La Vie est trop courte

Pierre Nagy

Description

Paul exerce la fonction de gynécologue au sein du CHU de Montpellier. Un univers singulier, où il est nécessaire de réussir à jongler avec la rudesse d’une telle profession et une vie personnelle épanouie. Sa rencontre avec Stéphanie lui permettra cependant de faire coexister les deux rôles clés de son existence: celui de praticien passionné et de mari aimant. Malheureusement, à l’aube de la naissance de leur fils, un événement douloureux viendra réunir les deux versants de sa vie et ébranler à jamais la destinée de ce couple jusque-là rayonnant. Ouvrage troublant, La Vie est trop courte narre avec subtilité le destin de Paul depuis son adolescence mouvementée (par ses séduisantes conquêtes et les discordes perpétuelles entretenues avec son père et son frère jumeau Charles) jusqu’à l’accident tragique qui bouleversera son existence ainsi que celle de sa femme. Une trajectoire dramatique qui captive par son caractère authentique et déchirant. Une œuvre bâtie sur l’expérience professionnelle de l’auteur, lui conférant alors une tonalité encore plus déroutante.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 56
• EAN13: 9782748360394
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

La Vie est trop courte

Pierre Nagy La Vie est trop courte

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Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0115901.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

Prologue Je me vois étendu au bord de l’autoroute, entouré par les lumières clignotantes des gyrophares et les sirènes mu- gissantes du SAMU, des pompiers et de la gendarmerie. Le médecin penché sur mon corps confirme ce qui, vu mon état, semblait une évidence : je suis mort. Je me surprends à observer cette scène avec détache- ment (c’est le cas de le dire puisque je flotte littéralement dans les airs au-dessus de celle-ci) : je ne suis même pas bouleversé par la vision de mon corps ensanglanté et de mon visage défiguré ou par l’annonce de mon propre tré- pas. Je ne ressens qu’une colère sourde contre moi-même, me reprochant d’avoir conduit à trop vive allure sous cette pluie battante… Mais ni plus ni moins que lorsque je m’étais cassé la jambe à quinze ans, en skiant au-dessus de mon niveau, dans le brouillard, juste pour suivre un copain et ne pas être ridicule. Les accidents sont généralement bêtes et la plupart d’entre eux certainement évitables. Quoi qu’il en soit, le dernier m’aura été fatal… Je m’étonne aussi de n’être ni dans le néant ni au para- dis ou en enfer. Je ne sais toujours pas si Dieu existe… Si la vie dans l’au-delà se résume à rester en lévitation au- dessus de l’endroit où se trouve son corps, cela risque de ne pas être palpitant (mais qu’attendre d’autre avec mon pauvre petit cœur qui a cessé de battre ?). Je trouve, mal- gré ma position, qu’il n’est pas spécialement planant de ne plus être de ce monde, même si, à l’inverse d’un astro- naute en apesanteur, je suis libre de mes mouvements, n’étant pas encombré d’un scaphandre… Je me passerai

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bien d’entendre les appréciations ou bavardages du per- sonnel de la morgue, mais j’admets que ceux de mes proches autour de mon cercueil piqueront ma curiosité. Quand je pense que d’aucuns disent que « c’est plus dur pour ceux qui restent que pour celui qui part » ils ne savent pas, et pour cause, de quoi ils parlent… J’imagine que mes connaissances m’oublieront rapidement, que mes patientes me trouveront facilement un remplaçant qui leur donnera tout autant satisfaction et que mes amis se remet- tront de ma disparition… Quant à Stéphanie, ma femme, je ne sais même pas si je serais parvenu avec le temps à regagner son cœur… Me voilà brusquement plongé dans le noir absolu. Je suis déçu : je n’ai pas revu, contrairement à ce que préten- dent ceux qui ont eu la chance de ne faire que frôler la mort, le film accéléré des grandes heures de ma vie. À moins que, comme dans une salle de cinéma, la lumière ne s’éteigne avant que la projection ne commence ? Ou est-ce déjà la fin ? J’attends sereinement la suite des événements. Une sonnerie de téléphone retentit.

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