Opium

C.N. Ferry

Description

Si Carrie ne voit pas d’un bon œil l’amitié qu’Alec entretient avec Léa, elle le garde pour elle. Elle a confiance en son petit ami avec qui elle file le parfait amour depuis deux ans.

Mais elle n’a aucune confiance en Léa et elle comprendra rapidement qu’elle a eu raison de se méfier de la jeune femme...

Sujets

• Novela corta
• Nouvelles
• Trahison
• Manipulation
• Opium
• Fiction
• Amour
• Littérature

Informations

• Publié par: Éditions Sharon Kena
• Date de parution: 25 septembre 2017
• Nombre de lectures: 105
• EAN13: 9782819102403
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

OPIUM OPIUM Quand une femme devient poison... Sharon Kena

« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5, d'une part, qu e les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur o u de ses ayants droit ou ayants

cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 1 22-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, cons tituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. » ©2017Les Editions Sharon Kena www.leseditionssharonkena.com ISBN : 978-2-8191-0240-3

*Carrie* — Alec, le prof m’a saquée ! Je déjeune tranquillement avec mon copain au restaurant universitaire quand Léa débarque pour se plaindre. Encore. Cette fille est une véritable teigne. Un poison. Mais mon mec ne voit rien. — Montre, réclame-t-il. Elle lui tend une liasse de documents. Son évaluation. Alec y jette un œil, fixé par Léa qui ne m’adresse pas le moindre regard. Je me demande si elle a vu que j’étais là. — Il n’a pas le droit ! C’est totalement faux ! rage mon chéri. Je veux bien admettre qu’avoir de bonnes appréciati ons sur l’évaluation d’économie est important pour elle, mais elle n’a pas à mêler mon copain à ses histoires. — Il est où le prof ? Alec se lève et, là, je commence à m’inquiéter. Certes, c’est le prof d’économie de Léa, mais c’est également le sien, vu qu’ils son t tous les deux en première année d’éco. Moi, je suis en administration, dans la même université. — Il doit manger, répond Léa. Je la soupçonne d’avoir exactement ce qu’elle veut. Mon copain ne réfléchit pas une seconde et part en quête du prof pour tenter de sauver la demoiselle en détresse. Je lève les yeux au ciel. J’en ai ras le bol de cette fille. Ça fait presque huit mois que nous sommes à la fac, huit mois que Alec a rencontré Léa et la considère comme une amie, et tout autant, vous l’aurez compris, que je dois composer avec elle. Elle a déjà emboîté le pas de mon amoureux ; je n’ai pas d’autres choix que de les suivre, espérant qu’il ne trouvera pas le prof. Il n’est vraiment pas sympa avec les élèves – c’est le pire professeur que je n’ai jamais croisé –, heureusement que je ne l’ai pas. Il est grand, les cheveux grisonnants, très mince, le regard austère, des petites lunettes sur le nez… il me fait peur. Manque de chance, Alec a déjà localisé Monsieur Sar d et le ton monte rapidement entre les deux. Léa se tient en retrait et les observe sans un mot. Quand je pense que mon chéri va se griller à cause d’elle ! Je ne peux pas le laisser faire, je dois intervenir. Je l’appelle, espérant qu’il s’approchera de moi, mais il ne semble même pas m’entendre. En me voyant arriver, Léa décide de se mêler à la conversation houleuse de Monsieur Sard et Alec. J’en profite pour attraper le bras de mon chéri et lui intimer de me suivre. — On n’en a pas fini ! aboie-t-il envers le prof. On s’éloigne de ce dernier et de Léa avant que je libère mon amoureux. — T’as perdu la tête ? je l’interroge, surprise. — Cette évaluation est importante, et cet imbécile a été très dur avec Léa. — Et tu crois qu’en lui gueulant dessus, il reverra son jugement ? — Il a plutôt intérêt ! Mais il repart déjà à l’assaut et je dois lui courir derrière pour l’empêcher de faire une bêtise de plus.

— Tu as pensé à toi ? C’est ton prof aussi ! — Il m’a déjà rendu mon éval’. — Et alors ? Alec repart en direction de Léa et du prof ; c’est impossible, je ne parviendrai jamais à le retenir ! À moins que… Lui qui est toujours à défendre Léa, il ne fera rien pour aggraver les choses. J’ai peut-être une idée pour tourner ça à mon avantage. — Tu ne rends pas service à Léa, bon sang ! Miracle, il s’immobilise et me regarde pour que je précise ma pensée. — Tu crois vraiment l’aider en t’en prenant au prof ? Il ne fera que la saquer davantage. — Il n’a pas intérêt ! Néanmoins, je sais que mes paroles cheminent dans son esprit et qu’il est en train de réfléchir à ce qu’il vient de faire. — Lâche l’affaire, Alec, avant que ça se retourne contre toi et que tu empires les choses pour Léa. Il acquiesce d’un hochement de tête, mais il reste incertain. Il lance un regard en direction du prof qui s’éloigne et serre les poings. Heureusement, il ne le suit pas. J’espère être parvenue à le calmer. Je m’approche de lui et pose mes mains sur ses joues pour l’obliger à planter ses yeux dans les miens. Ils sont d’un bleu océan où j’aime me perdre, mais mon amoureux a le sang chaud et il démarre au quart de tour dès qu’il est énervé. L’injustice fait partie des choses qui le rendent malade. Je peux concevoir qu’il déteste le fait que son amie a it une mauvaise évaluation – d’autant plus si elle ne la mérite pas –, mais c’est entre elle et Monsieur Sard, il ne doit pas s’en mêler. Je ne veux pas que ça se retourne contre lui. — Ça ne me plait pas que tu me laisses en plan à table pour voler au secours de Léa. Il m’entoure de ses bras, m’attirant contre son corps. — Ne t’inquiète pas. C’est toi que j’aime. — Moi aussi je t’aime. Je noue mes mains autour de sa nuque et dépose un court baiser sur ses lèvres. — Je ne peux pas laisser le prof la descendre comme ça, tu comprends. J’acquiesce d’un hochement de tête en espérant qu’i l laissera couler cette histoire qui ne le regarde pas. — C’est entre lui et Léa, reste en dehors. Monsieur Sard est réputé pour être dur, pas pour être un mauvais prof qui a ses têtes, alors je me dis que Léa a dû faire quelque chose pour mériter ce qui lui arrive. Et puis, ce n’est pas à mon mec de réparer les pots cassés. — Alec ? Je reconnais la voix de la peste. Un coup d’œil en biais m’informe qu’elle marche dans notre direction. Je rapproche ma bouche de l’oreille de mon copain pour lui glisser quelques mots. — Débarrasse-toi d’elle et rejoins-moi devant. Je brise notre étreinte et file vers l’extérieur du restaurant universitaire. Je me retourne plusieurs fois dans l’espoir de voir Alec m’emboîter le pas, en vain. Il semble en grande conversation avec son amie. Je ressens un petit pincement au cœur. Je n’aime pas être jalouse, mais je le suis. Depuis qu’il traine avec elle, je

sens que les choses sont différentes entre nous. Il m’aime, je le sais, mais je ne suis plus sa seule priorité. J’ignore pour quelle raison il est si attaché à Léa. Cette fille est amoureuse de lui, j’en mettrai ma main à couper. Et lui ne voit rien ; jurant qu’ils sont amis à qui veut l’entendre. Je fais un saut par les toilettes. Je retiens les larmes qui me brûlent les yeux quand je fixe mon reflet dans le miroir. Je n’ai pas envie de faire de crise à Alec ni de lui poser un ultimatum. Nous avons toujours vécu une relation saine et je veux que ça continue. Cependant, c’est douloureux par moment. Lorsque je quitte la pièce, j’espère pouvoir retrouver les bras de celui que j’aime, mais il est toujours avec Léa, et c’est elle qu’il tient serre contre lui. Mon cœur saigne lorsque je passe la porte qui m’éloigne d’Alec. *** *Alec* Je suis content d’apprendre que Léa a pu calmer les choses avec notre prof d’éco. J’ai démarré au quart de tour pour lui venir en aide, sans penser que je pourrais empirer la situation. Heureusement que ma douce Carrie m’a remis les idées en place ; elle est toujours de bons conseils pour moi. Toutefois, j’ai toujours la rage envers le prof ! — Ça fait longtemps que tu sors avec Carrie ? — Quelques mois, je réponds à Léa. Elle n’a pas besoin de connaitre les détails de ma vie privée. Carrie et moi, on se connait depuis le lycée et on sort ensemble depuis presque deux ans maintenant. Mais ce sont mes histoires, et ça ne regarde personne d’autre que ma copine et moi. Ma...