Les créations lexicales dans le roman africain
360 pages
Français

Les créations lexicales dans le roman africain , livre ebook

360 pages
Français

Description

À travers un abondant corpus, ce livre montre comment certains écrivains africains ont renouvelé l'écriture dans le roman. L'auteur présente un aperçu synoptique de la langue française et les facteurs à l'origine des créations lexicales. Il analyse la nouvelle écriture et les créations lexicales, ce qui permet de découvrir d'intéressantes tentatives formelles opérées par ces écrivains. Enfin, il porte un regard sur les inventivités lexicales, l'acceptabilité du néologisme, l'intertextualité et la problématique de la littérature africaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2015
Nombre de lectures 43
EAN13 9782336394862
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Robert Ayaovi Xolali Moumouni-AgbokéLes créations lexicales
dans le roman africain
Pour réaliser leurs aspirations et celles de leur peuple, beaucoup
d’écrivains africains ont recours à l’africanisme, au tropicalisme des mots
et aux créations lexicales, phénomène auquel nous assistons aujourd’hui Les créations lexicales
dans bon nombre d’œuvres écrites par ces derniers.
À travers un abondant corpus, l’auteur des Créations lexicales dans le dans le roman africainroman africain montre comment, par l’entremise des faits linguistiques,
de l’emploi des mots nouveaux soit créés soit obtenus par dérivation,
sufxation, composition, troncation, siglaison, emprunt ou de l’emploi
des mots préexistants dans un sens nouveau, certains écrivains africains
ont su renouveler l’écriture dans le roman africain. Toute la critique
salua ce phénomène comme « une tentative réussie de renouvellement
de l’écriture africaine ».
L’auteur présente dans un premier temps un aperçu synoptique de la
langue française et les facteurs à l’origine des créations lexicales. Il analyse
ensuite la nouvelle écriture et les créations lexicales, ce qui permet de
découvrir avec admiration d’intéressantes tentatives formelles opérées
par ces écrivains africains. Enfn, dans une troisième partie intitulée
« Les spécifcités lexico-créatrice, esthétique et littéraire », il porte un
regard sur les inventivités lexicales, l’acceptabilité du néologisme,
l’intertextualité et la problématique de la littérature africaine.
Robert Ayaovi Xolali Moumouni-Agboké est né à Lomé, au Togo.
Titulaire d’un doctorat en littérature africaine, il est actuellement
enseignant-chercheur à l’Université de Lomé au département de Lettres
modernes. Il a également publié de nombreux articles.
ISBN : 978-2-343-07759-8
37 e
Les créations lexicales dans le roman africain Robert Ayaovi Xolali Moumouni-Agboké














































© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-07759-8
EAN : 9782343077598

2






Les créations lexicales
dans le roman africain


Robert Ayaovi Xolali MOUMOUNI-AGBOKÉ





Les créations lexicales
dans le roman africain




















INTRODUCTION GÉNÉRALE
Nombreux sont les ouvrages de recherches ou de thèses qui tentent de
rendre compte du roman en général et du roman africain en particulier, de
ses techniques ou de son contenu. Les uns offrent un panorama historique ou
géographique lorsqu’ils s’inscrivent dans le contexte d’une filiation
linguistique ou d’une aire culturelle. D’autres s’attachent davantage aux
formes et aux thèmes qu’à la chronologie.
En effet, les romans picaresques, de formation ou historiques (pour
reprendre une tripartition communément admise), échappent aux limites
d’une étroite périodisation comme aux frontières naturelles. Ces différentes
approches, qu’elles fassent intervenir la diachronie (comment le roman
évolue-t-il depuis ses origines à nos jours ?) ou la synchronie (quelles sont
les structures types de l’univers romanesque ?) procèdent toutes d’une
démarche comparatiste. Elles s’efforcent de cerner le roman à partir de ce
qu’il n’est pas (les genres voisins) ou qu’il n’est plus (les genres dont il
serait issu).
Le roman africain, on le sait, est un genre repris à la littérature
européenne et pendant longtemps, il a failli être maintenu comme une
imitation du roman européen. Son autonomie passait non seulement par
l’adoption de nouvelles formes d’écritures, mais encore par des créations
lexicales susceptibles de rendre compte des réalités africaines et de l’état
d’âme particulier de l’écrivain négro-africain.
Grâce aux travaux des formalistes russes, nous savons que l’œuvre
littéraire est un phénomène global, un atout, bref un système d’éléments
soumis à des lois organisationnelles bien précises. De même que le style
reflète le tempérament et le degré de culture de l’individu, l’écriture traduit
la personnalité de l’écrivain et son idéologie.
Toute démarche qui se veut scientifique exige au préalable la définition
de son sujet. Lorsque la critique s’est intéressée, à partir des années 1950, à
la production littéraire des Africains et des descendants d’Africains
disséminés à travers la diaspora, elle a utilisé dans un but d’exactitude
épistémologique, des termes englobants ou trop restrictifs. Quelle que soit la
formulation de tous les titres des ouvrages consacrés à la matière, elle pêche
néanmoins par insuffisance. Anthologie de la nouvelle poésie nègre et

1 2malgache , De la négritude dans la littérature négro africaine , Anthologie
négro-africaine, panorama critique des prosateurs, poètes et dramaturges
3 4noirs du XXè siècle , Manuel de littérature négro-africaine , Littérature
5nègre , etc. Très vite est apparue l’inadéquation de ces déterminations, soit
parce qu’elles étaient trop globalisantes, soit qu’elles s’éloignaient de l’objet
de la littérature dite africaine.
En effet, la nature et la spécificité de la littérature africaine continuant
d’alimenter les débats les plus passionnants, sa définition doit être
constamment objet de questionnement. Or celle-ci reste et demeure d’autant
plus difficile que la naissance de cette littérature à nos jours, théoriciens,
critiques, écrivains, en somme les spécialistes de tout acabit, n’arrivent pas à
dégager une caractérisation consensuelle. La question apparemment anodine,
"qu’est-ce que la littérature africaine ?", prend depuis belle lurette une allure
énigmatique et surtout controversée. Aux défenseurs motivés s’acharnant à
arborer les critères spécifiques de la littérature négro-africaine s’opposent
des réactions acerbes qui frisent une dénégation sans appel.
Les critères définitoires de race, d’idéologie, de géographie, de point de
vue, de style et de langue ainsi brandis se trouvent aussitôt balayé d’un
revers de main au moyen de contre- arguments aussi solides.
Dans ce contexte de débat contradictoire, il semble tout à fait légitime
d’indiquer les repères de cette joute intellectuelle et culturelle entre les
critiques. Suivant cette optique, le critère racial, conditionnant l’inclusion
d’une œuvre dans la littérature africaine à son élaboration par un noir, est
battu en brèche par la conception selon laquelle la littérature se passe de la
couleur. En définissant la littérature africaine par le statut de défenseur des
intérêts du "monde noir", le critère idéologique se voit évacué à cause de la
ligne de démarcation établie entre littérature et militantisme.
Par ailleurs, la détermination de la nature géographique qui a beau
expliquer la littérature d’Afrique comme l’ensemble des œuvres où la
peinture du milieu africain prédomine, fait l’objet de contestation ; car aux
yeux de ses adversaires, la seule mission assignée à la littérature, c’est la
valorisation de la culture. Si le critère de point de vue présente cette
littérature comme la position de l’auteur par rapport à sa création, ses
détracteurs soutiennent l’impossibilité de différencier le regard d’un écrivain
africain et celui d’un écrivain occidental. Quant au critère linguistique, tout

1 Senghor Léopold Sédar, Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue
française, précédée de Orphée noir de J.P. Sartre. Paris, P.U. F., 1948.
2 Melone Thomas, De la négritude dans la littérature négro africaine. Paris, Présence
Africaine, 1962.
3 Kesteloot Lilyan, Anthologie négro-africaine, panorama criti

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents