je bénis, il te donne toujours ses rendez-vous le soir. Alors, moi, je passe mes soirées toute seule. Espérons que lorsque tu seras marié, il changera ses heures.

JULES
Voyons, ma petite Simonne, tu veux donc absolument me marier ? Tu as l’air, ma parole d’honneur ! d’avoir envie de te débarrasser de moi.

SIMONNE, l’embrassant
T’es bête !

JULES
Ne sommes-nous pas heureux ainsi ?

SIMONNE
Parfaitement heureux !

JULES
Alors pourquoi changer notre petit train-train ?

SIMONNE
Nous ne changerons rien à notre petit train-train. Nous serons trois au lieu de deux, voilà tout. Amélie de Préfeuilles, autrefois Amélie de Sognac était au couvent dans les grandes quand j’étais dans les petites. Elle était ma petite mère, rien ne sera donc changé, si ce n’est qu’au lieu d’une enfant, elle en aura deux.

JULES
Vous avez arrangé cette petite combinaison ensemble.

SIMONNE
Parbleu, nous ne pouvions pas arranger ça avec les parents de la fille puisqu’elle est orpheline comme nous sommes orphelins.

JULES
Il me semble qu’il aurait été plus sage d’attendre que tu fusses mariée ?

SIMONNE
Y penses-tu ?

JULES
C’est l’avis de mon homme d’affaires.

SIMONNE
Et il a trouvé ça tout seul, ton homme d’affaires, sans chercher. Écoute, j’ai à peine quinze ans. Je ne puis donc me marier au plus tôt que dans deux ou trois ans. Or, tu as trente-cinq ans, dans trois ans tu en auras trente-huit ; aujourd’hui tu es à la limite d’âge, dans trois ans tu seras un peu mûr, mon chéri.

JULES
Comment ! un peu mûr ?

SIMONNE
Vois ces petits fils d’argent, cette petite gelée blanche, messagère de l’hiver.

JULES
J’achèterai de l’eau Figaro.

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